Géant (George Stevens - 1956)

[cinephage]

Un livre qui soulage et qui semble un peu reprendre à son compte toute la colère qu'on peut avoir quand on ne sent pas au diapason du discours dominant jusqu'à présent. J'espère que ça aidera à changer les choses.

Tout le cinéma qui m'intéresse est ignoré par les critiques français en général. Je suis tout à fait d'accord avec Francesco en ce qui concerne 'l'idéologie dominante' qui date des années 70 et qui n'a guère varié depuis des décennies. Alors que maintenant, le cinéma muet, celui des années 30, etc. sont beaucoup accessibles qu'il y a 30 ans, le discours reste invariablement fixé sur les mêmes auteurs et les mêmes périodes.

Justement, le bel ouvrage qu'évoque Francesco remet cette décennie à l'honneur : Clarence Brown, Michael Curtiz, parmi d'autres, y sont largement évoqués, de même que le Ford des années 30. Je suis loin de l'avoir fini, mais force est de reconnaître que ce livre développe une vision du cinéma classique différente de "l’idéologie dominante", et beaucoup plus proche de la mienne, je dois dire.

[monk]

Giant de George Stevens

Je ne savais rien de ce film, hormis son coté "classique parmis les classiques". Je l'ai donc découvert sans à priori, et dans notre monde surchargé d'informations, ça fait du bien. Et comme beaucoup j'imagine, j'ai été conquis ! La chute d'un empire face à l'évolution de la société, inversement proprotionelle à l'évolution du personnage de Rock Hudson; James Dean super pas sexy; la chronique familliale sur deux générations, etc. Beaucop de choses en fait, un film riche, entier, tout à fait réussi.
Médiocre édition DVD celà dit (image - pas vu les bonus)
Je garde !

[Chrislynch]

J’ai vu ce film je ne sais combien de fois. Et encore une fois de plus hier soir.

Je me retrouve beaucoup dans la note d'O'Malley en page 2 du topic.

Chaque plan nous raconte 1000 choses. Il faut voir celui où se trouve Hudson et Taylor près du cheval, sous le regarde de la famille qui attend, alors même que le train arrive. Tout simplement un plan digne d’Orson Welles. Géant prend son temps car il travaille une multitude de thématiques. On pourrait écrite un bouquin entier d’analyse sur ce film, et l’impression d’y voir toute la psychologie de l’être humain. Une distribution incroyable avec Hudson/Taylor comme un des plus grands couple de l’Histoire du septième art. Et puis James Dean qui explose dès son premier plan jusqu'au dernier. Pour moi, une délectation

[Jeremy Fox]

J'en ai marre que l'on compare toujours Géant à Dallas... les deux films n'ont strictement rien à voir à part le cadre texan et pétrolier du film.
Géant n'est pas qu'une suite de péripéties sentimentales et financières autour de familles rivales, dans le monde du pétrole. Il s'agit avant tout d'une fresque relatant la construction de l'Amérique pionnière sur des valeurs précises (la famillle, la réussite) mais qui montre aussi l'envers du décor. Ainsi, le eprsonnage de James Dean, parfait représentant de l'Amérique conquérante, n'est qu'un jaloux frustré qui finit désabusé et alcoolique: figure guère sympathique. De même, le film est la description de comportement, de tempéraments différents et qui s'opposent (le très joli personnage de Dennis Hopper par ex).
Surtout, c'est un hymne à la tolérance et qui montre, ce qui est très courageux et novateur pour l'époque, que le futur des Etats-Unis repose sur le métissage et non sur le repli sur soi (le trés beau travelling final sur les deux bébés hériters de la dynastie, l'un blanc et l'autre latino, fin quasiment visionnaire lorsque l'on sait dorénanvant que ce pays sera à majorité hispanique d'ici vingt ans...).
Le film est, par ailleurs, parsemé de scènes marquantes, voire baroques (la maison faliliale au milieu de la prairie, le combat entre Hudson et le teancier de bar raciste...).

Non, Géant n'est pas l'oeuvre mineure de Stevens que l'on veut bien prétendre; c'est une des plus beau film fleuve que le cinéma américain nous ait donné, d'une trés grande richesse formelle et thématique.

Vivement une réhabilitation de ce film.

Et bien je dois dire être désormais entièrement d'accord avec cet avis ; même si parfois bancal et même si le vieillissement des personnages n'est pas ce que les maquilleurs holllywoodiens ont fait de mieux , Géant n'en reste pas moins une belle et courageuse réussite telle que O'Malley l'a décrite ci-dessus.

Et 10 ans après je le réévalue encore un peu plus car ce que nous avions oublié de préciser est la qualité et la modernité de la mise en scène, pleine de trouvailles notamment dans les cadrages, épurée (y compris dans les décors) et presque avant-gardiste dans sa gestion des scènes dialoguées, ses ellipses et changements de ton, très éloignée de celle des autres fresques épiques hollywoodienne de ces mêmes années 50, sans aucune flamboyances, l'exact inverse de celle de Autant en emporte le vent par exemple aussi. Non vraiment une grande réussite d'autant plus que cette fois j'ai trouvé que le vieillissement des personnages est plutôt pas mal foutu pour l'époque. Mention spéciale à Liz Taylor.

[Thaddeus]

Complètement d'accord avec vous. Je n'ai jamais compris non plus le léger mépris qu'a toujours charrié ce film âpre, fiévreux, inspiré, loin de tout académisme. J'en était sorti d'autant plus surpris. Liz Taylor y est en effet magnifique (tous les sens du terme) et y trouve sans doute l'un de ses plus beaux rôles.

[Alexandre Angel]

Vous allez me le faire revoir.

[Jeremy Fox]

Vous allez me le faire revoir.

Par contre la qualité du DVD n'est vraiment pas top et en plus en 4/3 ; si tu peux le voir par un autre biais...

[Alexandre Angel]

Par contre la qualité du DVD n'est vraiment pas top et en plus en 4/3

Je ne l'ai jamais regardé. Un dvd Warner : je suis très surpris!

[Jeremy Fox]

Par contre la qualité du DVD n'est vraiment pas top et en plus en 4/3

Je ne l'ai jamais regardé. Un dvd Warner : je suis très surpris!

Oui il y en a eu plusieurs des Warner sans 16/9 à la même époque. Mais bon le 1/66 en 4/3 est quand même moins pénalisant que le scope en 4/3. Et comme il s'agit d'un film en 1.66, ça peut encore passer. Mais la copie est très inégale, succession de plans splendidement restaurés et d'autres totalement flous. Quand je vois les captures de Geoffrey sur le Bluray, je pense que je me le prendrais un jour.

[O'Malley]

nous avions oublié de préciser est la qualité et la modernité de la mise en scène, pleine de trouvailles notamment dans les cadrages, épurée (y compris dans les décors) et presque avant-gardiste dans sa gestion des scènes dialoguées, ses ellipses et changements de ton, très éloignée de celle des autres fresques épiques hollywoodienne de ces mêmes années 50, sans aucune flamboyances

Tout à fait, le fait que le film soit souvent taxé d'académisme est pour moi aussi une aberration. Et je pense que ce n'est pas pour rien que ce film de Stevens, et la seconde partie de l'oeuvre du cinéaste, est matriciel, au même titre que les films d'Elia Kazan, du cinéma de Terrence Malick.
Géant, de part sa modernité, fait partie des jalons du cinéma américain des années 50 qui annoncent le Nouvel Hollywood au même titre que les films d'Otto Preminger, de Robert Wise, de John Huston et tant d'autres...

Ceci dit, cela fait bientôt vingt ans que je ne l'ai pas revu et la dernière fois sur ma vieille VHS et en VF... Il est temps que je le regarde à nouveau même si ses multiples qualités sont encore bien présentes en mémoire. Faut juste trouver 3 heures...

Quant à la restauration, il me semble qu'il ne faudra pas compter un jour sur un meilleur master. Le négatif original de Géant est très problématique du fait de l'utilisation du procédé du WarnerColor, procédé couleur au rabais qui s'ajuste mal aux multiples plans truqués du film (fondu, recadrage au montage dans le plan initial tourné...). La définition très limité sur de nombreux plans est inhérente au film et je me demande même si une édition 4K verra le jour...

[Jeremy Fox]

La définition très limité sur de nombreux plans est inhérente au film et je me demande même si une édition 4K verra le jour...

Oui aussi : les flous sur le visage de Liz Taylor lors de sa première séquence sur la terrasse avec Rock Hudson sont inhérents au film par exemple. Ca se voit très bien. Mais bon, malgré sa qualité assez moyenne, pour moi le DVD fut tout à fait regardable quand même hein. Surement mieux que ta VHS en VF

Mais oui, peut-être la moins académique des fresques hollywoodiennes de cette époque. On pense parfois être devant un film des 70's dans sa photographie par exemple qui n'a absolument rien à voir avec les canons de l'époque..

[O'Malley]

La définition très limité sur de nombreux plans est inhérente au film et je me demande même si une édition 4K verra le jour...

Oui aussi : les flous sur le visage de Liz Taylor lors de sa première séquence sur la terrasse avec Rock Hudson sont inhérents au film par exemple. Ca se voit très bien. Mais bon, malgré sa qualité assez moyenne, pour moi le DVD fut tout à fait regardable quand même hein. Surement mieux que ta VHS en VF

Mais oui, peut-être la moins académique des fresques hollywoodiennes de cette époque. On pense parfois être devant un film des 70's dans sa photographie par exemple qui n'a absolument rien à voir avec les canons de l'époque..

Dans son tempo, sa gestion du temps...son montage aussi, notamment la séquence de dressage au début avec sa succession de plans très rapprochés et de plan général, assez audacieuse. Et puis la présence de James Dean et Dennis Hopper n'est pas étranger aussi au fait que le film donne le sentiment qu'une génération de nouveaux acteurs était en train de naître.

[Jeremy Fox]

Lien vers les captures du BR

[Grimmy]

Pareil, jamais compris le mépris général sur ce film. C'est superbe de bout en bout. Photo, mise en scène, interprétation, tout est somptueux.

[beb]

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