Et pour ne pas limiter ton plaisir, autant créditer l'interview en question: je l'ai trouvé par hasard en cherchant des photos de Viva Maria, c'était un article de l'Huma paru en 2007MJ a écrit : C'est aussi pour ça qu'on aime les interviews de Chabrol.
Le Feu follet (Louis Malle - 1963)
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Re: Le Feu follet (Louis Malle, 1963) ou l'homme désoeuvré
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Re: Le Feu follet (Louis Malle, 1963) ou l'homme désoeuvré
En tout cas, merci beaucoup de nous en avoir fait profiter. J'adore le personnage de Chabrol et j'aime énormément Louis MallePhnom&Penh a écrit :Et pour ne pas limiter ton plaisir, autant créditer l'interview en question: je l'ai trouvé par hasard en cherchant des photos de Viva Maria, c'était un article de l'Huma paru en 2007MJ a écrit : C'est aussi pour ça qu'on aime les interviews de Chabrol.
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Re: Le Feu follet (Louis Malle, 1963) ou l'homme désoeuvré
Phnom&Penh, c'est moi ou tu as une collection d'articles de presse à rendre jaloux une bibliothèque universitaire?
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Re: Le Feu follet (Louis Malle, 1963) ou l'homme désoeuvré
Non, non, j'ai pas mal de bouquins, mais les photos, je les cherchais sur le web pour faire un petit topic, comme la plupart d'entre nous.MJ a écrit :Phnom&Penh, c'est moi ou tu as une collection d'articles de presse à rendre jaloux une bibliothèque universitaire?
Et tout ça alors que je devrais bosser ce qui permet de ne pas finir en HS et de retrouver le sujet du topic: l'Homme désoeuvré
(Mais bon, pour ce qui est de trahir - un peu, à moments perdus - le grand capital, ce n'est pas toi qui va me sermonner)
+1 Quoique pour Louis Malle, il soit plus honnête de dire que je l'avais un peu oublié, que ce topic m'a donné envie et m'a remémoré les films que je connaissais, et que j'ai beaucoup ri en regardant Viva Maria hier.Major Dundee a écrit :J'adore le personnage de Chabrol et j'aime énormément Louis Malle
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Re: Le Feu follet (Louis Malle, 1963) ou l'homme désoeuvré
Merci Phnom pour cette très intéressante interview de Chabrol. Le Feu Follet m'a donné envie de voir d'autres films de Louis Malle, que je connais très mal.
Eternel dilemme.Phnom&Penh a écrit :Et tout ça alors que je devrais bosser ce qui permet de ne pas finir en HS et de retrouver le sujet du topic: l'Homme désoeuvré
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Re: Le Feu follet (Louis Malle, 1963) ou l'homme désoeuvré
Disons que ma praxis d'étudiant qui n'en fait pas moins, pas plus que ce qu'on lui demande contredirait mes beaux discours.Phnom&Penh a écrit :(Mais bon, pour ce qui est de trahir - un peu, à moments perdus - le grand capital, ce n'est pas toi qui va me sermonner)
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Re: Le Feu follet (Louis Malle, 1963) ou l'homme désoeuvré
Conjuguer nostalgie et nonchalance à tous les temps de l'impuissance et du tourment tient de la gageure. Mais la mort est un formidable ressort dramatique, et le compte à rebours est enclenché dès le début de l'histoire. Dès lors, chaque geste, chaque mot, chaque attitude aussi anodin soit-il, prend un relief tout spécial, aiguise notre soif d'aller plus avant dans cette dernière ligne droite. Tout le film est tendu malgré et grâce à cette fin inéluctable.
Le visage de Maurice Ronet finit par être Alain, il nous répète « Je ne peux pas toucher les choses », et par la même, Louis Malle nous fait toucher du bout du doigt une bienveillante vérité quand sur ce thème, la colère et l'incompréhension prévalent.
J'aime la façon de Louis Malle, le noir et blanc, l'utilisation des images, quand il écrit la date sur un miroir, quand Alain s'adresse à la photo de sa femme.
Le visage de Maurice Ronet finit par être Alain, il nous répète « Je ne peux pas toucher les choses », et par la même, Louis Malle nous fait toucher du bout du doigt une bienveillante vérité quand sur ce thème, la colère et l'incompréhension prévalent.
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Re: Le Feu follet (Louis Malle, 1963) - ou l'homme désoeuvr
Un drame existentialiste assez stupéfiant.
Filmé dans un noir et blanc cinémascope d’une beauté fantastique, Louis Malle parvient à capter la vision du monde vue du point de vue de son personnage : un monde usé, usant, écœurant, repoussant, malade, déprimant, dégoutant… C’est un travail vraiment admirable qui ne crache pourtant pas non plus sa haine et sa misanthropie à longueur de scène. La lassitude de Alain Leroy n’est aussi jamais celle du spectateur. Louis Malle saisit avant tout le décalage entre lui et le monde qui l’entoure.
Les différents personnes qu’ils croisent donnent lieu à différentes séquences tout de même un peu inégale soit parce qu’elle sont trop vite expédiée (celui avec Jeanne Moreau) soit parce que la vision un peu trop intello-bobo-bourgeois-hypocrite s'étire un peu trop comme la grande et trop longue scène du repas vers la fin.
Ce sentiment est tout cas vite balayé par la dernière séquence d’une immense violence psychologique (quel « dialogue final » !) qui confirme que nous sommes devant un authentique chef d’œuvre, sans doute le meilleur de Louis Malle qui doit autant à la figure pathétique de son acteur principal Maurice Ronet qu’à la maitrise de la mise en scène sur un sujet on ne peut plus brulant, traité avec une intelligence et une subtilité tout en finesse.
Très, très grand film.
Filmé dans un noir et blanc cinémascope d’une beauté fantastique, Louis Malle parvient à capter la vision du monde vue du point de vue de son personnage : un monde usé, usant, écœurant, repoussant, malade, déprimant, dégoutant… C’est un travail vraiment admirable qui ne crache pourtant pas non plus sa haine et sa misanthropie à longueur de scène. La lassitude de Alain Leroy n’est aussi jamais celle du spectateur. Louis Malle saisit avant tout le décalage entre lui et le monde qui l’entoure.
Les différents personnes qu’ils croisent donnent lieu à différentes séquences tout de même un peu inégale soit parce qu’elle sont trop vite expédiée (celui avec Jeanne Moreau) soit parce que la vision un peu trop intello-bobo-bourgeois-hypocrite s'étire un peu trop comme la grande et trop longue scène du repas vers la fin.
Ce sentiment est tout cas vite balayé par la dernière séquence d’une immense violence psychologique (quel « dialogue final » !) qui confirme que nous sommes devant un authentique chef d’œuvre, sans doute le meilleur de Louis Malle qui doit autant à la figure pathétique de son acteur principal Maurice Ronet qu’à la maitrise de la mise en scène sur un sujet on ne peut plus brulant, traité avec une intelligence et une subtilité tout en finesse.
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Re: Le Feu follet (Louis Malle, 1963) - ou l'homme désoeuvr
Je renchéris, effectivement un très grand film !!!bruce randylan a écrit :Très, très grand film.
Avis aux Lyonnais dont je ne suis pas.
A savoir que dans le cadre d'une rétrospective sur Louis Malle, le film sera diffusé en salle avec une présentation et une discussion à l'institut Lumière le 26 avril 2011.
http://www.institut-lumiere.org/
Rétrospective Louis Malle Du mardi 12 avril au dimanche 5 juin
Hommage au réalisateur français, auteur de Ascenseur pour l'échafaud, du Feu Follet, de Lacombe Lucien… ainsi que de nombreux documentaires. A cette occasion, rencontre avec l'un des plus proches collaborateurs du cinéaste, et grand technicien du cinéma français, l'ingénieur du son Jean-Claude Laureux.
Les rendez-vous de la rétrospective
Rencontre avec Jean-Claude Laureux
Mardi 10 mai à 20h45, présentation d'Atlantic City par Jean-Claude Laureux, l'ingénieur du son de Louis Malle, qui reçut un César pour Au revoir les enfants, et rencontre à l'issue de la séance.
Présentations de films
Mardi 26 avril, Le Feu follet (1963), présenté par Joël Bouvier, programmateur de Quais du polar, qui animera une discussion après le film.
Jeudi 19 mai à 20h30, Vanya, 42e rue (1994), présenté par Alban Liebl, du service pédagogique.
Louis Malle documentariste
Tout au long de la rétrospective, découvrez le travail documentaire de Louis Malle, en particulier les sept épisodes de la série L'Inde fantôme, formidable témoignage sur l'Inde.
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Re: Le Feu follet (Louis Malle, 1963) - ou l'homme désoeuvr
bruce randylan a écrit :Un drame existentialiste assez stupéfiant.
Filmé dans un noir et blanc cinémascope d’une beauté fantastique, Louis Malle parvient à capter la vision du monde vue du point de vue de son personnage : un monde usé, usant, écœurant, repoussant, malade, déprimant, dégoutant… C’est un travail vraiment admirable qui ne crache pourtant pas non plus sa haine et sa misanthropie à longueur de scène. La lassitude de Alain Leroy n’est aussi jamais celle du spectateur. Louis Malle saisit avant tout le décalage entre lui et le monde qui l’entoure.
Les différents personnes qu’ils croisent donnent lieu à différentes séquences tout de même un peu inégale soit parce qu’elle sont trop vite expédiée (celui avec Jeanne Moreau) soit parce que la vision un peu trop intello-bobo-bourgeois-hypocrite s'étire un peu trop comme la grande et trop longue scène du repas vers la fin.
Ce sentiment est tout cas vite balayé par la dernière séquence d’une immense violence psychologique (quel « dialogue final » !) qui confirme que nous sommes devant un authentique chef d’œuvre, sans doute le meilleur de Louis Malle qui doit autant à la figure pathétique de son acteur principal Maurice Ronet qu’à la maitrise de la mise en scène sur un sujet on ne peut plus brulant, traité avec une intelligence et une subtilité tout en finesse.
Très, très grand film.
Entièrement d'accord. Un de mes films préférés de tous les temps.
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Re: Le Feu follet (Louis Malle, 1963) - ou l'homme désoeuvr
Oui, immense film (pour moi le meilleur de Malle avec Vania 42ème rue), immense Ronet (jamais aussi bon que dans des rôles de dandy désemparé, comme dans Raphaël ou le débauché) et aussi parfaite adaptation d'un immense bouquin.
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
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Re: Le Feu follet (Louis Malle, 1963) ou l'homme désoeuvré
Ben il a bien répondu. Quelle chieuse la Jeanette.Tancrède a écrit :lors de son entretien à la cinémathèque Jeanne Moreau a demandé à Toubiana "pourquoi vous n'avez jamais mis Louis Malle dans la Nouvelle Vague".
Réponse de Toubiana, qui ne s'attendait pas à ça "il ne faisait pas partie de la bande des Cahiers".
À dans trois ans!
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Re: Le Feu follet (Louis Malle - 1963) - ou l'homme désoeuv
J'ai une question "technique" à poser à propos de ce film admirable. Je voudrais savoir si l'un d'entre vous sait où a été tournée la scène de la place des Vosges, chez Solange. Je parle du moment où l'on voit Ronet sortir de l'hôtel particulier de Solange et Cyril. Il descend un escalier et se retrouve dans le hall de l'hôtel, juste avant de prendre le "29". Est-ce que quelqu'un pourrait m'aider à savoir précisément où cette scène a été tournée ?
Je vous remercie d'avance de tout renseignement à ce sujet.
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Re: Le Feu follet (Louis Malle - 1963) - ou l'homme désoeuvré
Une certaine perplexité devant ce "monument" de cinéma; oeuvre que j'ai trouvé tout à la fois trop démonstrative dans son discours sur la solitude, le mal-être, les vanités mondaines, que très conformiste dans ses procédés (images hyper léchées, montage panoramique, le choix de Satie surdéterminant la thématique de la mélancolie). Avec Le feu Follet, j'ai toujours eu l'impression d'être jamais très loin de la réclame publicitaire, notamment dans son rythme mécanique et monocorde, où chaque scène remplit sa fonction d'étayage. Et d'un film qui surjoue indument le spectacle de la modernité: monde réduit à une suite de rencontres, soirées, venus corroborer la thèse initiale. En un sens, la lassitude du personnage, son dégout, est à la fois celui d'un désespoir autant que celui d'un film presque conscient et fataliste de son programme qui le contraint. Film corseté s'il en est, toujours placé sur ses rails, rarement libre, la dissertation sans surprise. Etouffant.
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Re: Le Feu follet (Louis Malle - 1963) - ou l'homme désoeuvré
Ton avis perplexe est finalement intéressant, notamment sur le dernier adjectif que tu emploies pour terminer ton texte. Car c'est là la puissance qu'on sentit la plupart des admirateurs du film. Le film est implacable, étouffant, oui, mais tout en étant marqué par une élégance terrible dans sa mise en scène, comme à la fois empathique et distante sur son protagoniste.G.T.O a écrit :Avec Le feu Follet, j'ai toujours eu l'impression d'être jamais très loin de la réclame publicitaire, notamment dans son rythme mécanique et monocorde, où chaque scène remplit sa fonction d'étayage.[...]Etouffant.[/justify]
En revanche, je suis en complet désaccord avec le terme "réclame publicitaire", peut-être parce que je ne le comprends absolument et je ne saisis pas où il se situe dans ce film qui est à des années-lumière de cette expression ô combien étrange.
Mother, I miss you