Joseph Kuo

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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bruce randylan
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Joseph Kuo

Message par bruce randylan »

Bon, je savais vraiment pas où mettre ça, alors pourquoi pas dans un topic dédié ! :)

J'ai donc profité de la nouvelle édition de paris cinéma et d'un mini-cycle sur Jospeph Kuo ( en sa présence 8) ) pour m'en faire 3 sur les 4 projetés.
"Scénariste depuis l'âge de 18 ans, Joseph Kuo est rapidement hissé, après quelques réalisations seulement, au rang des plus brillants metteurs en scène de sa génération tels que King Hu. Dans les années 1970, il excelle dans les “Wu Xia Pian” (films de sabre). The Swordsman of all Swordsmen en est l'exemple le plus éclatant : il fait tomber tous les records au box-office d'un film taiwanais à Hong Kong et offre à son auteur le surnom de “Million Dollar Director” !
Suivra notamment Sorrowful to a Ghost qui marque des générations de réalisateurs : Tsai Ming-liang ou Stanley Kwan le citent en référence encore aujourd'hui. Et bien sûr The 18 bronzemen en 1975, qui remporte un succès international et fait accéder Joseph Kuo au statut de star du genre. Dès 1978, il collabore ainsi avec l'incontournable chorégraphe de combats Yuen Woo-ping, bien avant Matrix ou Tigre et Dragon...
Ses cinquante ans d'intense activité pour le cinéma et la télévision, en tant que réalisateur, scénariste et producteur, sont résolument placés sous le signe de la créativité. Méticuleux dans ses choix de sujets, inventif dans son style, il cherche constamment à se renouveler. À la fois populaire et innovant, il a su capter et adapter toutes les tendances pour les faire siennes.
"
Swordsman of all swordmen ( 1968 )
Jusqu'alors Jospeh Kuo était plutôt spécialiste de drame mais la découverte de L'hirondelle d'or de King Hu va le pousser ( comme beaucoup ) à se tourner vers le wu-xia-pian.
Ce Swordsman of all swordsmen sera donc sa 1ere réalisation dans le domaine des arts-martiaux et ça ne sera certainement pas un coup d'épée dans l'eau. Recette explosée au box-office et le début d'une longue carrière comme l'un des meilleurs réalisateurs du genre.
L'influence de King Hu est ici très marquée avec un mise en scène d'une très grande qualité qui se fait un devoir à travailler le cadre, la lumière et surtout l'espace avec inspiration.
Qu'ils soient filmés dans de longs et magnifiques travellings ou découpés avec talents, les combats sont tellement bien mis en valeurs que les chorégraphies limités de l'époque sont loin de faire leur âge.
L'histoire a eut moins d'égards en traitement avec la sempiternelle histoire de vengeance où un sabreur veut venger ses parents assassinés par un groupe de traitres, ici au nombre de 5... Ce qui laisse le champ à de fréquents combats.
Heureusement, l'histoire prend de l'épaisseur dans le dernier tiers où le héros apprendra le pardon et le prix d'une vie humaine... On y gagne un petit coté humaniste qui fait son effet et permet à Kuo de magnificier ses plans pour évoquer l'éveil spirituel de son héros ( un peu constipé quand même, bien que le rôle veule ça ). Les 2 derniers affrontements au pied d'un majestueu arbre puis au bord de la plage sont de véritable tableaux vivants.
Un excellent Wu-Xia-Pian au rythme impeccable qui mérite de faire parti des plus grands fleuron du genre, tout simplement !!!

Ps : le film avait eut droit à une sortie en France sous le titre la vengeance du dragon noir :o


Sorrowful to a ghost ( 1969 )
Légère déception ici. Kuo n'arrive pas à choisir entre le wu-xia-pian noble à la King Hu ou les délires Bis d'un Wang Yu façon le Boxeur manchot.
Assis entre 2 chaises le film alterne donc avec une réalisation solide ( la photo soignée, montage nerveux, cadre maitrisé ) et du gros port-nawak avec un scénario sans aucune ampleur. On voit donc une épée du diable, des mains tellement puissante qu'on coup au torse laisse un bleu dans le dos et autre arrêt de flêches avec les dents.
Ce coté d'en faire toujours plus dans l'action se retourne un peu contre lui dans les combats accélérées qui ne passe pas du tout tandis que ceux à vitesse réelle se révèle plus prenant. Dans les 2 cas, les chorégraphies sont plutôt moyennes.
Le rythme étant plus soutenu ( à part sur une histoire d'amour aussi hors-sujet que mal exploitée ), on ne s'ennuie pas et quelques affrontement sont vraiment bien fichus ( L'ouverture dans la rivière ; la mort du gentil maître ; le final très fun ).
Voilà donc un honnête divertissement qui laisse bien regarder mais qui parait pourtant plus daté que Swordsman of all swordsmen tourné plutôt 2 ans plus tôt. Beaucoup plus creux aussi.

Vous pouvez quand même vous faire une idée sur un dvd Hk 4/3 mais j'arrive pas à savoir s'il est letterbox ou recadré.

Born invincible ( 1978 )
C'te folie de psychopathe !! :shock: :shock: :shock: :D :D

On commence avec un générique bien kitsch qui explique le principe du Tai-Chi et de l'invincibilité qu'il procure une fois bien maitrisé. Le film commence et voilà qu'au bout de 2 minutes des apprentis d'une école d'arts-martiaux vont porter secours à d'innocents agressés par une autre école. Il tarde pas à se friter dans des combats sans grande originalité et on espère que le film proposera mieux. Aussitôt dit, aussitôt fait, le maitre des gentils arrive pour un gros fight de malade 1 contre 2 ( sabre contre lances ). C'est d'une vitesse folle, les chorégraphies virtuoses de Yuen Woo-ping sont d'une précision exemplaire, les acteurs se donnent à fond et la réalisation est limpide et claire. Un grand moment de bonheur qui se permet en plus quelques débilités limite bis pour mettre la cerise sur le gâteau :D
Ensuite, c'est clair : passé une scène d'exposition qui explique que les méchants sont vraiment les méchants, c'est tout simplement parti pour du non-stop action jusqu'à la fin !!!
Quand ils ne se battent pas, ils s'entrainent et quand ils ne s'entraînent pas ils se battent. Et à l'image du début, c'est toujours d'un niveau exceptionnel avec au casting Lo Lieh et Carter Wong dans des méchants mémorables. Les combats s'enchainent à un rythme hallucinant et Yuen Wo-ping parvient suffisamment à se renouveler pour empêcher de trop se répéter... ce que fait l'histoire au passage.
Mais on s'en fiche tant on s'éclate devant ce sommet du Kung-fu old school ( comprendre de vrais performances martiales sans câbles ni trucages ) qui fait aussi marrer plus d'un fois ( le running gag sur le bruitage accompagnant la concentration de Carter Wong, l'entrainement au tronc d'arbre ou le symbole tracé dans le sol pendant le combat ).
Clairement le genre de truc à découvrir sur grand écran et qui fait regretter la disparition des salles de quartier.

Pour le fun, le combat d'ouverture 2 contre un ( certes pan & scanné, mais ça reste énorme )


En france, il y a ça qui est sorti
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Il est dans le genre de Born Invincible, un cran en dessous certes, mais ca reste une grosse tuerie :)
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Re: Joseph Kuo

Message par hellrick »

Allez hop copier coller de mon site

BORN INVINCIBLE

Joseph Kuo, grand maître du kung fu taiwanais, nous offre ici un véritable condensé d'action pure servi par des chorégraphies bien énergiques assurées par Yuen Woo Ping en personne. Le métrage, en effet, ressemble à un rêve de spectateur: des bastons, des bastons, toujours des bastons! Il est difficile d'imaginer une intrigue plus simple que celle de BORN INVINCIBLE et c'est sans doute la principale faiblesse du film, celle qui l'empêche de se hisser au rang de chef d'œuvre authentique.

Bien sûr, nul ne s'attend à une intrigue complexe dans ce style de produits totalement dévolu à l'action pure mais, ici, il faut avouer que le scénario n'existe tout simplement pas. Un maître est tué par un méchant efféminé adepte du Tai-Chi et ses étudiants vont chercher à le venger. Quelques sentences et autres conseils rapidement expédiés, un entraînement de 5 minutes (à l'écran!) et hop, le disciple s'en va défier le Grand Méchant…il reste sur le carreau et un autre élève décide de prendre le relais…On le voit, aucune surprise, aucune progression dramatique, juste une suite ininterrompue de duels martiaux! Mais quel plaisir d'assister aux démonstrations de tels combattants.

Le premier d'entre eux est Carte Wong, entraîné depuis ses trois ans au Tai-Chi complet, celui qui rend le pratiquant invulnérable et pratiquement invincible. L'homme n'a qu'un seul point faible, qui plus est mobile…que ces ennemis, à savoir les bons, vont devoir découvrir et exploiter. L'intrigue débute par l'agression de Corey Yuen et Yuen Shun-yi envers une jeune demoiselle et son papa…Les gentils interviennent et sauvent la situation. Hélas le grand méchant Carter Wong s'en vient se venger en tuant le maître joué par Lung Fei…Et c'est parti pour 83 minutes! Au niveau des interprètes, outre les précités, on retrouve Jack Lung en étudiant en arts martiaux et Lo Lieh dans le rôle du Méchant en Second, détenteur d'une épée capable de briser n'importe quoi, finalement battu par une ruse de Jack Long.

Joseph Kuo s'inspire manifestement de L'EXECUTEUR DE SHAOLIN mais, de toutes façons, le semblant d'intrigue n'a aucune importance puisque seuls les duels martiaux importent. En dépit d'un côté très classique et old-school, BORN INVINCIBLE se distingue aussi par les éléments fantastiques (et fantaisistes) du scénario puisque Carter Wong est littéralement invincible grâce à une maîtrise complète du Tai Chi qui lui permet, entre autre, de dessiner des symboles magiques sur le sol durant les affrontements avec ses ennemis. Dommage que Joseph Kuo se laisse parfois aller à des effets sonores plutôt ridicules mais cela ne gâche heureusement pas trop le spectacle.

Considéré comme un énorme classique du old-school, BORN INVINCIBLE ne déçoit pas l'amateur du genre même si le spectateur moins "hardcore" (disons celui qui préfère un minimum de scénario dans son kung-fu) risque d'être moins enthousiaste. Il s'agit avant tout d'un divertissement pur, d'un grand moment d'énergie martiale brute de décoffrage, pas spécialement travaillé (le scénario est quand même réduit à sa plus simple expression et tout ce qui relève de la technique cinématographique proprement dite ne cherche pas plus loin que le "tout juste correct") mais emballé avec une fougue qui fait plaisir à voir. Et à revoir. Car il s'agit bel et bien d'un des meilleurs kung fu de son époque!

LES 18 HOMMES DE BRONZE

Il s'agit d'un très classique mais agréable kung-fu à l'ancienne, dans la veine de "La 36eme Chambre de Shaolin". Toute la première partie du film se consacre à l'apprentissage des arts martiaux dans un monastère. Le valeureux disciple affronte plusieurs épreuves avant de combattre les hommes de bronze, sortes de robots redoutables un peu kitsch mais sympathiques.

La seconde partie, à savoir les trente dernière minutes, se déroulent en extérieurs et s'apparente quelque peu à un Wu Xia. On y trouve en effet une belle épéiste (prise pour un homme) et des combats à l'arme blanche. L'intrige ménage alors un ou deux petits twists avec les inévitables trahisons et secrets de famille révélés. On est loin d'un Chu Yuan mais ça change de l'aspect très linéaire de nombre de kung-fu.

Le scénario, basé sur la traditionnelle vengeance qui passe par l'obligatoire entrainement au kung-fu n'a rien de transcendant mais l'ensemble se révèle agréable à suivre. Il faut signaler que ce film fut un des premiers (peut-être même le premier d'ailleurs) à se baser sur cette trame scénaritique maintenant éculé.

Trente ans après sa sortie, ce "18 Hommes de Bronze" reste un kung-fu pian réussi, plein de bruit et de fureur qui permet de passer une excellente soirée. Et c'est bien là l'essentiel. Presque un classique et, à coup sûr, une des meilleures réalisations de Joseph Kuo avec l'excellent "Seven Grandmasters".

LES 7 GRANDS MAITRES DE SHAOLIN

Une intrigue ultra classique, une esthétique assez pauvre (décors naturels, photographie quelconque), une réalisation efficace mais sans génie. A priori rien de folichon! Pourtant, "Seven grandmasters" est un véritable petit classique du kung-fu old-school et, malgré ses indéniables défauts, il sait procurer à l'amateur ce qu'il recherche, à savoir de l'action, de l'action et encore de l'action.

Mis à part un petit twist final et une sous intrigue d'ailleurs pas très convaincante, le scénario aligne les combats: une bonne dizaine en à peine plus d'une heure dix de projection. Faites le calcul, ça y va sec! On peut d'ailleurs reprocher au cinéaste d'expédier un peu les présentations des sept grands maîtres. Il eut été judicieux de leur consacrer quelques minutes afin de les caractériser un minimum. Ici, ils apparaissent, lancent une sentence menaçante et se battent contre Jack Long, lequel refuse souvent d'employer la violence. Une originalité du film, d'ailleurs, les combats étant assez policés, dans le sens où les adversaires s'affrontent avec respect et reconnaissent la supériorité du maître. Pas de coups en traître, pas de couteau dans le dos. Bref, de beaux duels, magnifiés par des chorégraphies à l'ancienne signée des frères Yuen. Agilité et précision sont de rigueur, au détriment de la véritable violence, ce qui fait de l'ensemble un spectacle entraînant et tout public.

Les acteurs, eux, sont plutôt bons et le ton se veut sérieux, mis à part de très rares éléments de comédie. Jospeh Kuo se défend bien mais n'évite pas toujours une certaine redondance d'une séquence à l'autre. Cependant, les combats sont certainement ce qui se fait de mieux dans le genre kung-fu bis des seventies et le résultat est forcément enthousiasmant pour les fans!

Concernant la version française, on soupçonne les adaptateurs d'avoir tranché certaines séquences pour privilégier l'action pure. Le doublage, pour sa part, n'est pas terrible mais quand même largement plus réussis que dans la collection "Ceinture Noire" de la même FIP.

Bref, un bilan très positif pour une vraie réussite qui mérite d'être redécouverte!
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Re: Joseph Kuo

Message par Wall of Voodoo Fan »

hellrick a écrit :Allez hop copier coller de mon site

LES 7 GRANDS MAITRES DE SHAOLIN

Concernant la version française, on soupçonne les adaptateurs d'avoir tranché certaines séquences pour privilégier l'action pure. Le doublage, pour sa part, n'est pas terrible mais quand même largement plus réussis que dans la collection "Ceinture Noire" de la même FIP.
Le dvd français de Seven Grandmasters est amputé de plusieurs séquences par rapport au dvd américain.

De Joseph Kuo, est aussi édité en France Ninja Kids (chez Bach Films). Mais le dvd ampute à gogo en condensant 3 films en un! :roll:

http://www.cinemasie.com/fr/fiche/oeuvr ... iques.html
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Re: Joseph Kuo

Message par hellrick »

Ah oui, NINJA KIDS...extrême comme expérience :lol: :uhuh: :fiou:

Ma chronique pour les curieux:

Impossible de résumer ce film, puisque le scénario n'existe pas. Il s'agit en réalité du remontage d'une série télé conçue en six parties (et éditée sur quatre DVD aux Etats Unis). Un métrage qui totalisait donc à l'origine près de 250 minutes, ici ramenées à seulement 85. Inutile de dire que le spectateur le plus attentif ne comprend plus grand chose à l'intrigue. C'est même un euphémisme tant celle-ci paraît trouée comme un gruyère, les ellipses incessantes rendant la narration obscure et illisible.

"Ninja Kids" se limite donc à une succession de séquences sans liens entre elles, si ce n'est une effroyable médiocrité. La palme de la ringardise assumée revient sans doute à une bande d'éclopés experts en kung-fu: l'aveugle, le paralytique, le sourd et le bossu. Lorsqu'ils affrontent le méchant ninja (incarné par le Venom Lu Feng!) vêtu d'une panoplie disco dorée et d'un double marteau, le film atteint enfin son objectif et procure un divertissement bis déjanté.

Malheureusement, le reste est loin d'atteindre ce niveau de folie rigolarde et la plupart des scènes paraissent baclées et répétitives, quoique certaines soient assez colorées et folkloriques, avec des éclairages très contrastés, pour amuser les amateurs. Le combat final, relativement enlevé (et débile, avouons-le), permet aux plus atteints de se réveiller et de rire un bon coup.

Comme dans beaucoup de productions "schyzophrènes" de cette période on constate aussi une incroyable naïveté qui voisine avec des passages violents et deux ou trois scènes voulant érotiques, lesquelles provoquent malheureusement davantage de baillements que d'excitation.

Il est possible que "Ninja Kids" trouve son public auprès des fans inconditionnels de kung-fu Z mais le film est, hélàs, moins enthousiasmant que prévu. La présence d'un méchant démon sanguinaire charmé par une flute (!) est sous-exploitée et la mise en scène s'avère très bancale. Même les bastons déçoivent par leur côté répétitif et mal filmés. La scène où les prostituées chantent une parodie des Petites femmes de Pigalle (!) devenue "Venez voir les p'tites femmes du Japon" atteint cepandant un tel niveau de débilité que le film en mérite presque une vision.

On note encore un casting bizarre où l'on retrouve le spécialiste du bis Alexander Lou en gentil et Chiang Sheng (un autre ex-Venom) en maître aveugle des arts martiaux. Les acteurs (le terme est peut-être excessif) sont relativement doués en castagne et la plupart des actrices (même remarque!) s'avèrent jolies, mais cela ne suffit pas à faire de ce film une réussite, loin de là!

D'autant que les dialogues sont d'une débilité absolue et les doubleurs manifestement peu concernés. Là encore, ces défauts permettent l'un ou l'autre sourire mais sans que cela suffise à enthousiasmer les fans de bis. La musique, elle, est quelconque. Bref, un bilan plutôt négatif!

Il s'agit du dernier fim de Joseph Kuo, un réalisateurs bis du kung fu pian des seventies ayant à son actif quelques réussites comme "Les Dix Huit Hommes de Bronze" ou "Les 7 Grands Maîtres de Shaolin". Ici, il patauge dans le franc n'importe quoi et le résultat est plus pénible que véritablement drôle. Cela peut donc s'éviter...sauf pour les plus accros
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Re: Joseph Kuo

Message par bruce randylan »

Ah ouais, Ninja Kids me tente bien mais plus pour Robert Tai que pour Joseph Kuo :lol:

D'ici là, j'aurais surement mon dvd de The mighty One qu'il a réalisé chez Shaw Brothers
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Re: Joseph Kuo

Message par Best »

Je rajouterais à la liste le fort sympathique Dragon's Claws. A voir pour les amateurs de Joseph Kuo :D
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Re: Joseph Kuo

Message par hellrick »

Y a qu'à demander

==> LES DEUX INTREPIDES DE SHAOLIN (Dragon's Claws)

Petite production indépendante signée Joseph Kuo, DRAGON CLAWS est souvent considéré comme un des meilleurs films de ce spécialiste du kung-fu old school, aux cotés des excellents et renommés SEPT GRANDS MAÎTRES DE SHAOLIN et BORN INVINCIBLE.

Ici, l'idée est clairement de reprendre les concepts ayant assurés la réussite de Jackie Chan aux travers de ses deux kung-fu comedy (LE CHINOIS SE DECHAÎNE et DRUNKEN MASTER) afin d'en proposer un décalque rageur et énergique. Pour accroître le parallélisme, Joseph Kuo va même jusqu'à donner le rôle du grand méchant à l'immense Hwang Jang Lee, probablement le plus impressionnant de tous les super kickers du cinéma asiatique.

Notre affreux Ling (Hwang Jang Lee, donc) n'y étant pas aller par quatre chemins pour s'emparer d'une tablette en or symbolisant la maîtrise des arts martiaux (il a tué le sifu), un jeune homme décide d'apprendre le kung-fu pour venger son papa. Un vieux guérisseur un peu escroc sur les bords saura lui apprendre les techniques nécessaires à sa revanche. On le voit, le scénario ne s'embarrasse pas de complexité et n'hésite pas à reprendre dans les grandes largeurs l'intrigue de DRUNKEN MASTER qui, il faut bien l'avouer, ne brillait déjà pas par son originalité folle. Mais ce n'est pas le plus important puisque le spectateur veut essentiellement voir une bonne kung-fu comedy et qui dit kung fu comedy dit scènes de combats mitonnées aux petits oignons et gros gags bien lourds.

Pour le premier élément (l'action), pas de problème: les duels martiaux sont vraiment de très bon niveau, avec des acrobaties et des kicks bien sentis qui se succèdent à haute dose. Lau Kar Yung, le héros, possède suffisamment d'aptitudes physiques pour ne pas paraître ridicule devant la puissance brutale de Hwang Jang Lee et ce n'est pas donné à tout le monde, loin de là.

Au niveau de l'humour, ce n'est malheureusement pas la joie et beaucoup de gags bien lourdingues auraient gagnés à être élagués. Les habituelles blagues scatos (le vieux maître projeté en arrière par un gamin urinant avec la force d'une lance à incendie ou le remède à base de pisse donné au héros) ne font vraiment pas dans la dentelle mais, heureusement, Dean Shek n'est pas de la partie, comme quoi nous avons évité le pire!

Pour donner à l'ensemble un petit plus non négligeable, Joseph Kuo se permet en outre de développer un tant soit peu ses personnages et même de se montrer finalement un peu moins manichéen que de coutume. Certes, cela n'est pas vraiment développé mais cela change agréablement de ces nombreux kung-fu bis où un héros tout à fait blanc affronte un immonde méchant tout à fait noir.

Le réalisateur a ici un minimum nuancé la situation et ne joue pas uniquement la carte du comique à outrance, ne perdant pas de vue qu'il a quand même une histoire - fut elle basique - a raconter. Tourné essentiellement en extérieur, avec de petits moyens, le film souffre malheureusement d'une esthétique un peu pauvre mais, dans le genre kung fu old-school, il parvient à ne pas paraître ridicule, en partie grâce à la mise en scène très professionnel de Joseph Kuo qui, quoique dénuée de génie, évite les effets ratés, les faux raccords et autres erreurs de certains de ses confrères. Le bonhomme sait en outre comment donner le tonus nécessaire aux nombreux combats et offre vraiment du grand spectacle martial, il est vrai bien aidé par les incroyables capacités de ses acteurs.

Bon petit kung fu sans grande originalité ni scènes réellement mémorables, DRAGON CLAWS est donc un honnête divertissement, bien foutu et jamais ennuyeux, qui saura faire passer un bon moment à tout fan de ce genre de métrage.


ET UNE GROSSE DECEPTION: UNBEATEN 28

Un obscur métrage écrit, produit et dirigé par Joseph Kuo, malheureusement loin en deçà de ses classiques! L'intrigue, évidemment, ne cherche pas bien loin l'inspiration puisque Kuo se livre à une sorte de remake à peine déguisé de son film le plus fameux, l'excellent 18 HOMMES DE BRONZE avec Carter Wong.

Dans cette nouvelle version, Meng Fei s'octroie le rôle principal, celui de Wu Shao Tung, surnommé Tigre, un membre du Wu-Tang-Clan auquel Maître Yung (l'inévitable acteur fétiche de Kuo vu entre autres dans BORN INVINCIBLE et LES 7 GRANDS MAÎTRES DE SHAOLIN) va enseigner les plus puissantes techniques des arts martiaux pour affronter Yen Chan Tin, joué par Mark Long. Bien sûr l'infâme personnage précité a précédemment tué la femme et tous les élèves de Maître Yung dont le désir de revanche est donc compréhensible.

L'essentiel du métrage va alors consister à suivre le jeune homme dans son entraînement martial, lequel culmine par le test des 18 obstacles, une suite d'épreuves situées dans un temple qui, pour la plupart, consistent en des combats contre des hommes de pierre, des géants mécaniques robotisés apparemment invincibles. UNBEATEN 28 ne comporte guère de combats puisque le seul affrontement notable se situe dans le dernier quart d'heure, lorsque le disciple va enfin affronter le méchant Boss dans la campagne locale.

Tout le reste du métrage se focalise donc sur les exploits de Meng Fei qui doit sauter sur un "pont" de tissu, éteindre des bougies, résister à une sévère correction et, surtout, défaire les hommes de pierre. Malheureusement ces derniers sont plutôt ridicules et ces séquences deviennent rapidement répétitives et peu passionnantes.

Joseph Kuo ne dévie jamais de son intrigue minimaliste, ne prend aucunement le temps d'approfondir ses personnages et balance comme une vieille chaussette l'amorce de romance gnan gnan que le spectateur appréhendait. Que reste t'il alors? Pas grand-chose puisque le spectacle martial ne suit pas et s'avère rapidement ennuyeux. Même la confrontation finale entre Meng Fei et Mark Long s'avère gâchée par de trop visibles accélérés avant de virer au grotesque lorsque Mark Long se réfugie dans son temple pour se défendre à l'aide de gadgets fantaisistes.

Beaucoup moins réussi que ses titres phares des années 70, UNBEATEN 28 est donc définitivement un Joseph Kuo plus que mineur, souffrant en outre d'un budget misérable. Les chorégraphies parfois déficientes et souvent agaçantes par leur usage de l'accéléré, la mise en scène paresseuse et le montage taillé à la hache n'aident pas un métrage déjà largement handicapé par un scénario terriblement basique (y compris dans les limites du kung fu old-school) et des acteurs qui ne semblent jamais donner la pleine mesure de leur potentiel martial.

En définitive, UNBEATEN 28 est, hélas, un grand coup dans l'eau!
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Re: Joseph Kuo

Message par bruce randylan »

Ah presque 10 ans sans nouveaux post.
C'est bête de ne pas avoir pris le temps de causer de l'excellent et cultissime 18 hommes de bronze que la cinémathèque a diffusé il y a 2 ans. :|

La Tigresse du kung fu / The smart cavalier (1978)
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Un grand-père et sa petite-fille gagnent leur vie en parcourant les routes où elle défie des hommes. Si quelqu'un arrive à la battre, elle devra l'épouser. Beaucoup de prétendants mais aucun vainqueur... jusqu'au jour où un mystérieux homme la met en déroute un peu par hasard et qui ne cherche même pas convoler en justes noces. Elle et son grand-père se lancent donc à sa poursuite sans savoir que cet homme est en fait un espion (accompagné de son frère) qui cherche à assassiné un régent démoniaque.

Voilà un titre qui ne va contredire les mauvaises langues qui avancent que les films d'arts-martiaux n'ont pas de scénario. Dans the smart cavalier, le script est réduit à une vague ligne directrice (improbable) qui est en plus totalement idiot. Le jeu du chat et de la souris entre les deux saltimbanques et son "fiancé" est irréaliste au possible, dénué de tout tension ou relation avec la trame "politique". Le pire est l'humour navrant qui envahit progressivement le film jusqu'à parasiter les séquences de combats (vraiment pénible quand chaque projection amène un gag affligeant).
Et d'un coup, Joseph Kuo, qui a du mélanger deux scénarios posés sur sa table de nuit, balance une grosse hécatombe saignante (avec re-crachat mortel d'un doigt arraché avec les dents :lol: ). Le méchant est d'ailleurs joué par Lo Lieh, ce qui achève de rendre bancal ce dernier acte. Au moins y-a Lo Lieh cela dit.

Au début ce n'est pas trop gênant car l'humour est encore bon enfant avec la présentation du personnage féminin et des affrontements qui s'enchainent sans temps mort. Et au bout de 30-40 minutes, le manque de variété et d'originalité dans les chorégraphies est assez décevant même si les comédiens ont l'air d'avoir un niveau nécessaire comme Doris Lung.
Quelques moments tout de même plus réussis comme l'incontournable final où les héros doivent unir leur force pour vaincre le méchant. Mais rien de transcendant.

The smart cavalier, malgré son rythme effréné, ne parvient pas à sortir de sa routine. C'est généreux certes mais ça manque de conviction et d'engagement.



Il existe un dvd US épuisé désormais. Pour ma part, je l'ai vu via un VCD antédiluvien à la compression que n'aurait pas renié Picasso.
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Re: Joseph Kuo

Message par bruce randylan »

The 36 deadly styles aka Shadow Boxin aka les 36 épreuves de la mort aka Mort implacable (1979)

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Un modeste kung-fu où le père Joseph ne fait pas vraiment preuve d'ambition.
Tout d'abord par son scénario tellement inexistant que je ne vois pas même pas comment détailler ses enjeux. Il y a un gentil un peu espiègle, assez talentueux, mais pas assez pour faire face à des méchants. Il se perfectionnera donc avec son oncle et sa fille.
Une intrigue « Kung-fu comedy » mille fois vue et qui n'essaie même pas d'établir un semblant de cohérence ou de continuité. La dimension humoristique n'est pas trop envahissante même si son niveau n'est pas particulièrement élevée. On va dire que pour du HK, on a connu pire, à commencer par le cabotinage. Cela dit, le trio de méchant sont affublés de postiches étonnement grotesques et anachroniques.
Quelques éléments viennent toutefois tempérer le détachement du cinéaste avec un dernier tiers un peu plus construit avec le désir d'apporter un peu de nouveauté quand même, comme l’utilisation d'un paravent en bambou pour l'apprentissage de techniques évolués ou encore les fumées pour aveugler le méchant.

Enfin - et point le plus important - les chorégraphies sont d'un bon niveau et les combats en nombre conséquent. A 98%, c'est à mains nues sans réelle virtuosité ou trouvailles martiales. Max Lee n'a d'ailleurs pas été souvent à ce poste et il donne parfois l'impression de piocher chez la concurrence. C'est à peu près le ressenti identique chez les interprètes avec un héros campé par le fade Cheung Lik aux compétences limitées mais qui donne le meilleur de lui-même avec application. Il se fait presque voler la vedette par sa partenaire Jeannie Chang qui fait regretter d'avoir eu une si courte carrière (seulement 5 films en 2 ans).
Enfin, le casting est complété par deux indispensables du genre : Fan Mei-Sheng et surtout Hwang Jang-Lee (un peu sous-exploité). Les échanges les plus croustillants sont les plus orientés "kung-fu comedy" avec des plats ou jarres que les personnages s'échangent ou se jettent. Celui avec un bol de riz est un petit régal à ce titre.

Sans doute indigne de son auteur et avec un arrière goût de seconde zone mais si vous avez 95 minutes à tuer, ça peut le faire, surtout si vous êtes amateurs des kung-fu old school.

Découvert en VCD HK en VOSTA, au format respecté, quoique certains plans ont l'air un peu croppés. Et si les versions anglaises vous rebutent pas trop, the wu-tang collection l'ont chargé sur leur page youtube.
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
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