Alexander Mackendrick (1912-1993)
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- Vic Vega
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Découvert pour le moment the Ladykillers, comédie noire très drole et bien menée, délicieusement amorale à laquelle j'aurais simplement à reprocher deux ou trois baisses de rythme et un Alec Guiness par moments trop cabotin qui font que je la place un petit cran en dessous de Noblesse Oblige aussi dispo dans le coffret Studio Canal.
- Vic Vega
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Beaucoup aimé l'Homme au Complet Blanc: Alec Guiness n'y cabotine pas comme dans Ladykillers et rend son personnage attachant, le film est maitrisé d'un bout à l'autre et la satire n'épargne personne, que ce soit les grands patrons subitement hostiles au progrès lorsqu'il risque de menacer leur empire qu'une classe ouvrière qui se retrouve du coté du patronnat lorsqu'elle se sent aussi menacée par le progrès, montrant les forces d'hostilité au progrès technique aussi bien que les conséquences néfastes qu'il peut avoir et les appétits financiers qu'il peut éveiller. Seule réserve, cela manque d'humour pour etre totalement convaincant en tant que satire.
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Il est vrai que le film privilégie l'absurde à l'humour. Ce choix peut sembler l'appauvrir mais je crois qu'il lui confère plutôt une épaisseur supplémentaire. Voir par exemple la machine de l'inventeur et les drôles de sons qui s'en échappent. Il aurait été aisé d'en tirer matière à comique mais l'élément est exploité d'une toute autre façon, sur une tonalité triste et froide, au diapason du jeu de Guiness, que je trouve absolument parfait. Il prend la forme d'un motif musical entêtant, d'une mécanique sans affect qui ne vaut plus que pour elle-même et entraîne tout ce petit monde social dans sa folie, son non-sens. Comme s'il s'agissait d'une expérience grandeur nature, où l'on introduirait un catalyseur, une molécule de synthèse, pour amorcer la réaction chimique attendue. Le film tire alors bien davantage vers la fable politique, sous une forme particulièrement abstraite, aux implications beaucoup plus fortes, me semble-t-il, qu'une simple satire.Vic Vega a écrit : Seule réserve, cela manque d'humour pour etre totalement convaincant en tant que satire.
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Sweet smell of success (Alexander Mackendrick)
Le fond est intéressant (l'ascension sociale à tout prix), les acteurs sont bons (Tony Curtis et Burt Lancaster), la mise en scène assez belle et enlevée, et pourtant je ne suis pas très emballé, je me suis même assez ennuyé. Mais pas trop non plus.
Le dvd est d'assez bonne qualité (belle définition de l'image mais une rayure légère revenant de temps à autre).
6.5/10
Le fond est intéressant (l'ascension sociale à tout prix), les acteurs sont bons (Tony Curtis et Burt Lancaster), la mise en scène assez belle et enlevée, et pourtant je ne suis pas très emballé, je me suis même assez ennuyé. Mais pas trop non plus.
Le dvd est d'assez bonne qualité (belle définition de l'image mais une rayure légère revenant de temps à autre).
6.5/10
Vous voulez maroufler ? Je suis votre homme...
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Juste vu Sweet Smell of Success (Le Grand Chantage) qui m'a terriblement déçu compte-tenu des avis excellents que ce film traîne derrière lui. Les deux seuls points positifs sont la photo N&B de James Wong Howe et les scènes filmées dans les rues de Manhatttan.
Pour le reste... Les acteurs sont monolithiques (Lancaster et Curtis sans aucune finesse alors que leurs rôles étaient du pain béni pour çà), les actrices sont toutes nulles (sans exception aucune) et le mobile minable et peu convaincant de Lancaster (détruire le petit copain de sa soeur) empêche de donner au film la moindre portée universelle. Le mauvais jazz qui accompagne les images, s'il a dû apporter caution de modernité au film en 1957, lui porte un terrible coup de vieux aujourd'hui. Une lecture au second degré sur les moeurs des personages pourrait être intéressante mais je doute fort que le scénariste Clifford Oddets, peu connu pour sa finesse, y ait songé un instant. Lourd et démonstratif, tout cela a vraiment très mal vieilli... Et dire qu'Ebert le place dans ses Great Movies...
Pour le reste... Les acteurs sont monolithiques (Lancaster et Curtis sans aucune finesse alors que leurs rôles étaient du pain béni pour çà), les actrices sont toutes nulles (sans exception aucune) et le mobile minable et peu convaincant de Lancaster (détruire le petit copain de sa soeur) empêche de donner au film la moindre portée universelle. Le mauvais jazz qui accompagne les images, s'il a dû apporter caution de modernité au film en 1957, lui porte un terrible coup de vieux aujourd'hui. Une lecture au second degré sur les moeurs des personages pourrait être intéressante mais je doute fort que le scénariste Clifford Oddets, peu connu pour sa finesse, y ait songé un instant. Lourd et démonstratif, tout cela a vraiment très mal vieilli... Et dire qu'Ebert le place dans ses Great Movies...
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Pour continuer sur le cinéma de genre, visitez mon blog : http://sniffandpuff.blogspot.com/
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Ladykillers (Mackendrick, 1955)
Ben, je sais pas, je préfère le remake des Coen. C'est sympa de voir Alec Guinness (un de mes acteurs préférés, on devine pourquoi) en méchant, Peter Sellers en une sorte de Jean Lefebvre britannique, la vieille dame est excellente, mais cette comédie, supposée être hilarante, ne m'a fait rire que une ou deux fois.
Si ça se trouve, c'est les Coen qui m'ont coupé les effets comiques.
5/10
Ben, je sais pas, je préfère le remake des Coen. C'est sympa de voir Alec Guinness (un de mes acteurs préférés, on devine pourquoi) en méchant, Peter Sellers en une sorte de Jean Lefebvre britannique, la vieille dame est excellente, mais cette comédie, supposée être hilarante, ne m'a fait rire que une ou deux fois.
Si ça se trouve, c'est les Coen qui m'ont coupé les effets comiques.
5/10
1970-2005: un artiste à la recherche de l'équilibre dans sa Force...
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- fétichiste du collant
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L'homme au complet blanc de Alexander Mackendrick
Un des fleurons de la comédie sociale britannique. Alec Guinness incarne brillamment cet innocent chercheur-rêveur dont le rêve d'un tissu inusable est mis à bas non seulement par l'industrie textile... Mais aussi par les syndicats. Un peu avec raison: les ouvriers y perdraient leur emploi...
L'intelligence du film est de poser des questions davantage qu'une morale. Que signifie le progrès ? Comment peut-il cohabiter avec le travail et l'argent ? Dans le contexte (1951) d'une Angleterre en proie aux difficultés industrielles et à la modernité...
Cela dit, la mise en scène est parfois un peu molle. Les gags viennent réhausser le tout, mais ça n'en devient pas un chef-d'oeuvre.
6,5/10
Un des fleurons de la comédie sociale britannique. Alec Guinness incarne brillamment cet innocent chercheur-rêveur dont le rêve d'un tissu inusable est mis à bas non seulement par l'industrie textile... Mais aussi par les syndicats. Un peu avec raison: les ouvriers y perdraient leur emploi...
L'intelligence du film est de poser des questions davantage qu'une morale. Que signifie le progrès ? Comment peut-il cohabiter avec le travail et l'argent ? Dans le contexte (1951) d'une Angleterre en proie aux difficultés industrielles et à la modernité...
Cela dit, la mise en scène est parfois un peu molle. Les gags viennent réhausser le tout, mais ça n'en devient pas un chef-d'oeuvre.
6,5/10
1970-2005: un artiste à la recherche de l'équilibre dans sa Force...
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- Doublure lumière
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Je viens de découvrir Sweet smell of sucess(dvd zone 1 de très bonne facture) et j'ai beaucoup aimé. J'ai trouvé que c'était un film puissant, très moderne (la presse bien sûr, mais le film évoque surtout le maccarthysme), remarquablement joué, (par l'ensemble du casting), très très bien dialogué et avec un photo magnifique.
Seul bémol en ce qui me concerne : la fin que je trouve alambiquée.
Je vais donc essayer de découvrir les autres films de ce réal en suivant les conseils de ce topic.
Seul bémol en ce qui me concerne : la fin que je trouve alambiquée.
Je vais donc essayer de découvrir les autres films de ce réal en suivant les conseils de ce topic.
- Watkinssien
- Etanche
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En effet, Sweet smell of success (1956) est son meilleur film, sûrement grâce à sa tenue, à son scénario brillant, à ses acteurs, mais surtout à cette mise en scène impitoyable, solide et franchement sublime par moment.
Mackendrick est un grand artiste, notamment dans ses comédies malicieuses et intelligentes.
J'aime beaucoup son style sec et sobre, nourrissant sa narration par des suspenses remarquablement mis en valeur.
Mackendrick est un grand artiste, notamment dans ses comédies malicieuses et intelligentes.
J'aime beaucoup son style sec et sobre, nourrissant sa narration par des suspenses remarquablement mis en valeur.
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Revu L'HOMME AU COMPLET BLANC, que j'avais découvert il y a quelques années sur Arte (déjà en vf...). J'en avais gardé un très bon souvenir, et ça n'a pas changé, aujourd'hui.
Sous la forme d'une comédie rythmée et souvent drôle, le film aborde frontalement une réflexion plus profonde qu'il n'y parait. Une réflexion morale, éthique, économique très pertinente et qui n'a pas vieilli une seconde. L'idée de progrès, mais à quel prix, la mise en perspective des conséquences d'une innovation sur le monde du travail, etc... Un constat lucide et forcément amer, très bien rendu dans ce scénario malin et jamais lourd. Une belle réussite.
Beau master proposé par StudioCanal.
Sous la forme d'une comédie rythmée et souvent drôle, le film aborde frontalement une réflexion plus profonde qu'il n'y parait. Une réflexion morale, éthique, économique très pertinente et qui n'a pas vieilli une seconde. L'idée de progrès, mais à quel prix, la mise en perspective des conséquences d'une innovation sur le monde du travail, etc... Un constat lucide et forcément amer, très bien rendu dans ce scénario malin et jamais lourd. Une belle réussite.
Beau master proposé par StudioCanal.
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- Doublure lumière
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Je viens de découvrir L'HOMME AU COMLPLET BLANC et je suis d'accord avec ce qu'écrit Solal a peu plus haut. C'est plus un conte philospophique absurde qu'une simple comédie politique. Par certains côté, le film m'a d'ailleurs fait penser à Brazil. Le film n'est d'ailleurs pas drôle et pour moi ses meilleures scènes sont vers la fin qui est très poétique (l'intervention de la petite fille, des scènes qui évoquent le muet). C'est pour moi typiquement un film de contrebandier comme dirait Scorsese, puisqu'on voit comment la commande initiale (comédie type Ealing) a été pervertie. Reste que comme souvent avec ce type de film de contrebandier, on se retrouve avec un film un peu bancal et ici vraiment convaincant uniquement dans sa deuxième partie.
Pas un grand film pour moi, mais vraiment une curiosité à découvrir. Reste que pour un deuxième film, c'est quand même assez impressionnant.
A signaler que ce soir le cinéma de minuit programme un autre Mackendrick : Un cyclone à la Jamaîque
Pas un grand film pour moi, mais vraiment une curiosité à découvrir. Reste que pour un deuxième film, c'est quand même assez impressionnant.
A signaler que ce soir le cinéma de minuit programme un autre Mackendrick : Un cyclone à la Jamaîque
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CYCLONE A LA JAMAIQUE (Cinéma de Minuit)
Je pensais l'avoir déjà vu. En fait je crois que je confondais avec un autre film avec Michael Caine (ne me demandez pas lequel...). A part ça c'est clairement le moins intéressant de tous les Mackendrick que j'ai pu voir, mais j'avais vu ses meilleurs films il me semble.
Ce n'est que pendant la deuxième moitié du film que ça a commencé à devenir un peu plus intéressant. Dans ce qui précède, je me suis un peu ennuyé car il ne se passe pas grand chose. Ce qui est dommage car le potentiel était énorme. Cette histoire d'enfants cohabitant de force avec des pirates avait quelque chose de passionnant, mais qui n'est que très peu exploité ici. Déjà les pirates sont un peu sobres par rapport à l'imagerie qu'on peut en avoir. Ils sont réalistes mais peu charismatiques.
A partir de la chute de l'enfant, la tension devient un peu palpable et un poids dramatique s'ajoute à l'ensemble. C'est surtout la relation entre le capitaine et Emily qui vaut le coup d'oeil. Quinn est très bon dans son rôle et l'approche est amenée avec délicatesse. La fin est expédiée, par contre.
Version diffusée en pan & scan, donc très imparfaite malgré de jolies couleurs.
Je pensais l'avoir déjà vu. En fait je crois que je confondais avec un autre film avec Michael Caine (ne me demandez pas lequel...). A part ça c'est clairement le moins intéressant de tous les Mackendrick que j'ai pu voir, mais j'avais vu ses meilleurs films il me semble.
Ce n'est que pendant la deuxième moitié du film que ça a commencé à devenir un peu plus intéressant. Dans ce qui précède, je me suis un peu ennuyé car il ne se passe pas grand chose. Ce qui est dommage car le potentiel était énorme. Cette histoire d'enfants cohabitant de force avec des pirates avait quelque chose de passionnant, mais qui n'est que très peu exploité ici. Déjà les pirates sont un peu sobres par rapport à l'imagerie qu'on peut en avoir. Ils sont réalistes mais peu charismatiques.
A partir de la chute de l'enfant, la tension devient un peu palpable et un poids dramatique s'ajoute à l'ensemble. C'est surtout la relation entre le capitaine et Emily qui vaut le coup d'oeil. Quinn est très bon dans son rôle et l'approche est amenée avec délicatesse. La fin est expédiée, par contre.
Version diffusée en pan & scan, donc très imparfaite malgré de jolies couleurs.
- Watkinssien
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Pour ma part, un excellent film d'aventures, surprenant par son ton noir et par l'habileté à peindre des caractères à la fois caricaturaux et réalistes.Nestor Almendros a écrit :CYCLONE A LA JAMAIQUE (Cinéma de Minuit)
Je pensais l'avoir déjà vu. En fait je crois que je confondais avec un autre film avec Michael Caine (ne me demandez pas lequel...). A part ça c'est clairement le moins intéressant de tous les Mackendrick que j'ai pu voir, mais j'avais vu ses meilleurs films il me semble.
Ce n'est que pendant la deuxième moitié du film que ça a commencé à devenir un peu plus intéressant. Dans ce qui précède, je me suis un peu ennuyé car il ne se passe pas grand chose. Ce qui est dommage car le potentiel était énorme. Cette histoire d'enfants cohabitant de force avec des pirates avait quelque chose de passionnant, mais qui n'est que très peu exploité ici. Déjà les pirates sont un peu sobres par rapport à l'imagerie qu'on peut en avoir. Ils sont réalistes mais peu charismatiques.
A partir de la chute de l'enfant, la tension devient un peu palpable et un poids dramatique s'ajoute à l'ensemble. C'est surtout la relation entre le capitaine et Emily qui vaut le coup d'oeil. Quinn est très bon dans son rôle et l'approche est amenée avec délicatesse. La fin est expédiée, par contre.
Version diffusée en pan & scan, donc très imparfaite malgré de jolies couleurs.
Mother, I miss you