Midsommar (Ari Aster - 2019)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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G.T.O
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Midsommar (Ari Aster - 2019)

Message par G.T.O »

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Dani et Christian sont sur le point de se séparer quand la famille de Dani est touchée par une tragédie. Attristé par le deuil de la jeune femme, Christian ne peut se résoudre à la laisser seule et l’emmène avec lui et ses amis à un festival estival qui n’a lieu qu'une fois tous les 90 ans et se déroule dans un village suédois isolé. Mais ce qui commence comme des vacances insouciantes dans un pays où le soleil ne se couche pas va vite prendre une tournure beaucoup plus sinistre et inquiétante.

Après l’enténébré et bergmanien Hérédité, Ari Aster revient avec Midsommar, film d’horreur diurne, annoncé par son auteur comme un « film de rupture » sur fond de paganisme. Ari Aster transformera t-il l’essai ? Réponse demain.
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harry
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Re: Midsommar (Ari Aster - 2019)

Message par harry »

Avant la "rupture" va falloir réussir a se démarquer de The Wicker Man* (rien que ça déjà, ça va être dur).

*: l'original, of course...
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Flol
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Re: Midsommar (Ari Aster - 2019)

Message par Flol »

Je le vois demain soir.
Et c'est certainement le film que j'aurais le plus attendu cette année (toujours pas vu la moindre image).
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G.T.O
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Re: Midsommar (Ari Aster - 2019)

Message par G.T.O »

Dreano a écrit : Midsommar - Ari Aster / 5,5

Ari Aster a la main extrêmement lourde sur tous ses effets et non effets, et privilégie trop la forme étrange - et bien trop longue, la dernière heure étant quasiment de trop - sur une intrigue trop balisée et sans surprises qui place le spectateur constamment en avance sur les personnages en dévoilant tous ses ressorts 15 ou 20 minutes avant qu'ils se produisent
Spoiler (cliquez pour afficher)
Quand ce n'est pas carrément toute l'intrigue à suivre qui est résumée lors d'un traveling latéral sur une fresque - et un ours - dès l'arrivé dans le camp. On sait rapidement ce que va devenir untel ou unetelle, mais peut-être est-ce là la volonté du réalisateu
C'est perturbant et bizarre, humoristique d'une façon dérangeante, mais cette étrangeté n'est finalement qu'agaçante et beaucoup trop longue. Je n'avais déjà pas apprécié Héridité.
Outerlimits a écrit : Midsommar : 6/10
Se démarque clairement de la mouvance de plus en plus loupée des films d'horreur popcorn actuels qui n'effraient plus personne. C'est joliment filmé (malgré l'intrusion pas très heureuse de quelques CGI hors sujet), très atmosphérique, bien interprété... mais le réal à eu la main un peu lourde sur le dernier tiers, un peu trop long et un chouïa redondant. Bon film quand meme.
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G.T.O
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Re: Midsommar (Ari Aster - 2019)

Message par G.T.O »

Loktal a écrit : Midsommar (Ari Aster) : 9/10.
Impressionnant 2ème film d'Aster (après le très réussi Hérédité), qui se déroule cette fois-ci en pleine lumière, esthétiquement très travaillé (on se croirait par moment chez Kubrick) et à l'ambiance de plus en plus lourde et dérangeante. Florence Pugh y brille de milles feux. Aster confirme qu'il est clairement un auteur à suivre.
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Re: Midsommar (Ari Aster - 2019)

Message par Demi-Lune »

C'est chouette que tu reprennes le flambeau, G.T.O. :mrgreen:
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Re: Midsommar (Ari Aster - 2019)

Message par G.T.O »

Demi-Lune a écrit :C'est chouette que tu reprennes le flambeau, G.T.O. :mrgreen:
:mrgreen: Maintenant, je comprends mieux le sens de ton GIF de Raiponce passant le balai...etc
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Flol
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Re: Midsommar (Ari Aster - 2019)

Message par Flol »

C'est peu dire que je l'attendais beaucoup, celui-là ; et je n'ai pas (ou si peu) été déçu.

Midsommar, c'est un véritable trip diurne et cauchemardesque, quelque part entre Jodorowsky et Clive Barker, pesant de bout en bout et d'une maîtrise incroyable.
Ça tire un peu en longueur par moments, avec quelques scories par-ci par-là, notamment un aspect littéral parfois un peu trop prégnant (dû aussi au fait que tout est expliqué régulièrement aux 2 thésards, procédé scénaristique un peu trop facile), ce qui n'empêche aucunement le film d'être aussi régulièrement imprévisible, y compris dans ses moments les plus drôles.
Mais c'est avant tout une histoire d'émancipation et de revanche personnelle, dont la conclusion s'avérerait presque apaisée quand on repense aux 2 heures qui ont précédé.
On est ici surtout dans l'horreur psychologique plutôt que graphique (même s'il y a 2-3 moments bien tendus à ce niveau-là), contrairement à Hereditary qui lui y allait un peu plus franchement dans le domaine de l'horreur pure. Ici c'est plus insidieux, moins direct et surtout plus WTF (d'où quelques passages volontairement drôles).

Donc globalement, quelle hallucination pendant 2h20. :o
Je pense lui préférer Hereditary, mais c'est quand même un sacré morceau de cinéma. :o
Et juste pour le fun, on rappelle que Ari Aster n'a que 33 ans. :o
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Re: Midsommar (Ari Aster - 2019)

Message par Dunn »

Je n'ai vu que 5 min du film et il y a une chose qui m'a tout de suite frappé (hormis le format 2.00 que je savais déjà), c'est l'image :shock: !!
J'ai trouvé l'image à tomber malgré un projo 2K Xenon... bon après vérification sur imdb, le film a été tourné avec des caméras 8K et il y a un master 4K!
Au moins vu le film, contrairement à un Marvel bourré de CGI post masterisé en 2K, là on a que des paysages naturelles, alors je dis que le futur bluray 4K va être une tuerie !! ! :shock:
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Re: Midsommar (Ari Aster - 2019)

Message par Flol »

Oui voilà. Hormis le pré-générique, l'intégralité du film se déroule sous le soleil (même la nuit), l'image est extrêmement lumineuse, comme si la pellicule était brûlée par le soleil.
On sort donc du film dans un drôle d'état, avec les yeux qui piquent et l'impression d'avoir vécu quelque chose de pas banal.
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Re: Midsommar (Ari Aster - 2019)

Message par mannhunter »

Dreano a écrit : Midsommar - Ari Aster / 5,5

Ari Aster a la main extrêmement lourde sur tous ses effets et non effets, et privilégie trop la forme étrange - et bien trop longue, la dernière heure étant quasiment de trop - sur une intrigue trop balisée et sans surprises qui place le spectateur constamment en avance sur les personnages en dévoilant tous ses ressorts 15 ou 20 minutes avant qu'ils se produisent
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Quand ce n'est pas carrément toute l'intrigue à suivre qui est résumée lors d'un traveling latéral sur une fresque - et un ours - dès l'arrivé dans le camp. On sait rapidement ce que va devenir untel ou unetelle, mais peut-être est-ce là la volonté du réalisateu
cette étrangeté n'est finalement qu'agaçante et beaucoup trop longue.
Idem...c'est un peu les vacances estivales pour Aster ce film...bien moins efficace malaisant et incarné qu'"Hérédité", 2H25 longuettes en effet avec un goût de déjà vu (cette communauté et ses rites folklo interminables et parfois Z, la bande d'étudiants transparents..), il y a plus de trouble d'inquiétude et d'humour dans le Skippy des Inconnus..
Dernière modification par mannhunter le 2 août 19, 23:37, modifié 2 fois.
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Re: Midsommar (Ari Aster - 2019)

Message par Flol »

Ton avis m'étonne beaucoup.








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Re: Midsommar (Ari Aster - 2019)

Message par Stromboli »

J'arrive plus à intégrer un tweet correctement sur le forum mais l'une des surprises amusantes du film:

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Re: Midsommar (Ari Aster - 2019)

Message par aurelien86 »

Je trouve le film moins fort et passionnant qu'Hérédité, bien que l'ayant apprécié et restant impressionné par le bonhomme.
Mais sérieusement, le plus monstrueux du film, ne serait ce pas ce pré générique ?! En terme de montée d'angoisse, d'ambiance, de musique, et ces cadrages (!)... le gros plan s'enfonçant dans la fenêtre et la nuit, sur les cris en fonds sonore...
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Re: Midsommar (Ari Aster - 2019)

Message par LordAsriel »

Parabole brillante sur la quête d'empathie et le manque d'amour, Midsommar transpose un banal récit d'enrôlement sectaire en apologue aussi limpide qu'une nuit boréale. Plastiquement splendide et contondante comme un maillet, la fable se déploie dans un cadre qui oscille entre éden bucolique et cirque grotesque, théâtre glaçant des errances humaines.
Le film pourrait être plus fin dans son étude psychologique, on peut par exemple regretter la façon dont il expédie le sort de certains personnages secondaires, mais on va dire que le parti-pris du genre excuse quelque peu les facilités de caractérisation et les raccourcis dramaturgiques.
Surtout, le deuxième long-métrage d'Ari Aster met en évidence avec force la capacité d'aveuglement des êtres, à travers une narration programmatique maligne et quelques choix de mise en scène assez enthousiasmants, jouant notamment sur la composition des plans, le hors-champ et l'utilisation du son pour creuser l'écart entre la perception du spectateur et celle des personnages. Un exemple : ce son lointain mais clairement identifiable que personne ne manque, et que tout le monde feint de ne pas avoir vraiment entendu parce qu'il implique quelque chose qu'on ne veut pas concevoir...

Au contraire de plusieurs personnes ici, j'ai trouvé ce film bien plus maîtrisé et meilleur qu'Hérédité, que j'ai découvert dans la foulée. Les quelques soucis dramaturgiques relevés ici étaient largement plus présents dans le premier film d'Ari Aster (où rien ne justifie cette conduite un peu autiste du récit, faisant que les conséquences de certains événements ou actes semblent semblent ne se projeter que sur des personnages et des environnements restreints, sans toucher le reste du monde). Surtout, Midsommar lâche la petite complaisance d'Hérédité, qui n'en finissait pas de balancer des horreurs à ses protagonistes avec une espèce de fascination morbide. Ici, tout, à commencer par le décor oxymorique, se conjugue sur le mode de l'ambivalence, et c'est ce qui rend le glissement progressif de Dani très fort. Des scènes comme celles de la danse de mai sont vraiment très fortes, parce que le cinéaste y traduit plastiquement le pouvoir de séduction et d'hypnose de la communauté. Pour moi c'est vraiment un film sur l'emprise psychologique, morale, systémique qui accompagne l'apparente prise en charge de soi par la communauté (ou simplement par l'autre - c'est aussi, d'une autre manière, un mécanisme associable aux pervers narcissiques par exemple). Au-delà, j'y vois fondamentalement un film sur le manque affectif et sur la difficulté à voir et à entendre autrui. Ici, la structure communautaire est un placebo à ce manque et un remède pervers à la faillite des individus qui entourent le personnage principal.
"This kind of certainty comes but once in a lifetime..."
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