La critique autrefois

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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jacques 2
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Re: La critique autrefois

Message par jacques 2 »

O'Malley a écrit :Je comprends que Léaud soit irritant mais mauvais: non!
On va dire qu'il a son naturel à lui, un peu comme Bardot!
Tout est dit ... :mrgreen:

Chacun ses goûts ...

Quant à Jean Richard : qu'il repose en paix mais son Maigret, franchement ... Sa pipe y joue mieux que lui.
Heureusement que Bruno Cremer a par la suite vengé l'honneur de notre grand Simenon ... :)
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Commissaire Juve
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Re: La critique autrefois

Message par Commissaire Juve »

Ah ben, c'est du joli ! Je m'absente une heure et vous en profitez pour vous crêper le chignon ! :mrgreen:

Moi, je l'aime bien (voire beaucoup) Léaud. Ce qui ne veut pas dire que j'apprécie tous ses films.



Bon, maintenant, je vous propose un avis "d'époque" sur Rio Bravo (attention, ce n'est pas du niveau d'une chronique DVDClassik... faut le replacer dans son contexte :mrgreen: ). Canard enchaîné du 3 juin 1959.

Rio Bravo (Howard Hawks, 1959)

Un bon western dans la bonne tradition, c'est-à-dire qu'on ne se psychanalyse à aucun moment et qu'on vous abat son homme d'un coup de pistolet infaillible.

Pas de blessés, rien que des morts. Et il y en a au moins une douzaine.

Il n'y a pas deux minutes que le film a débuté dans le saloon d'une petite ville frontière du Texas, qu'on peut déjà pointer le premier cadavre, avec un assommé pour se mettre en train.

Nous assistons à la lutte d'un grand shérif (c'est John Wayne) aidé de son second, ivrogne par chagrin d'amour (Dean Martin), contre de puissants ranchers. L'un d'eux a tué un homme. Le shérif l'arrête. Le frère du meurtrier veut le délivrer. Il y met le prix. Voilà le thème, avec d'un côté les vilains, de l'autre, les héros.

On a vu ça mille fois, mais on prend encore du plaisir à le revoir, parce que, une fois de plus, un réalisateur qui connaît bien son boulot, Howard Hawks, a su donner à des épisodes archi-vus un intérêt nouveau.

C'est supérieurement joué. Il y a une très bonne comédienne. Est-ce Ricky Nelson ou Anzie
[sic] Dickinson ? Avec ces sacrés noms amerloques, comment distinguer le féminin ?

La musique contribue à l'ambiance et joue son rôle dramatique. Dean Martin barytonne agréablement.

Un film recommandé aux aficionados du western, dont je fais partie depuis mon enfance.
(Michel Duran)
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Re: La critique autrefois

Message par Jeremy Fox »

Commissaire Juve a écrit :
Il y a une très bonne comédienne. Est-ce Ricky Nelson ou Anzie[/i] [sic] Dickinson ? Avec ces sacrés noms amerloques, comment distinguer le féminin ?


:lol:
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Commissaire Juve
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Re: La critique autrefois

Message par Commissaire Juve »

Jeremy Fox a écrit :
Commissaire Juve a écrit :
Il y a une très bonne comédienne. Est-ce Ricky Nelson ou Anzie[/i] [sic] Dickinson ? Avec ces sacrés noms amerloques, comment distinguer le féminin ?


:lol:


Mince ! je viens tout juste de t'envoyer un MP. Bon, tant pis... :mrgreen:
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Bugsy Siegel
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Re: La critique autrefois

Message par Bugsy Siegel »

Commissaire Juve a écrit : C'est supérieurement joué. Il y a une très bonne comédienne. Est-ce Ricky Nelson ou Anzie[sic]Dickinson ? Avec ces sacrés noms amerloques, comment distinguer le féminin ?
Là franchement c'est de la mauvaise fois ! :lol: Déjà "Ricky" ça fait pas très fille pas plus que "Angie" ne fait garçon.
Ensuite parce que les anglophones ont au moins autant de mal à distinguer les prénoms français masculins et féminins : on se souviendra que Jean Yanne se vantait d'avoir reçu un "prix d'interprétation féminine" aux Etats-Unis pour son rôle dans "Le Boucher". :uhuh:
on faisait queue devant la porte des WC comme au ciné lors du passage de l'Atlantide à l'écran. Jean Ray, Hôtel de Famille, 1922
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Commissaire Juve
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Re: La critique autrefois

Message par Commissaire Juve »

Commissaire Juve a écrit :UP !



Canard enchaîné du 10 juin 1959
Les 400 coups (François Truffaut, 1959)

Truffaut n'est pas Vigo. On s'en doutait.

Pas révolté pour un sou.

S'il a secoué le cocotier, c'était pour y faire de la place et y grimper au plus vite. Le voilà, du premier coup, bien installé en haut des branches, et il s'y maintiendra solidement.

"Les 400 coups", c'est l'histoire d'un jeune poil de carotte d'aujourd'hui, un enfant qui ne fut pas désiré, qui n'est pas aimé, qui est mal élevé. Ni meilleur, ni pire qu'un autre. Il commencera par sécher la classe, puis vagabondera dans Paris, chapardera, se fera prendre, sera envoyé dans un maison de rééducation, s'en évadera pour voir la mer.

Truffaut, qui a dû se débarrasser dans ce film d'un tas de souvenirs de jeunesse qui lui restaient sur le coeur, ne juge pas, explique à peine et ne conclut rien. Mais il conte avec vivacité et un humour un peu triste. Ce qui est particulièrement remarquable, c'est la justesse du ton et du trait. Il a le goût du détail vrai sans jamais appuyer, évitant avec soin la sensiblerie.

Il a le cinéma dans la peau, c'est certain, avec son style à la fois appliqué et désinvolte. S'il n'est pas d'une audace qu'on pouvait espérer, il ne cède pas non plus au goût des jeunes vaguistes d'épater à peu de frais.

Un très bon film, qui plaira à tous.

Enfin, le gosse Léaud est sensationnel. Dans les plans où il répond aux questions de la psychanalyste, il nous en fout un coup dans l'estomac et on a l'impression que tous les meilleurs comédiens du monde n'ont plus qu'à aller se rhabiller. Ce qui l'a aidé certainement, c'est qu'il a improvisé son texte, paraît-il. Mais c'est aussi un autre motif d'ahurissement.

On doit féliciter Truffaut, d'abord de l'avoir découvert et, ensuite, de l'avoir tellement mis à l'aise devant une caméra.
(Michel Duran)

Bon, cela dit... en dehors de l'emballement sur Léaud... la lucidité sur les "vaguistes" -- on secoue le cocotier pour piquer la place des vieux, pas forcément pour refaire le monde -- me semble intéressante. Surtout dès 1959.

Au passage, je vous rappelle que le 30 juin 1964, à 21h20, sur la toute jeune 2e chaîne, l'émission "Cinéaste de notre temps" était intitulée : la Nouvelle Vague, remède ou poison ? :uhuh:
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Re: La critique autrefois

Message par Federico »

Il y a une très bonne comédienne. Est-ce Ricky Nelson ou Anzie [sic] Dickinson ? Avec ces sacrés noms amerloques, comment distinguer le féminin ?
Comment le critique de l'époque a-t-il pu confondre les deux ? Il devait avoir de la peau de saucisson sur les lunettes. :shock:
Encore heureux qu'il n'ait pas glosé sur les jolies gambettes de Ricky Nelson... :mrgreen:
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Re: La critique autrefois

Message par Federico »

Commissaire Juve a écrit : Canard enchaîné du 10 juin 1959
Les 400 coups (François Truffaut, 1959)

Truffaut n'est pas Vigo. On s'en doutait.

Pas révolté pour un sou.

S'il a secoué le cocotier, c'était pour y faire de la place et y grimper au plus vite. Le voilà, du premier coup, bien installé en haut des branches, et il s'y maintiendra solidement.
Plutôt bien vu. Truffaut - dont j'adore l'oeuvre depuis toujours - était à la fois courageux (oser passer de l'autre côté après avoir été un critique des plus virulents) et un malin. Il avait épousé la fille d'un grand distributeur et avait eu l'appui-strapontin de Cocteau qui l'avait adoubé et carrément mené sur les fonds baptismaux de Cannes. :wink:
Mais ceci dit, pour un premier film, Les 400 coups était un coup de (jeune) maître.
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Re: La critique autrefois

Message par Commissaire Juve »

J'ai déniché un Canard enchaîné du 27 janvier 1937...

Plutôt déçu par les titres sélectionnés (j'espérais trouver un Fernandel dans le lot). Cette semaine-là, on pouvait voir :

- l'extravagant Monsieur Deed
- les bas-fonds (avec Gabin et Jouvet)
- César (Pagnol, sorti le 13 novembre)
- Théodora devient folle
- My man Godfrey
- Swing Time
- Sing baby sing
- Adhémaï aviateur
- La guerre des gosses
- Club de femmes
- Le Vandale
- Les Temps Modernes

Dans les "films qu'on peut ne pas voir", il y a :
La Rebelle / A woman rebels (Mark Sandrich, 1936)

Katherine Hepburn dans une histoire sur les droits de la femme.

Bravo !

Mais le devoir des femmes est de ne pas nous ennuyer. Et je parle ici en demoiselle. Car si j'étais un homme, j'aurais dit : le devoir des femmes est de ne pas nous courir sur l'haricot. Hélas ! Nous autres femmes, n'avons pas d'haricot.
(Huguette ex-Micro)
Huguette ex-Micro étant en réalité Henri Jeanson, euh...
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Re: La critique autrefois

Message par Federico »

Je suis en train de me gondoler à peu de frais en écoutant une archive du Masque et la Plume consacré à la saison cinématographique 1968-1969. Le seul mot d'ordre, épuisé jusqu'au gargarisme, c'est : "Tout est politique"... et ce qui ne l'est pas est à conchier. :mrgreen:
C'est aussi poilant - et ridicule - que ceux qui ramènent tout à la psychanalyse ou au sexe (ce sont souvent souvent les mêmes d'ailleurs).
Mais bon, dans 40 ans - et même bien avant - les générations à venir se marreront en entendant sans cesse dans des documents des débuts du 21° siècle parler des raizossocio (perso, j'ai pris de l'avance, le terme me fait pisser de rire depuis qu'il existe). :uhuh:
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Re: La critique autrefois

Message par Federico »

Commissaire Juve a écrit : Dans les "films qu'on peut ne pas voir", il y a :
La Rebelle / A woman rebels (Mark Sandrich, 1936)

Katherine Hepburn dans une histoire sur les droits de la femme.

Bravo !

Mais le devoir des femmes est de ne pas nous ennuyer. Et je parle ici en demoiselle. Car si j'étais un homme, j'aurais dit : le devoir des femmes est de ne pas nous courir sur l'haricot. Hélas ! Nous autres femmes, n'avons pas d'haricot.
(Huguette ex-Micro)
Huguette ex-Micro étant en réalité Henri Jeanson, euh...
Comme quoi Henri Jeanson avait tous les talents mais manquait de travaux pratiques... ou aurait du vivre assez longtemps pour voir un fameux épisode de la série South Park. :mrgreen:
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Re: La critique autrefois

Message par Commissaire Juve »

Pour mémoire... des fois qu'un passionné doublé d'un rat de bibliothèque passe par ici.

En parcourant les microfilms du journal le Monde (aux archives départementales) pour les mois de septembre à décembre 1979, je suis tombé -- dans le numéro du jeudi 18 octobre (page 23) -- sur un papier d'au moins 4 colonnes intitulé Alien : un cas intéressant (avec un dessin du monstre au milieu).

Un truc signé Michel Dragon, prof de Lettres. Une petite réflexion sur le rôle de la femme dans cette histoire, sur la sexualité, la maternité, tout ça... et il terminait en se demandant si le réal et le(s) scénariste(s) avaient eu conscience d'avoir pondu une chose si "intéressante".
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Re: La critique autrefois

Message par Outerlimits »

Je le remets ici, le topic étant tout à fait adapté. ^^

Critique d'époque sur "Massacre à la tronçonneuse" d'Alain Schlockoff dans l' Ecran Fantastique n°3, 2ème série (été 75) - donc présenté avant le passage en commission de censure en sept 75.


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Re: La critique autrefois

Message par Commissaire Juve »

Vous avez vu ?

Le site de la Cinémathèque a numérisé des périodiques de cinéma qu'on peut consulter en ligne : http://www.cineressources.net/repertoir ... I&filtre=2

EDIT : en même temps, euh... il n'y a que 4 périodiques. :mrgreen:
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Re: La critique autrefois

Message par hansolo »

Commissaire Juve a écrit :Vous avez vu ?

Le site de la Cinémathèque a numérisé des périodiques de cinéma qu'on peut consulter en ligne : http://www.cineressources.net/repertoir ... I&filtre=2
Whaooo!
Quel tresor!
Merci pour le lien.
- What do you do if the envelope is too big for the slot?
- Well, if you fold 'em, they fire you. I usually throw 'em out.

Le grand saut - Joel & Ethan Coen (1994)
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