Irréversible (Gaspar Noé - 2002)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Billy Budd
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Coxwell a écrit :
Nikita a écrit :Je ne vois pas ce qui te permet d'affirmer que le ténia est un zonard
Marginal, homosexuel refoulé qui soumet une hétérosexuelle qui s'affiche luxueusement.
Refoulé qui va au rectum et sniffe du poppers ....

Cela dit, encore une fois, rien ne permet d'affirmer qu'il soit un zonard ou un marginal si tu préfères ce terme
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Coxwell
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Message par Coxwell »

Nikita a écrit :
Coxwell a écrit :
Marginal, homosexuel refoulé qui soumet une hétérosexuelle qui s'affiche luxueusement.
Refoulé qui va au rectum et sniffe du poppers ....

Cela dit, encore une fois, rien ne permet d'affirmer qu'il soit un zonard ou un marginal si tu préfères ce terme
Ce n'est pas parce qu'il s'inscrit pleinement dans un microcosme social (en particulier le Rectum ou la communauté gay) qu'il ne soit pas marginal à l'échelle plus grande, à savoir la collectivité tout entière. Je vois son acte comme une espèce de vengeance, de message ordurier au monde d'en haut, celui peut-être mieux intégrée, mieux accepté que lui, dans un environnement plus confortable que le sien.
Carlito
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Message par Carlito »

Et hop ! Recyclage de post !

...

Les réactions sont évidemment à la mesure du film. Est-il à prendre au sérieux ? Pour certains aspects, j'estime que oui; pour d'autres, j'espère que non. En somme, j'admire la technique de Noé, son sens moral me pose problème. Pour ce qui est de l'adéquation entre le fond et la forme, elle est en effet indéniable, le film étant strictement conceptuel(à part le carton final, j'y reviendrai).

Si le film ne fait pas l'apologie de la justice sauvage, c'est principalement parce qu'il y a erreur sur le coupable, et que cette erreur est due à la précipation; admettons que de ce point de vue, le film est "lucide". Pour autant, en adoptant une logique du Paradis par l'Enfer, TOUT devient symbolique dans le film, et les signes avant-coureurs sont partout.

Ainsi, la robe sexy de Monica est potentiellement la cause de son agression, et par conséquent, comme partout ailleurs, tout peut se jouer là: la structure à rebours fait en sorte que chaque chose devienne la "cause" de la "conséquence" qui la "précède", reste à savoir lesquelles(d'autant plus qu'elles n'ont de cesse de s'enchaîner).

En théorie, Noé ne ferait que "montrer", mais sa structure parle finalement d'elle-même. De fait, le carton "Le temps détruit tout" est nuisible au film parce qu'autonome, c'est une citation, et la morale en devient imparable: le ver est dans le fruit(plutôt pessimiste comme position donc). Ainsi, non seulement le manichéisme est douteux dans le film, mais ce que cette morale tendrait à déduire des événements à "reconstruire" dans leur chronologie l'est aussi. Si le Paradis est hétéroxuel et procréatif, l'Enfer homosexuel et luxurieux, le ver dans le fruit, la morale est-elle réactionnaire(le jardin d'Eden), ou les effets s'annulent-ils(l'appel d'air final) ? Irréversible est-il un pamphlet ou un ride? Je dirais les deux mon capitaine, le fond et la forme, un paradoxe en soi.

La sincérité de Noé ne passe pas uniquement dans son traitement réaliste de la violence, elle est aussi à prendre en compte au niveau symbolique. Maintenant, un symbole ne dit que ce que l'on veut bien lui faire dire, et du coup, nous sommes maladroitement montrés du doigt, nous les spectateurs, ce fameux "quidam qui n'intervient pas dans le tunnel". C'est un peu lâche comme éthique, mais les effets sont sidérants. Les effets sont sidérants, mais c'est un peu lâche comme éthique.
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Coxwell
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Message par Coxwell »

Sergius Karamzin a écrit :Quand le Ténia est dans le tunnel, il est avec une autre fille. Il est visiblement bi. Ou peut-être n'était-il dans la boîte de nuit que pour un deal quelconque avec celui qui sera tué ?
Par ailleurs, Marcus rencontre sur son chemin le menant au coeur du rectum un type qui se présente comme "étant le mec" du Ténia. Il n'est donc pas qu'au Rectum par coïncidence.
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Truffaut Chocolat
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Message par Truffaut Chocolat »

Coxwell a écrit :De toute façon, le film s'inscrit dans la continuité des 2 précédents, il s'ouvre sur Nahon et son ami. cette première séquence exploite les mêmes thèmes que Seul contre tous. On est dans un film aigri, parcouru par frustrations et le choc des catégories sociales (argent, sociabilité).
De mon côté j'y vois surtout deux films qui parlent d'amour.
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Coxwell
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Message par Coxwell »

masquedemort a écrit :
Coxwell a écrit :De toute façon, le film s'inscrit dans la continuité des 2 précédents, il s'ouvre sur Nahon et son ami. cette première séquence exploite les mêmes thèmes que Seul contre tous. On est dans un film aigri, parcouru par frustrations et le choc des catégories sociales (argent, sociabilité).
De mon côté j'y vois surtout deux films qui parlent d'amour.
Alors que pour moi, c'est plutôt un portrait noir du prolétariat, de la misère dans laquelle vivent des dizaines de personnes. les personnes rencontrées par le boucher sur les trottoirs sont là pour renforcer cette idée.
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Message par Sergius Karamzin »

Aïe, problème de mémoire...
Vous voulez maroufler ? Je suis votre homme...
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Billy Budd
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Message par Billy Budd »

Coxwell a écrit : Ce n'est pas parce qu'il s'inscrit pleinement dans un microcosme social (en particulier le Rectum ou la communauté gay)
Il n'est donc plus refoulé ?



Coxwell a écrit : qu'il ne soit pas marginal à l'échelle plus grande, à savoir la collectivité tout entière. Je vois son acte comme une espèce de vengeance, de message ordurier au monde d'en haut, celui peut-être mieux intégrée, mieux accepté que lui, dans un environnement plus confortable que le sien.
Mmouais, moi, je vois de la surinterprétation
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Message par Coxwell »

Nikita a écrit :
Coxwell a écrit : Ce n'est pas parce qu'il s'inscrit pleinement dans un microcosme social (en particulier le Rectum ou la communauté gay)
Il n'est donc plus refoulé ?



Coxwell a écrit : qu'il ne soit pas marginal à l'échelle plus grande, à savoir la collectivité tout entière. Je vois son acte comme une espèce de vengeance, de message ordurier au monde d'en haut, celui peut-être mieux intégrée, mieux accepté que lui, dans un environnement plus confortable que le sien.
Mmouais, moi, je vois de la surinterprétation
Si tu prends le terme refoulé dans le sens de repoussé non, mais su tu le prends dans le sens d'un blocage psy sur ses vrais intentions sexuelles, il y aurait matière à dire : il est homo, fréquente les transexuelles, et les hétérosexuelles en les sodomisant. Psychanalyse riche en perspective.
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Coxwell
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Message par Coxwell »

Surinterprétation ? peut-être, encore faudrait-il être capable de différencier l'interprétation de la surinterprétation, en sachant que la première englobe finalement toutes les possibilités de réaction face à un film.

Je l'ai ressenti de cette manière, surtout après avoir vu ces deux premiers films. Si Irreversible était son premier film, je n'aurais peut-être pas pensé la même chose. Je le place dans la continuité de son message précédent, auquel il faut ajouter d'autres thèmes classiques comme la vengeance primaire.
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Billy Budd
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Message par Billy Budd »

Coxwell a écrit :Surinterprétation ? peut-être, encore faudrait-il être capable de différencier l'interprétation de la surinterprétation,
Je ne dois pas en être capable
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Coxwell
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Message par Coxwell »

Nikita a écrit :
Coxwell a écrit :Surinterprétation ? peut-être, encore faudrait-il être capable de différencier l'interprétation de la surinterprétation,
Je ne dois pas en être capable
Moi non plus.
Carlito
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Message par Carlito »

Coxwell a écrit :Son cinéma n’est pas là pour faire des compromis, n’y faire du racolage, c’est un morceau d’art brut, libre.
Non seulement le film fait forcément des compromis, mais le moins que l'on puisse dire, c'est que Noé est racoleur.
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Coxwell
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Message par Coxwell »

Carlito a écrit :
Coxwell a écrit :Son cinéma n’est pas là pour faire des compromis, n’y faire du racolage, c’est un morceau d’art brut, libre.
Non seulement le film fait forcément des compromis, mais le moins que l'on puisse dire, c'est que Noé est racoleur.
C'est une façon de le voir, personnelle. Je ne trouve pas la violence gratuite, utilisée pour séduire, au contraire, je trouve qu'elle est complètement intégrée à l'élément qu'il filme à savoir un morceau de vie.
Carlito
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Message par Carlito »

Coxwell a écrit :C'est une façon de le voir, personnelle. Je ne trouve pas la violence gratuite, utilisée pour séduire, au contraire, je trouve qu'elle est complètement intégrée à l'élément qu'il filme à savoir un morceau de vie.
Ce qu'il fait des bas instincts dans son film est une chose, ce que le Rape & Revenge a d'outrancier en est une autre.
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