Roschdy Zem

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Jordan White
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Roschdy Zem

Message par Jordan White »

Mauvaise foi - 2007

Premier passage derrière la caméra pour Roschdy Zem qui passe donc ici au long-métrage en tant que réalisateur et traite d’un sujet déjà abordé dans le cinéma mais auquel il redonne une jeunesse et une fraîcheur assez inédites : l’amour entre un jeune homme arabe et une femme juive. Quiproquos, malentendus, dîners ratés qui imposent les silences gênants, positions rétrogrades ou au contraire volonté de s'en affranchir et d'aller vers des positions progressistes, coups de gueules et coups de cœur, le jeune réal traite tout cela sans l’aplomb qui l’aurait plongé dans le film à thèse, mais avec une conviction certaine et surtout beaucoup d’intelligence.

Autour de Roschdy Zem qui co-écrit le film et hérite du rôle d’Ismaël garçon rêveur parfois mal dans ses baskets, la talentueuse Cecile de France apporte la force de caractère d’un personnage déterminé mais se remettant aussi pas mal en cause. Les préjugés et les à priori sur le papier ont été esquivé : le film n’est pas à charge ou à thèse, il ne pointe du doigt aucune communauté comme responsable. Il invite davantage au dialogue, et surtout à l’intelligence. C’est toujours plus agréable de parler avec des gens ouverts y compris lorsqu’elles sont de confession différentes des notres plutôt que de mettre en avant les différents religieux. En cela le film n’est pas tant une attaque contre l’intolérance qu’un film sur l’ouverture d’esprit et le partage entre les communautés, le mariage des origines ressortant grandi plutôt qu’affaibli. On a droit aussi à une esquive du film prenant parti de façon unilatérale grâce à un saisissant dialogue autour d’Israel et de la Palestine qui débute comme une simple partie de jeu en menaçant de se finir en rupture. Mais là encore pas de burin, de la finesse et de la contradiction dans les réparties (au sens j'avance une idée et tu peux me contredire). Le film est dans ce sens beaucoup plus rassembleur que diviseur. Il ne se pose pas en traité ou tentative d’explication de texte scolaire sur le conflit du Proche-Orient, et se positionne davantage en film pro arabe et israélien, que l’un contre l’autre. C’est sa force et sa grandeur.

Outre Roschdy et Cécile, on retrouve avec un plaisir non feint Jean-Pierre Cassel dans un rôle plein de noblesse qui lui va à merveille, un pincement au cœur étant inévitable quand on revoit cet acteur au talent si monstrueux et à la chaleur humaine si perceptible. A l’image du film lui-même, alerte, au rythme incroyable, qui porte en jubilation de tous les instants les scènes de dialogues pourtant sans fioritures, mais aussi les atermoiements, les doutes, les remises en question ou les caresses, subtiles, filmées par une caméra complice. La photo s’en sort aussi pas mal, mais c’est surtout la rigueur de la mise en scène qui impressionne, la maturité de cette dernière et la volonté de Roschdy Zem de s’affranchir de l’apparent cadre télévisuel du sujet, qui pourrait convenir à un format télé, mais qui par la transposition su grand écran prend une toute autre dimension.

Les scènes fortes se succèdent, tantôt très drôles grâce à la participation de Pascal Elbé, parfait lui aussi en ami de longue date, tantôt plus dramatiques, faisant constamment voguer le spectateur entre rires francs et larmes aussi essentielles que libératrices : elles ne viennent pas en forçant, elles viennent naturellement, comme les répliques, les scènes d’accolades transcendant la beauté des liens familiaux, l’unité des familles, unies dans les épreuves, les doutes et au final les espoirs, comme le dernier plan, tout un symbole, au delà de la simple métaphore du «Acceptons nos différences». Le film va bien au dela, intergénérationnel, direct dans son approche, travaillé dans son cadrage, bossé dans les moindres détails dans ses réparties, semblant couler de source, tant il est évident qu’il y a un don chez Roschdy pour parler de l’homme, de la femme et de l’amour.

Quand Clara est prête à prendre une décision grave
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Se faire avorter quand Ismail doute de sa capacité à assumer le fait d’être père.
Ou quand ce même Ismail
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Craque et gueule sur sa femme en la menaçant de partir alors que deux scène avant les deux s'enlaçaient amoureusement
On n’a pas envie que les choses se passent mal, parce que l’on s’est identifié à ce couple, simple, ancré dans une réalité que nous connaissons tous, crédible, qui est si proche. C’est à ce moment-là quand le couple peut imploser que l’on n’a pas envie qu’il se sépare, que l’on désire qu’il reste soudé, avec les aléas, les amitiés qui s’effritent et se reconstruisent, les familles qui se cherchent, la belle famille qui n’accepte pas ou ne comprend pas, un sourire qui change tout, une petite sœur qui aime au delà des mots. Sur l’humain, le regard porté sur la religion, la tradition, Mauvaise Foi fait plus que très fort, il évite tous les clichés en montrant une réalité qui peut arriver à chacun d’entre nous. L’angoisse du refus du mariage par les beaux-parents, l’envie d’avoir un enfant qui grandirait dans un contexte tendu. Et pourtant, il n’y a rien sans doute rien de plus beau à voir que des gens qui s’aiment, et Roschdy l’a parfaitement compris en nous montrant un couple d’aujourd ‘hui qui va au dela des étiquettes, des clivages et des à priori. Mauvaise Foi n’est pas un miracle de cinéma. Il a été réalisé avec l’assurance et la bonté des plus grands, avec un flair imparable pour monter un casting d’orfèvre, un scénario habile qui retourne les clichés comme des crêpes, un sens aigu de la direction d’acteurs, proprement phénoménale pour un premier long-métrage. Du tact, une sensibilité à fleur de peau, et une beauté qui revigore et donne la pêche : celle de savoir filmer le couple sans avoir l’impression qu’il joue mais plutôt qu’il donne. La talent monstrueux du réal/scénariste/comédien explose dans chaque plan de ce film, dans chaque dialogue, dans chaque scène, non pas concoctées comme des best-of à prendre séparément, mais comme un ensemble avec du lien, animé par la passion, jeune, emballant, merveilleux aussi de simplicité, touchant à de très nombreuses reprises.

Cerise sur le gâteau, comble du bonheur, Leïla Bekhti qui interprète la petite sœur Mounia, mine boudeuse, joueuse de foot passionnée, caractère bien trempé en impose dans ce premier contre-emploi. Comme le dit Roschdy dans le making-of du film où elle intervient également : « Un Bijou ». Une des cinq actrices qui me fait monter les larmes aux yeux dès son apparition sur un écran de cinéma. Et quand il est aussi large que l’est le cœur de ce film, ça en jette.
C’était le petit poussin du mois, le petit film et c’est ma Palme d’Or. La Palme du cœur, mais aussi et surtout de l’intelligence. De celle qui vous file la pêche et le sourire. Vous rendent heureux.
Merci Roschdy. Je t’aime.
Décidemment le cinéma français se porte très bien. Après Flandres, Sheitan, Comme t’y es belle, Mauvaise Foi confirme cette production de qualité dont il serait vraiment dommage de se priver.
DVD de très bonne qualité, tant au niveau de l’image que du son. Making-of du film en bonus

Palme d’Or
9.5/10
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Flol
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Message par Flol »

Un sympathique 1er film, qui a su éviter avec brio pas mal d'écueils que l'on retrouve d'habitude dans ce genre de films.
Pas une oeuvre impérissable, loin de là (en même temps, je doute que c'était l'objectif de Roschdy Zem), mais un film plutôt juste et touchant. Je suis donc beaucoup moins enthousiaste que toi, Jordan, mais je reconnais que pour un 1er essai, Zem s'en est sorti à merveille.
Jordan White
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Message par Jordan White »

Ratatouille a écrit : Je suis donc beaucoup moins enthousiaste que toi, Jordan, mais je reconnais que pour un 1er essai, Zem s'en est sorti à merveille.
Pas grave. Tu as bien aimé au moins, ça me fait plaisir. :wink:
Pour moi, c'est plus qu'un coup de coeur, c'est un coup de foudre.

C'est le genre de films que j'ai envie de montrer à un peu tout le monde autour de moi.

J'en ai aussi profité pour corriger le prénom de Roschdy que j'avais mal orthographié.
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Frank Bannister
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Message par Frank Bannister »

j'ai l'impression qu'avec ce sujet, le réalisateur marche sur des oeufs. Il y a beaucoup de retenue selon moi. C'est dans l'ère du temps. Le ton du film est d'avantage grave que drole.
Sur des thèmes similaires (les différences religieuses), Gérard Oury se lachait beaucoup plus avec Rabbi Jacob et osait le ton de la comédie sans avoir peur de froiser les susceptibilités à une époque ou les tensions religieuses étaient elles aussi palpable (le film fut réalisé en pleine guerre du Kippour). Un film comme Rabbi Jacob serait à mon sens impossible à réalisé aujourd'hui du fait du politiquement correct qui censure notre cinéma.
Le film est correct mais n'ose jamais selon moi allé au fond des choses.
Jordan White
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Message par Jordan White »

Frank Bannister a écrit :j'ai l'impression qu'avec ce sujet, le réalisateur marche sur des oeufs.
Il parle d'un sujet qu'il connaît bien pour avoir vécu lui-même les situations qu'il décrit.
Il y a beaucoup de retenue selon moi.
Pour moi c'est une qualité.
C'est dans l'ère du temps. Le ton du film est d'avantage grave que drole.
J'ai beaucoup rigolé, parfois c'était teinté d'une certaine tristesse, quand Ismael et Clara s'emportent tous deux juste après qu'elle ne soit pas venue pour le dîner où il devait la présenter à sa maman, je me suis dit que ça n'allait quand même pas monter en épingle comme ça, et pourtant si. Le rire est dans ce cas là une réaction à une situation qui dépasse la raison. J'ai aussi adoré le dialogue avec le père de Clara qui dit à Ismail : "Au revoir Israel...euh, Ismael". Je ne sais pas si c'est un lapsus, si ça été répété, mais en tout cas, la langue qui fourche j'aime beaucoup. Sur la gravité, le sujet parle de choses qui en effet ne sont pas toujours très légères ou drôles, mais il le fait avec détachement et simplicité. Ce n'est pas parce qu'un film parle d'un sujet grave à priori qu'il ne peut pas le faire avec humour.
Sur des thèmes similaires (les différences religieuses), Gérard Oury se lachait beaucoup plus avec Rabbi Jacob et osait le ton de la comédie sans avoir peur de froiser les susceptibilités à une époque ou les tensions religieuses étaient elles aussi palpable (le film fut réalisé en pleine guerre du Kippour).
Rabbi Jacob est aussi fondé sur le comique de De Funès, un comique explosif qui n'a rien à voir avec celui intériorisé de Roschdy Zem, qui met davantage en avant la solidarité dans un couple face aux tourments quotidiens, les appréhensions et l'incompréhension.
J'ai vu dans Mauvaise Foi un film qui parle d'amour et du fait qu'il soit incroyable de considérer qu'une fille juive ne puisse pas être acceptée par sa famille arabre parce qu'il est d'une confession différente. Et inversement. Qu'est-ce que ça change, tant que ça fait le bonheur des familles respectives au final ? C'est bien l'ouverture d'esprit qui est prônée. Quand on aime quelqu'un, qu'on découvre la belle famille on se pose toujours la question de savoir si on va leur plaire, si on va être accepté(e) et aimé(e), c'est humain et l'on fait tout pour que les choses se passent le mieux possible, qu'il n'y ait pas de malentendus et de clash. La scène où le rabbin propose à Ismael de se convertir est très drôle à ce titre : c'est le père de Clara qui a fait une interprétation, alors qu'Ismael compte juste se faire aimer de son père et vivre sa vie sans avoir à renier ses origines et sa culture mais en se mariant à celle de Clara qu'il aime pour ce qu'elle est. Le film pose alors la question : est-on prêt à se convertir par amour ?
Un film comme Rabbi Jacob serait à mon sens impossible à réalisé aujourd'hui du fait du politiquement correct qui censure notre cinéma.
Le film est correct mais n'ose jamais selon moi allé au fond des choses.
La preuve que si puisque Mauvaise Foi peut être monté aujourd'hui, et le politiquement correct incriminé, Roschdy l'écarte d'un revers de main par la qualité de son écriture et par la vitalité de sa mise en scène et de son jeu. Si tu as trouvé que le film ne faisait qu'effleurer son sujet, je trouve au contraire qu'il y entre de plein pied, et qu'il réussit à se mettre à la place des gens qui ont vécu la même chose en adressant un beau message : aimez-vous, peu importe d'où vous veniez, et quelle que soit votre religion, c'est l'intelligence des gens qui les font se rencontrer et s'aimer, pas le repli sur soi. Même si je considère qu'épouser la culture d'un(e) autre c'est aussi essentiel.
J'ai adoré le fait que le frère ne dicte rien à sa petite soeur et qu'il y ait une forte complicité entre les deux.
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Boubakar
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Message par Boubakar »

A la fin du visonnage, je n'ai pas pu m'empêcher de me dire ; voilà le remake de Devine qui vient dîner, 40 ans après. :shock:
Le film de Zem est très similaire à celui de Kramer, tout en actualisant le propos (en mettant avant les conflits liés à la religion, alors que c'était la différence raciale auparavant). C'est ce point qui m'a un peu gêné durant le film, mais ce détail mis à part, c'est tout à fait charmant ; Zem et Cécile De France sont excellents, et posent le problème de l'intégration, et le regard des autres ; il suffit de voir les parents de Clara pour comprendre qu'il y a un fossé technique, alors que le couple se sent parfaitement "français", sans avoir pensé à la religion, ou autre.

Le propos est distillé avec beaucoup de sensibilité et de délicatesse par Roschdy Zem, dont on peut dire qu'il s'en sort très bien pour un premier film, qui ne cherche jamais autre chose que de raconter une histoire, sans fioritures (excepté une photo hideuse et très sombre).
Une jolie petite réussite, mais auquel je préfère quand même sa version "originale".
bronski
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Message par bronski »

Pas vu son film, mais je considère Roschdy Zem comme un des meilleurs acteurs de sa génération.
Jordan White
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Message par Jordan White »

Boubakar a écrit :Le film de Zem est très similaire à celui de Kramer, tout en actualisant le propos (en mettant avant les conflits liés à la religion, alors que c'était la différence raciale auparavant). C'est ce point qui m'a un peu gêné durant le film, mais ce détail mis à part, c'est tout à fait charmant ; Zem et Cécile De France sont excellents, et posent le problème de l'intégration
Quel problème d'intégration ?
Clara est psychomotricienne, Ismaël est prof de piano pour un conservatoire et fait quelques concerts aussi avec ses potes.
Ce n'est pas parce qu'il sont tous deux d'origine étrangère qu'ils ont des problèmes d'intégration. La question n'est d'ailleurs pas posée par le film.

D'autre part je trouve que le film n'est pas tant un film sur les conflits religieux (religion juive contre religion musulmane) que sur l'acceptation de soi et le mélange des cultures, nuance importante, car les deux héros du film s'aiment par dessus tout. Malgré les parents rétifs, malgré les préjugés.
et le regard des autres ; il suffit de voir les parents de Clara pour comprendre qu'il y a un fossé technique
Un fossé de génération sans doute. Les aînés sont ancrés dans la tradition et s'y tiennent, bien que la maman d'Ismaël me semble très ouverte. Cela dit, Ismaël lui cache sa relation et elle ne semble pas à la base très hostile à ce qu'il sorte avec une juive. Il y a des arabes juifs et des juifs arabes.
Je ne sais pas ce que tu entends par "fossé technique" ? :wink:
alors que le couple se sent parfaitement "français", sans avoir pensé à la religion, ou autre.
C'est toute la question de l'identité et de la nationalité. Et je la trouve posée ici avec pertinence.
sans fioritures (excepté une photo hideuse et très sombre).
Il y en a de pire. Mais c'est vrai que la photo aurait pu être un peu plus travaillée.
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Boubakar
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Message par Boubakar »

Jordan White a écrit :Je ne sais pas ce que tu entends par "fossé technique" ? :wink:
Parfois, je ferais mieux de me relire avant de poster, je n'ai pas compris moi-même ce que je voulais dire :lol:

En me relisant, je parlerais de fossé "idéologique" ; là où la mère, arabe, du personnage de Roschdy Zem est heureuse comme tout d'avoir un petit-fils d'une femme juive (donc "ouverte" sur les autres), les parents de Clara son renfermés dans une espèce de traditionnalisme qui veut que tel personne de la religion x épouse (ou ait un enfant) une personne de la religion x.
Ca montre un attachement à la religion, peut-être aujourd'hui un peu archaïque, alors que la mère de Zem demeure un modèle d'émancipation, de largesse d'esprit que les autres parents n'ont pas.
Ca, je trouve que c'es très réussi, on aurait pu avoir des parents en opposition, mais c'est finalement une ouverture sur ce que sont finalement (et simplement) un homme et une femme, peu importe leur race et/ou leur religion.

Tout en l'heure, en parlant d'intégration, je mettais le doigt sur le couple Zem/De France, qui vit comme n'importe qui, et JAMAIS ne se pose la question de la race, avant que la femme ne voit ses parents. Ces derniers ont-ils raison de penser en premier "j'espère que c'est l'un des notres" (en parlant d'un juif en parlant de ce petit ami ? Non, et là, on voit l'étroitesse d'esprit de ces parents. C'est limite s'ils ne sont pas choqués.
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Message par Jordan White »

Attention ça spoile à fond là :
Boubakar a écrit :
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En me relisant, je parlerais de fossé "idéologique" ; là où la mère, arabe, du personnage de Roschdy Zem est heureuse comme tout d'avoir un petit-fils d'une femme juive (donc "ouverte" sur les autres)
Le fossé idéologique, enfin est ce qu'on peut l'appeler ainsi (?), est valable des deux côtés. Les parents d'Ismaël et Clara souhaiteraient que leurs enfants se marient avec des gens de leur confession respective. On peut se mettre à la place des deux mères. La force du film c'est justement de montrer qu'on peut être arabe et aimer une femme juive sans renier ses parents et inversement. Tout ce qu'essaie de démontrer le couple Ismaël/Clara.
Ca montre un attachement à la religion, peut-être aujourd'hui un peu archaïque, alors que la mère de Zem demeure un modèle d'émancipation, de largesse d'esprit que les autres parents n'ont pas.
Elle accepte la décision de son fils, parce qu'elle sait que celle-ci fera son bonheur. Et qu'elle sait elle-même que le voeu de son père ce n'était peut-être pas qu'Ismaël donne le prénom de son père à son fils, mais qu'il soit libre d'en choisir un autre. La religion telle qu'elle est décrite dans le film, bah perso elle me plaît : ouverte, généreuse, respecteuse.
Tout en l'heure, en parlant d'intégration, je mettais le doigt sur le couple Zem/De France, qui vit comme n'importe qui, et JAMAIS ne se pose la question de la race, avant que la femme ne voit ses parents.
On ne parle pas de race dans le film, mais de confessions différentes.
Ces derniers ont-ils raison de penser en premier "j'espère que c'est l'un des notres" (en parlant d'un juif en parlant de ce petit ami ? Non, et là, on voit l'étroitesse d'esprit de ces parents. C'est limite s'ils ne sont pas choqués.
Si tu es amoureux d'une jeune femme d'origine africaine, tu te demandes comment être accepté par une famille qui à priori a une culture différente de la tienne non ? C'est humain de se poser la question de savoir si on va plaire ou pas à la belle famille, dans les deux sens. On fait tout pour que ça se passe bien en tout cas.
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Boubakar
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Message par Boubakar »

Jordan White a écrit :Si tu es amoureux d'une jeune femme d'origine africaine, tu te demandes comment être accepté par une famille qui à priori n'a pas la même culture que toi non ?
Je viens de connaitre ça depuis plusieurs années, avec une fille avec qui je suis sorti depuis très longtemps (et avec qui je me suis séparé il y a quelques jours), qui est d'origine africaine.
Ca va peut-être t'étonner, mais JAMAIS je me suis posé de question sur sa couleur de peau, seul m'importais que je l'aimais, peu importe qu'elle aurait été blanche, jaune, rose, bleu, n'importe quoi, du moment qu'on s'aimait.
Naïvement, je pensais que l'amour permet de dépasser ça. (je m'entendais super bien avec sa famille, pourtant tous de couleur noire, et on n'en a jamais parlé de ma couleur de peau, que je serais un intrus, ou de religion...)
Tout s'est fait très simplement, sans aucun préjugés, sans se dire ce que vont penser les parents, ou n'importe qui. Quand tu aimes quelqu'un, tu t'en fous de l'avis des autres, ça ne regarde que toi et la fille.
C'est humain de se poser la question de savoir si on va plaire ou pas à la belle famille, dans les deux sens.
Alors là, non, pas du tout. Avant que je rencontre mon ancienne belle-famille, je me foutais bien de savoir ce qu'ils penseraient de moi, ils me "prendraient" tel que je suis. Et ça l'a été jugé.
Pourquoi ces questions de jugements ? Je suis arrivé au naturel chez eux, sans m'embellir, ni en faire trop, ni pas assez, j'étis moi-même, et voilà comment toute sa famille m'a apprécié.
On fait tout pour que ça se passe bien en tout cas.
Oui, mais les parents n'ont pas leur mot à dire dans l'histoire. Seul compte l'amour d'une homme et d'une femme, personne ne doit interférer dans leur choix, seulement le respecter, point.
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Message par Jordan White »

Boubakar a écrit : Je viens de connaitre ça depuis plusieurs années, avec une fille avec qui je suis sorti depuis très longtemps (et avec qui je me suis séparé il y a quelques jours), qui est d'origine africaine.
Ca va peut-être t'étonner, mais JAMAIS je me suis posé de question sur sa couleur de peau, seul m'importais que je l'aimais, peu importe qu'elle aurait été blanche, jaune, rose, bleu, n'importe quoi, du moment qu'on s'aimait.
Pardon si je me suis immiscé dans un truc trop perso, mais le fil de la discussion aidant ça m'est venu à l'esprit. En tout cas désolé si j'ai remué un truc douloureux. On est sur un forum, mais on a aussi nos vies amoureuses et nos vies privées à côté. J'entendais en tout cas l'acceptation d'une tierce personne au sens général.
Tout s'est fait très simplement, sans aucun préjugés, sans se dire ce que vont penser les parents, ou n'importe qui. Quand tu aimes quelqu'un, tu t'en fous de l'avis des autres, ça ne regarde que toi et la fille.
Ce n'est pas toujours aussi simple.
Alors là, non, pas du tout. Avant que je rencontre mon ancienne belle-famille, je me foutais bien de savoir ce qu'ils penseraient de moi, ils me "prendraient" tel que je suis. Et ça l'a été jugé. Pourquoi ces questions de jugements ? Je suis arrivé au naturel chez eux, sans m'embellir, ni en faire trop, ni pas assez, j'étis moi-même, et voilà comment toute sa famille m'a apprécié.
L'amour, les compromis, tout ça...
Oui, mais les parents n'ont pas leur mot à dire dans l'histoire. Seul compte l'amour d'une homme et d'une femme, personne ne doit interférer dans leur choix, seulement le respecter, point.
Ce serait comme je l'ai écrit plus haut un peu trop simple.
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Message par Boubakar »

T'inquiète, c'est rien, Jordan :wink:
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Message par MJ »

Jordan White a écrit :Ce n'est pas toujours aussi simple.
Pour sûr. Mais c'est aussi ce qui rend le sujet aussi casse-gueule au cinéma.
"Personne ici ne prend MJ ou GTO par exemple pour des spectateurs de blockbusters moyennement cultivés." Strum
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Jeremy Fox
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Re: Mauvaise Foi (Roschdy Zem - 2007)

Message par Jeremy Fox »

Ca passe sur France Ô toute à l'heure : vous m'avez donné envie de le regarder.
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