Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Miss Nobody
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Re: Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Message par Miss Nobody »

Au gré d'un opportun abonnement à un service de streaming, je me suis trouvée à dévorer les 8 films du Coffret Mizoguchi en l'espace de quelques jours, en mai dernier... Mes avis sur les films découverts (inclus : de légers spoilers !)

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Les amants crucifiés
« Les amants crucifiés » sont mes premiers pas dans l'univers de Mizoguchi.
Cette histoire d'amour dans le japon féodal qui met en scène des personnages au cœur pur victimes d’un système hypocrite, est un mélodrame étonnant car à la fois tragique, passionné, et particulièrement sobre et chaste. Pleureuse exaltée que je suis, et avec un titre pareil, j'avoue que j’aurais goûté à un peu moins de retenue, mais j’admet aussi volontiers que ce n’est pas forcément ce qu’il faut attendre du cinéma ou de la culture japonaise. J’ai beaucoup apprécié toute la partie introductive du film (avant que le hasard ne jette définitivement les amants sur la route et dans les bras l'un de l'autre) qui possède une belle tension dramatique et qui expose parfaitement les enjeux et intentions de chacun avec très peu de scènes, de personnages et de dialogues. On y perçoit bien les relations entre maîtres, employés ou servants, les hypocrisies des uns et des autres, la crainte perpétuelle de la honte et du déshonneur qui habite chacun quelque soit leur niveau sur l’échelle sociale... Après cette exposition, on entre dans une dimension plus mélodramatique et plus lente : les amants fuient, se découvrent puis s'aiment passionnément, avant d'accepter leur destin cruel (cette terrible image de crucifixion au début du film qui les poursuit ensuite sans cesse).
Le film est doté d’une belle mise en scène, ample et précise, et d’une photographie aux tonalités grises. La bande sonore (musique traditionnelle japonaise) est également remarquable.

7,5/10

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Une femme dont on parle
Deuxième incursion dans le cinéma de Mizoguchi. Nous sommes cette fois dans le Japon actuel (celui des années 50) et dans une histoire en triangle. Une jeune fille moderne, dont la silhouette et la coiffure rappellent beaucoup Audrey Hepburn, revient vivre chez sa mère dont elle méprise pourtant le métier. Cette dernière est la tenancière d’une maison de geishas à Kyoto ; une femme d’affaire solide qui entretient un jeune amant médecin. Très vite, les cartes se retournent sur la table : la femme d’affaire est en réalité follement et sincèrement amoureuse de son docteur, tandis que celui-ci souhaiterait plutôt convoler avec une femme plus jeune et bientôt avec sa propre fille. La tragédie est nouée : mère et fille partagent toutes les deux le même amour mais aussi (et surtout) la même condition de femme. La confrontation sera magistrale de sobriété et d’efficacité : mélodramatique, intense et digne. La résolution sera elle assez consensuelle : le conflit générationnel n’aura pas lieu, la modernité embrasse la tradition (la jeune fille décide de rester chez sa mère et même d’emboîter ses pas – ceux-là même qu’elle avait pourtant en horreur).
En toile de fond de cette histoire assez simple, de belles et mélancoliques geishas paraissent et disparaissent derrière des cloisons de papier, des couches de maquillage et de nombreux kimonos… et des extraits de théâtre nô font écho de manière cruelle à la vie réelle. On regrettera que le film n’introduise pas plus de complexité dans ses imbrications entre drame familial et chroniques de la vie quotidienne en maison close. La fin laisse ainsi un petit goût d’inachevé.
Après ce film, je peux par contre affirmer que j'apprécie particulièrement chez Mizoguchi les expositions : cette manière de poser les enjeux et personnages, très simplement et très justement, avec une économie de mots et de scènes qui laissent pourtant le spectateur ressentir pleinement et pressentir aisément les événements. Serait-ce une recette magique ?
7/10

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Les contes de la lune vague après la pluie
Dans le japon féodal, Mizoguchi offre un conte moral pour deux villageois ambitieux qui ne pensent qu’à s'extraire de leur condition modeste (l'un aimerait faire fortune et vivre dans la soie, l'autre aimerait être samouraï et connaître la gloire des grands guerriers) sans pourtant voir l'essentiel : l'amour inquiet de leurs deux femmes, la guerre qui menace à leur porte, et surtout le bonheur simple à portée de main qu’ils se refusent à saisir.
Dès les premiers instants, on se laisse complètement embarquer et immerger dans ce film visuellement magnifique et très sensible. L’atmosphère est envoûtante, alternant reconstitutions précises de la vie villageoise du moyen-âge, séquences oniriques et enveloppantes, scènes de cruauté et de guerre et par instant des pointes vives d’émotion (un sanglot sera versé de mon côté lors des retrouvailles du samouraï imposteur et de sa femme devenue prostituée). Le tout est baigné dans de beaux plans à la construction étudiée et dans des mouvements de caméra souples et fluides, avec un accompagnement sonore (comme dans tous les Mizoguchi vu jusqu'à présent) très soigné et convaincant.
Je dois avouer que la partie fantastique – cette parenthèse fantasmagorique avec un spectre féminin – même si elle offre de très belles images, m’a un peu décontenancée… mais c'est le seul point de nuance que je pourrais citer au sujet de cette œuvre magnifique.

8/10

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L'intendant Sansho
Un pur mélodrame. Dans un japon médiéval en nuances de gris, la femme d’un gouverneur humaniste et ses deux enfants sont contraints à l'exil. Un excès de confiance plus tard et les voilà non seulement séparés mais également réduits à l'esclavage et sous le joug de maîtres très cruels. C’est une fable initiatique sur la moralité des hommes qui se joue alors, à une époque où celle-ci n'est pas encore érigée en principe, où la distinction entre bien et mal est floue et où seules quelques lois hiérarchiques trace les contours de la Justice... Les personnages bons ne triomphent pas vraiment ici ; ils suivent et choisissent leur voie en conscience, ils inspirent le respect du spectateur, mais ils ne sont pas systématiquement récompensés dans leurs actions… Ces déclassés aux cœurs purs sont de véritables martyrs, condamnés à apprendre la cruauté de l’existence à leurs dépens et à ne jamais pouvoir trouver le repos.
Comme toujours avec le cinéaste, c'est visuellement très beau, très raffiné, avec une alternance de scènes dures et cruelles et de scènes paisibles et contemplatives, le tout formant un bel équilibre. Néanmoins, je n’ai pas été complètement emportée : il y a trop de drames et d'abnégations à mon goût, trop de pleurs, de tortures et de renoncements pour que l’immersion soit totale. L’excès de pathos a fini par me sortir un peu du film même si je suis forcée d’admettre que celui-ci regorge par ailleurs de scènes mémorables et magnifiques : la séparation, la fuite dans la forêt et surtout le sacrifice de la sœur qui coule doucement son corps dans l’eau sombre…

7/10
Dernière modification par Miss Nobody le 14 juin 20, 21:03, modifié 3 fois.
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Miss Nobody
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Re: Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Message par Miss Nobody »

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Les musiciens de Gion
« Les musiciens de Gion », c’est un drôle de titre pour ce film presque exclusivement féminin, délicate et touchante peinture du monde des Geishas dont on découvre ici l’envers : le formatage d’élite pour devenir le "symbole de la beauté traditionnelle japonaise", artiste de façade, courtisane en réalité (on pense un peu à la vie des ballerines de l’Opéra dans la France du XIXe siècle). Beaucoup de rituels sont détaillés dans le film qui met à jour les rapports et processus en jeu dans ce monde de beautés et de soieries particulièrement âpre. Un monde où tout se monnaye et se paie, où les hommes parlent affaires, où les femmes servent d’agréments et de divertissement… et peuvent parfois être la clé des contrats aussi. On ne parle pas frontalement de prostitution (les Geishas sont libres de se refuser « en théorie ») mais très vite la contrainte des rapports sexuels est posée, sous la forme de chantage et de dettes et sous les traits de ces hommes "protecteurs", qui apparaissent essentiels pour éviter la ruine (qui apparaît toujours menaçante, au bout du chemin).
L’intrigue est une quête pour garder sa dignité coûte que coûte. C’est l’histoire d’une toute jeune fille, fraîche et belle comme tout, qui souhaite emboîter les pas de sa mère et se faire apprentie Geisha. Tout est mis en place pour que le cercle de la reproduction fasse son œuvre et que les schémas d’existence se répètent. Mais son aînée, la jolie Miyoharu, décidera finalement de casser les codes en devenant sa protectrice, dans une belle scène de déclaration d'amour et de générosité.
Le film est vraiment attachant et touchant. Quand il s’achève, on réalise qu’on aurait aimé qu’il dure bien plus. Les actrices sont talentueuses et très belles… et comme avec tous les Mizoguchi vus jusqu’à présent, le film est aussi bercé par une appréciable maîtrise formelle, dans un noir et gris feutré, et par une jolie bande sonore.
8/10

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L'Impératrice Yang Kwei-Fei
Première vraie déception avec ce film de princes et princesses dans la Chine du 8ème siècle tout en couleurs délavées et pastels. Un empereur musicien endeuillé ne peut se résoudre à aimer une autre femme jusqu’à ce qu’il remarque la Cendrillon que l’on a opportunément placée sur son chemin. La jeune fille, souillon transformée en élégant ornement de harem (notons qu’on ne nous dira pas grand chose de cette polygamie, le romantisme du film étant très consensuel et monogame), est pleine d'humilité et de vertus en tout genre, mais elle est aussi affublée d’une famille avide qui ne tarde pas à intriguer à la cour et à menacer l’équilibre de l’empire.
On retrouve des thématiques chères à Mizoguchi à travers le destin funeste de cette belle envoyée contre son gré au harem pour devenir favorite et concubine, et avec tous ces jeux de cour où hypocrisie et ambition règnent en maîtres. Toujours, on a cette caméra caressante, ces amours passionnés mais pudiques, ce goût pour le drame... mais cette fois le rythme est mou, la musique est assez désagréable, les couleurs - qui tirent exagérément sur le jaune (pour rappeler les estampes chinoises anciennes jaunies ?) ne sont pas très plaisantes à l’œil non plus… Au final, on s’émerveille peu et on s’ennuie assez ( surtout dans la dernière partie du film - pourtant dramatique, avec ses révoltes et morts en pagaille, qui est bizarrement filmée de manière intimiste).

5,5/10

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La rue de la honte
Les destinées croisées de 5 femmes de différents âges dans une maison close, à Tôkyô. Certaines ont des maris, certaines ont des parents, certaines ont des enfants ; certaines rêvent de famille, d'autres d'indépendance. Le film est une chronique très amère. Il est d’abord beaucoup plus frontal que les autres films de Mizoguchi traitant de prostitution : on y voit le racolage très agressif dans la rue et aucune ambiguïté n’est possible concernant la dureté des rapports avec les clients mais aussi ceux entre les tenanciers et les prostituées. Ensuite, il ne laisse quasiment aucune place à l’espoir (même s’il contient quelques respirations, ouf). Les femmes sont très endurcies et celles qui ne le sont pas se font avoir. Tout est business, sans place pour les sentiments ou l’indulgence : les corps sont un produit (flétrissable, périssable et donc remplaçable à l’envi), et il faut jouer selon les règles : écraser ou se faire écraser. Hommes comme femmes manipulent. Hommes comme femmes arbitrent les limites de leur propre morale. La honte sociale est très présente aussi et conduit à des scènes particulièrement cruelles (dont celle, d’une terrible ingratitude, où le fils honteux réprouve violemment sa mère qui s’est pourtant sacrifiée entièrement pour lui). On retrouve aussi cette immuabilité désespérante du cycle de la prostitution qui semble ne vouloir jamais s'éteindre, avec toujours de nouvelles recrues et de nouvelles victimes…
C’est un beau film, facile d’accès, d’une acuité terrible mais aussi d’une belle élégance.
Le néorealisme italien et le japon mizoguchien se touchent ici à bien des égards.

8/10

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Miss Oyû
Avec ce Miss Oyû, on a de nouveau une exposition belle et limpide qui, en quelques minutes et dialogues, trace les différentes trajectoires et lignes de fuite de ces personnages. Tout commence par une rencontre étrange et silencieuse en vue d'un mariage arrangé (ou du moins arrangeant). La Miss Oyû du titre est une belle veuve raffinée que tous admirent, qui ne peut pas se marier car elle doit se consacrer au fils de son défunt mari, comme sa famille traditionaliste l'entend. Dès le premier regard, Shinnosuke se consume d’amour pour elle. Alors qu’il ne rêve que de s’enfuir avec son aimée, cet idiot ne trouve rien de mieux à faire que de consentir à se marier avec la sœur de la belle veuve. Cette dernière, beaucoup trop dévouée à son aînée, accepte tous les sacrifices pour rendre possible cet amour interdit. La situation surprend un peu, le spectateur comme les personnages. D'ailleurs, ni le mariage ni l'adultère n'est finalement consommé. Les convenances sociales sont plus fortes que tout et la jeune sœur fini par mourir de ne pouvoir remplacer sa sœur dans le cœur du mari. Quel mélo ! Beaucoup de choses paraissent un peu invraisemblables dans le film et beaucoup de personnages secondaires brillent par leur absence (le jeune enfant issu du premier mariage, le second mari…). Le film se clôt sur un poème affirmant que tous ces sacrifices n'étaient sûrement pas nécessaires... et c’est un peu ce qu'on se dit aussi. A cause de cette histoire un peu bancale, « Miss Oyû » est définitivement moins envoutant que d'autres films de son auteur. Mais on peut tout de même apprécier le style de Mizoguchi qui est particulièrement éclatant ici, avec son alternance de plans fixes et de mouvements amples de caméra, de moments de contemplation et d'action, et des constructions de plans très soignés, à deux ou trois personnages, avec plusieurs degrés de profondeur.
6/10
The Eye Of Doom
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Re: Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Message par The Eye Of Doom »

Merci pour ces retours sur ces films. En phase sur les trois que j’ai vu (cf post page precedente et sur le topic dediés aux Contes. J’en ai encore 5 a voir/revoir...
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Alibabass
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Re: Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Message par Alibabass »

Mon cinéma A&E diffuse les 8 films du réalisateur à partir du 13 aout, du coup, cela sera pour moi une véritable découvert. J'ai essayé d'en lire le moins possible afin de me créer un effet de surprise ... tout comme les Ozu l'année dernière, qui fut une véritable bulle de bonheur.
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-Kaonashi-
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Re: Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Message par -Kaonashi- »

Alibabass a écrit :Mon cinéma A&E diffuse les 8 films du réalisateur à partir du 13 aout, du coup, cela sera pour moi une véritable découvert. J'ai essayé d'en lire le moins possible afin de me créer un effet de surprise ... tout comme les Ozu l'année dernière, qui fut une véritable bulle de bonheur.
Découvrir les Mizoguchi sur grand écran : :D :D :D
J'espère que tu pourras tous les voir (ce sont les 8 du coffret Capricci, c'est bien ça ?)
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Re: Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Message par Alibabass »

Oui, j'ai dans l'idée de voir les 8 films qui viennent du coffret chez Capricci.
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cinephage
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Re: Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Message par cinephage »

Alibabass a écrit :Mon cinéma A&E diffuse les 8 films du réalisateur à partir du 13 aout, du coup, cela sera pour moi une véritable découvert. J'ai essayé d'en lire le moins possible afin de me créer un effet de surprise ... tout comme les Ozu l'année dernière, qui fut une véritable bulle de bonheur.
Mizoguchi est très différent d'Ozu, mais c'est un merveilleux réalisateur, un homme d'une grande sensibilité, et qui fait preuve d'un sens du cadrage/recadrage d'une précision chirurgicale.
Il a beaucoup compté dans les débuts de ma cinéphilie, et je revois toujours ses films avec un immense plaisir. Ses films plus anciens sont plus difficiles d'accès, plus lents, mais sa période des années 50 est celle de la maturité, d'un cinéma plutôt facile d'accès, immédiat à saisir, et pourtant d'une richesse et d'une complexité très aboutie.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Message par The Eye Of Doom »

La rue de la honte
Ultime film du cineaste, ce ne pouvait etre qu’un film sur la condition feminine et particulièrement des prostitutées.
On suit le quotidien une maison de plaisir ironiquement nommée Le reve, a la fin des annees 50 alors que les politiques débattent pour la 3ieme fois d’une loi sur l’abolition de la prostitution.
Au travers des trajectoires de chacune des femmes, jeunes et moins jeunes, belles et moins belles, c’est un constat extremement critique de la société japonaise que dresse ici Mizoguchi. La prostitution est a la fois la seule issue et un piege fatal.
Au dela de la peinture sans fard de la misere et la detresse de ces femmes, les scenes les plus glacantes sont celles où le propriétaire du lieu explique qu’il joue le role des services sociaux a la place de l’etat et constitue le seul reel soutien pour ces malheureuses.
Vu son cote choral, on aurait pu craindre une accumulation de portraits et sous intrigues individuelles. Si il n’y échappe pas tout a fait complètement, l’art de Mizogushi donne au film coherence, fluidité et force.
Le film se termine par un plan d’horreur pure dont je ne dirai rien ici.

Tres beau film.
Copie superbe.
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Erich
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Re: Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Message par Erich »

A revoir ou à découvrir : huit des douze films de Mizoguchi des années 50, dont plusieurs chefs-d'œuvre classiques, sont disponibles gratuitement sur le site d'Arte jusqu'en janvier 2022 :

MISS OYU (1951), LES CONTES DE LA LUNE VAGUE APRES LA PLUIE (1953), LES MUSICIENS DE GION (1953), L'INTENDANT SANSHO (1954), LES AMANTS CRUCIFIES (1954), UNE FEMME DONT ON PARLE (1954), L'IMPERATRICE YANG KWEI FEI (1955) et LA RUE DE LA HONTE (1956).

https://www.arte.tv/fr/videos/RC-021094 ... mizoguchi/

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Zelda Zonk
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Re: Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Message par Zelda Zonk »

Mon classement, suite à la découverte des huit Mizoguchi dispos sur le site d'Arte, et après avoir comblé un manque flagrant dans ma culture cinématographique :

Chef-d'œuvre :

- L'Intendant Sansho (Kenji Mizoguchi - 1954) : 8,5/10

Excellent :

- Les contes de la lune vague après la pluie (Kenji Mizoguchi - 1953) : 8/10
- Les amants crucifiés (Kenji Mizoguchi - 1954) : 8/10

Très bon :

- La rue de la honte (Kenji Mizoguchi - 1954) : 7,5/10
- Les musiciens de Gion (Kenji Mizoguchi - 1953) : 7,5/10

Assez bien :

- Une femme dont on parle (Kenji Mizoguchi - 1954) : 6/10

Moyen/Décevant :

- Miss Oyu (Kenji Mizoguchi - 1951) : 5,5/10
- L'Impératrice Yang Kwei-Fei (Kenji Mizoguchi - 1955) : 5/10
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Re: Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Message par tenia »

Ah bah quasiment exactement tout pareil, sauf Une femme dont on parle que j'ai semble-t'il aimé un peu plus. Par contre, j'avais moi aussi été déçu par Miss Oyu et L'impératrice Yang Kwei Fei (en particulier ce dernier, qui m'a copieusement ennuyé).
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Re: Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Message par Zelda Zonk »

tenia a écrit : 20 août 21, 10:53 Ah bah quasiment exactement tout pareil, sauf Une femme dont on parle que j'ai semble-t'il aimé un peu plus. Par contre, j'avais moi aussi été déçu par Miss Oyu et L'impératrice Yang Kwei Fei (en particulier ce dernier, qui m'a copieusement ennuyé).
Oui, je me suis clairement ennuyé devant L'impératrice...
Par ailleurs, les couleurs palichonnes, limite délavées, siéent mal à l'univers de Mizoguchi je trouve.
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Alexandre Angel
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Re: Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Message par Alexandre Angel »

Zelda Zonk a écrit : 20 août 21, 11:53 Par ailleurs, les couleurs palichonnes, limite délavées, siéent mal à l'univers de Mizoguchi je trouve.
Je trouve ces couleurs sublimes même si ce n'est pas non plus le Mizoguchi que je préfère mais cette remarque est purement factuelle : de fait, il n'est pas mon préféré. Mais je trouve quand même que c'est un chef d'œuvre. On est chez un très grand, là.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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Re: Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Message par TheDeerHunter »

Bonjour à tous,

Je suis désespérément à la recherche des DVD de 3 films:
- la dame de Musachino
- le destin de Madame Yuki
- une femme dont on parle
Je crains malheureusement qu’ils n’existent pas.

Bien que profondément contre cette pratique, je souhaiterai savoir si l’un d’entre vous possède tout ou partie de ces films en téléchargement.
VOST fr , VO (bon c’est pas le top), VOST en anglais.
Si oui m’indiquer sur quels sites me rendre. Ou me proposer de m’en graver une copie et envoi postal (je paie bien sûr le CD et les frais de port).
Me contacter de préférence par MP

Merci
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Watkinssien
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Re: Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Message par Watkinssien »

Il existe un blu-ray Une femme dont on parle!

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