Alexander Mackendrick (1912-1993)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Alex Blackwell
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Message par Alex Blackwell »

Nestor Almendros a écrit :CYCLONE A LA JAMAIQUE (Cinéma de Minuit)

Je pensais l'avoir déjà vu. En fait je crois que je confondais avec un autre film avec Michael Caine (ne me demandez pas lequel...). A part ça c'est clairement le moins intéressant de tous les Mackendrick que j'ai pu voir, mais j'avais vu ses meilleurs films il me semble.

Ce n'est que pendant la deuxième moitié du film que ça a commencé à devenir un peu plus intéressant. Dans ce qui précède, je me suis un peu ennuyé car il ne se passe pas grand chose. Ce qui est dommage car le potentiel était énorme. Cette histoire d'enfants cohabitant de force avec des pirates avait quelque chose de passionnant, mais qui n'est que très peu exploité ici. Déjà les pirates sont un peu sobres par rapport à l'imagerie qu'on peut en avoir. Ils sont réalistes mais peu charismatiques.

A partir de la chute de l'enfant, la tension devient un peu palpable et un poids dramatique s'ajoute à l'ensemble. C'est surtout la relation entre le capitaine et Emily qui vaut le coup d'oeil. Quinn est très bon dans son rôle et l'approche est amenée avec délicatesse. La fin est expédiée, par contre.

Version diffusée en pan & scan, donc très imparfaite malgré de jolies couleurs.
je pense le contraire: la psychologie est fine et constante, le malaise permanent, la mise en images magistrale: le chef d'oeuvre de son réalisateur
bogart
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Message par bogart »

Nestor Almendros a écrit :CYCLONE A LA JAMAIQUE (Cinéma de Minuit)

Je pensais l'avoir déjà vu. En fait je crois que je confondais avec un autre film avec Michael Caine (ne me demandez pas lequel
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Wall of Voodoo Fan
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Message par Wall of Voodoo Fan »

Hier sur la 3, le Cinéma de Minuit a diffusé A High Wind in Jamaica, je ne crois pas me tromper en disant que la copie était en pan & scan 4/3 :shock:, alors que le DVD zone 1 propose non seulement l'ignoble recadrage 4/3 mais aussi le format 2.35:1 d'origine.
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Wall of Voodoo Fan a écrit :Hier sur la 3, le Cinéma de Minuit a diffusé A High Wind in Jamaica, je ne crois pas me tromper en disant que la copie était en pan & scan 4/3 :shock:, alors que le DVD zone 1 propose non seulement l'ignoble recadrage 4/3 mais aussi le format 2.35:1 d'origine.
Brion doit avoir les oreilles qui sifflent aujourd'hui :mrgreen:
Fatalitas
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Message par Fatalitas »

Wall of Voodoo Fan a écrit :Hier sur la 3, le Cinéma de Minuit a diffusé A High Wind in Jamaica, je ne crois pas me tromper en disant que la copie était en pan & scan 4/3 :shock:, alors que le DVD zone 1 propose non seulement l'ignoble recadrage 4/3 mais aussi le format 2.35:1 d'origine.
voila l'explication : Brion a du se tromper de face :mrgreen:
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Message par ed »

Sweet smell of success (le grand chantage)

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Indéniablement, ce film d’Alexander Mackendrick (cinéaste dont j’adore avant tout les comédies Ealing) évoque ici assez irrésistiblement dans ses aspects satiriques, corrosifs, ce qu’aurait pu faire Billy Wilder. Très belle photo, Lancaster terrifiant de cynisme froid, tout juste l’intrigue m’apparaît-elle un peu trop linéaire, et un peu trop simpliste dans ses enjeux…
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Re: Notez les films de Février 2008

Message par santiago »

Mandy de Alexander Mackendrick (52)

Mackendrick a peu tourné, 9 films en 20 ans de carrière. Après un départ en fanfare sous l'égide des studios Ealing avec Whisky à gogo, L'homme au complet blanc (une merveille !) et Tueurs de dames, on le retrouve aux Etats Unis, où il signe Le grand chantage (immense !) et Cyclone à la Jamaïque. Mais qui se souvient encore de Maggie, une comédie d'excellente facture et surtout de Maggie, un mélodrame au sujet très lourd (la surdité d'un enfant) traité avec une délicatesse extrême et un sens du "timing" parfait. Certaines scènes rappellent même le néo réalisme italien. Le film vient d'être édité en GB, il mérite une nouvelle chance. 7/10
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Re: Alexander Mackendrick

Message par Alligator »

Sweet Smell of Success (Le Grand chantage) (Alexander Mackendrick, 1957) :

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_______________

Film de dialogues et d'acteurs essentiellement et qui invite le spectateur à suivre les malversations morales de deux ordures sans nom.

L'arrivisime de Curtis joint à l'incestueuse passion de Lancaster pour sa soeurette atteignent tous deux des cîmes de cynisme et de corruption de redoutable hauteur. La perversité de leur construction afin de détruire la relation amoureuse entre Harrilson et Milner est donc l'un des points forts du film. D'une intelligence machiavélique, la mécanique est néanmoins de courte vue et les conséquences pas aussi maitrisées.

L'autre élément majeur du film réside dans l'impeccable performance du duo carnassier. Curtis et Lancaster jouent des salops à la machoire serrée, dont la froideur et la cruauté n'ont de cesse de forger une image fermée, destructrice. Curtis y ajoute des instants de doutes, de révoltes face à sa propre ignominie, aveuglés, troublés par l'éclat de lumière que Lancaster et son pouvoir semblent lui promettre.
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Re: Alexander Mackendrick (1912-1993)

Message par bruce randylan »

Cyclone à la Jamaïque ( Alexander Mackendrick - 1965 )

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Chef d'oeuvre !

Mackendrick s'aventure dans un genre où je ne l'attendais pas : un film d'aventures avec pirates...
Avec pirates certes mais surtout avec des enfants ! D'où une réalisation très personnelle qui aborde des thèmes d'autant plus rares qu'ils sont traités avec énormément de sensibilité sans jamais choisir la facilité.
Non seulement, c'est visuellement somptueux avec un cinémascope exploité avec merveille, une reconstitution très crédible ( la tempête d'ouverture est l'une des plus réaliste que je connaisse ) et un tournage en extérieur ( qu'aucune rétro-projection ne vient briser la magie ) mais Mackendrick traite de l'enfance avec autant de délicatesse que de cruauté qui arrive sans qu'on s'y attende jamais. Ces ruptures de ton sont marquantes et brutales parce qu'elles sont traités sans aucun pathos mais une sobriété qui en décuple l'effet.

C'est la grande force du film que de filmer la même manière les jeux des enfants au milieux des pirates que la noirceur ou la violence de certaines situations. Le film trouve ainsi une tonalité étrange qui capte l'ambiguïté de l'innocence apparente des enfants de manière troublant et dont la peinture des adultes ne vient même pas atténuer. En effet, les pirates eux-mêmes sont représentés comme des enfants chamaillard et superstitieux moins méchants que prévu tout en jouant habillement sur les stéréotypes et les clichés ( et interprétés avec panache par Anthony Quinn et James Coburn en grande forme )
Il a beau donc ne pas passer forcément grand chose dans l'intrigue, j'ai été captivé du début à la fin jusqu'à la conclusion du film d'une rare mélancolie et dureté psychologique. Mackendrick ne fait pas de concession ( bien que le film fut coupé de 20 minutes ) et ça donne des plans marquants portés par le visage inoubliable de la petite Deborah Baxter.

Un chef d'œuvre qui m'a beaucoup plus impressionné que Les contrebandiers de Moonfleet sur des thèmes similaires.

Du coup, je suis grave motivé pour me prendre Mandy du même Mackendrick et toujours sur le monde de l'enfance. Par contre, le DVD UK n'a pas de sous-titres :-[

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Colqhoun
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Re: Notez les films naphtas - Mars 2010

Message par Colqhoun »

The Ladykillers | Alexander McKendrick
C'est tout de suite autre chose que le film raté des Coens. Cette comédie londonienne se savoure d'un bout à l'autre. Alec Guiness, odieux (et autrement meilleur que Hanks dans le même rôle) et sa bande de braqueurs (on y croise Herbert Lom, Peter Sellers ou encore Cecil Parker) se fourvoient dans un plan censé être parfait, mais c'est sans compter Mrs. Wilberforce qui finira par les avoir malgré elle. Au delà d'un script plutôt réjouissant, le film possède une photographie magnifique, tout en clairs-obscurs (le rendu du blu-ray est superbe), créant une ambiance constamment menaçante. Une excellente surprise, bien meilleur que le remake, mais qui, grâce à ce dernier, aura retrouvé une nouvelle jeunesse.
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Profondo Rosso
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Re: Notez les films naphtas - Avril 2010

Message par Profondo Rosso »

Le Grand Chantage de Alexander McKendrick (1957)

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Un des très grand film contre le pouvoir des médias qui voyait Alexander McKendrick signer un chef d'oeuvre dès son premier film américain. Le récit nous plonge dans le monde des vautours des agent de presse traquant la moindre rumeurs ou calomnies afin de les revendre aux chroniqueurs faisant la pluie et le beau temps sur l'opinion publique. On s'intéresse au plus sournois et cynique d'entre incarné par Tony Curtis, en grande difficulté depuis qu'il n'est plus en odeur de sainteté avec Burt Lancaster, chroniqueur le plus puissant de la ville. Pour retrouver ses faveurs il lui suffirait de briser l'idylle de la soeur de Lancaster avec un musicien de jazz, mal vue par le grand frère trop tatillon. Un film d'une violence psychologique difficilement soutenable où aucun personnages n'est à sauver, les coup bas les plus infâmes étant permi pour arriver à ses fins. Burt Lancaster à contre emploi est extraordinaire en chroniqueur glacial et à l'égo surdimensionné. On comprend assez vite la cause de cette personnalité imposante quand on découvre la mainmise et les réseaux qu'il chez les puissants comme les faibles. Les dialogues sont remarquable de cruauté et cynisme froid et une scène où il humilie littéralement un sénateur sur son comportement suffit à poser le personnage dès sa première apparition. Tony Curtis trouve un de ses meilleurs rôle en fouine à l'affut et prête à tout pour réussir. Les séquences révoltantes sont légions, en particulier ce moment où Curtis livre en pâture une maîtresse à un chroniqueur afin de s'assurer la publication d'un de ses billets. Mckendrick fait preuve vision terriblement pessimisme, les quelques élans d'humanité étant balayé chez tout les personnages. La fille de bar offerte par Curtis justifie presque au détour d'un dialogue le traitement qu'il lui réserve et la rare lueur d'humanité de celui ci est balayé par l'ambition lorsqu'il accepte de se livrer à un guet apens impensable. Le pire étant le personnage de Susan Harrison, seul personnage pur de l'intrigue obligé finalement de se rabaisser à l'esprit manipulateur de Curtis/Lancaster pour se sortir de leur étreinte. Un pur diamant de noirceur dont le pessimisme jusqu'au boutiste aura apparemment presque enterré la carrière américaine de Mckendrick fraîchement arrivé du studio Ealing. 5/6
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Profondo Rosso
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Notez les films naphtas - Mai 2010

Message par Profondo Rosso »

Cyclone à la Jamaïque de Alexander Mackendrick (1965)

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Au XIXe siècle, à la suite d'un terrible cyclone à la Jamaïque, des colons anglais décident d'envoyer leurs enfants par bateau en Angleterre. En cours de route le bateau est attaqué par un navire pirate commandé par Chavez.

Un des derniers films de Alexander Mcendrick dont la carrière fut nettement ralentie par la virulence de son "Grand Chantage" et qui devait subir quelques déconvenues lors de ses projets suivants dont un remplacement en plein tournage de "Au fil de l'épée" par Guy Hamilton et surtout "Les canons de Navarrone" où il fut évincé au profit de Jack Lee Thomson. Pourtant même dans ce film d'aventures estampillée hollywoodien on se rend assez rapidement compte que son style direct et si particulier du studio Ealing ne s'est pas estompé. Au vu du pitch on s'attend à un récit initiatique d'aventure enfantine à la "Contrebandier de Moonfleet" mais les premières minutes nous contredisent immédiatement. Un ouragan d'une violence incroyable décime la demeure de colon anglais c'est l'occasion de découvrir le ton noir qui va s'annoncer ensuite (avec un petit passage de magie noire assez étonnant) et surtout la personnalité atypique des enfants héros du films. Loin des figures angeliques et innocentes attendues, ce sont de petits sauvageons totalement détachés et insouciants jamais décontenancé par la violence qui peut les entourer. Cet aspect s'accentue lorsqu'ils se retrouvent prisonnier par erreur du bateau de pirate commandé par Anthony Quinn et James Coburn. Loin d'être intimidé, le navire devient un vrai terrain de jeu et les pirates au mines patibulaire des compagnons de jeu, en particulier Anthony Quinn qui va étonnement s'attcher à eux. C'est sans compter sur la superstition de l'équipage qui va se faire de plus en plus menaçant en cherchant à se débarrasser des enfants, synonyme de malheur sur un bateau. Le film rejoint là les belles et méticuleuse descrition d'équipage de Billy Budd" ou plus récemment "Master and Commander" qui captaient si bien le quotidien d'un équipage. donc là les enfants ne sont pas particuièrement attachants (hormis la formidable petite Deborah Baxter joauant Emily) mais surprenant de naturel un peu décalé. Mackendrick peut ainsi se permettre de les placer dans les situations les plus périlleuse ou carrément en tuer un dans une scène aussi inattendue que choquante. Un film assez étonnant et au ton unique même si pas dénué de défauts notamment quelques longueur et l'absence d'un grand morceau de bravoure malgré les moyens (dommage pour de la grande aventure maritime). La fin est d'ailleurs étonnement ambigüe, difficile de se faire une vraie idée sur la tonalité de la conclusion. 4,5/6
Ben Castellano
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Re: Alexander Mackendrick (1912-1993)

Message par Ben Castellano »

Cyclone à la Jamaïque ressort en salle cette semaine!

http://www.culturopoing.com/Cinema/Alex ... rise+-3900
Strum
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Re: Alexander Mackendrick (1912-1993)

Message par Strum »

Cyclone à la Jamaïque de Alexander Mackendrick (1965)

Très rapidement : Woah

Un tout petit peu moins rapidement : A la fois fable morale sur le caractère profondément amoral (ou l'état d'innocence complète, jusqu'à l'inconscience) des enfants et portrait d'un capitaine pirate dont le monde s'écroule, partagé qu'il est entre regret du monde de l'enfance (d'où il ne semble être jamais sorti psychologiquement) et attirance sexuelle trouble pour ce même monde, Cyclone à la Jamaïque est un film à mi-chemin de Sa Majesté des Mouches et de Moonfleet, déguisé sous une histoire de piraterie. D'une grande finesse psychologique, fabuleusement joué par le duo Quinn/Coburn et par la petite Deborah Baxter, porté par des couleurs flamboyantes et un scope superbement composé par Mackendrick et le grand directeur photo des films Ealing, Douglas Slocombe, qui donna sa pleine mesure dans les films d'aventures en couleurs et devait d'ailleurs être le futur directeur photo des trois premiers Indiana Jones, Cyclone à la Jamaïque s'impose pour moi, de très loin, comme le plus libre, le plus imprévisible et le plus beau film de Mackendrick. Un très beau motif musical mélancolique joué à la guitare parcourt le film - je l'ai d'ailleurs toujours en tête. Et quelle fin terrible ! Magnifique.[youtube][/youtube]
julien
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Re: Alexander Mackendrick (1912-1993)

Message par julien »

Pour ceux que ça intéresse, on trouve une édition du livre de Richard Hugues (en anglais), publié en 1944 et comprenant de très belles lithographies de Lynd Ward, qui ont sans doute inspiré le réalisateur et le chef opérateur du film :

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"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.
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