Une aventure de Buffalo Bill (Cecil B. DeMille - 1936)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Geoffrey Firmin
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Une aventure de Buffalo Bill (Cecil B. DeMille - 1936)

Message par Geoffrey Firmin »

Déja bien entammé ici et la sur le forum, j'ouvre un topic débat sur les qualités et defauts de ce western luxueux mais vide de sens.Le premier reproche que je fais à DeMille sur ce film, c'est de ne pas croire aux capacités dramatiques du genre en plombant ses scènes les plus dramatiques de dialogues insipides et sur-abondants, pire encore la scène vaudevillesque de l'apparition des indiens dans la maison de Jean Arthur achève toute tentative de voire en ce film une approche sérieuse de la thematique westernienne deux ans avant Stagecoach.
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

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Une Aventure de Buffalo Bill (The Plainsman, 1936) de Cecil B. DeMille
PARAMOUNT


Sortie USA : 16 novembre 1936

Arrivant de Saint Louis où elle a quasiment toujours vécu, Louisa Cody (épouse de Buffalo Bill), étonnée d’apprendre que l’on travaille le dimanche à Leavenworth s’interroge auprès de Wild Bill Hicock qui lui répond « Il n’y a pas de dimanche à l’Ouest de Junction City, pas de loi à l’Ouest de Hays City et pas de Dieu à l’Ouest de Carson City » ; une phrase qui exprime parfaitement comment le Far-West est encore considéré après la fin de la Guerre de Sécession, comme une contrée sauvage et violente. C’est pour cette raison que la priorité de Lincoln est en cette année 1965 de sécuriser ses frontières ; il ne saura jamais si son souhait s’est réalisé puisqu’il est assassiné cette même année, date à laquelle "The Plainsman" débute. Il s’agit du premier western parlant du réalisateur américain.

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« L’histoire qui suit condensant plusieurs années, vies et évènements historiques afin de rendre justice au courage des hommes de notre Far-West » n’oublie pas de préciser Cecil B. DeMille d’emblée. Comme Alexandre Dumas, le cinéaste ne cache pas avoir violé l’histoire, préférant imprimer la légende comme dans un futur film de John Ford. Comme l’écrivain français, DeMille a enfanté un bâtard qui nous ravit encore aujourd’hui ; comme lui il mélange avec brio histoire et romance, épique et intimisme, il gère à la perfection les différents changements de ton et enfin trouve l’équilibre parfait entre chaque actes et scènes. En effet, "The Plainsman" est scénarisé un peu comme une pièce de théâtre ; l’intrigue est constituée d’environ une vingtaine d’assez longues séquences dont le tempo ici est parfaitement maîtrisé, aucune ne semblant jamais s’éterniser, le passage de l’une à l’autre s’harmonisant à merveille ; bref l’impression d’ensemble est la vision d’un western à l’écriture d’une belle fluidité. Quant à l’histoire, elle se déroule sur un laps de temps assez court tout en faisant se succéder des évènements historiques s’étendant en réalité de 1865 à 1876, dates des assassinats de Lincoln et de Wild Bill Hicock.

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La Guerre de Sécession vient de se terminer. Le gouvernement ne sait que faire des surplus d’armes achetés pour l’occasion et qui n’ont désormais plus d’utilité. Un homme politique peu scrupuleux, plus avide d’une généreuse rentrée d’argent que de la préservation de la paix, demande à un aventurier d’aller les vendre aux Indiens... Buffalo Bill a quitté l’armée pour convoler en juste noces avec la douce Louisa avec laquelle il décide de s’installer dans l’Ouest. A la demande de Custer, son ami Wild Bill Hicock va néanmoins le pousser à rempiler le temps de conduire un détachement de soldats devant amener des munitions à des fortins assiégés. Pour le motiver et pour que son anxieuse épouse accepte de le laisser reprendre du service, il leur explique qu’il s’agit d’un devoir moral car lui seul connait cette contrée comme sa poche et peut ainsi éviter de tomber entre les mains des Indiens. Ces derniers souhaitant connaître le passage du convoi font prisonniers Wild Bill Hicock et Calamity Jane. Pour sauver Cody de la torture, Calamity qui en pince pour lui, trahit le secret ; le groupe d’une quarantaine de militaires est pris en embuscade…

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Une œuvre ample et mouvementée malgré d’abondants dialogues (jamais pesants et au contraire constamment spirituels), un rythme pas spécialement trépidant et peu de rebondissements ; outre qu’il soit spectaculaire grâce surtout au travail prodigieux d’Arthur Rosson en tant que réalisateur de seconde équipe, "The Plainsman" ne se contente pas seulement de nous en mettre plein la vue. Aux côtés de ces impressionnantes attaques indiennes à forte figuration, de ces charges de cavalerie pleine de panache, du ‘caracolement’ du ‘bateau des plaines’ (nom que donne Cody à la diligence), de ces bagarres, duels, poursuites et chevauchées diverses, il nous gratifie d’une réflexion politique et historique sur les affaires indiennes et le fait de les avoir fait passer des mains des militaires dans celles des civils, de beaucoup d’humour et de deux romances aussi convaincantes et sympathiques l’une que l’autre, les scénaristes ayant concoctés deux personnages féminins ne faisant enfin plus seulement office de potiches. Il faut dire que Jean Arthur est extraordinaire en Calamity Jane, aussi dynamique que touchante et que, dans le rôle de la douce et aimante épouse de Buffalo Bill, Helen Burgess ne démérite pas. DeMille et ses scénaristes ne tarissent pas d’une tendresse bienveillante à leur égard tout autant que dans leur description de Buffalo Bill et Wild Bill Hicock ; l’attachante peinture qui est faite de l’amitié qui les lie apporte une richesse supplémentaire au film. Tous les personnages nous deviennent rapidement proches et familiers grâce à la richesse de leur écriture et la perfection de leur interprétation.

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Contrairement à ce que le titre français nous laissait croire, The Plainsman du titre est en fait Wild Bill Hickock qu’interprète Gary Cooper à la perfection avec ce mélange de flegme, d’ironie, de douceur et de prestance qui le caractérisent. Il s’agit de sa première collaboration avec Cecil B. DeMille qui en fera l’un des ses acteurs fétiches. La Paramount était d’ailleurs très réticente quant à l’idée de terminer ce western sur une note tragique en faisant mourir sa star maison. Mais DeMille ne lâcha pas le morceau et obtint gain de cause ; comme dans la réalité, Wild Bill Hickock se fera tuer d’une balle dans le dos, non pas par un ‘Bad Guy’ charismatique mais par un homme médiocre et lâche. Le final est ici aussi inhabituel qu’inattendu ; il n’en est que plus émouvant grâce aussi au personnage de Calamity Jane. Leur histoire d’amour n’est que pure licence romanesque mais n’en est pas moins élégamment décrite ; leurs relations sont vues à la manière d’une comédie américaine. Et le reste du casting n’est pas en reste, loin de là ! L’élégant James Ellison dans la peau du plus célèbre chasseur de bisons (et d’indiens) a fière allure et s’en tire avec les honneurs même si son rôle est un peu en retrait. Quant à Charles Bickford, il nous octroie une prestation sobre mais efficace dans la peau de Latimer, le ‘salaud’ de service qui n’est pas sans une certaine prestance.

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DeMille donne une dimension épique et légendaire (en même temps que très humaine) à tous ses personnages historiques même si l’on sait qu’il en était tout autre dans la réalité, Custer ayant été un fou sanguinaire, Bill Hicock un médiocre… mais on lui pardonne volontiers d’autant qu’il le fait sans mépriser leurs ennemis du moment. Hormis le fait de les décrire d’une manière un peu trop folklorique, la plupart interprétés par des acteurs blancs dont un tout jeune Anthony Quinn, les indiens ne sont pas ici pas remis en cause. Ce sont certains membres du gouvernement, des soldats déserteurs et des aventuriers ayant découverts de l’or dans les Black Hills qui sont à l’origine de toutes ces tueries entre blancs et indiens. Et si les faits sont trahis avec hardiesse mais subtilité, en revanche, le réalisateur a tenu à une certaine exactitude concernant les armes, lieux et costumes. Au final, une enthousiasmante ‘fresque intimiste’ à la mise en scène élégante, aux mouvements de caméra plein d’aisance et à la galerie de personnage attachante ; l’un des premiers très grands westerns de l’histoire du cinéma.
james
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Re: The plainsman, un grand western?

Message par james »

Geoffrey Firmin a écrit :Déja bien entammé ici et la sur le forum, j'ouvre un topic débat sur les qualités et defauts de ce western luxueux mais vide de sens.Le premier reproche que je fais à DeMille sur ce film, c'est de ne pas croire aux capacités dramatiques du genre en plombant ses scènes les plus dramatiques de dialogues insipides et sur-abondants, pire encore la scène vaudevillesque de l'apparition des indiens dans la maison de Jean Arthur achève toute tentative de voire en ce film une approche sérieuse de la thematique westernienne deux ans avant Stagecoach.
Ford l'avais aussi fait dans "drums along the mohawks" la scène vaudevillesque,et lui aussi avait mis en pratique les qualiteé d'un western "luxueux" avec ses defaut et qualiteé première.
Le western de b de mille est un western de complaisance qui se laisse regardez avec le plus grand des plaisirs(je me répèterez jamais assez) mais il manque cruellement de bonne intention dans le realisme et ce sur un plan cinémathographique,mais comme la vox populis seras contre les argument de "James" je redit que ceci est un avis qui ne regarde que moi......vala, :)
P.S et pour repondre si c'est un grand western,je dirais un western tout court"cecil blount de mille" n'etait pas dieux dans son milieu mais un très bon realisateur dison les chose comme elle doive etre dites :wink:
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Il y a un systématisme chez toi James qui me sidère un peu.

Tu arrives toujours à trouver des faiblesse dans les films réputés (ce qui en soi n'est pas un mal sans pour autant devoir être systématique justement) alors que tu n'en vois aucune dans la plupart des séries B et Z.

Traiter de conventionnel la cible humaine pour un fan de Z, ç'est un peu juste comme argument entre autre.

Ca manque de crédibilité tout ça :?
james
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Message par james »

Jeremy Fox a écrit :Il y a un systématisme chez toi James qui me sidère un peu.

Tu arrives toujours à trouver des faiblesse dans les films réputés (ce qui en soi n'est pas un mal sans pour autant devoir être systématique justement) alors que tu n'en vois aucune dans la plupart des séries B et Z.

Ca manque de crédibilité tout ça :?
Jai pas dit cela,simplement je focalise pas sur des series A meme si sais B de mille ou le pape qui les ai realisé,mais il est vraie comme direz ma fille" pa...tu es pas comme les autres :D peut-etre,mais remarque que je n'ai jamais dit que ce western etait mauvais,juste un point de vue :wink:
mais il est vraie j'ai etait elévez dans la serie B et Z,cela en ai peut-etre la cause,mais je ne renie rien :wink:
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Je dois mal m'exprimer.
james
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Message par james »

Jeremy Fox a écrit :Je dois mal m'exprimer.
Ou moi ...
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Message par james »

Jeremy Fox a écrit :Il y a un systématisme chez toi James qui me sidère un peu.

Tu arrives toujours à trouver des faiblesse dans les films réputés (ce qui en soi n'est pas un mal sans pour autant devoir être systématique justement) alors que tu n'en vois aucune dans la plupart des séries B et Z.

Traiter de conventionnel la cible humaine pour un fan de Z, ç'est un peu juste comme argument entre autre.

Ca manque de crédibilité tout ça :?
Fan de serie B et Z j'appreci le duke,mais plus encore des acteur comme "jim davis,rory calhoun,johnny mc brown" est j'ai moins de plaisir avec des "mitchum,lancaster,douglas" mais je n'ai jamis dit qu'il ne sont pas bon,juste j'eprouve moins de plaisir avec eux,voila. :wink:
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

james a écrit :
Jeremy Fox a écrit :Il y a un systématisme chez toi James qui me sidère un peu.

Tu arrives toujours à trouver des faiblesse dans les films réputés (ce qui en soi n'est pas un mal sans pour autant devoir être systématique justement) alors que tu n'en vois aucune dans la plupart des séries B et Z.

Traiter de conventionnel la cible humaine pour un fan de Z, ç'est un peu juste comme argument entre autre.

Ca manque de crédibilité tout ça :?
Fan de serie B et Z j'appreci le duke,mais plus encore des acteur comme "jim davis,rory calhoun,johnny mc brown" est j'ai moins de plaisir avec des "mitchum,lancaster,douglas" mais je n'ai jamis dit qu'il ne sont pas bon,juste j'eprouve moins de plaisir avec eux,voila. :wink:
:D

Voilà où je veux en venir depuis des mois : il y a une différence entre le plaisir que l'on prend à voir un film (valeur subjective) et les éléments totalement objectifs des qualités que possède un film.

Ce n'est donc pas une question de point de vue avec lequel on est d'accord ou pas mais de ressenti immédiat.

Tu peux ne pas aimer le King, t'y emmerder comme jamais mais tu ne peux pas dire qu'il est conventionnel car il ne l'est pas.

Bon après on reviendra à The Plainsman sinon Geoffrey va nous péter un plomb :lol:
daniel gregg
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Message par daniel gregg »

...pour en revenir a "THE PLAINSMAN" en effet... ce film est pour moi au contraire un western tres important par la bonne humeur et la vitalite qu'il degage, apres est il forcement necessaire de s'arreter a quelques imprecisions chronologiques, je ne le pense pas , considerant tous les films fourmillant d'anecdotes et de details historiqhes tres justes et pourtant assez ennuyeux , en tout cas davantage que le present film.
Et puis il y a Gary Cooper, toujours aussi desarmant de naturel et de sincerite.
Non pour moi ce film est un modele du western de la veine picaresque et truculente , ce qui l'apparente d'une certaine facon a des films tres frequentables comme "VIRGINIA CITY", "STEAMBOAT' ROUND THE BEND"ou autre "JUDGE PRIEST"
C'est un point de vue qui ne demande qu'a etre discute... :)
bogart
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Message par bogart »

Toujours pas vu ce film. :evil: :cry:
Bardamurtz

Message par Bardamurtz »

Jeremy Fox a écrit :Il y a un systématisme chez toi James qui me sidère un peu.

Tu arrives toujours à trouver des faiblesse dans les films réputés (ce qui en soi n'est pas un mal sans pour autant devoir être systématique justement) alors que tu n'en vois aucune dans la plupart des séries B et Z.

Traiter de conventionnel la cible humaine pour un fan de Z, ç'est un peu juste comme argument entre autre.

Ca manque de crédibilité tout ça :?
ça n'a rien de systématique.
je rappelle à toutes fins utiles qu'un des films préférés de james est La prisonnière du désert.
Simplement, il juge les westerns quels qu'ils soient A, B ou Z sur des critères qui lui sont propres et comme il le signale à chacun de ses posts ses avis n'ont pas vocation à être universel.
Et ils sont crédibles en tant que tel: les réactions sincères d'un passionné.
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Message par james »

Bardamu a écrit :
Jeremy Fox a écrit :Il y a un systématisme chez toi James qui me sidère un peu.

Tu arrives toujours à trouver des faiblesse dans les films réputés (ce qui en soi n'est pas un mal sans pour autant devoir être systématique justement) alors que tu n'en vois aucune dans la plupart des séries B et Z.

Traiter de conventionnel la cible humaine pour un fan de Z, ç'est un peu juste comme argument entre autre.

Ca manque de crédibilité tout ça :?
ça n'a rien de systématique.
je rappelle à toutes fins utiles qu'un des films préférés de james est La prisonnière du désert.
Simplement, il juge les westerns quels qu'ils soient A, B ou Z sur des critères qui lui sont propres et comme il le signale à chacun de ses posts ses avis n'ont pas vocation à être universel.
Et ils sont crédibles en tant que tel: les réactions sincères d'un passionné.
merci,Enfin un ici qui m'as compris eh bennnnnnnnn :D :D voila ce que je veux vous expliquez depuis que je suis la :wink:
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Message par james »

Jeremy Fox a écrit :Ne lisez surtout pas ce que je dis au dessus :?

merci
Jéremy tu peux pas savoir jusqua va ma passion pour le cinéma western,cela serais très long a t'expliqué mais si tu es dac un jour prochain je le ferais :D
je suis fana de ce genre ciné,je recherche et propose.merci
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