Merci, c'était pas évident de se remettre aux comptes-rendus en plus.John Holden a écrit :Merci une nouvelle fois pour ces retours si précieux de tes séances.
Dernier film de la rétro pour moi :
A modern hero (1934)
Au début du XXème siècle, un artiste d'un cirque itinérant supporte de moins en moins sa vie nomade, surtout quand il doit se séparer d'une jeune fille dont il est tombé amoureux. Il saisit donc l'opportunité d'être entretenue par une veuve fortunée pour financer un garage de vélo avec un associé.
L'unique expérience de Pabst aux USA qui ne trouva pas l'aventure concluante et rentra dans la foulée en Europe. Tout en étant plaisant et dans la bonne moyenne des pré-code Warner, on ne peut pas avancer que le film sorte du lot ou qu'il possède davantage de caractère ou de personnalité, tant visuellement que thématiquement.
Le schéma narratif narratif est classique (émancipation d'un milieu, ambition qui confond arrivisme, élévation presque jusqu'au sommet et chute inévitable) et n'évite pas les clichés ou conventions du genre. De plus Richard Barthelmess n'est pas ailleurs pas très crédible quand il est sensé être un jeune homme durant les premières séquences du film.
Voilà pour les principaux défauts. A Modern hero a heureusement des qualités avec un scénario qui essaie d'étoffer et de nuancer le personnage principal. Contrairement au texte d'Ann Harding en début de topic, je ne trouve pas par exemple qu'il soit si cynique que ça dans le premier tiers. Il n'a certes pas de scrupules à séduire Jean Muir (de manière bien lourde #metoo) mais c'est pas par calcul et il l'abandonne à contre-coeur. La scène où sa mère le retient de la rejoindre quand le cirque quitte la ville est même assez touchante. Par ailleurs, même quand il se rapproche de la veuve, ce n'est pas dans une optique d'être un gigolo ou de profiter de son argent ; c'est davantage un concours de circonstance. Il y a ainsi toujours une part de sincérité - voire de bonne volonté - dans ses actions même si son égoïsme l'empêche de deviner les inévitables conséquences. On peut regretter que les autres personnages ne soit pas aussi creuser ou tout simplement présent, notamment les personnages féminins comme l'épouse de Richard Barthelmess. Même si on trouve plusieurs scènes intéressantes ou émouvantes, on sent surtout de gros trous dans la narration (que ressentent Jean Muir et son mari quand Barthlmess s'accapare son fils ?). D'un autre côté, avec ses 71 minutes, le film ne s'attarde et reste d'une formidable richesse avec cette densité propre à grands nombres de pré-codes. Seulement certaines ellipses sont un peu trop conséquentes.
Une bonne curiosité quoiqu'il en soit avec une fin ouverte réussie évitant d'être trop moralisatrice.