Scorpions

[Jake Scully]

À noter la phrase subliminale "J'ai les pieds qui puuuuent" sur Can't live without you.

[Doug Quaid]

...

[M_RiK]

Une version très spéciale de "Still loving you":
http://crass.on.ru/flash/bird.swf

Qui est-ce qui m'a enregistré sous la douche !? Je le préviens, il lui en cuira

Ma bonne poilade du jour (ça compense toujours mon futur exam' de droit)

[Jean-Pierre Festina]

Déterrage d'un topic au sujet d'un groupe méconnu, qui vaut en tout cas plus que les moustaches du chanteur. Attention, les notules qui suivent ne vous seront d'aucun intérêt ou presque si vous ne jouez pas de guitare.

Lonesome Crow 1972


Premier album du groupe sorti en 1972, avec des morceaux assez flatteurs à l'oreille. Même si l'on ne peut s'empêcher d'y trouver un goût de déjà-vu : le groupe est l'addition de deux tiers du premier Black Sabbath et un tiers d'Electric Ladyland, avec des traces de krautrock dans les deux dernières plages en particulier, assez stoned. Klaus Meine a déjà un timbre reconnaissable même s'il n'en utilise qu'une infime partie, quant à Michael Schenker, il copie purement et simplement Tony Iommi.

Fly to the rainbow 1974


Deux ans ont passé. On franchit plusieurs échelons et on largue les amarres d'un Kraut-Black Sabbath pour se rapprocher des rivages plus pêchus de Deep Purple, mais jugez plutôt : ce pochetron de Michael Schenker est viré au profit d'un guitariste original quoiqu'un peu vibrophile, le chanteur pioche chez Ian Gillian (les aigus perçants qui se terminent par un vibrato... non, ce n'est pas la trompette de Louis Armstrong mais l'étalon or des vocaux heavy métal des 70'S-80's-90's !!!) mais il maîtrise sa voix ; en revanche le groupe s'égare moins dans les expérimentations timides des débuts. Le plus stupéfiant reste le morceau éponyme, en fin d'album. Ce n'est pas qu'il soit d'une qualité supérieure au reste, mais si un amateur de matérialisme dialectique le compare avec le morceau "Dream on" d'Aerosmith sorti peu ou prou la même année, il constatera satisfait qu'il est en train de se créer la même chose au même moment des deux côtés de l'Atlantique, un genre qui va polluer les supérettes pour les quarante ans à venir, j'ai nommé la "power-ballad". Pochette innommable ; c'est un bon motif pour un premier scandale, la censure aurait déjà dû frapper le groupe ! (Curiosité pour guitariste : un petit arpège en "sweep-picking", à la vérité bien timide, est audible quelque part sur le morceau "Drifting Sun" ; nous en reparlerons.)

In trance 1975


1975 et première pochette sleazy. L'album est, pour de mystérieuses raisons, difficile à trouver de nos jours. L'orchestre durcit un peu le ton, le guitariste a rangé sa tige vibrato dans son étui et les compositions sont, disons, confortables et homogènes. Quant à la personnalité du groupe, elle est désormais parfaitement assise. Power-ballad de l'année, pour tous les Prisunic du Saint Empire Romain Germanique et bientôt du monde : le morceau "In trance".

Virgin Killer 1976


Je m'auto-censure, sachant bien que le mouflet de la pochette originale ne sera pas du goût de tout le monde. L'essentiel est ailleurs. Il s'agit là d'un excellent album de heavy metal.
Quant à Uli Jon Roth, il est absolument déchaîné.
Ecoutez ce morceau, si vous avez pratiqué un peu de guitare vous allez comprendre :

Jusqu'alors, un seul guitariste de hard avait un tel contrôle de son instrument, il s'agissait de Ritchie Blackmore. Mais comme c'était un peu le bordel dans la tête de celui-ci, il piquait crise sur crise avant de se retrouver à jouer de la musique new age tout seul... Le style de jeu de Ritchie était à l'image de sa carrière : erratique, fait d'instants magiques perdus au milieu d'expérimentations tous azimuts sans souci de direction aucun.
Ulrich Roth est quant à lui un drôle de druide stratophile lui aussi, d'une précision de jeu comparable mais dont l'apport technique est infiniment plus précieux : toute la grammaire moderne du soliste métal est ici, six ans avant Yngwie Malmsteen (qui le considère comme l'un de ses rares maîtres) et Marty Friedman, et pour les deux décennies à venir. C'est si magistral que j'en oublie de signaler le slow en vigueur chez Codec pour l'année 1976.

Taken by force 1977

Encore une pochette litigieuse, pour des raisons un peu moins passionnantes. Un très bon album, d'un cran tout de même inférieur au précédent.
Ce sacré queutard de Klaus Meine pond un slow dont le titre à lui tout seul est un chef-d'oeuvre de moiteur racoleuse : "Born to touch your feelings". J'en rougis rien que de l'écrire. Mais la grosse affaire de l'album, encore une fois, c'est la satanée stratocaster blanche d'Ulrich Roth.
Démonstration :

Attention pas de méprise : il n'est aucunement mention de Jacques Charron ici, mais du dieu passeur des enfers de la mythologie grecque.
Passez outre le riff débile (du Black Sabbath en polka ?) pour aller directement à la 40e seconde : le guitariste y entame un solo complètement furieux qui se termine à 1 minute 10 par un STRING-SKIPPING ! Non, Uli ne saute pas dans son string, il inaugure juste une des techniques guitaristiques les plus casse-gueule (littéralement le "saut de cordes") onze ans avant les Mr Big de Paul Gilbert, le spécialiste pourtant incontesté du truc !! Complètement nerdy, d'accord, mais il fallait savoir.

Tokyo Tapes 1978

Un très bon live plein d'énergie et de bonnes chansons. Gratteux parfois décontracté du gland ; à l'époque, les supporters des groupes de métal n'exigeaient pas encore que les lead-guitaristes fussent capables de reproduire les solos des versions studio note à note : l'ami Ulrich se repose et lorgne vers ses premières amours, Hendrix en particulier. (Ceci posé, sur quelques morceaux où sa dextérité est attendue au tournant, il est sérieux comme un pape. Ulrich mit uns !)

Lovedrive 1979

Non mais regardez-moi cette pochette. C'est d'un goût ! A l'image de l'album d'ailleurs. Le génie Ulrich est parti, une page est tournée, et dans l'attente le frère Schenker revient vomir sur quelques morceaux. La boucle est bouclée, en quelque sorte.
Derrière, un petit homme discret et bien élevé dont nous reparlerons plus tard : Matthias Jabs.

edit : merci Boulgi !

[Ikebukuro]

Déterrage d'un topic au sujet d'un groupe méconnu, qui vaut en tout cas plus que les moustaches du chanteur.

Groupe méconnu, Scorpions?
Tu as connu les années 80 et 90?

Cent millions d'albums vendus à travers le monde quand même...

Et quels morceaux :
Bad boys running wild
Dark lady
In trance
Robot man
The same thrill
etc etc

OK pour la pochette de Virgin Killer française; d'ailleurs j'avais lu que c'était une décision de la maison de disque française et que Klaus Meine avait détesté celle-ci.

[Jean-Pierre Festina]

Déterrage d'un topic au sujet d'un groupe méconnu, qui vaut en tout cas plus que les moustaches du chanteur.

Groupe méconnu, Scorpions?
Tu as connu les années 80 et 90?

Cent millions d'albums vendus à travers le monde quand même...

Attention, je n'ai pas dit "inconnu" mais "méconnu", autrement dit "pas estimé à sa juste valeur": je te laisse relire ce topic pour comprendre de quoi je veux parler (à propos, il ne s'agit pas d'une critique de ma part à l'égard des intervenants, pour moi aussi pendant les 40 premières années de ma vie, les Scorpions n'étaient qu'un groupe de baloche tout juste bon à lever de la poule)
Merci de ton intérêt en tout cas : je ne vais pas tarder à continuer cette chronique !

[Ikebukuro]

Ah, effectivement, méconnu dans ce sens là, OK.
Il est vrai qu'un groupe de Hard Rock, ou Heavy Metal, comme eux, connus uniquement pour ses ballades... c'est triste

[halford66]

Clip de leur dernier single en vue de leur prochain album à paraître en février,50 ans(!)après leur 1er album,franchement ça envoie plus de que des groupes plus"jeunes"comme Maiden et Klaus Meine est toujours au top!

Je n'avais pas trop aimé leur dernier disque"Return to forever" par contre celui d'avant"Sting in the tail" était excellent et pour moi leur meilleur disque depuis love at first sting.

[Rockatansky]

Faut dire que c'est pas dur de faire un meilleur disque depuis Love at first sting

[halford66]

Ce"faux"live de 1977(sans public)a refait surface sur YouTube,la période Ulrich Roth est sans conteste la meilleure du groupe(malgré des albums inégaux en particulier avec les titres chantés par Roth dont la voix i jure avec celle de Klaus Meine)c'est heavy de chez heavy,le Hendrix du métal !

Au passage j'ai écouté "Rock believer"et je l'ai trouvé décevant,c'est mou,ça manque de pêche,on est loin de l l'excellent"Sting in the tail"