Femmes cinéastes

[Karras]

Elle ne semble pas avoir été citée mais j'aime énormément les films de la réalisatrice espagnole Isabel Coixet, en particulier Ma vie sans moi et The Secret Life of Words avec une inoubliable Sarah Polley, elle même réalisatrice de l'émouvant Loin d'elle et de l'étonnant Stories We Tell.

[Jeremy Fox]

Puisque je l'ai découverte tout récemment avec énormément de plaisir, ne pas oublier Julie Delpy non plus.

[Karras]

Le webzine IndieWire propose un classement des 100 meilleurs films réalisés par des femmes :
https://www.indiewire.com/2019/02/femal ... 202045399/
le top 10 :
10. Daughters of the Dust (Julie Dash, 1991)
9. Pasqualino (Pasqualino Settebellezze, Lina Wertmüller, 1976)
8. Meshes of the Afternoon (Maya Deren, 1943)
7. Cléo de 5 à 7 (Agnès Varda, 1962)
6. Lady Bird (Greta Gerwig, 2017)
5. Les Petites Marguerites (Sedmikrásky, Vera Chytilova, 1966)
4. Une équipe hors du commun ( A League of Their Own, Penny Marshall, 1992)
3. La leçon de Piano (The Piano, 1993)
2. Beau Travail (Claire Denis, 1999)
1. Jeanne Dielman, 23 Quai du Commerce, 1080 Bruxelles (Chantal Akerman, 1975)

Le webzine Slate propose, pour sa part, une liste des 50 meilleurs films du XXIème siècle dont des femmes sont à la réalisation :
http://www.slate.fr/story/175608/cinema ... -21-siecle

Still the Water(Naomi Kawase, 2014)
A Beautiful Day(Lynne Ramsay, 2017)
I Am Not a Witch(Rungano Nyoni, 2017)
Revenge(Coralie Fargeat, 2017)
Bright Star(Jane Campion, 2010)
Selma(Ava DuVernay, 2014)A Girl Walks Home Alone at Night(Ana Lily Amirpour, 2014)
The Diary of a Teenage Girl(Marielle Heller, 2015)
American Psycho(Mary Harron, 2000)
Trouble Every Day(Claire Denis, 2001)
Take this Waltz(Sarah Polley, 2011)
XXY(Lucía Puenzo, 2007)
The Love Witch(Anna Biller, 2016)
Tomboy(Céline Sciamma, 2011)
American Honey(Andrea Arnold, 2016)
Amer(Hélène Cattet et Bruno Forzani, 2009)
Zero Dark Thirty(Kathryn Bigelow, 2012)
La Vie domestique(Isabelle Czajka, 2016)
Appropriate Behavior(Desiree Akhavan, 2014)
Gare du Nord(Claire Simon, 2013)
Obvious Child(Gillian Robespierre, 2014)
Party Girl(Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis, 2013)
The Rider(Chloé Zhao, 2017)
A Girl at my Door(July Jung, 2014)
Leave No Trace(Debra Granik, 2018)
Les Merveilles(Alice Rohrwacher, 2014)
Mudbound(Dee Rees, 2017)
The Lure(Agnieszka Smoczynska, 2015)
Bliss(Drew Barrymore, 2009)
Nahid(Ida Panahandeh, 2015)
Victoria(Justine Triet, 2016)
The Invitation(Karyn Kusama, 2015)
La Belle et La Meute(Kaouther Ben Hania, 2017)
La Dernière Piste(Kelly Reichardt, 2010)
The Fits(Anna Rose Holmer, 2015)
Mustang(Deniz Gamze Erguven, 2015)
Western(Valeska Grisebach, 2017)
After the Wedding(Susanne Bier, 2006)
Thirteen(Catherine Hardwicke, 2003)
Private Life(Tamara Jenkins, 2018)
Tout va bien! The Kids are All Right(Lisa Cholodenko, 2010)
Le Père de mes enfants(Mia Hansen-Løve, 2009)
Innocence(Lucile Hadzihalilovic, 2004)
Toni Erdmann(Maren Ade, 2016)
La Ciénaga(Lucrecia Martel, 2001)
Jeune Femme(Léonor Serraille, 2017)
Sense8: Amor Vincit Omnia(Lana Wachowski, 2018)
Virgin Suicides(Sofia Coppola, 1999)
The Sex List(Maggie Carey, 2017)
Lady Bird(Greta Gerwig, 2017)

[Flol]

Le webzine Slate propose, pour sa part, une liste des 50 meilleurs films du XXIème siècle dont des femmes sont à la réalisation :
http://www.slate.fr/story/175608/cinema ... -21-siecle

De très belles choses là-dedans, mais on a l'impression qu'elles ont un peu galéré pour arriver aux 50 (Revenge... ).

[homerwell]

Marche ou crève de Margaux Bonhomme (2018)

Au delà du handicape, il y a encore un monde augmenté, souvent peu connu du commun des mortels et qui porte le nom de polyhandicap, l'association de déficiences profondes et d'incapacités sévères d'origines diverses. C'est une partie du sujet que Margaux Bonhomme a décidé de traiter, à travers le prisme de sa propre expérience puisque sa sœur est elle même affectée par ce coup du sort.

Avec son titre bravache "Marche ou Crève", on se doute bien que l'on ne va pas être épargné mais le film que la réalisatrice nous livre n'est pas qu'un coup de poing dans l'estomac, il est sur certains passages autobiographiques et touchants, rempli d'amour, de colère, de vie, à l'image de Margaux je crois, car j'ai eu la chance de la rencontrer une fois. Très vite, dès le début du film, nous sommes plongés dans un climat angoissant, par les yeux d’Élisa, une belle jeune femme de 17 ans au regard bleu décidé, l'ascension d'un mur d'escalade en pleine nature se révèle bourrée d’ambivalences, elle doute et peine, elle a mal aux bras, mais doucement son père la guide, l'encourage, et bientôt, arrivée au fait du mur, la caméra fait un 180 degré, on quitte la surface escaladée pleines de petites aspérités pour faire face au vide, et au spectacle majestueux des forets et des montagnes avoisinantes.
Margaux Bonhomme nous a t-elle proposé une allégorie de la vie ? Ces sensations anxiogènes sont renforcées par le choix du cadre presque carré, un 4/3 comme dans les vieux films, qui resserre les bords de l'écran sur les corps et sur les visages pour mieux nous les montrer. Et puis nous faisons la connaissance de Manon, la sœur d’Élisa, une jeune femme polyhandicapée, qui s'annonce par ses petits cris plaintifs et incessants, qui seront sa signature et qui ne nous quitteront plus jusqu'à la fin du film.
A ce stade, je me dois de signaler la performance d'actrice hors du commun que livre Jeanne Cohendy, qui interprète Manon magistralement, et je vous prie de croire que le terme n'est pas ici galvaudé. Margaux Bonhomme a expliqué que son actrice l'avait récompensée bien au delà de ce qu'elle avait osé imaginer, je la crois, il y a un mimétisme avec les personnes polyhandicapées que j'ai pu croiser qui est tout bonnement sidérant.
C'est la première grande réussite de ce film que d'avoir mise en présence l'une de l'autre Jeanne Cohendy et Diane Rouxel.
Le deuxième versant de la réussite de Marche ou Crève tient à son scénario écrit par Margaux Bonhomme la réalisatrice. Car cette histoire montre avec acuité ce que devient la vie d'une famille qui doit faire face au polyhandicap. la difficulté du quotidien, la description minutieuse des liens familiaux dans leur force et leur amour, les compromissions, les relâchements, la tension permanente, les renoncements et la lutte de chaque instant, l'alternance des rires et des larmes, les cris de Manon...
Enfin, le dernier versant réussi de ce film et pour terminer de dire tout le bien que je pense de cette œuvre, tient à des choix techniques audacieux, à commencer par le choix d'une vraie pellicule, pour une ancienne directrice photo, c'est normal, mais quand le budget est très limité, c'est surtout courageux et le résultat est splendide ; ajoutons que ce choix est doublé d'une autre décision téméraire que j'ai déjà abordé, le cadre 4/3 ; on aboutit à un résultat emprunt de réalisme et c'est là que je voulais en venir.

Margaud Bonhomme nous montre un film très réaliste sur une famille touchée par le polyhandicap car elle avait quelque chose de fort à nous raconter, et qu'elle sait que "La photographie, c'est la vérité et le cinéma, c'est vingt-quatre fois la vérité par seconde.” Enfin, ça peut l'être !

[Karras]

La BBC avait proposé un top 100 des meilleurs films réalisés par des femmes en novembre dernier :
http://www.bbc.com/culture/story/201911 ... women-poll

[Supfiction]

Dans ce petit ouvrage, il est question d’un certain nombre de femmes réalisatrices qui auraient été volontairement effacées de l’histoire du cinéma. Il y est question de Alice Guy, très très à la mode en ce moment, mais aussi beaucoup de Jacqueline Audry que je pensais ne pas connaître. En fait, j’avais vu récemment et sans le savoir l’un de ses films : Olivia (encore diffusé sur Ciné+ en ce moment) qui se passe dans une pension de jeunes filles et dans laquelle Edwige Feuillere se charge de les éveiller à l’art et la culture classique (oh capitaine ma capitaine..). Film féministe je ne sais pas, en tous cas il coche toutes les cases puisqu’il n’y a aucun homme et que les femmes parlent entre elles et jamais au sujet des hommes (test de Delphine Seyrig, check).

Tavernier en parle dans Voyage à travers le cinéma français.
https://www.telerama.fr/television/jacq ... 451004.php

D’apres son auteur, il y aurait aujourd’hui plus de femmes que d’hommes dans les cours de scénario, ce qui jusqu’à présent n’aurait aucune incidence sur la proportion de scénarios de films écrits par des femmes.