Jacques Demy (1931-1990)
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Re: Jacques Demy (1931-1990)
Jeremy Fox a écrit :.. Son chef d'oeuvre me concernant.
Pas loin de le penser aussi, cette dernière scène de Gary Lockwood pfiouuu le frisson
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Re: Jacques Demy (1931-1990)
Revu Peau d'âne hier soir. Je ne l'avais pas vu depuis je dirais au moins une quinzaine d'années.
Dans mon souvenir, je trouvais ça globalement assez moche (costumes, décors) même si la photo contrebalance, il y a certes de très jolies couleurs et certains beaux plans
Mais franchement.... mais qu'est-ce qui s'est passé dans l'esprit de Demy pour se dire que de teindre des chevaux en rouge, de filer des collants chromés disco à Jean Marais et de l'asseoir sur une peluche géante de minou dégueulasse (qu'on verrait même pas au stand de la pêche aux canards à la fête foraine) en guise de trône, de mettre en arrières plans des peintures hideuses et autre figurante peinte en bleu planquée dans du lierre en plastique serait de "bon goût" ?? On est dans les années 70 et tout je veux bien... mais quand même 2 ans plus tôt sortait Barbarella chez les ricains, tout aussi kitch mais je trouve bien plus classe. Les budgets n'étaient sûrement pas les mêmes je conçois mais c'est avant tout un souci de direction on ne me fera pas avaler le contraire. Et la caméra de Vadim est autrement plus dynamique.
Après, les chansons. Alors les chansons.... comment dire... C'est vilain ? Au delà de l'orchestration de Legrand (qui m'a vite soûlé avec ses violons pompeux), la voix fragile presque fausse de Deneuve (d'un charisme de slip tout du long) qui chante m'est presque insupportable (on a envie de lui crier "mais tagueul!!!" dés qu'elle entonne "amour amour"), les paroles sont barbantes (passe de justesse la séquence de la recette du cake d'amour... d'ailleurs ils s'sont pas foulé, tu parles d'un gâteau...), la voix la moins pénible à entendre est celle de Perrin mais sa tête de niais et son accoutrement me donnait juste envie qu'un anachronisme violent survienne genre The Rock débarque dans le cadre et envoie une méchante balayette au prince charmant sans sommation puis se retire comme si de rien n'était.
Bon je pense que j'en ai assez dit pour comprendre que j'ai vu le film comme si j'étais assis à 3km de l'écran. J'ai malheureusement rigolé comme un crétin bon nombres de fois (certainement pas lors de ce running gag du péroquet d'une lourdeur d'enclume). J'espérais un peu que Demy ne se soit pas trop pris au sérieux mais la voix off qui vient clôturer le film nous assure du contraire. Comme s'il s'était fait une grosse session Disney et qu'il s'était essayé à l'exercice "conte/comédie musicale" en essayant de reproduire ce qu'il aurait vu des films d'animations quasi plans/plans... sauf que ça ressemble à une pièce de théâtre chiante.
Dans mon souvenir, je trouvais ça globalement assez moche (costumes, décors) même si la photo contrebalance, il y a certes de très jolies couleurs et certains beaux plans
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Mais franchement.... mais qu'est-ce qui s'est passé dans l'esprit de Demy pour se dire que de teindre des chevaux en rouge, de filer des collants chromés disco à Jean Marais et de l'asseoir sur une peluche géante de minou dégueulasse (qu'on verrait même pas au stand de la pêche aux canards à la fête foraine) en guise de trône, de mettre en arrières plans des peintures hideuses et autre figurante peinte en bleu planquée dans du lierre en plastique serait de "bon goût" ?? On est dans les années 70 et tout je veux bien... mais quand même 2 ans plus tôt sortait Barbarella chez les ricains, tout aussi kitch mais je trouve bien plus classe. Les budgets n'étaient sûrement pas les mêmes je conçois mais c'est avant tout un souci de direction on ne me fera pas avaler le contraire. Et la caméra de Vadim est autrement plus dynamique.
Après, les chansons. Alors les chansons.... comment dire... C'est vilain ? Au delà de l'orchestration de Legrand (qui m'a vite soûlé avec ses violons pompeux), la voix fragile presque fausse de Deneuve (d'un charisme de slip tout du long) qui chante m'est presque insupportable (on a envie de lui crier "mais tagueul!!!" dés qu'elle entonne "amour amour"), les paroles sont barbantes (passe de justesse la séquence de la recette du cake d'amour... d'ailleurs ils s'sont pas foulé, tu parles d'un gâteau...), la voix la moins pénible à entendre est celle de Perrin mais sa tête de niais et son accoutrement me donnait juste envie qu'un anachronisme violent survienne genre The Rock débarque dans le cadre et envoie une méchante balayette au prince charmant sans sommation puis se retire comme si de rien n'était.
Bon je pense que j'en ai assez dit pour comprendre que j'ai vu le film comme si j'étais assis à 3km de l'écran. J'ai malheureusement rigolé comme un crétin bon nombres de fois (certainement pas lors de ce running gag du péroquet d'une lourdeur d'enclume). J'espérais un peu que Demy ne se soit pas trop pris au sérieux mais la voix off qui vient clôturer le film nous assure du contraire. Comme s'il s'était fait une grosse session Disney et qu'il s'était essayé à l'exercice "conte/comédie musicale" en essayant de reproduire ce qu'il aurait vu des films d'animations quasi plans/plans... sauf que ça ressemble à une pièce de théâtre chiante.
- tenia
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Re: Jacques Demy (1931-1990)
Je me sens moins seul.
Ma copine et moi avons découvert le film quand c'est sorti dans le coffret Criterion, et on a passé l'intégralité du film à se gondoler devant tant c'est effectivement constamment rempli de très mauvaises idées. Au-delà de l'aspect "conte méga niais mais attention, y a un twist freudien hein" qui pourrait expliquer cela, cela parait constamment excessivement moche, et surtout bien mou. J'ai notamment le souvenir d'un banquet qui prend des plombes à être installé puis des plombes à être remballé.
La musique de Legrand nous a bien vite soulés aussi. La chanson du cake est d'ailleurs devenu un running gag entre nous.
Ma copine et moi avons découvert le film quand c'est sorti dans le coffret Criterion, et on a passé l'intégralité du film à se gondoler devant tant c'est effectivement constamment rempli de très mauvaises idées. Au-delà de l'aspect "conte méga niais mais attention, y a un twist freudien hein" qui pourrait expliquer cela, cela parait constamment excessivement moche, et surtout bien mou. J'ai notamment le souvenir d'un banquet qui prend des plombes à être installé puis des plombes à être remballé.
La musique de Legrand nous a bien vite soulés aussi. La chanson du cake est d'ailleurs devenu un running gag entre nous.
- Farnaby
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Re: Jacques Demy (1931-1990)
[quote="Papus" Deneuve (d'un charisme de slip tout du long)[/quote]
J'ai connu des slips qui avaient beaucoup de charisme, moi...
A mon avis Peau d'âne est l'un des moins bons films de Demy (Parking étant hors concours), mais, si je peux me permettre, j'ai l'impression qu'attendre du film du "bon goût", du "dynamisme" et une recette de gâteau plus élaborée, c'est vraiment passer complètement à côté du projet de Demy, dont la réussite repose justement sur l'impureté, le mauvais goût, le mélange (des sytles, des époques, des jeux de comédiens, des références etc.)... et la pompe.
Et Anne Germain, qui chante le rôle de Deneuve, aurait un chant "fragile presque faux" ?
Parfois quand on regarde un film, on se braque, on traque le moindre défaut, à défaut on l'imagine — bref, on lui cherche des noises, et quand on le revoit 7 ans après par hasard, on se dit que la première fois, "c'était vraiment pas la peine" et qu'on aurait mieux fait d'aller jardiner un peu.
J'ai connu des slips qui avaient beaucoup de charisme, moi...
A mon avis Peau d'âne est l'un des moins bons films de Demy (Parking étant hors concours), mais, si je peux me permettre, j'ai l'impression qu'attendre du film du "bon goût", du "dynamisme" et une recette de gâteau plus élaborée, c'est vraiment passer complètement à côté du projet de Demy, dont la réussite repose justement sur l'impureté, le mauvais goût, le mélange (des sytles, des époques, des jeux de comédiens, des références etc.)... et la pompe.
Et Anne Germain, qui chante le rôle de Deneuve, aurait un chant "fragile presque faux" ?
Parfois quand on regarde un film, on se braque, on traque le moindre défaut, à défaut on l'imagine — bref, on lui cherche des noises, et quand on le revoit 7 ans après par hasard, on se dit que la première fois, "c'était vraiment pas la peine" et qu'on aurait mieux fait d'aller jardiner un peu.
- Alexandre Angel
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Re: Jacques Demy (1931-1990)
Moi, j'aime beaucoup Demy dans l'ensemble mais je reconnais que c'est la qualité conceptuelle de ses réminiscences et de son imagination qui me plait. Car quand on se fait l'intégrale de la filmographie en la scrutant de près, les fausses notes se bousculent au portillon (Parking, L'Evénement le plus important..., Lady Oscar), et d'une manière générale, les chefs d’œuvre indiscutables ne sont pas légion (Le Sabotier du Val de Loire, Les Parapluies de Cherbourg, Les Demoiselles de Rochefort). Et même des œuvres de valeur telles que Model Shop ou Une Chambre en ville promettent légèrement plus qu'elles ne donnent vraiment. C'est un peu la rançon de l'audace. Cela dit, je ne suis pour l'instant absolument pas d'accord sur Peau d’Âne qui est un film truffé de poésie et d'humour, et de trouvailles. Je trouve ça délicat, inventif et extrêmement charmant.
N'oublions pas la classe invraisemblable de Delphine Seyrig...
Et par pitié, ne comparons pas Demy avec Roger Vadim : clairement pas le même niveau...
N'oublions pas la classe invraisemblable de Delphine Seyrig...
Et par pitié, ne comparons pas Demy avec Roger Vadim : clairement pas le même niveau...
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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Re: Jacques Demy (1931-1990)
Non je n'attendais pas que ce film soit de "bon goût", mais à contrario je ne m'attendais juste pas à ce qu'il en soit d'aussi mauvais. Je n'attendais d'ailleurs pas grand chose, j'avais simplement l'espoir de passer un bon moment et de comprendre un peu plus la démarche de Demy (ce qui n'a pas été le cas, ni ado ni aujourd'hui). Mais si le projet était de pondre une oeuvre de cinéma moche (je ne comprends pas trop l'intérêt), qui traverserait les décennies avec toujours plus de difficulté (je suis certain que si je montrais ça à des mômes de 10 ans aujourd'hui, il passerait aussi complètement à côté du "projet". Ils rentreraient peut être en phase avec l'humour de la scène du défilée de princesses pour l'essayage de la bague, seul moment où je me suis senti au diapason) car toujours un peu plus has been alors oui on peut parler de réussite... vraimentFarnaby a écrit :J'ai connu des slips qui avaient beaucoup de charisme, moi...
A mon avis Peau d'âne est l'un des moins bons films de Demy (Parking étant hors concours), mais, si je peux me permettre, j'ai l'impression qu'attendre du film du "bon goût", du "dynamisme" et une recette de gâteau plus élaborée, c'est vraiment passer complètement à côté du projet de Demy, dont la réussite repose justement sur l'impureté, le mauvais goût, le mélange (des sytles, des époques, des jeux de comédiens, des références etc.)... et la pompe.
Et Anne Germain, qui chante le rôle de Deneuve, aurait un chant "fragile presque faux" ?
Parfois quand on regarde un film, on se braque, on traque le moindre défaut, à défaut on l'imagine — bref, on lui cherche des noises, et quand on le revoit 7 ans après par hasard, on se dit que la première fois, "c'était vraiment pas la peine" et qu'on aurait mieux fait d'aller jardiner un peu.
Anne Germain est en effet limite, mais je ne parle qu'en qualité d'auditeur loin d'être musicien et très certainement loin d'être objectif tant l'atmosphère musicale générale du film m'a gonflé.
Cela dit, je te rejoins sur le côté "la chasse au défauts est ouverte" dés lors que les 15 premières minutes m'ont amené à la conclusion, hâtive certes mais pour autant juste (je ne parle que de ressenti), que ce film est chiant et bien loin de réussir à créer en moi une émotion relative au monde de l'émerveillement (mais ce n'est encore une fois sans doute pas le projet). Cela biaise en partie certainement les efforts d'implication que j'aurais pu déployer pour me laisser un peu plus embarquer et réussir à trouver un peu plus d'objectivité, mais je suis d'avis que si effort il y a à faire pendant le visionnage, il n'en résultera que "malhonnêteté" d'appréciation. On ne peut se forcer à aimer. Serait-ce le fameux message ? Le "mauvais goût" voir dégoût que Demy suscite visuellement, à l'image du dégoût que suscite le désir d'inceste de ce roi pour sa fille ? Peut être mais alors c'est un parti pris dans lequel je ne me retrouve pas du tout.
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Re: Jacques Demy (1931-1990)
tenia a écrit :La musique de Legrand nous a bien vite soulés aussi. La chanson du cake est d'ailleurs devenu un running gag entre nous.
Pour nous c'est "mais qu'allons nous faiiiireuuuuh, de tout cet amouuuuuur"
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Re: Jacques Demy (1931-1990)
C'était plus pour faire un parallèle entre les deux oeuvres pour ce qu'elles ont, je trouve, de communes en qui concerne l'aspect costumes/décors et qu'elles sont contemporaines l'une à l'autre même si elles s'inscrivent dans des univers différents. Mais il est vrai que je trouve que Vadim réussit là où Demy échoue à sublimer le mauvais goût par la qualité de sa réalisation et le ton plus éloigné d'une direction d'acteur théâtrale (sans parler de la soundtrack).Alexandre Angel a écrit :Et par pitié, ne comparons pas Demy avec Roger Vadim : clairement pas le même niveau...
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Re: Jacques Demy (1931-1990)
Décidément, après ta préférence pour la postologie de Star Wars vs prélogie, tu m'apparais de plus en plus comme un mystèreJeremy Fox a écrit :Un régal pour moi les chansons de Peau d'âne.
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Re: Jacques Demy (1931-1990)
Ce n'est pas du tout mon propos, je connais mal la filmo de l'un et l'autre. Et je ne suis pas sûr de la façon dont la balance penche lorsque qu' Alexandre angel écrit : "Et par pitié, ne comparons pas Demy avec Roger Vadim : clairement pas le même niveau..."
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Re: Jacques Demy (1931-1990)
Alors approfondis celle de Demy et tu évalueras peut-être Peau d'Ane autrement. Le grand point de désaccord pour moi est que je ne prends jamais le film en défaut de mauvais goût esthétique. Il n'y a pas pour moi de laideur. Tout me semble exquis mais ça, j'admets que c'est difficile à prouver.Papus a écrit :Ce n'est pas du tout mon propos, je connais mal la filmo de l'un et l'autre
Quant au parallèle avec Barbarella que j'ai vu il y a des plombes, il me semble quand même hyper-discutable (mais on est là pour ça ). A priori, le Vadim lorgnerait plus vers Fellini, mais un Fellini plus vulgaire qu'inspiré (en cela il annonce le très fun Flash Gordon, de Mike Hodges). Alors que Demy se sert d'une imagerie pop-art pour exprimer un goût et un amour sincère pour le conte et la musique chantée (chansons, opérette, opéra, oratorio).
Mais je crois qu'on peut se passer de Vadim dans une vie de cinéphile...
Et puis en plus, Peau d'Ane est le premier film que j'ai au cinéma dans ma vie et ça, ça n'a pas de prix
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
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Re: Jacques Demy (1931-1990)
Honnêtement, je ne pense en effet pas aller plus loin concernant Vadim. Pour Demy je veux bien essayer (n'ai vu d'autre de lui que les demoiselles de rochefort et ça fait un moment). Je pense que de base, je suis assez réfractaire avec le genre de la comédie musicale même si je me doute que Demy n'a pas fait que ça. C'est sûrement aussi, en partie, pour ça que je passe à côté de Peau d'Ane.