Alain Jessua (1932-2017)

[Jeremy Fox]

TRAITEMENT DE CHOC (1972) -
Aux côtés d'un Delon plus beau gosse et épanoui que jamais, on retrouve la regrettée Annie Girardot, alors au milieu de sa vie, bientôt la quarantaine épanouie, ici pleine de conviction et de simplicité. Régulièrement ancrée au cinéma dans une réalité contemporaine (qu'elle symbolisait), elle semble comme dans le film en terrain étranger, toujours dans une approche naturelle et quotidienne (idéale pour l'empathie). On retiendra son monologue, pendant le premier entretien avec le Dr Deviler (Delon) sur la vieillesse et la mort: avouant les fêlures de son personnage, l'émotion est contenue et digne, la sincérité évidente.

Pas mieux ; et comme Delon voici environ 5 ans et qui ne cesse désormais de me captiver, je commence à redécouvrir Annie Girardot que j'avais très injustement mésestimé durant de nombreuses années. Bref un film assez réussi dans un un genre assez rare dans notre cinématographie, le thriller paranoïaque. Delon et Girardot sont parfaits.

[mannhunter]

TRAITEMENT DE CHOC (1972) -
Aux côtés d'un Delon plus beau gosse et épanoui que jamais, on retrouve la regrettée Annie Girardot, alors au milieu de sa vie, bientôt la quarantaine épanouie, ici pleine de conviction et de simplicité. Régulièrement ancrée au cinéma dans une réalité contemporaine (qu'elle symbolisait), elle semble comme dans le film en terrain étranger, toujours dans une approche naturelle et quotidienne (idéale pour l'empathie). On retiendra son monologue, pendant le premier entretien avec le Dr Deviler (Delon) sur la vieillesse et la mort: avouant les fêlures de son personnage, l'émotion est contenue et digne, la sincérité évidente.

Pas mieux ; et comme Delon voici environ 5 ans et qui ne cesse désormais de me captiver, je commence à redécouvrir Annie Girardot que j'avais très injustement mésestimé durant de nombreuses années. Bref un film assez réussi dans un un genre assez rare dans notre cinématographie, le thriller paranoïaque. Delon et Girardot sont parfaits.

Je l'ai revu il y a quelques mois...une belle réussite oui, tendu, dérangeant, avec un scénario et un duo d"acteurs brillants.

En toute innocence (1987)

J'aime bien ce film, qui sans que je sache trop pourquoi, m'avait marqué dans mon enfance

Idem, je l'avais découvert sur Canal + à la fin des 80's, juste avant (ou après?) "Howard the duck"...ça marque une enfance, ça!

[Rick Blaine]

Découverte de En toute innocence, et pour moi une belle réussite que ce film qui se construit comme un typique drame bourgeois chabrolien mais qui se teinte une atmosphère suffocante et poisseuse au fur et à mesure du récit. La mise en scène classique mais efficace de Jessua (et un décor réussi et fort bien exploité) constitue le parfait écrin pour un casting remarquable dominé un Michel Serrault impérial qui, privé du langage pendant une partie du film, offre une performance hallucinante. Très bon film, et excellente musique de Michel Portal.

[la_vie_en_blueray]

Je connais pas du tout Jessua, je vais commencer par En toute Innocence.

[Rick Blaine]

Les chiens est chouette également. Original dans son ton et sa forme, audacieux dans son propos pour l"époque.

[mannhunter]

"Armaguedon" intéressant, on croit moyennement à cette histoire de chantage mégalo international mais ça se regarde sans déplaisir pour le casting et l'ambiance tristounette 70"s et surtout le final qui garde une certaine force dans son propos comme dans sa mise en scène.

Je connais pas du tout Jessua, je vais commencer par En toute Innocence.

Pas le meilleur choix je pense , je viens de le redécouvrir trente ans après Canal + et j'ai trouvé ça très plan plan, loin des sujets audacieux des autres Jessua.

Des avis sur ses livres?:

[Boubakar]

J'aimerais bien voir "la vie à l'envers" mais pas de dvd me semble-t-il...

Il est sorti en dvd chez StudioCanal, pas de bonus, mais une très belle copie :



Le film a un rythme un peu indolent, mais tout le cinéma de Jessua est déjà là en présentant un type se voulant en-dehors des marges, très bien joué par Charles Denner.
A noter que c'est l'un des premiers rôles de Jean Yanne.

[mannhunter]

Les chiens

Jessua a vraiment ses thèmes de prédilection, puisqu'en soit on retrouve beaucoup de similitudes ici entre les personnages un peu gourou de Delon et Depardieu, leurs emprises sur les élites dont ils sont en quelque sorte le "sorcier" des temps modernes. La première partie du film est franchement envoutante dans ses décors et architectures de Banlieue dont le réalisateur tire parfaitement partie, grâce aussi à une photo très classe, on se croit parfois dans du Argento type années 80. Les habitants qui se dédoublent de leurs chiens proposent un environnement assez inquiétant et légèrement surréaliste, plutôt inédit. Après je trouve le film très théorique et didactique dans son cheminement, ses personnages... Lanoux ressemble à l'un de ces héros de fiction télé mitterrandien (le seul à copiner avec les populations immigrées mises au ban et les petits délinquants), le tout contre un Depardieu en pur baron giscardien dont les névroses peinent à intéresser je trouve (les scènes un peu ridicules où il s'ébroue avec son compagnon canin au ralenti dans des paysages bucoliques...). Nicole Calfan également fait figure de personnage un peu prétexte, victime d'un viol et sujette à opter pour ces mesures de "sécurité" radicales, et à la fois prise dans une romance avec Lanoux, aller-retour entre deux camps... Malgré la noirceur ambiante à la base le mouvement final m'a paru paradoxalement plus "positif", faible et démago que celui de Traitement de choc, on sombre aussi dans certaines fautes de goût comme ces flash-back à gros filtres violets peu ragoutants.

à la revoyure un peu le même avis, un film toujours intéressant dans son propos, une utilisation du décor intrigante mais le traitement des personnages est parfois grossier, inégal. Les entretiens avec Jessua et Nicole Calfan sur le dvd sont très sympas.

[El Dadal]

Grosse déception à la découverte de ces fameux Chiens. Le concept est passionnant, l'équipe réunie promet de beaux moments... et le film accouche d'une toute petite chose.
C'est didactique au possible, plein de sur-signifiant, les comédiens sont mal dirigés (la faute semble vraiment incomber à Jessua qui les aurait poussés dans une certaine direction), mention spéciale à Nicole Calfan, ridicule au possible à plus d'une reprise. Lanoux traverse le film comme un zombie et les seconds rôles cabotinent tous méchamment. Depardieu reste solide, mais c'est bien peu.
Ensuite, dieu que c'est vilain. Image plate, aucun relief, production design cheapouille, et le décor de la ville-nouvelle est moyennement bien exploité je trouve. Et le montage, on en parle du montage ? D'une mollesse infinie. Ça m'aura achevé. Avec en bonus la poursuite en voiture la plus nulle vue de récente mémoire.
La BO atonale de René Koering et Michel Portal est intéressante, mais très très en retrait.

J'ai En toute innocence en stock, mais j'ai désormais un peu peur

PS : le master du bluray StudioCanal n'est pas foufou non plus...

[Major Tom]

Lanoux traverse le film comme un zombie

Il me semble que c'est dans celui-là où il est docteur et dit quelque chose comme "J'ai des clients aujourd'hui." Quand on connaît le sketch de l'hôpital des Inconnus, la réplique fait forcément marrer.
Les Chiens c'est assez moyen, en effet.

[El Dadal]

Oui, c'est bien ça

[AtCloseRange]

J'ai En toute innocence en stock, mais j'ai désormais un peu peur

Qui est beaucoup plus anodin que Les Chiens.

[Jeremy Fox]

Revu l'an dernier et trouvé également Les Chiens très moyen.

[Rick Blaine]

Et bien moi je trouve ça très original et très plaisant Les chiens, et j'aime beaucoup En toute innocence également.

[batfunk]

Tout comme Rick Blaine. Les Chiens est un formidable film, qui anticipe avec 20 ans ans d'avance notre société d'aujourd'hui, ultra sécuritaire, où la peur de l'autre est la règle.Ce thème de la méfiance et du mépris de l'autre est déja présent dans Traitement de Choc, où les victimes sont étrangères.
Une peur, récupérée ici à des fins électorales.Rien n'a changé.
Autre thème, la fascination des hommes pour la violence, magnifiquement illustrée par la scène où Kalfan, le visage déformé par le plaisir, lance ses chiens à l'attaque.
On a ici la vision d'un homme des années 70:vous remplacez les chiens par des caméras et vous y êtes.
Jessua, même si la forme a vieilli, est un commentateur pertinent sur son époque et il use à la perfection le récit d'anticipation.
Un film toujours d'actualité, tout comme Paradis pour Tous, avec un immense Dewaere