Le Virginien (1962-1971) Universal

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Alexandre Angel
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Re: Le Virginien

Message par Alexandre Angel »

Pause café.
Je suis en train de regarder celui avec Telly Savalas. Je regarde un peu dans le désordre, ça m'amuse.
J'ai vu celui avec Cassavetes qui n'est pas fameux mais reste à peu près distrayant (la détour chez les indiens avec la jolie petite squaw est digne des Mystères de l'Ouest :mrgreen: sauf qu'on pardonne plus ce genre de choses avec les Mystères.
Je sens que Le Virginien va devenir un excellent compagnon pour les p'tits déj du week-end.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

Alexandre Angel a écrit :Pause café.
Je suis en train de regarder celui avec Telly Savalas. Je regarde un peu dans le désordre, ça m'amuse.
J'ai vu celui avec Cassavetes qui n'est pas fameux mais reste à peu près distrayant (la détour chez les indiens avec la jolie petite squaw est digne des Mystères de l'Ouest :mrgreen: sauf qu'on pardonne plus ce genre de choses avec les Mystères.
Je sens que Le Virginien va devenir un excellent compagnon pour les p'tits déj du week-end.
:)

Ah oui je l'ai trouvé très bien Savalas d'ailleurs. Brenda Scott aussi d'ailleurs :oops: dans un épisode écrit par le scénariste de 3.10 pour Yuma.
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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

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Harold J. Stone

4.30- The Mark of a Man

Réalisation : Anton Leader
Scénario : Harold Swanton
Guest Star : Harold J. Stone & Barry Primus
Première diffusion 20/04/1966 aux USA
DVD : VOSTF - VF
Note : 6.5/10


Le Pitch : Johnny est sur le point de dévaster Medicine Bow après qu'il ait perdu son emploi. En voulant arrêter le jeune homme, le Virginien le blesse mais le prend vite en pitié après avoir appris qu'il n'avait jamais eu de chances au cours de sa vie. Il l’accueille même à Shiloh le temps qu'il se rétablisse. En plus de ne plus avoir de travail, son histoire d'amour avec la charmante Susan est sur le point de capoter, le riche père de cette dernière n'acceptant pas l'idée d'avoir un gendre pauvre. Ayant beaucoup d’influence sur les habitants de la ville, c'est d'ailleurs lui qui a fait licencier Johnny ; ce dernier trouve du réconfort auprès d'un commerçant juif...

Mon avis : Dommage que le réalisateur choisi pour clore cette quatrième saison soit Anton Leader, pas le plus doué de la série : il ne possède pas le talent nécessaire pour magnifier cette belle histoire et nous livre un épisode certes très honorable grâce avant tout au scénario et surtout à une remarquable interprétation d’ensemble, mais ne parvenant pas à se hisser loin s’en faut aux alentours des sommets du Virginien, ce qu'un Paul Stanley ou un Don McDougall auraient éventuellement réussi à faire. La première demi-heure a même sacrément du mal à nous captiver déjà à cause de l’utilisation assez calamiteuse de la nuit américaine, les premières séquences censées se dérouler de nuit laissant passer un grand soleil et quelques ombres portées n’importe comment à chaque coins de plans. Le peu d’attention apportée aux éclairages est certes l'une des tares des séries télévisées de l’époque mais certains s’appliquent néanmoins à faire en sorte que le réalisme l’emporte ; ce n’est malheureusement pas le cas en ce début d’épisode et il en sera d’ailleurs de même pour le final. Le scénario se révélant finalement vite attachant tout autant que ses personnages principaux, nous oublions cependant vite cette médiocrité de la mise en scène pour nous laisser emporter par l’histoire de ce jeune looser malchanceux à qui l’on a toujours mis des bâtons dans les roues y compris dans ses histoires d'amour.

Johnny, c’est Barry Primus, excellent comédien que l’on retrouvera souvent au cinéma dans les années 70 : ce fut lui par exemple le cinéaste ami de Faye Dunaway dans Portrait d’une enfant déchue (Puzzle of a Downfall Child) de Jerry Schatzberg ; on le croisa aussi dans Boxcar Bertha et New York New York de Martin Scorsese ou encore dans l’excellent The Rose de Mark Rydell. Dans The Mark of a Man, il interprète un jeune ‘rebel without a cause’ amoureux de la fille d’un notable de Medicine Bow ; ce dernier le persécute, essayant de lui faire quitter la ville car ne souhaitant surtout pas avoir pour gendre un ‘pauvre voyou’. Son épouse est beaucoup plus compréhensive et essaie de le raisonner en vain. Irene Tedrow dans ce rôle aura l’occasion de nous démontrer tout son talent lors d’une séquence très émouvante, sorte de leçon de tolérance d’une belle élégance, élément faisant partie de la marque de fabrique de la série dans ses meilleurs moments, loin de tout pesant moralisme : ici la vieille dame absout les erreurs de jeunesse, pas d’accord avec son mari lorsqu’il traite Johnny de ‘trash’ : "a boy cuts off and a man begins when he understands his responsibilities and takes them upon his shoulders without whimpering or whining or any thought of running out." Quant au père, il est interprété par un tout aussi crédible John McLiam dans un rôle assez ingrat mais qui par son talent parviendra à faire croire au revirement de dernière minute de son personnage ‘aveuglé par sa stupidité’, faisant se terminer cette saison sur une note d’espoir et d'optimisme avec une belle dignité.

Au tout début de l’épisode, Johnny est donc mis à la porte par son patron suite à la demande du père sa fiancée dont nous parlions juste avant ; en colère, il est sur le point de mettre la ville à sac lorsqu’il en est empêché par le Virginien qui accidentellement le blesse sérieusement à la tête. Regrettant ce geste et l’ayant pris en pitié en découvrant l’histoire de sa vie, il le fait venir à Shiloh où il est soigné par Jennifer qui, grande amie de Susan, les aide à se rencontrer en cachette. Ce sera la dernière apparition dans la série de Diane Roter et avouons qu’elle ne nous manquera pas forcément malgré son entrée en matière plutôt mémorable dans l’épisode Jennifer justement, le seul où elle fit effet. Johnny trouve également du réconfort auprès du commerçant dont il avait vandalisé la boutique et auprès de qui il vient s’excuser, un juif très affable, ex-rabbin, avec qui il va nouer une amitié. Il faut dire qu’il est difficile de ne pas se prendre d’empathie pour ce personnage qui aurait facilement pu tomber dans les clichés les plus éculés mais que le talent de Harold J. Stone parvient à rendre extrêmement sympathique ; même la séquence où il narre les persécutions de son peuple ou encore la scène finale qui auraient facilement pu sombrer dans la mièvrerie s’avèrent extrêmement touchantes en grande partie grâce à son interprétation toute en bonhomie et finesse. Le comédien était déjà très bien en barman dans l’un des grands épisodes de la série, The Laramie Road ; il évite encore ici avec une grande classe tous les écueils d’un tel volubile personnage. Notons encore la présence de la charmante Brooke Bundy dans le rôle de la blonde Susan et faisons aussi porter la semi-réussite de cet épisode sur les épaules de Harold Swanton, l’auteur du magistral scénario de Throw a Long Rope réalisé par Ted Post, magnifique troisième épisode de la série au cours duquel Jack Warden, sur le point d’être lynché pour vol de bétail par l’un des gros ranchers de la région, se voyait rallié par le Virginien qui, envers et contre tous, allait décider de se battre à ses côtés malgré l’extrême danger que cela allait représenter.

Une saison qui se sera certes révélée très inégale, alternant même en son milieu avec une régularité de métronome bons et mauvais épisodes, mais qui restera mémorable pour nous avoir offert quelques-uns des plus grands chefs d’œuvre de la série et nous avoir fait côtoyer des abimes de noirceur lorsque John Dehner s’était invité le temps de quelques épisodes en remplacement de Lee J. Cobb pour diriger le ranch Shiloh. Dommage qu’il ait été peu apprécié par les fans et qu’il ait du vite rendre son tablier. Pour ma part, je ne l’oublierais pas de sitôt. Quoiqu’il en soit cette saison se clôt par une belle leçon de tolérance contre les préjugés d'un homme et d'une foule qui le suit bêtement, un épisode qui mélange romance et tension avec une certaine efficacité dramatique.


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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

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Charles Bickford
5.01- Legacy of Hate

Réalisation : Don McDougall
Scénario : Frank Chase
Guests stars : Jo Van Fleet & Jeremy Slate
Première diffusion 14/09/1966 aux USA
DVD : VOSTF - VF
Note : 6/10

Le Pitch : John Grainger (Charles Bickford) vient prendre la succession du juge Garth et de Morgan Starr à la tête du ranch Shiloh : il a amené avec lui ses deux petits-enfants, Elizabeth et Stacey ; à peine arrivé, ce dernier vient déjà de passer quelques heures dans la prison de Medicine Bow par le fait de s’être battu. Le Virginien attend de voir comment va se comporter son nouveau patron avant de décider s’il va ou non rester en tant que régisseur. Grainger va avoir fort à faire dans l’immédiat à cause de sa plus proche voisine (Jo Van Fleet) qu'il connait bien et qui semble lui porter une rancune tenace depuis plus de 25 ans, date de la mort de son époux...

Mon avis : Beaucoup de changements dans le casting pour cette nouvelle saison ; nous ne retrouverons ainsi plus ni le Juge Garth (Lee J. Cobb) ni Morgan Starr (John Dehner), pas plus que Randy (Randy Boone) ou encore Jennifer (Diane Roter) ; plus curieux car un peu innatendu, Clu Gulager -alias le shérif Ryker- n’est plus lui non plus crédité au générique de début qui a lui aussi pas mal évolué, tout du moins très logiquement parmi les têtes qui défilent à cheval sur le thème musical toujours aussi sympathique et plein d’allant de Percy Faith. En allant fouiller un peu il s’avère que cet excellent comédien qu'est Gulager -finalement plus mémorable lorsqu’il jouait les Guest Star dans les deux premières saisons que lorsqu’il endossera plus tard la défroque récurrente de l’homme de loi de Medicine Bow- fera encore quelques apparitions ici et là mais assez rarement : on peut le déplorer même si le très bon Ross Elliott est au contraire réapparu dans le rôle du shérif Mark Abbott sans que l’on nous donne des explications sur sa très longue absence. Raisons de plus pour dire à nouveau qu’il s’agit d’une série dont nous pouvons sans problème visionner les épisodes indépendamment les uns des autres ; même s’il demeure bien heureusement pour les aficionados quelques petits éléments de continuité, leur méconnaissance ne saurait gâcher le plaisir de ceux qui abordent la série par n’importe quel sens et visionnent les épisodes dans n’importe quel ordre.

Pour en revenir à Legacy of Hate, l’épisode est bien plus intéressant pour sa présentation des nouveaux venus que par son intrigue proprement dite qui s’avère bien mince pour vraiment parvenir à nous captiver toute sa durée. Nous faisons donc connaissance avec la famille Grainger, le grand père qui vient prendre la succession de Morgan Starr ainsi que ses deux petits-enfants, Elizabeth et Stacey, tous deux la vingtaine, leurs parents ayant été tués dix ans plus tôt lors d'un raid perpétré par des indiens. John c’est Charles Bickford, bien connu des cinéphiles pour avoir joué dans moult grands classiques des années 40 et 50, les westernophiles se souvenant de lui pour avoir entre autres été le grand propriétaire terrien dans Les Grands Espaces (The Big Country) de William Wyler ou encore le père du prétendant de Audrey Hepburn dans Le Vent de la plaine (The Unforgiven) de John Huston. Tout ceci, c’était durant les dernières années de sa carrière qu’il terminera d’ailleurs avec le Virginien puisqu’il décèdera dès le milieu de la saison suivante, ayant néanmoins eu l’occasion d’officier durant une petite vingtaine d’épisodes. "This is the last stop, Stacey. This is the place I've been dreaming about all my life" dit John Grainger en arrivant à Shiloh : le décès de l’acteur dans les mois à venir rend cette phrase encore plus émouvante. En attendant, le nouveau propriétaire de Shiloh a su convaincre le Virginien qui décide de rester travailler pour lui ; peut-être pour l’instant un peu moins le spectateur même si son talent demeure intact. Il faut dire qu’il succède à deux monstres sacrés sacrément charismatiques et que son personnage n’a pas encore eu le temps de bien s’affirmer durant cette histoire de rancœur et de rivalité qui se terminera d’une manière positive.

La petite fille de Grainger, Elizabeth, est interprétée par Sara Lane dont ce sera le seul rôle d’importance : elle a beau être ravissante, pour l’instant rien ne laisse présager non plus si son personnage deviendra ou non intéressant et si la comédienne saura nous séduire plus que par son joli minois. Enfin le frère de la jeune fille est joué par Don quine dont nous pouvons pour l’instant dire exactement la même chose. Stacey a beau sembler être une forte tête qui amènerait un peu de sel supplémentaire à une famille un peu trop sage, l’acteur sera-t-il à la hauteur pour nous rendre son personnage riche et attachant ? Mais laissons leur à tous trois faire leurs preuves et nous déciderons un peu plus tard si cette nouvelle famille à la tête de Shiloh aura réussi à nous faire oublier les prédécesseurs. Parmi les Guest Stars, nous retiendrons plus que Jeremy Slate (Les 4 fils de Katie Elder, 100 dollars pour un shérif, tous deux signés Henry Hathaway) qui n’a pas l’occasion de pouvoir prouver grand chose, une talentueuse Jo Van Fleet -inoubliable dans Le Fleuve Sauvage (Wild River) de Elia Kazan- dans le rôle de la voisine acariâtre de Shiloh, celle qui ne supporte pas de savoir que le nouveau propriétaire du ranch soit un homme pour qui elle semble avoir une profonde rancœur, lui faisant en quelque sorte porter le chapeau de la mort de son mari voilà plus de 25 ans. On devine ainsi aisément les conflits qui vont être générés mais l'on regrette néanmoins que la tension dramatique ne soit pas spécialement de la partie, Don McDougall à la réalisation et Frank Chase à l’écriture accomplissant correctement leur travail mais nous ayant auparavant souvent démontré qu’ils étaient capables de faire beaucoup mieux.

Nous avons donc dans cet épisode une équipe grandement renouvelée ; ajoutez à ça un Virginien qui narre à quelques reprises l’intrigue en voix-off, quelques nouveaux lieux de tournage ainsi que de nouveaux thèmes musicaux et nous pouvons presque dire nous trouver devant une nouvelle série ! Plaisanterie mise à part, il n’est pas désagréable de partir sur de nouvelles bases afin que la série ne tourne pas trop en rond. Avec Legacy of Hate et son histoire de vol de bétail conjuguée à une rivalité entre deux ranchers, cette nouvelle mise en place se fait intempestivement bavarde et peut-être trop en douceur mais guettons néanmoins la suite avec curiosité car l’ensemble fut néanmoins loin d’être désagréable. Signalons quand même que James Drury semble ici un peu en retrait malgré un rôle de relative importance alors que Doug McClure ne fait une apparition que dans les dix dernières minutes. Joli happy end grâce à Jo van Fleet, parfaite dans le rôle de cette vieille femme aigrie par la solitude et l’amertume.


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Alexandre Angel
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Re: Le Virginien

Message par Alexandre Angel »

Jeremy Fox a écrit :Mais laissons leur à trous trois faire leurs preuves
Oui, ne les enterrons pas trop vite!
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

Alexandre Angel a écrit :
Jeremy Fox a écrit :Mais laissons leur à trous trois faire leurs preuves
Oui, ne les enterrons pas trop vite!

:uhuh:
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Alexandre Angel
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Re: Le Virginien

Message par Alexandre Angel »

T'as vu : c'est la preuve que je te lis! :mrgreen:
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Exact :D :lol:
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Re: Le Virginien

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Angie Dickinson

5.02- Ride to Delphi

Réalisation : Anton Leader
Scénario : Andy Lewis & Don Tait
Guests stars : Angie Dickinson & Warren Oates
Première diffusion 21/09/1966 aux USA
DVD : VOSTF - VF
Note : 6/10

Le Pitch : Lemoine et Buxton (Warren Oates) viennent de vendre un troupeau à Shiloh mais le lendemain de leur départ il manque cinq bêtes. Le Virginien part à leur recherche. Il pense avoir trouvé le larron près de Delphi en la personne de Kiley, un fermier noir, et va demander de l’aide au shérif de la ville pour pouvoir enquêter. Sur place il croit reconnaitre Annie (Angie Dickinson), une femme qu’il a autrefois aimée et qui est maintenant la belle-mère de Lemoine. Un peu plus tard un indice lui fait comprendre que son voleur pourrait bien être ce dernier mais Kiley, le seul à pouvoir l’identifier, est retrouvé mort ; le Virginien va être accusé de ce meurtre…

Mon avis : A peine avons nous fait connaissance avec la nouvelle famille propriétaire du ranch Shiloh que les auteurs l’oublient déjà, faisant faire à leurs membres une courte apparition en début et fin d'épisode pour les laisser tomber entre temps ; en effet le seul protagoniste récurrent de la série à venir officier ici est Le Virginien en personne, un James Drury qui s’avère toujours aussi convaincant et qui n’a rien perdu de son mordant ni de sa ténacité. Au cours de cette histoire il va se voir accusé d’un meurtre qu’il n’a évidemment pas commis car les spectateurs que nous sommes serons une fois encore bien en avance sur les personnages quant à l’intrigue - c'est une des particularités de la série -, sachant dès le départ qui sont les voleurs recherchés par le Virginien et qui sont les coupables du crime, tout simplement les deux cow-boys étant venus lui vendre leur bétail. Malgré quelques réticences plus liées à la peur qu’à une mauvaise conscience, le jeune Lemoine laisse faire son comparse Buxton (très bon Warren Oates) lorsqu’il décide en repartant de s’accaparer cinq bêtes du troupeau afin de se faire de l’argent de poche pour pouvoir aller s’amuser en ville ; deux jeunes délinquants qui à priori ne sont pas plus méchants que ça mais qui vont se transformer en criminel par crainte de se faire démasquer et qui vont faire porter le chapeau au régisseur de Shiloh. Toute l’intrigue va tourner autour du procès dans une deuxième partie bien moins captivante que la première au cours de laquelle venait s’ajouter le mystère concernant le passé de Annie, femme que semble reconnaitre le Virginien comme l’une de ses ex mais qui fait tout pour le détromper.

Annie c’est la Feathers de Rio Bravo, la superbe Angie Dickinson qui se révèle ici également très bien, une femme qui ne veut surtout pas que son époux très conservateur découvre qu’elle travaillait autrefois dans un saloon à Abilene de peur d’être répudiée faute à son trouble passé, et qui va donc se trouver très mal à l’aise lorsqu’elle va être alpaguée dans la rue par l’un de ceux qui la fréquentait à l’époque, en l’occurrence le Virginien. Celui-ci comprend vite qu’elle souhaite ne pas être reconnue mais se trouve à son tour très embarrassé lorsqu’il est invité à diner chez la famille ; en effet le jeune Lemoine a assisté au petit manège entre les deux et, espérant en savoir plus quitte à pouvoir opérer un chantage, a demandé au Virginien de leur rendre visite à l’occasion d’un repas. Le mari de Annie est l’homme qui a vendu le bétail à Grainger en début d'épisode - le jeune Lemoine étant bien évidement son fils - ; il profite de l’occasion de la venue du Virginien à Delphi pour le rencontrer et demander des nouvelles de Shiloh. Le comédien l’interprétant n’est autre que Harold J. Stone que l’on avait déjà croisé peu de temps auparavant dans la série ; c’était lui qui avait endossé le rôle de l’affable commerçant/rabbin dans le dernier épisode de la précédente saison, The Mark of a Man ; il est à nouveau excellent ici. Les retrouvailles en secret de Annie et du Virginien sont l’occasion d’une très jolie séquence mettant en avant le talent dramatique des deux acteurs. Pas mal d’imbroglios plus tard et le voilà emmené en prison suite à la découverte du corps d’un fermier noir qu’il soupçonnait de vol mais qui niant en bloc avait accepté de venir en ville identifier le véritable détrousseur parmi tous les habitants, capable de le reconnaitre puisque c’est lui qui lui aurait revendu les vaches volées.

Les véritables coupables de cette tragédie, on le sait donc très bien, ce sont les deux jeunes cowboys : Lemoine est incarné par un Ron Russell pas spécialement aguerri pour ce rôle de pleutre et de lâche, ce qui n’est pas le cas de Buxton, son vaurien d’acolyte, que Warren Oates parvient à rendre vraiment inquiétant. Quoiqu'il en soit c'est l'intendant de Shiloh qui se retrouve sur le banc des accusés. Nous avons assisté à plusieurs procès tout au long de la série ; j’ai déjà oublié ce qui se passait dans celui qui se déroule au cours de cet épisode tellement il m’avait semblé sans surprises ni objets de discussions spécialement intéressantes ; il faut dire que les auteurs Andy Lewis et Don Tait avaient précédemment signés deux des épisodes les plus faibles de la série et que si l’intrigue avait tous les atouts pour s'avérer captivante, le scénario peine à combler les attentes suscitées par le postulat de départ, au final plutôt inodore même, le point le plus faible de cette fiction par ailleurs loin d’être mauvaise ni désagréable, loin s’en faut. Parmi les petites surprises de ce scénario, le personnage du fermier noir - le comédien Bernie Hamilton - toujours accompagné de ses deux fils ; ils offrent un vrai plus à l’intrigue et sont de la partie lors de la seule véritable scène d’action pleine de suspense de Ride to Delphi qui se terminera par le drame que l’on sait et qui va amener le Virginien devant le tribunal. Egalement John Kellog dans le rôle d’un shérif qui ne voit pas pourquoi se mêler des affaires du Virginien et lui refuse son soutien au maximum d’autant qu’il lui demande de l’aider à confondre le fermier qu’il sait pertinemment être un honnête homme ; une assez bonne idée que cette volonté de montrer le héros de la série en train de se fourvoyer par entêtement et se voir contrer par un homme de loi qui va se révéler avoir raison.

Encore une fois, dommage que le réalisateur choisi pour mettre en scène cette histoire soit Anton Leader, décidément pas le plus doué de la série, ses nuits américaines continuant de s’avérer assez épouvantables : il ne possède pas le talent nécessaire pour magnifier cette intéressante intrigue et nous livre un épisode certes très honorable grâce aux imbrications des pistes dramatiques et surtout à une très bonne interprétation d’ensemble, mais ne parvient pas à se hisser très haut, cette cinquième saison commençant vraiment trop en douceur même si le plaisir est néanmoins au rendez-vous. Espérons cependant un sursaut rapide afin de tomber sur un grand épisode capable de relancer notre enthousiasme un tout petit peu émoussé !


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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

Jeremy Fox a écrit : Espérons cependant un sursaut rapide afin de tomber sur un grand épisode capable de relancer notre enthousiasme un tout petit peu émoussé !
Ce ne sera pas encore le prochain, mièvre et assez déplaisant par certains côtés :(
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Re: Le Virginien

Message par Alexandre Angel »

Apparemment, d'après Le Monde des Avengers, il y en a un avec Jack Lord qu'ils ont trouvé excellent.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

Alexandre Angel a écrit :Apparemment, d'après Le Monde des Avengers, il y en a un avec Jack Lord qu'ils ont trouvé excellent.

J'ai souvent l'avis inverse du chroniqueur de ce site à propos du Virginien :mrgreen: Il a trouvé très mauvais et ennuyeux mes épisodes préférés :wink:
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Re: Le Virginien

Message par Alexandre Angel »

Jeremy Fox a écrit :
Alexandre Angel a écrit :Apparemment, d'après Le Monde des Avengers, il y en a un avec Jack Lord qu'ils ont trouvé excellent.

J'ai souvent l'avis inverse du chroniqueur de ce site à propos du Virginien :mrgreen: Il a trouvé très mauvais et ennuyeux mes épisodes préférés :wink:
Il y en a un où je serais plutôt de son avis que du tien, c'est The Wolves up front, the Jackals behind que je trouve faiblard.
Et je ne trouve pas The Claim si pire :mrgreen:
J'ai trouvé intéressant celui avec Victor Jory.
On va s'amuser :D
Dernière modification par Alexandre Angel le 28 avr. 19, 00:25, modifié 1 fois.
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

Alexandre Angel a écrit :
Jeremy Fox a écrit :

J'ai souvent l'avis inverse du chroniqueur de ce site à propos du Virginien :mrgreen: Il a trouvé très mauvais et ennuyeux mes épisodes préférés :wink:
Il y en a un où je serais plutôt de son avis que du tien, c'est The Wolves in front, the Jeckels behind que je trouve faiblard.
Et je ne trouve pas The Claim si pire :mrgreen:
J'ai trouvé intéressant celui avec Victor Jory.
On va s'amuser :D

Ah oui :uhuh: Du moment que tu adhères à Harvest of strangers... :wink:

Et le principal est que tu te sois pris au jeu et que tu prennes du plaisir à la série :)
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Re: Le Virginien

Message par Alexandre Angel »

Ce qui me fait marrer pour l'instant, c'est de voir annoncer Lee J.Cobb en fanfare au début de chaque générique et de ne jamais en voir l'ombre. C'est comme si tu regardais plein d'épisodes de Bonanza sans jamais voir Lorne Green :mrgreen:
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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