The Swimmer (Frank Perry - 1968)
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Re: The Swimmer (Frank Perry - 1968)
Je serai plus d'avis (moi qui ai adoré le film) que ces effets datés, ces idées improbables (la course avec le cheval) et la surabondance de la musique de Marvin Hamlisch ajoute un aspect bizarroïde, étrange et par moment mal saint à The Swimmer.
C'est à l'image de la photographie du film qui vire vers les flous ou vers une vision carte postale de cette banlieue aisée des États-Unis. C'est parce qu’elle est au service d'une histoire presque sordide qu'elle ajoute du mystère et (pour moi) de la fascination. Tout les tics du film ne m'ont pas "détachés du film comme beaucoup des sceptiques, bien au contraire ils m'ont mis mal à l'aise au bénéfice de l'intrigue.
C'est à l'image de la photographie du film qui vire vers les flous ou vers une vision carte postale de cette banlieue aisée des États-Unis. C'est parce qu’elle est au service d'une histoire presque sordide qu'elle ajoute du mystère et (pour moi) de la fascination. Tout les tics du film ne m'ont pas "détachés du film comme beaucoup des sceptiques, bien au contraire ils m'ont mis mal à l'aise au bénéfice de l'intrigue.
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Re: The Swimmer (Frank Perry - 1968)
Très beau film que j'ai revu avec un immense plaisir ce soir à l'Action Christine après l'avoir découvert fin 2011 en dvd.
Evidemment les défauts pointés sont bien présents mais les effets visuels incriminés durent très peu de temps- hormis la scène du saut de haie qui présente une importance décisive dans la narration: à son issue rien ne sera plus comme avant pour le personnage principal.
Ce que j'avais le moins aimé lors de mon premier visionnage ne m'a guère dérangé ce soir: une construction en forme de saynètes qui se succèdent.
Une scène avec un enfant, une scène avec une amante potentielle, une scène avec une ex, une scène avec des amis, une avec des ennemis..
En fait le film a malgré tout une ligne dramatique très forte, ce rêve du personnage de rentrer chez lui en nageant dans toutes les piscines du bled.
La scène avec Janice Rule est d'une très grande force (malgré effectivement un faux raccord flagrant à la revoyure en salle) et j'ai eu envie de voir d'autres films avec cette comédienne, notamment Le mercenaire de minuit.
La fin est superbe. Et Lancaster aussi, dans un rôle à la fois intérieur (registre où il excelle) et physique (registre où l'on pense à son ami Kirk, qui aimait beaucoup se montrer torse nu voire davantage dans ses films).
Un vrai film-culte, longtemps invisible en France, dont les défauts contribuent à la singularité, comme l'exprime très bien Kevin dans son avis précédent.
Evidemment les défauts pointés sont bien présents mais les effets visuels incriminés durent très peu de temps- hormis la scène du saut de haie qui présente une importance décisive dans la narration: à son issue rien ne sera plus comme avant pour le personnage principal.
Ce que j'avais le moins aimé lors de mon premier visionnage ne m'a guère dérangé ce soir: une construction en forme de saynètes qui se succèdent.
Une scène avec un enfant, une scène avec une amante potentielle, une scène avec une ex, une scène avec des amis, une avec des ennemis..
En fait le film a malgré tout une ligne dramatique très forte, ce rêve du personnage de rentrer chez lui en nageant dans toutes les piscines du bled.
La scène avec Janice Rule est d'une très grande force (malgré effectivement un faux raccord flagrant à la revoyure en salle) et j'ai eu envie de voir d'autres films avec cette comédienne, notamment Le mercenaire de minuit.
La fin est superbe. Et Lancaster aussi, dans un rôle à la fois intérieur (registre où il excelle) et physique (registre où l'on pense à son ami Kirk, qui aimait beaucoup se montrer torse nu voire davantage dans ses films).
Un vrai film-culte, longtemps invisible en France, dont les défauts contribuent à la singularité, comme l'exprime très bien Kevin dans son avis précédent.
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Re: The Swimmer (Frank Perry/Sydney Pollack - 1968)
La critique du film et du DVD qui vient de sortir chez Wild Side
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Re: The Swimmer (Frank Perry/Sydney Pollack - 1968)
Jolie critique pour une oeuvre indéniablement intéressante, très efficacement mise en scène et interprétée.
Peut-être le meilleur film de Frank Perry, cinéaste moyen pour ma part. Mais la part de Pollack dans la réalisation du film est aussi visible, quand on connaît le cinéma du bonhomme et permet probablement d'ajuster les enjeux dramatiques de ce joli film.
Et Burt Lancaster est génial !
Peut-être le meilleur film de Frank Perry, cinéaste moyen pour ma part. Mais la part de Pollack dans la réalisation du film est aussi visible, quand on connaît le cinéma du bonhomme et permet probablement d'ajuster les enjeux dramatiques de ce joli film.
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Re: The Swimmer (Frank Perry/Sydney Pollack - 1968)
J'aime bien WildSide mais ils sont gonflés d'indiquer que The swimmer est inédit en DVD puisqu'il existe une édition Columbia/Tristar sortie en 2003...
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Re: The Swimmer (Frank Perry/Sydney Pollack - 1968)
Inédit en France, c'est le seul référentiel qui tienne pour WS. D'autant que le DVD UK est sans sous titres français.Federico a écrit :J'aime bien WildSide mais ils sont gonflés d'indiquer que The swimmer est inédit en DVD puisqu'il existe une édition Columbia/Tristar sortie en 2003...
En plus l'édition UK me semble partir d'un master moins propre, j'ai l'impression que l'édition Wild Side peut valoir le rachat.
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Re: The Swimmer (Frank Perry/Sydney Pollack - 1968)
Possible que le master WS soit plus net. L'édition UK est tout à fait correcte... et elle comporte des STFR.Rick Blaine a écrit :Inédit en France, c'est le seul référentiel qui tienne pour WS. D'autant que le DVD UK est sans sous titres français.Federico a écrit :J'aime bien WildSide mais ils sont gonflés d'indiquer que The swimmer est inédit en DVD puisqu'il existe une édition Columbia/Tristar sortie en 2003...
En plus l'édition UK me semble partir d'un master moins propre, j'ai l'impression que l'édition Wild Side peut valoir le rachat.
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Re: The Swimmer (Frank Perry/Sydney Pollack - 1968)
Tiens, je ne me souvenais plus!Federico a écrit : Possible que le master WS soit plus net. L'édition UK est tout à fait correcte... et elle comporte des STFR.
C'est vrai que le master UK est correcte, mais là apparemment ce serait un master plus récent. (2010 si j'en crois le papier). D'ailleurs, je serait preneur d'un petit comparatif.
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Re: The Swimmer (Frank Perry/Sydney Pollack - 1968)
J'aimerai découvrir ses premiers films, mais je ne trouve strictement rien en DVD... c'est visible comment ?Watkinssien a écrit : Peut-être le meilleur film de Frank Perry, cinéaste moyen pour ma part.
Il a été appelé pour retourner une unique scène à priori, celle très belle avec Janice Rule. Je ne suis pas convaincu qu'on puisse porter à son crédit un quelconque apport au film...Watkinssien a écrit : Mais la part de Pollack dans la réalisation du film est aussi visible, quand on connaît le cinéma du bonhomme et permet probablement d'ajuster les enjeux dramatiques de ce joli film.
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
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Re: The Swimmer (Frank Perry/Sydney Pollack - 1968)
En DVD c'est un peu le désert, il y a David and Lisa en Zone 1. Olive va également sortir sous peu Man on a Swing, mais c'est postérieur à The Swimmer.phylute a écrit :J'aimerai découvrir ses premiers films, mais je ne trouve strictement rien en DVD... c'est visible comment ?Watkinssien a écrit : Peut-être le meilleur film de Frank Perry, cinéaste moyen pour ma part.
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Re: The Swimmer (Frank Perry - 1968)
Merci ! j'avais pourtant cherché David and lisa, sans résultat...
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Re: The Swimmer (Frank Perry - 1968)
C'est un film étrange, difficile à cerner. S'il se contente de dénoncer la superficialité d'un homme riche, il est creux et pauvre visuellement. On se dit alors qu'il dénonce peut-être autre chose, la quête même d'un état d'innoncence qui n'a jamais existé. Dans le premier cas, la pluie finale fait banalement écho à l'état dépressif du personnage. Dans le second, elle désigne la chimère qu'est la pureté de l'eau. La pluie serait cette eau cristalline des piscines qui se déverse sur le personnage pour mieux le fuir, car cette pureté n'existe nulle part si ce n'est dans ses rêves.
Malheureusement, tout laisse à penser que la première interprétation est la bonne. Lancaster a raison dans sa quête romantique en diable, mais il est simplement trop tard. Les lignes de dialogue sur le filtre garantissant une pureté de l'eau à toute épreuve résument une lourde charge contre la culture qui a quitté la nature, en une opposition binaire et manichéenne renvoyant dos à dos les adversaires. C'est le degré zéro de la réflexion (comme la pluie qui succède au ciel bleu), le réalisateur se trompe dans l'objet de sa charge, outre le fait qu'il ne propose rien.
Malheureusement, tout laisse à penser que la première interprétation est la bonne. Lancaster a raison dans sa quête romantique en diable, mais il est simplement trop tard. Les lignes de dialogue sur le filtre garantissant une pureté de l'eau à toute épreuve résument une lourde charge contre la culture qui a quitté la nature, en une opposition binaire et manichéenne renvoyant dos à dos les adversaires. C'est le degré zéro de la réflexion (comme la pluie qui succède au ciel bleu), le réalisateur se trompe dans l'objet de sa charge, outre le fait qu'il ne propose rien.
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Re: The Swimmer (Frank Perry - 1968)
J'ai acheté le DVD sorti chez wildside en partie pour les conseils ici de DVDClassik mais aussi parce que ce film m'intriguait par son sujet.Quelle merveille,quelle surprise.Ce film est un ovni même encore maintenant et pour moi qui le voit la première fois,ça n'a pas vieilli d'un iota (même la scène un peu kitch des sauts de cheval avec ses fondus et sa musique que j'adore).L'histoire est très intrigante et en effet à la limite d'un "quatrième dimension" tellement Ned vit dans son monde dans la piscine et hors de celui-ci dans un monde bien plus réel et triste au fur et à mesure de son périple.J'ai remarqué que plus il avance de piscine en piscine,plus il est faible,mal accueillit par les propriétaires (excellente séquence avec son ex-maitresse),comme si il cherchait à se prouver quelque chose en faisant ce défi,une sorte de rédemption face à une conclusion tragique.Cette fin m'a secoué tellement dur et apocalyptique (seul face à sa maison vide).Le film pourrait très bien se voir à l'envers en commençant par la fin mais il serait bien plus optimiste.Sinon la mise en scène m'a beaucoup plu,ses moments dans la forêt cachés pour les personnages,les scènes de piscine etc...vraiment une grande et belle découverte,un véritable coup de coeur qui en plus je suis sûr sera encore mieux à chaque vision.Ah et puis j'ai totalement craqué sur la blonde (elle a un visage absolument magnifique sorti d'un conte de fée-le film fait très conte justement).
8,5/10
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Re: The Swimmer (Frank Perry - 1968)
C'en est un. Le personnage incarné par Lancaster pourrait presque se prénommer Ulice, courant derrière le lapin blanc du temps en navigant de piscine en piscine...Dunn a écrit :le film fait très conte justement.
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Re: The Swimmer (Frank Perry - 1968)
Reçu le DVD Wild Side hier et visionné le soir même.
Je suis encore sous le coup de l'émotion!
Tout d'abord un 'homme invisible' qui ne se découvre qu'à l'aide du bruit, de la trace de son passage dans la nature.
Ensuite, la remontée vers la source, l'origine, le passé...
Car le temps est passé: cela est rappelé tout au long du film.
Il y a si longtemps que l'on ne l'a plus vu ni lui, ni les siens.
Tout cela est si lointain, quelques années parfois.
Et la dégradation, inéluctable est là, passant par la claudication, et l'affaiblissement du corps. Il fait si froid!
Le retour en sa patrie, en sa maison, une remontée (les rochers à gravir) et une entrée de plus en plus difficile pour arriver là où il n'y a plus rien, quelques objets dans une maison vide, qui peuvent titiller la mémoire (comme dans Citizen Kane ?).
Bien difficile de trouver un appui "réel" dans l'histoire et sa narration.
Et cependant, celle-ci et l'itinéraire m'amènent à découvrir une quête initiatique qui ouvre plusieurs perpectives.
J'ai bien entendu pensé à la littérature fantastique, à Ulysse, à la quatrième dimension, à un conte de fées, mais surtout à Stay (Marc Forster, 2005).
Je suis encore sous le coup de l'émotion!
Tout d'abord un 'homme invisible' qui ne se découvre qu'à l'aide du bruit, de la trace de son passage dans la nature.
Ensuite, la remontée vers la source, l'origine, le passé...
Car le temps est passé: cela est rappelé tout au long du film.
Il y a si longtemps que l'on ne l'a plus vu ni lui, ni les siens.
Tout cela est si lointain, quelques années parfois.
Et la dégradation, inéluctable est là, passant par la claudication, et l'affaiblissement du corps. Il fait si froid!
Le retour en sa patrie, en sa maison, une remontée (les rochers à gravir) et une entrée de plus en plus difficile pour arriver là où il n'y a plus rien, quelques objets dans une maison vide, qui peuvent titiller la mémoire (comme dans Citizen Kane ?).
Bien difficile de trouver un appui "réel" dans l'histoire et sa narration.
Et cependant, celle-ci et l'itinéraire m'amènent à découvrir une quête initiatique qui ouvre plusieurs perpectives.
J'ai bien entendu pensé à la littérature fantastique, à Ulysse, à la quatrième dimension, à un conte de fées, mais surtout à Stay (Marc Forster, 2005).