Les Comédies musicales

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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CC Baxter
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Re: Les Comédies musicales

Message par CC Baxter »

Music Man a écrit :
CC Baxter a écrit :J'ai un petit faible (ENORME faible, à vrai dire) pour Cybil Shepherd et tu m'a donné sacrement envie de le voir.
Il faudrait que tu parviennes à le visionner car elle y est vraiment extra !
Elle est TOUJOUS extra :D
You... bastard!
Yes, sir... In my case it was an accident of birth.... But you are a self-made man.


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Re: Les Comédies musicales

Message par Music Man »

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XANADU de Robert GREENWALD - 1980
Avec Olivia NEWTON-JOHN, Gene KELLY et Michael BECK

Sonny Malone, peintre de talent employé par l'industrie musicale, désespère d'atteindre la notoriété lorsqu'il rencontre la belle Kira, dont il tombe amoureux et qui donne un nouveau souffle à son inspiration en le poussant à ouvrir une boîte de nuit avec le clarinettiste Danny McGuire. Il ignore que Kira est en fait Terpsichore, la muse de la danse, fille de Zeus et de Mnémosyne, et que leur amour est impossible...

Hommage aux grandes comédies musicales d’autrefois, Xanadu avait l’ambition de dresser un trait d’union entre le swing des mythiques années 40 et la musique disco des années clip-vidéo : et le résultat est catastrophique !
Déjà le scénario, apparemment inspiré d’un vieux musical avec Rita Hayworth l’Etoile des étoiles est d’une niaiserie et d’une vacuité absolue : cette histoire de muse est complètement nunuche et les vilains effets spéciaux qui nimbent Olivia Newton John d’une sorte de courant électrique bleu sont ridicules : quel amateurisme alors que la production a pourtant bénéficié d’un gros budget (misant à fond sur le triomphe de la jolie chanteuse australienne dans Grease) ! Il semblerait que le film a été écrit au fur et à mesure du tournage, à l’aveugle…alors on comprend un peu le médiocre résultat ! Si Gene Kelly nous propose un assez joli numéro nostalgique swing avec Olivia, en tenue de GI, il est ridicule dans les passages de disco sur patins à roulette et dans tout le reste du film.
Les chansons composés pour Olivia et le Electric Light orchestra, très variété américaine des années 70, ont été des gros succès à l’époque, et j’en ai reconnu certaines (dont l’une illustrant un très jolie mais courte séquence d’animation). Cependant quelques bonnes chansons ne suffisent pas à faire un film ! Le morceau voulant faire le parallèle entre le jive et le boogie des années 40 et le disco est une véritable catastrophe. Le meilleur passage est la chanson titre, joliment chantée par Olivia Newton-John. Malgré les décors, le grand nombre de danseurs doués, on a l’impression que le réalisateur n’a pas du tout su maîtriser l’ensemble (le numéro musical dans le studio d’enregistrement avec les images projetées est d’une laideur absolue). Cela dit, aime t-’il vraiment la musique ? (il est surtout connu pour des documentaires engagés traitant de la guerre en Irak).
Un gros ratage, qui nuira à la carrière de tous les participants et n’aidera en rien à revitaliser le sort du film musical (la même année Can’t stop the music avec les Village people sera également un four cuisant). Mais avec les années, le film est devenu « culte » pour les amateurs de disco et de variété kitch qui pourront peut-être s’amuser en le visionnant (il a même fait l’objet d’une reprise en musical sur scène…qui a fait un carton, comme quoi !)
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Dernière modification par Music Man le 1 nov. 12, 20:59, modifié 1 fois.
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Re: Les Comédies musicales

Message par Music Man »

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RIEN N’ARRETE LA MUSIQUE (CAN’T STOP THE MUSIC) de Nancy WALKER – 1980
Avec VILLAGE PEOPLE, Valerie PERRINE, Steve GUTTENBERG, Barbara RUSH et June HAVOC

Un compositeur essaie de percer dans le show business avec ses chansons. Avec le soutien d’une amie, il va monter un groupe disco.

Voici encore un film musical de très piètre réputation ! Je me souviens encore de Guy Lux qui en faisait la pub chaque soir dans ses émissions de variété alors que le groupe disco Village people – produit et inventé par un français -faisait un tabac (vous vous rappelez de ce groupe avec un policeman, un indien, un motard à moustaches tout de cuir vêtu…).
Eh bien, c’est aussi mauvais que Xanadu avec une intrigue encore plus inexistante. Au moins, ce n’est pas nunuche, mais au contraire assez salace avec des passages parfois drôles dans cette cacophonie de personnages déjantés qui carburent aux champignons hallucinogènes et s’éclatent en boite de nuit. Parmi les moments amusants, une scène où une bourgeoise écervelée se coince le doigt en composant un numéro de téléphone et reste bloquée dans la cabine un bon moment. Valérie Perrine, dans un personnage très proche de Goldie Hawn, joue les idiotes avec beaucoup de vraisemblance (elle a portant reçu un prix de la plus mauvaise actrice pour son rôle).
Si finalement sur un plan comique, le film a quelques ressources par son coté complètement barré, il pêche totalement dans les numéros musicaux, particulièrement laids, comme le fameux YMCA, chanté par Valérie Perrine topless et les Village people nus dans un jacuzzi pendant que des éphèbes dans un gymnase exhibent leur musculature ou tombent la serviette, avec un ballet à la Busby Berkeley mais sans le talent du chorégraphe ni ses moyens ! La pub pour le lait avec le groupe tout de blanc vêtu est encore, plus kitsch et plus camp t plus moche si possible. Le film se clôt sur un show du groupe interprétant la chanson titre avec des vieilles gloires has been (Barbara Rush et June Havoc), dans le rôle des mamans, sous le feu des projecteurs.
Cela dit, c’est tellement too much, tellement n’importe quoi, qu’on peut prendre le parti de rire de cette unique réalisation de Nancy Walker (une ancienne actrice de comédie musicale qui jouait souvent les jeunes filles mal embouchées dans des films avec June Allyson). Aussi, Rien n’arrête la musique après avoir été un fiasco à sa sortie (alors que la vague disco était déjà déclinante) a fini lui aussi par gagner le statut de film culte ! Il figure notamment dans des rétrospectives consacrées au cinéma gay, car si rien n’évoque explicitement le sujet de l’homosexualité dans ce film, les personnages, l’atmosphère, rien ne prête à confusion !
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Dernière modification par Music Man le 29 nov. 12, 11:49, modifié 1 fois.
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UNE FILLE EN OR (Golden Girl) de Lloyd BACON – 1951
Avec Mitzi GAYNOR, Dale ROBERTSON, Dennis DAY et Una MERKEL

La vie de Lotta Crabtree, jeune villageoise devenue vedette itinérante dans les environs de San Francisco pendant la guerre de sécession.

Un petit film gentillet, charmant et sans prétention aucune mais qui se regarde avec plaisir. La Fox n’a pas lésiné sur les moyens pour nous plonger dans les années 1875, au far west : beaucoup de figurants costumés. Pour son premier grand rôle à l’écran Mitzi Gaynor est tout à fait correcte dans son personnage de fraîche jeune fille tentée par le démon du show business à la grande inquiétude de sa maman. Elle n’a peut-être pas une présence folle, mais possède un charme juvénile mignonnet voire coquin (elle est craquante quand elle se met à remuer du buste pour amadouer un public de vieux grigous)et surtout danse bien mieux que les autres stars du fameux studio (avec une façon bien personnelle de donner des coups de tambour). Les numéros sont composés d’airs de la période évoquée (genre Carry me back in old Virginia, Dixie…), dont je ne suis pas spécialement fan mais qui servent pour de jolis petits numéros. Le duo de claquettes d Mitzi avec son père et aussi réussi que surprenant car James Barton danse très bien.
Si Dennis Day chante bien avec sa voix haute, son nez pointu et son air un peu abruti, Dale Robertson m’a paru bien insipide dans son rôle de soldat. La meilleure prestation c’est de loin Una Merkel en maman autoritaire et omniprésente. La fin assez dramatique et rattrapée par un happy end de dernière seconde, donne un peu de profondeur à l’ensemble. Un joli film qui aurait mérité une réédition DVD
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VEDETTE A TOUT PRIX (KISS THE BOYS GOODBYE) de Victor Schertzinger -PARAMOUNT -1941
Avec Don AMECHE, Mary MARTIN, Oscar LEVANT et Eddie ROCHESTER

Pour obtenir un rôle dans une revue musicale, une jeune artiste force le destin pour se faire remarquer par l’auteur du spectacle...

Adorable ! Je me suis vraiment régalé en visionnant cette charmante et courte comédie musicale qui caricature gentiment le grand casting publicitaire qui avait été lancé pour dénicher une Scarlett o’Hara pour le grand écran. Ici, Don Ameche met en oeuvre une grande tournée à travers les USA pour chercher lors des différents castings l’oiseau rare pour sa revue (la nouvelle star avant la lettre !), alors qu’il a réservé depuis longtemps le personnage principal à une capricieuse reine de Broadway. Pour attirer son regard, l’espiègle Mary Martin ne lésinera aucun stratagème : c’est frais, gai, souvent drôle et très enlevé et dominé par la spirituelle et fantasque interprétation d’une délicieuse Mary Martin que je n’ai jamais vue aussi en forme à l’écran. Avec tant de présence, on comprend très bien comment elle est devenue une légende de Broadway quelques années après. Parmi les passages les plus drôles, son strip-tease en crinoline qui se termine dans la piscine ou l’intervention énergique d’une vieille tante pro-sudiste, carabine à la main. Musicalement, la partition est à la hauteur car toutes les chansons sont excellentes, notamment l’air principal, très entrainant qui porte immédiatement le film , mais aussi un medley de chansons sudistes admirablement chanté par Mary Martin. Connee Boswell, grande chanteuse des années 30 interprète une superbe rumba « Sand in my shoes » poursuivie par un Eddie Rochester (stormy weather) très agile qui patine sur le sol avec dextérité.
Le film mérite une restauration et une sortie sur DVD.
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La parade de la gloire, Stars and Stripes Forever (1952) - Henry Koster

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Evocation de la vie de John Philip Sousa.

Curieux biopic que ce film. Nous sommes dans une production Fox donc toujours soigneuse du détail de reconstitution du début du XXème siècle. Mais nous ne suivons pas du tout une vie littérale. Le scénario est du à Lamar Trotti. Le film commence par un homme dont on voit les mains essayer des gants et en demander une quantité inimaginable au vendeur, car c'est déjà un Sousa connu et reconnu. On pense que nous allons avoir alors une vie narrée en flashback, de l'enfance à la mort du compositeur, au contraire ce sont des scénettes qui nous sont montrées introduites par une voix off qui explique que Sousa fut chef de la fanfare des Fusiliers puis fut musicien auprès de cinq Présidents des USA. On y introduit un jeune homme qui vient présenter son instrument le Sousaphone et veut incorporer la fanfare du compositeur puis lui présenter sa petite amie qui travaille dans un théâtre burlesque.
On y voit la constitution de sa propre fanfare et puis l'évolution de celle-ci. Sans doute Sousa n'a-t"il pas eu une vie passionnante (il a voulu toute sa vie composer des balades qui ont fini en marches) et donc on évoque sa carrière par quelques scènes clés et puis quelques numéros de musicals et naturellement ses fameuses marches qui ponctuent l'entre-deux. Les transitions sont donc assurées par cette voix off, et finalement on suit plus l'histoire d'amour entre Wilie Little et Lily Becker que la vie de Sousa. Pour une fois les scènes d'évocation de tournées ne sont pas une succession de plans des villes visitées, mais des scènes de danse typique. On a aussi le droit à un charmant numéro de musical avec ce savoir faire typique du studio
Nous avons affaire finalement à un film-anecdote et en fin de compte très plaisant. Alors naturellement il faut aimer la musique de Sousa, ces marches joyeuses. Clifton Webb campe un Sousa à l'humour pince sans rire tout comme Ruth Hussey dans le rôle de son épouse compréhensive. Robert Wagner joue parfaitement son rôle de jeune premier amoureux de Debra Paget, et que cette actrice est belle et pétillante dans ce rôle. Film secondaire sans doute, mais sympathique au possible, tourné dans un technicolor flamboyant (ah ce plan de Debra Paget en rouge, turquoise devant un rideau jaune) et à noter que jamais sorti en DVD auparavant, il est sorti directement en combo DVD/Bluray (sous-titré en français). Merci Francesco pour ce cadeau.

Et pour le plaisir des yeux (je suis sûre que feb, Jeremy ou d'autres apprécieront)

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C'est clair que ça fait envie ; surtout en plus, scénarisé par le très grand Lamar Trotti :wink:
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Re: Les Comédies musicales

Message par Cathy »

Jeremy Fox a écrit :C'est clair que ça fait envie ; surtout en plus, scénarisé par le très grand Lamar Trotti :wink:
Maintenant c'est signé Henry Koster :fiou: et je sais que tu n'es pas très fan de ce réalisateur, mais bon Debra Paget !!!!
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Message par Jeremy Fox »

Cathy a écrit :La parade de la gloire, Stars and Stripes Forever (1952) - Henry Koster

Spoiler (cliquez pour afficher)
Curieux biopic que ce film. Nous sommes dans une production Fox donc toujours soigneuse du détail de reconstitution du début du XXème siècle. Mais nous ne suivons pas du tout une vie littérale. Le scénario est du à Lamar Trotti. Le film commence par un homme dont on voit les mains essayer des gants et en demander une quantité inimaginable au vendeur, car c'est déjà un Sousa connu et reconnu. On pense que nous allons avoir alors une vie narrée en flashback, de l'enfance à la mort du compositeur, au contraire ce sont des scénettes qui nous sont montrées introduites par une voix off qui explique que Sousa fut chef de la fanfare des Fusiliers puis fut musicien auprès de cinq Présidents des USA. On y introduit un jeune homme qui vient présenter son instrument le Sousaphone et veut incorporer la fanfare du compositeur puis lui présenter sa petite amie qui travaille dans un théâtre burlesque.
On y voit la constitution de sa propre fanfare et puis l'évolution de celle-ci. Sans doute Sousa n'a-t"il pas eu une vie passionnante (il a voulu toute sa vie composer des balades qui ont fini en marches) et donc on évoque sa carrière par quelques scènes clés et puis quelques numéros de musicals et naturellement ses fameuses marches qui ponctuent l'entre-deux. Les transitions sont donc assurées par cette voix off, et finalement on suit plus l'histoire d'amour entre Wilie Little et Lily Becker que la vie de Sousa. Pour une fois les scènes d'évocation de tournées ne sont pas une succession de plans des villes visitées, mais des scènes de danse typique. On a aussi le droit à un charmant numéro de musical avec ce savoir faire typique du studio
Nous avons affaire finalement à un film-anecdote et en fin de compte très plaisant. Alors naturellement il faut aimer la musique de Sousa, ces marches joyeuses. Clifton Webb campe un Sousa à l'humour pince sans rire tout comme Ruth Hussey dans le rôle de son épouse compréhensive. Robert Taylor joue parfaitement son rôle de jeune premier amoureux de Debra Paget, et que cette actrice est belle et pétillante dans ce rôle. Film secondaire sans doute, mais sympathique au possible, tourné dans un technicolor flamboyant (ah ce plan de Debra Paget en rouge, turquoise devant un rideau jaune) et à noter que jamais sorti en DVD auparavant, il est sorti directement en combo DVD/Bluray (sous-titré en français). Merci Francesco pour ce cadeau.
Et pour le plaisir des yeux (je suis sûre que feb, Jeremy ou d'autres apprécieront)
Et bien oui, plutôt sympathique et en tout cas un régal pour les yeux en effet ; le Technicolor de la Fox pour ses musicals était vraiment étonnant. Merci Cathy d'avoir attiré mon attention sur ce biopic :wink:
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Re: Les Comédies musicales

Message par Cathy »

Jeremy Fox a écrit :
Cathy a écrit :La parade de la gloire, Stars and Stripes Forever (1952) - Henry Koster

Spoiler (cliquez pour afficher)
Curieux biopic que ce film. Nous sommes dans une production Fox donc toujours soigneuse du détail de reconstitution du début du XXème siècle. Mais nous ne suivons pas du tout une vie littérale. Le scénario est du à Lamar Trotti. Le film commence par un homme dont on voit les mains essayer des gants et en demander une quantité inimaginable au vendeur, car c'est déjà un Sousa connu et reconnu. On pense que nous allons avoir alors une vie narrée en flashback, de l'enfance à la mort du compositeur, au contraire ce sont des scénettes qui nous sont montrées introduites par une voix off qui explique que Sousa fut chef de la fanfare des Fusiliers puis fut musicien auprès de cinq Présidents des USA. On y introduit un jeune homme qui vient présenter son instrument le Sousaphone et veut incorporer la fanfare du compositeur puis lui présenter sa petite amie qui travaille dans un théâtre burlesque.
On y voit la constitution de sa propre fanfare et puis l'évolution de celle-ci. Sans doute Sousa n'a-t"il pas eu une vie passionnante (il a voulu toute sa vie composer des balades qui ont fini en marches) et donc on évoque sa carrière par quelques scènes clés et puis quelques numéros de musicals et naturellement ses fameuses marches qui ponctuent l'entre-deux. Les transitions sont donc assurées par cette voix off, et finalement on suit plus l'histoire d'amour entre Wilie Little et Lily Becker que la vie de Sousa. Pour une fois les scènes d'évocation de tournées ne sont pas une succession de plans des villes visitées, mais des scènes de danse typique. On a aussi le droit à un charmant numéro de musical avec ce savoir faire typique du studio
Nous avons affaire finalement à un film-anecdote et en fin de compte très plaisant. Alors naturellement il faut aimer la musique de Sousa, ces marches joyeuses. Clifton Webb campe un Sousa à l'humour pince sans rire tout comme Ruth Hussey dans le rôle de son épouse compréhensive. Robert Taylor joue parfaitement son rôle de jeune premier amoureux de Debra Paget, et que cette actrice est belle et pétillante dans ce rôle. Film secondaire sans doute, mais sympathique au possible, tourné dans un technicolor flamboyant (ah ce plan de Debra Paget en rouge, turquoise devant un rideau jaune) et à noter que jamais sorti en DVD auparavant, il est sorti directement en combo DVD/Bluray (sous-titré en français). Merci Francesco pour ce cadeau.
Et pour le plaisir des yeux (je suis sûre que feb, Jeremy ou d'autres apprécieront)
Et bien oui, plutôt sympathique et en tout cas un régal pour les yeux en effet ; le Technicolor de la Fox pour ses musicals était vraiment étonnant. Merci Cathy d'avoir attiré mon attention sur ce biopic :wink:
Contente que tu aies apprécié, je sais que tu n'es pas vraiment fan d'Henry Koster, mais le film est fort sympathique ! Et il faut remercier Francesco qui m'a permis de le découvrir ! Et puis ce technicolor est éblouissant :) !
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SUZANNE C’EST MOI (I am Suzanne) de Rowland V LEE – FOX- 1934
Avec Lilian HARVEY, Gene RAYMOND, Leslie BANKS

Un marionnettiste tombe amoureux d’une jeune et jolie meneuse de revue qui est exploitée par un Pygmalion sans scrupules. Gravement blessée lors d’une représentation, la belle artiste est hospitalisée pendant de longs mois et doute qu’elle pourra un jour de nouveau danser. Heureusement, le marionnettiste est là, fidèle, pour lui redonner le moral…

Superstar du cinéma allemand et français du début du parlant (le congrès s’amuse, le chemin du paradis), Lilian Harvey a tenté sa chance à Hollywood en 1933. Cependant, son charme délicat et fragile opérant moins sur le public américain, la jolie blonde agacée claqua la porte des bureaux de la Fox après juste 3 films : une erreur monumentale étant donné que le dernier, Suzanne c’est moi, sorti juste après son clash, allait enfin remporter, mais trop tard, un vrai succès commercial.
Le film parvient en effet à reproduire assez subtilement le charme suranné et évanescent des jolies histoires de princesses et de boîtes à musique qui avaient fait la gloire de l’actrice vers 1930.
Car avouons-le, ce n’est ni une grande danseuse et encore moins une chanteuse (son filet de voix passe tout juste), mais elle possède une douceur ineffable qui la rend très attachante. Et elle n’a jamais été aussi belle que dans ce film.
Le sujet du film qui semble du premier abord aussi léger qu’un conte de fée, décrit pourtant des personnages complexes et intéressants : Gene Raymond incarne un marionnettiste timide et peu sociable : il se réfugie dans un monde parallèle parmi ses créations de bois et de papier mâché, et est incapable d’exprimer ses sentiments sans utiliser ses personnages. Lilian Harvey est une artiste qui se sent manipulée d’abord par son producteur puis par l’homme qu’elle aime, et voudrait enfin gagner une véritable autonomie. Le tout pourrait se prêter à pas mal d’interprétations psychanalytiques : Excédée, Lilian Harvey va même « assassiner » une marionnette la représentant.
On baigne dans un univers onirique et irréel, avec les marionnettes (animées de façon fabuleuse !), qui s’immiscent entre les 2 personnages principaux. Lilli de Charles Walters a du énormément s’inspirer du film ! Le cauchemar de Lilian Harvey, dans lequel, l’actrice est jugée pour crime par une centaine de marionnettes, est à la fois un petit bijou d’animation et de cinéma fantasmagorique très impressionnant, et probablement un des plus bizarres et dérangeants que j’ai jamais vus (après avoir été condamnée à mort, Lilian est attaquée par une immense araignée-marionnette qui l’emprisonne dans sa toile) à voir absolument. Le grand numéro musical qui se déroule en enfer, semble être un hommage direct à Georges Melies.
Franchement, le film m’a fasciné ! Evidemment, le charme étrange qui l’enveloppe a quelque chose d’extrêmement désuet qui pourra rebuter certains cinéphiles, mais pour ma part j’ai été totalement séduit.
J’ai visionné ce film dans une curieuse version couleurs. Le différentes séquences semblent tantôt teintées en jaune, vert ou rouge, et parfois un mélange des trois (rouge en bas, jaune en haut). Je reste un peu perplexe sur le procédé utilisé et me suis demandé si certaines scènes n’ont-elles pas été tournées en technicolor bichrome ?
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Je vous recommande de visionner l’incroyable et effrayant numéro onirique

L’incroyable cauchemar de Lilian Harvey : un grand moment de cinéma fantastique
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Miss Nobody a écrit :Image
Les sept voleurs de Chicago
Je sors ennuyée et extrêmement déçue par le rapport « qualité / têtes d’affiche » de cette farce musicale insipide.
J’ai eu en effet beaucoup de mal à digérer le mariage entre les voix en or de Sinatra, Martin, Crosby ou Davis Jr et la mise en scène de Douglas, lugubre et plombée par des chorégraphies bâclées ou inexistantes. Producteur exclusif du film et despote de son « Rat Pack », Frank Sinatra aurait apparemment refusé que Gene Kelly prenne part à la production (des chorégraphies notamment) comme cela était prévu à l’origine. Maudit soit le sale caractère de Sinatra! Le film aurait vraiment gagné à posséder des numéros musicaux plus inventifs et travaillés, d’autant que l’intrigue qui les lient (intrigue que le souci d’originalité rend alambiquée mais pas plus intéressante pour autant) se profile le plus souvent dans de longues scènes dialoguées franchement barbantes. De plus, dans cette comédie musicale infiniment fade et ennuyeuse, quand il s’agit de jouer la comédie, les membres du « Rat Pack » s’endorment totalement sur les auréoles de leur gloire.
Au final, il vaut mieux écouter les quelques chansons intéressantes du film sur cd plutôt que de perdre son temps et son sourire devant cette œuvre mineure et, de fait, largement dispensable.
4/10
Oeuvre mineure et effectivement dispensable mais je continue à être bon public pour les films avec le Rat Pack. Etant un grand admirateur de Frank Sinatra, Bing Crosby et Dean Martin, je n'ai pu que passer un agréable moment devant cette comédie musicale assez amusante, le meilleur moment du film étant le tripot se transformant en église et la fausse cérémonie qui s'ensuit. Agréablement surpris je dois dire. Et puis quand même, se retrouver avec un numéro assez réjouissant réunissant ces trois stars, c'est quand même aussi la cerise sur le gateau. En revanche Gordon Douglas est aux abonnés absents mais ce n'est pas bien grave.
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Message par hansolo »

Jeremy Fox a écrit : Oeuvre mineure et effectivement dispensable mais je continue à être bon public pour les films avec le Rat Pack. Etant un grand admirateur de Frank Sinatra, Bing Crosby et Dean Martin, je n'ai pu que passer un agréable moment devant cette comédie musicale assez amusante, le meilleur moment du film étant le tripot se transformant en église et la fausse cérémonie qui s'ensuit. Agréablement surpris je dois dire. Et puis quand même, se retrouver avec un numéro assez réjouissant réunissant ces trois stars, c'est quand même aussi la cerise sur le gateau. En revanche Gordon Douglas est aux abonnés absents mais ce n'est pas bien grave.
Film découvert l'an dernier; j'en avais parlé par ailleurs ...
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hansolo a écrit :Les Sept voleurs de Chicago - Gordon Douglas, 1964

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Pour mon premier film avec la bande du fameux Rat Pack accompagné de Bing Crosby et Peter Falk, le moins qu'on puisse dire c'est que je suis extrêmement déçu!
Quelques (trop) rares scènes savoureuses, la célèbre balade de Sinatra "My Kind of Town" en clôture du film - rien d'autre pour sauver un film où chaque acteur vedette alterne entre le cabotinage et la présence paresseuse à l'écran.
J'espère que ce film n'est pas représentatif des films mettant en vedette le Rat Pack; si c'est le cas leur intérêt me semble proche du néant :!: (et pourtant j'apprecie bcp Sinatra & surtout Dean Martin crooner et acteur dans Rio Bravo & quelques Jerry Lewis!)

1.5/5

(...)

puis :

Robin and the 7 Hoods qui comporte tout de même quelques bons moments et ou on éprouve au début un certain plaisir a voir Frank, Dean et Sammy accompagnés de Bing Crosby & Peter Falk mais on voit clairement qu'ils assurent le minimum syndical et que le scénario est surtout un prétexte ... ma déception vient d'attentes sans doute un peu haute; désormais je serais plus indulgent avec les films du Rat Pack.
avec le recul bien peu de chose reste; en dehors de la scène de la transformation du tripot effectivement.

malheureusement il semble en être de même pour la plupart des films du Rat Pack ...
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- Well, if you fold 'em, they fire you. I usually throw 'em out.

Le grand saut - Joel & Ethan Coen (1994)
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Re: Les Comédies musicales

Message par Cathy »

Rosalie - (1937) W.S Van Dyke II

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Une princesse d'un pays imaginaire s'éprend d'un cadet de West point, champion de football américain

Rosalie est un film curieux, il surfe sur la mode de l'époque à savoir ces romances à la "veuve joyeuse" avec ces pays imaginaires toujours situés dans les Balkans. C'est certes une comédie musicale, mais aussi une comédie, ne serait-ce que par le personnage de ce roi obsédé par le ventriloquisme et passe son temps avec sa marionnette Nappy. Le film va un peu dans tous les sens, le point d'orgue étant le numéro Rosalie avec ses centaines de figurants, ces tambours géants et Eleanor Powell qui danse dessus. Les chansons pourtant signées Cole Porter ne sont pas les plus inoubliables qu'il ait composées, même si on entend une version "light" de Night and Day et que la chanson titre reste quand même bien dans la tête. Malheureusement les chansons sirupeuses que Nelson Eddy interprète avec sa puissante voix, ne sont pas totalement convaincantes. Le dernier numéro avec les cadets arrive comme un cheveu sur la soupe, la comédie est un peu lourde comme souvent dans les comédies musicales de cette époque, et pourtant, le film dégage ce charme inhérent aux comédies de cette époque, ce côté grandiose dans les numéros musicaux qui sont trop courts et surtout trop peux nombreux, tous les moyens ont du être mis dans ce fameux numéro et le reste fait un peu cheap. Eleanor Powell est une magnifique danseuse, Nelson Eddy roucoule comme d'habitude, Ray Bolger qui est pourtant un danseur magnifique comme en témoigne son trop court numéro est sous-employé en tant que danseur, et c'est surtout son côté comique qui est exploité. Et puis il y a Frank Morgan excellent dans ces rôles de personnages quelque peu déjantés, en roi de Romanza. ou Edna May Olivier qui prête son physique à la rigide épouse.
Rosalie manque toutefois de quelque chose pour en faire une comédie musicale exceptionnelle, un grand numéro ne faisant malheureusement pas un film.
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Re: Les Comédies musicales

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LE MARCHAND DE FANFARES (the Music man) de Morton DA COSTA- 1962
Avec Robert PRESTON, Shirley JONES, Buddy HACKETT, Ron HOWARD

Un représentant sans scrupule fait escale dans une petite ville de l'Iowa pour extorquer les économies des villageois en leur faisant croire qu'il va monter une fanfare.

Cette adaptation d'un musical de Broadway de Meredith Wilson (1957) fut portée à l'écran avec un énorme succès critique et public par Morton Da Costa qui l'avait déjà dirigé la version scénique. Le film, très fidèle au spectacle original, en enchainant tous les tableaux du spectacle musical, sera à réserver aux fans des musicals de Broadway style Rodgers et Hammerstein dont les reprises font les belles soirées du Châtelet, ou Oliver de Lionel Bart par exemple plus qu'aux fanas de musicals très hollywoodiens (à moins de gouter autant les deux comme moi!).
Même si l'on sent constamment l'origine scénique de la pièce, Da Costa révèle un flair certain pour porter ce grand spectacle à l'écran : quelques passages dansés en mettent plein la vue comme Shipoopi, 76 trombones, en occupant tout l'écran large, avec un enthousiasme et une effervescence des plus communicatives. J'ai un gros faible pour le numéro dans la bibliothèque où tous les lecteurs se mettent à danser et à se livrer à des figures de gymnastique ; c'est un pur bonheur dans un climat d'allégresse à rapprocher de Mary Poppins ; l'âme, le moteur, que dis-je la dynamite de ce film, c'est ce merveilleux Robert Preston qui révèle ici un talent extraordinaire dans son rôle d'escroc se sortant de toutes les situations; Quel entrain et quel charisme; Dire que le film a failli être joué par Cary Grant ou Sinatra..; il aurait perdu beaucoup en dynamisme , tant Preston est ici formidable. Le petit Ron Howard, en garçonnet zozotant, est irrésistible et Shirley Jones exquise quand elle chante le magnifique till there was you. Une accolade aussi pour les vieilles rombières qui caquètent avec entrain. Les airs sont superbes et heureusement car les chansons occupent presque tout le film. Toujours un enchantement à revoir. Et si on nous présentait à Paris la version scénique?
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