Spongebob a écrit :Mama Grande! a écrit :Je suppose que Noir & Blanc est une expression tellement ringarde qu’il fallait la remplacer par Black & White
Tu aurais préféré Black & Chrome ?
Juste noir et blanc, la traduction française de black&white, et qu'on arrête avec ce snobisme imbécile consistant à tout mettre en anglais sans la moindre raison.
Pour en revenir au film, je l'ai enfin vu et je me range à regret dans le camp des rares déçus. Tout est relatif car, en l'état, Parasite est un excellent film.
SPOILERS
Le scénario est excellent, la mise en scène au scalpel, la tension palpable... mais que tout ceci est mécanique! La famille pauvre arrive à ses fins avec une assurance et une facilité désarmante, si bien qu'au bout d'un moment je me suis demandé pourquoi ils n'avaient pas trouvé de travail avant, ou comment ça pouvait être leur première arnaque. La fille de la famille par exemple, qui falsifie un diplôme en deux temps trois mouvements, et a visiblement confiance en elle. S'ils avaient fait d'elle, disons, une graphiste mal payée, je veux bien. Mais là elle passe directement de plieuse de boites de pizza à fausse professeur d'art. Si tu savais que c'était si simple, pourquoi tu l'as pas fait plus tôt? Et je pourrais dire la même chose pour le fils et le père. Ca passe grâce au génie de la mise en scène et du rythme. Mais une fois le film terminé, ca m'est apparu comme une faiblesse de scénario. De même pour la famille riche, qui tombe dans le panneau avec une facilité peu crédible. En gros, chez Bong, pour les besoins de sa démonstration, les pauvres sont des glandeurs géniaux et les riches des bosseurs (hormis la mère) un peu neuneu.
Le résultat est que tout ceci m'est apparu comme un joli numéro d'illusionniste, mais sans humanité, où tous les personnages n'étaient au fond que des pantins. Je n'ai ainsi pas pu être ému une seconde lors du final poussif. J'en suis sorti avec LA CEREMONIE en tête, et à quel point ce dernier réussissait à refléter de manière aussi cruelle que tragique les rapports de classe. Les personnages de Chabrol ne sont ni idiots, ni géniaux, ils sont pris dans une mécanique sociale qui les dépasse et les tue.
Comme j'apprécie énormément le cinéma de Bong Joon ho, j'espère toujours qu'une revision loin de la hype me fera reconsidérer mon jugement. Mais en attendant je le place en-dessous de Memories of Murder, the Host, ou Mother. Et je me demande si j'ai pas préféré Snowpiercer (même s'il était beaucoup plus bancal).