The Irishman (Martin Scorsese - 2019)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Supfiction
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Re: The Irishman (Martin Scorsese - 2019)

Message par Supfiction »

Watkinssien a écrit :De là à dire que De Niro ou Pacino jouent mal...
De Niro joue comme il joue depuis plus de 20 ans. On ne peut pas dire qu'il joue mal, non, mais cela n'a plus rien à voir avec ce qu'il faisait avant.
Pacino est resté davantage égal à lui-même mais peu de films lui donnent l'occasion de jouer sobrement. A ce titre, Paterno (2018) est je trouve sa meilleure prestation de ces dernières années.

Watkinssien a écrit :Et je voudrais profiter pour mettre en avant un acteur pas encore mentionné et qui pourtant est excellent dans le film, c'est Stephen Graham qui joue Tony Pro.
Ses deux affrontements devant Hoffa sont particulièrement jubilants. Et le type existe sans se faire écraser par Pacino.
En même temps, il est déjà bien rodé aux rôles de mafieux puisqu'il était Al Capone dans Boardwalk Empire (et jouait déjà dans Gangs of New York et Public Enemies). Vu aussi dans l'excellente mini-série Parade's end.
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Alexandre Angel
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Re: The Irishman (Martin Scorsese - 2019)

Message par Alexandre Angel »

Il est bon, lui!
Quand on pense qu'il est anglais (et il est paraît-il, et de toute évidence, extrêmement doué pour les accents).
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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shubby
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Re: The Irishman (Martin Scorsese - 2019)

Message par shubby »

Je plussoie : j'ai adoré sa prestation à Stephen Graham. Ses face-à-face avec Tony Montana - on y pense à mort quand Pacino jette "Tony, Tony, encore Tony..." - sont jubilatoires.
Tient-on là le nouveau Bob Hoskins, voire Richard Dreyfuss qui incarna aussi Baby Face Nelson ?
(faut que je vois Broadwalk Empire. J'ai du mal avec l'entame, pourtant de Scorcese d'ailleurs, mais les roaring 20's devraient me causer tout de même).
mannhunter
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Re: The Irishman (Martin Scorsese - 2019)

Message par mannhunter »

Supfiction a écrit :
Watkinssien a écrit :De là à dire que De Niro ou Pacino jouent mal...
De Niro joue comme il joue depuis plus de 20 ans. On ne peut pas dire qu'il joue mal, non, mais cela n'a plus rien à voir avec ce qu'il faisait avant.
Pacino est resté davantage égal à lui-même mais peu de films lui donnent l'occasion de jouer sobrement. A ce titre, Paterno (2018) est je trouve sa meilleure prestation de ces dernières années.
Pacino était plutôt très bon dans les derniers Barry Levinson, "You don't know me Jack" et "The humbling". Après "peu de films lui donnent l'occasion de jouer sobrement"...peut-être est-ce lui aussi qui décide des excès de son jeu (les fameux "Pacino blast!") ??...c'est sûr on est loin de son jeu intériorisé dans "Bobby Deerfield" par exemple! :mrgreen:
Grimmy
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Re: The Irishman (Martin Scorsese - 2019)

Message par Grimmy »

Et il était formidablement sobre aussi dans le très beau (et sous estimé) "Manglehorn" de David Gordon Green. J'aimerais bien voir "Paterno" de Barry Levinson.
Sinon, de mon côté, j'ai trouvé "Irishman" formidable. Si la première heure m'a un peu fait tiquer (à cause des effets spéciaux sur De Niro) ensuite c'est passé comme une lettre à la poste. C'est fort et au final très émouvant.
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Brody
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Re: The Irishman (Martin Scorsese - 2019)

Message par Brody »

Rick Blaine a écrit :
Watkinssien a écrit :
Sauf que, sur moi, ça a exercé une expérience assez bouleversante. Comme le film se veut gris, "terne", manquant volontairement d'énergie mais jamais de rythme, il apparaît étrange, curieusement en deçà. Pourtant, tout le long du film, je n'ai pas pu m'empêcher de voir le cinéaste et ses collaborateurs sacralisant non pas une nostalgie mais une réflexion touchante sur ce qu'ils ont déjà amené, ce qu'ils ont contribué depuis presque 50 ans. Je vois des personnes conscientes de ce qu'ils ont apporté, et ont trouvé aux parcours de Frank Sheeran une histoire pouvant contenir toutes leurs interrogations sur ce qu'ils ont laissé, ce qu'ils ont transmis à des générations de spectateurs, de cinéphiles et de réalisateurs. Et le tout est hanté par la présence évidente que tout se délite au moment où le cinéaste exerce ses réflexions. Comme une implacabilité plus forte que tout, l'amitié, la loyauté artistique (ou ici mafieuse) les souvenirs forts partagés.
Je me retrouve parfaitement là dedans. Scorsese et ses acteurs semblent entreprendre une réflexion sur leur propre héritage, sur l'oeuvre cinématographique qu'ils laissent et aussi sur la manière dont elle a contribué à forger une certaine manière de raconter l'Amérique, entre réalisme et légende de la criminalité. Le trio de personnage, les enjeux qui les lient, et de nombreuses scènes qui renvoient explicitement aux différents films de Scorsese comme s'ils étaient filmés sous un autre angle, d'un autre point de vue. Et au-delà de la réalité des personnages et de certains faits, la télévision qui scande régulièrement les événements historique comme pour mieux intriquer cette oeuvre globale à l'histoire officielle du XXe siècle. D'ailleurs ces personnages trop vieux pour le rôle, malgré la réussite je trouve du rajeunissement - qui ne m'a absolument pas gênée, m'a immédiatement fait penser à ce que l'on pouvait ressentir devant Liberty Valance, autre film qui contemple certes l'histoire de l'Amérique et la manière dont on la conte mais aussi la contribution à cette légende de Ford et de ses acteurs.

Il y a quelque chose de fascinant dans cette très longue fresque en mineur, sans moment de bravoure mais aussi sans longueur, sans la moindre scène qui m'ait semblé superflue ou inintéressante, comme une longue poésie mélancolique dont chaque vers ferait mouche. Il faut dire aussi que retrouver ces acteurs, notamment De Niro, dans des rôles à leur hauteur est un bonheur de chaque instant. On ressent une forme de fragilité devant chacun des plans renforcée par l'idée que cela pourrait être un de leur dernier leg à l'histoire du cinéma.

Un film à la fois différent de ce que Scorsese avait pu faire jusqu'ici et indissociable de l'ensemble de son oeuvre, apaisé et touchant à de nombreux moments. Pour moi un grand film.
Je vous cite tous les deux, me retrouvant en tous points devant votre ressenti. Quel beau film, quasi élégiaque, sur un monde (de cinéma ?) en voie de disparition.

La première heure est un peu compliquée à gérer, entre rajeunissements numériques auxquels on doit quand même s'habituer (j'ai pensé dans le sens inverse à Little Big Man, ou Hoffmann vieux tout en maquillage et prothèses n'est pas crédible une seconde à sa première apprition, puis fait oublier la tonne de plastique sur la gueule) et la mise en route est un peu planplan. Puis le film trouve son rythme et devient de plus en plus intéressant sans sembler pourtant accélérer. L'arrivée de Hoffa y fait beaucoup, en offrant comme un second personnage principal. Et la dernière grosse heure touche parfois au sublime, la grande idée étant d'explorer l'après-chute : là ou les Affranchis se terminait en une conclusion laconique, la lente descente dans l'oubli et la décrépitude laisse le temps non pas au regrets où aux remords (excellente scène avec le prêtre dans laquelle Sheeran confesse n'avoir aucun remords sur ses actes eux-même, y compris l'assassinat de son "ami", et semble tellement fataliste d'en avoir perdu sa fille).
Pas loin d'avoir été bouleversé par moments, un excellent Scorsese et donc un grand film au casting dont je ne révais même plus.
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Mosin-Nagant
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Re: The Irishman (Martin Scorsese - 2019)

Message par Mosin-Nagant »

Enfin vu. Je n'exclue pas un second visionnage dans les prochains jours. Je suis un peu déçu par le film.
Ça n'est pas un grand Scorsese mais ça reste quand même un bon film.

En fait, je trouve que ce film aurait du être fait au début des années 2000... Les sfx me dérangent , évidement. Mais c'est surtout que les acteurs sont trop vieux pour jouer les quadra'... Je n'arrive pas à marcher. Ils ne sont plus assez menaçants. De Niro n'a plus cette virilité nécessaire pour impressionner le spectateur que je suis. Joe Pesci tire son épingle du jeu, à contre-emploi ça aide. On l'avait pas vu depuis si longtemps, aussi. Al Pacino, c'est compliqué, par moment : la scène où il pète les plombs, j'ai trouvé qu'il en faisait des caisses ( en plus de postillonner; oui, ça fait le mec qui chipote mais, pour moi, ça rajoute dans le coté grabataire et ça m'emmerde de voir vieillir une légende pareille. même chose pour De Niro... ). Harvey Keitel fait de la figuration, c'est dommage, j'aurais tellement voulu qu'il ait un rôle plus important... Niveau casting des seconds rôles on reconnait l'influence des séries : Les Soprano, Boardwalk Empire et The Wire. Martin a du goût, à ce niveau-là.
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David Locke
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Re: The Irishman (Martin Scorsese - 2019)

Message par David Locke »

Pour ma part, la déception est à la mesure de l'attente.
C'est en lisant la critique de Libération que j'ai fini par mettre les mots sur le malaise. Et la comparaison avec Liberty Valance vient confirmer ce ressenti (c'est un des films de Ford que j'aime le moins).
La présence de corps âgés dans des rôles d'hommes dans la force de l'âge crée pour moi une béance qui happe l'énergie de chaque scène. Tout devient bancal, et comme figé par une certaine fixité des plans et/ou des expressions. Le maquillage des visages, qu'il soit réel ou numérique, ne peut que distraire un peu plus par le hiatus qu'ils crée avec ces corps patauds et voûtés qui tirent presque toutes les scènes dans un faux rythme, avec de fausses interactions (De Niro qui ne sait même plus conduire un camion ou se servir d'un revolver de façon réaliste, de même que James Stewart inconcevable en tablier avec un balai à la main dans le film de Ford).
On dit parfois que le cinéma c'est la puissance du faux (un mensonge 24 fois par seconde...), mais dans cet Irishman, je n'ai vu que le faux, à l'image de la couleur bleue des yeux de De Niro, et si peu de puissance...
Au milieu de cet univers anémié, Joe Pesci et Al Pacino parviennent parfois à relancer l'énergie de leurs scènes : le premier en faisant sourdre la menace sous un enrobage de calme, de bienveillance apparente, voire même de sentimentalisme ; le second grâce à de brusques embardées (comme lorsqu'il se met soudain à monter des marches deux à deux sous l'effet de l'enthousiasme) et un regard toujours habité. Mais cela ne suffit pas à rompre l'impression funèbre qui se dégage de l'ensemble.

Pour l'essentiel, The Irishman m'a fait l'effet d'un dernier tour de piste aussi triste qu'un numéro de vieux clowns dans un cirque qui ne fait plus recette.
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Alexandre Angel
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Re: The Irishman (Martin Scorsese - 2019)

Message par Alexandre Angel »

C'est drôle j'éprouve un sentiment curieux à te lire. Comme si j'étais d'accord avec certaines choses que tu dis (fort bien, au demeurant) mais parce que ça nourrirait mon enthousiasme.
Par exemple cette phrase
David Locke a écrit :Pour l'essentiel, The Irishman m'a fait l'effet d'un dernier tour de piste aussi triste qu'un numéro de vieux clowns dans un cirque qui ne fait plus recette.
Je la prends comme un compliment pour le film : clowns tristes je ne sais mais mais dernier tour de tristes sires assurément.
Tu n’aimes pas L’Homme qui tua Liberty Valance et c’est ton droit le plus naturel (et j’aime bien ce parallèle de Rick Blaine) mais, sans surprise, je fais partie de ceux, nombreux, qui considère que ce Ford tardif est un des meilleurs du crépuscule de la filmo (mieux que Les Deux Cavaliers ou que Les Cheyennes, pour ma part). Donc quand tu utilises ce parallèle pour apporter de l’eau à ton moulin, tu en apportes au mien également !
C’est marrant.
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Rick Blaine
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Re: The Irishman (Martin Scorsese - 2019)

Message par Rick Blaine »

Même sentiment pour moi. :D
Ce qui prouve que l'on a vu le même film - avec des appréciations différentes - ce qui est rassurant. :mrgreen:
D'ailleurs les avis positif comme négatif sur ce topic sont argumentés et interessants, ce qui prouve que, quoique l'on puisse en pensé, Irishman est un film au moins intéressant, et qui mérite que l'on y réfléchisse.
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Rick Blaine
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Re: The Irishman (Martin Scorsese - 2019)

Message par Rick Blaine »

Et puis j'ai cherché un peu sur le net pour voir si Scorsese avait interrogé dans les différentes interview sur le rapport du film à Liberty Valance et à Ford - sachant en plus que Scorsese est passionné par Ford - ou bien que ça apparaisse dans une critique et je n'ai rien trouvé. Heureusement que certain partagent cette comparaison ici, sinon je me dirais que j'ai des hallucinations. :mrgreen:
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Re: The Irishman (Martin Scorsese - 2019)

Message par Strum »

En ce qui me concerne, L'Homme qui tua Liberty Valance est le plus beau film de Ford. Je n'avais pas l'intention de voir The Irishman (pas convaincu par un Scorsese depuis des lustres), mais si cela fait penser au film de Ford, je pourrais réviser mon jugement.
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Re: The Irishman (Martin Scorsese - 2019)

Message par David Locke »

Je suis bien conscient que L'homme qui tua Liberty Valance et The Irishman sont admirés par d'autres. J'essaie donc de m'exprimer avec tact par égard pour les cinéphiles qui apprécient ces œuvres autant que pour les immenses cinéastes qui les ont créées (on parle quand même de Ford et Scorsese, là !...).

Toutefois, mon appréciation négative de ces œuvres vient de ce que la nature elle-même du projet et sa construction (en particulier le casting d'acteurs beaucoup plus âgés que leur personnage durant la majorité du film) me paraissent décider d'emblée des choix de mise en scène et de la tonalité du résultat final.
Pour être plus clair, je dirais que le sujet de ces films ne pouvait être que le recroquevillement progressif, la décrépitude, d'autant plus que leur cadre reste celui, familier, de genres maintes fois visités par leur réalisateur et les acteurs en question : le western pour Ford et sa bande, le film de gangsters par Scorsese et la sienne.

Je suis personnellement beaucoup plus sensible aux œuvres tardives qui prolongent et dépassent l'œuvre qui a précédé, mais sans faire retour, sans ressasser, et en assumant les grâces et affres qu'offre le grand âge : la sagesse (ou au contraire une irréductible et fière rébellion), la distanciation d'avec les passions (ou au contraire une terrible rage), la saveur de la nostalgie (ou l'amertume des regrets)...

Dans The Irishman, aucune émotion n'est parvenue jusqu'à moi des personnages. L'article de Libé mentionne une "distance brechtienne" introduite par le hiatus entre visages ripolinés et corps décatis. J'y vois surtout un côté terriblement pathétique, à l'image de ces vieux qui lorgnent vers la jeunesse jusqu'à leur dernier souffle (le personnage joué par Pesci a une façon de regarder la jeune Peggy qui m'a fait froid dans le dos... avant que le film ne dissipe mes craintes... ouf !).
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Phnom&Penh
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Re: The Irishman (Martin Scorsese - 2019)

Message par Phnom&Penh »

J'ai mis 3 jours à avoir un avis, et je fait partie des sincèrement déçus. Je suis très heureux pour ceux qui ont aimé, c'est vrai qu'il y a un gros côté nostalgique à revoir Scorsese nous faire un long film de mafia avec De Niro et Joe Pesci, dont j'ai trouvé le visage un des plus ratés physiquement rajeuni, mais qui a gardé une voix impeccable et des mouvements de corps que j'ai trouvé justement plus "jeunes" que De Niro et Pacino.

Mais de là à aller comparer à Liberty Valance...Ca m'ennuie d'aller contre l'avis de Rick
Strum a écrit :En ce qui me concerne, L'Homme qui tua Liberty Valance est le plus beau film de Ford. Je n'avais pas l'intention de voir The Irishman (pas convaincu par un Scorsese depuis des lustres), mais si cela fait penser au film de Ford, je pourrais réviser mon jugement.
Mais pour moi, ce n'est même pas un avis, c'est un délire cinéphile comme on en a tous quelquefois :mrgreen:
On peut tout à fait ne pas rentrer dans le jeu de L'homme qui tua Liberty Valance sur l'âge des acteurs et celui de leur rôle, mais c'est très poétique. Je considère aussi ce film comme l'un des plus grands Ford, je rentre très bien dedans, et l'âge ne me pose aucun problème. C'est à la fois poétique et théâtral.
Ici, c'est juste une histoire d'effets spéciaux pour faire le film, et c'est moche. Le scénario est plutôt bien foutu, mais bon, c'est à nouveau l'histoire de Jimmy Hoffa, c'est quand même de la soupe réchauffée avec de vieux croûtons. En plus, même si je n'ai pas beaucoup aimé Le loup de Wall Street, il y avait un dynamisme, une vitesse, c'était du Scorsese (je n'ai pas vu Silence). Ici, on ne s'emmerde pas vraiment, on est entre vieux amis, les 3 heures et quelques passent...mais la cuisine faisait un peu cantine...
"pour cet enfant devenu grand, le cinéma et la femme sont restés deux notions absolument inséparables", Chris Marker

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Re: The Irishman (Martin Scorsese - 2019)

Message par Strum »

Bon, tu me confortes dans mon idée de passer mon tour. Oui, la différence d'âge entre les acteurs et leurs personnages rend en fait Liberty Valance encore plus beau et mélancolique - ils deviennent des archétypes, des personnes déjà vieillis par le souvenir de Ransom qui n'arrive plus à s'imaginer jeune. Liberty Valance est l'aboutissement d'une veine sous-jacente et réflexive qui remonte chez Ford au moins aux années 1940 (elle est déjà évidente dans un film comme Fort Apache). Sans Liberty Valance, Ford serait moins grand, moins profond (car Liberty Valance apporte quelque chose à toute l'oeuvre passée en dialoguant de l'intérieur avec elle et n'est nullement un 'recroquevillement' ou 'ressassement' pour reprendre les mots de David Locke) et je ne peux imaginer sa filmographie sans ce film. Mais je dévie du sujet initial et vous laisse continuer avec le Scorsese. :)
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