Roma (Alfonso Cuarón - 2018)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
- Pomponazzo
- Machino
- Messages : 1118
- Inscription : 24 déc. 10, 12:11
- Localisation : Paese dei balocchi
Re: Roma (Alfonso Cuarón - 2018)
Encore faudrait-il qu'il y ait des journalistes chez HDnumerique. Ça reste à démontrer.
Pretty, prettty, pretttty good.
- Jeremy Fox
- Shérif adjoint
- Messages : 99608
- Inscription : 12 avr. 03, 22:22
- Localisation : Contrebandier à Moonfleet
Re: Roma (Alfonso Cuaron - 2018)
J'y allais à reculons car assez peu en phase avec le cinéma de Cuaron jusqu'à présent et je dois avouer que j'en aurais volontiers repris pour deux heures de plus. En totale adéquation avec cet avis ; un film hypnotisant et profondément humain. Quant aux crottes de chien, quelle mauvaise foi de la part des détracteursWatkinssien a écrit :
Une oeuvre d'une précision redoutable dans le contenu de ses cadres et mouvements, dans le fourmillement de détails, mais qui a marché sur moi viscéralement. Cuarón utilise constamment la durée de ces plans pour nous amener d'un point de départ routinier, observé avec beaucoup d'acuité, à une forme totale de libération rédemptrice (représentée par un avion, placé dans des endroits stratégiques dans le film).
Comme si le rythme contemplatif était une illusion pour mettre en avant un parcours en réalité plus intense qu'il n'y paraît, plus dense à l'image d'un pays qui se réveille brutalement d'une sorte de torpeur sclérosante.
Au contraire de bon nombre de forumeurs ici, j'ai trouvé quasiment tous les personnages attachants, si vivants, si crédibles, si prompts à distiller leurs qualités, leurs défauts et leur besoin incommensurable d'amour. Traversant un pays varié, riche et bouillonnant, notre héroïne est un formidable personnage, ange victime de sa gentillesse, de sa douceur et de sa sexualité, puis méritante et d'un dévouement extraordinaire et pourtant évident, sans aucune esbroufe, ni jugement de valeur pour les autres.
Les comédiens sont globalement excellents et la mise en scène est d'une beauté absolument renversante, mais sans dominer les sujets abordés de son scénario, mieux écrit que ce que je pensais par rapport à ce que j'en ai lu.
Roma, comme son titre l'indique, est un film d'amour, à la fois symbolique et réaliste, lent mais étrangement jamais froid, prenant son temps mais en accélérant subtilement sa narration sans qu'on ne l'aperçoit vraiment, régal visuel jamais gratuit. Film particulier, c'est certain.
- Watkinssien
- Etanche
- Messages : 17106
- Inscription : 6 mai 06, 12:53
- Localisation : Xanadu
Re: Roma (Alfonso Cuaron - 2018)
Voilà qui fait plaisir!Jeremy Fox a écrit : J'y allais à reculons car assez peu en phase avec le cinéma de Cuaron jusqu'à présent et je dois avouer que j'en aurais volontiers repris pour deux heures de plus. En totale adéquation avec cet avis ; un film hypnotisant et profondément humain. Quant aux crottes de chien, quelle mauvaise foi de la part des détracteurs
Film réellement merveilleux, implacable et poétique.
Mother, I miss you
- Flol
- smells like pee spirit
- Messages : 54771
- Inscription : 14 avr. 03, 11:21
- Contact :
Re: Roma (Alfonso Cuaron - 2018)
Ok mais y a quand même un peu trop de cacas.Watkinssien a écrit :Film réellement merveilleux, implacable et poétique.
- cinephage
- C'est du harfang
- Messages : 23899
- Inscription : 13 oct. 05, 17:50
Re: Roma (Alfonso Cuaron - 2018)
Je pense que du point de vue d'un enfant, la dame qui ramasse le caca des chiens, ça a un sens, très éloquent, probablement plus clair que domestique ou autre notion sociale.Flol a écrit :Ok mais y a quand même un peu trop de cacas.Watkinssien a écrit :Film réellement merveilleux, implacable et poétique.
Ces crottes de chiens sont signalées ici et là par les spectateurs du film, justement parce qu'on les remarque bien, et que ça dérange le regard, alors que le cinéma évince généralement ce type d'images ou de notions désagréables. Néanmoins, quand on suit le parcours d'une domestique, dont l'une des taches est de nettoyer, rendre ces cacas présents à l'image a vraiment un sens. A la fois parce que cela désigne une de ses taches parmi les plus ingrates, mais aussi parce que cela montre que personne ne va faire l'effort de sortir les chiens, puisqu'il y a quelqu'un pour ramasser derrière eux. Socialement, ça décrit une situation d'inégalité sociale qu'on aurait du mal à expliciter par le dialogue.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
-
- Assistant opérateur
- Messages : 2001
- Inscription : 7 déc. 10, 23:05
Re: Roma (Alfonso Cuarón - 2018)
Enfin découvert ce Roma grâce à l'édition DVD Criterion France de toute beauté.Je ne suis toujours pas abonné à Netflix car le temps d'écran est en ce moment trop conséquent et je me méfie des conclusions que signifierait une augmentation conséquente des abonnements au gré du confinement: avenir de la salle de cinéma? explosion des productions DTV ou DTN (Netflix)? etc...
De toutes façons il y a tellement de DVD pas encore extraits de leur blister sur mes étagères que je pourrais tenir longtemps...et j'ai Canal sat que je n'ai pas le temps de voir bcp plus qu'avant télétravail oblige.
Bref Roma est vraiment impressionnant dans sa capacité à mettre une logistique ample , méticuleuse jusqu'à l'obsession au service de sensations fragiles, ineffables issues de l'enfance. On sent que chaque détail est d'une justesse absolue...seul T Davies, T Mallick ou Tarkovski avaient su déployer cette fusion rare qu'on qualifiera de proustienne pour aller vite mais ici cet adjectif prend toute son sens car Proust aussi engageait un combat stylistique démesuré pour se ressaisir de son passé perdu.
Un petit chef d'oeuvre selon moi. 10/10
Et bon courage à tous
De toutes façons il y a tellement de DVD pas encore extraits de leur blister sur mes étagères que je pourrais tenir longtemps...et j'ai Canal sat que je n'ai pas le temps de voir bcp plus qu'avant télétravail oblige.
Bref Roma est vraiment impressionnant dans sa capacité à mettre une logistique ample , méticuleuse jusqu'à l'obsession au service de sensations fragiles, ineffables issues de l'enfance. On sent que chaque détail est d'une justesse absolue...seul T Davies, T Mallick ou Tarkovski avaient su déployer cette fusion rare qu'on qualifiera de proustienne pour aller vite mais ici cet adjectif prend toute son sens car Proust aussi engageait un combat stylistique démesuré pour se ressaisir de son passé perdu.
Un petit chef d'oeuvre selon moi. 10/10
Et bon courage à tous