Il ne faut pas s’attendre à pouffer de rire pendant 1h30. L'enjeu de ce film hybride est plus complexe...
L'ambiance, le ton du film est très proche de ce que l’équipe développera plus tard dans Eastbound and Down. Le principal intérêt et la vraie originalité se trouvent donc dans ce mélange de genres (comédie pure basée sur des tunnels d’impro incroyables, drame redneck, angoisse existentielle), la grâce avec laquelle Hill et ses auteurs arrivent à déclencher un fou rire et de l’enchainer avec de grands moments d’angoisses (d’ailleurs les passages les plus réussis du film sont ceux qui nous montrent McBride perdre totalement le contrôle – quand il s’aperçoit que sa femme le trompe, par exemple, ou dans sa dernière scène avec elle, ponctué d'un beau jet d'urine
). Ça déclenche un mécanisme efficace dans son décalage de perception des faits : Je rigole, Boum, je me prends une baffe (parfois avec un temps de décalage, l’un transpirant sur l’autre) et je re-rigole (finalement Ratatouille est assez familier de ce genre d’enchainement d’émotions contraires, excroissance d’un certain humour british).
C’est par cette instabilité d’émotion (chez le spectateur et pour le personnage principal) que Jody Hill, Danny McBride et Ben Best nous conte cette crise existentielle sur fond d’Amérique profonde.
Grosse mention spéciale aux seconds roles : le réalisateur Jody Hill dans le rôle du meilleur ami un peu louche, Mike McAlister (ce regard… quand il demande a des enfants de 10 ans « You guys ever had sex? ») et Ben Best le co auteur, qui interprète l’idole de McBride, Chuck 'The Truck' Wallace (gros con cocainé casseur de briques).
Bref, une belle découverte, je suis de plus en plus friand de cette team associée aux Apatow : Hill/Best/McBride souvent secondé par David Gordon Green et Tim Orr.
Bientôt Observe and Report…
Chuck the Truck en pleine séance de dédicace !
Vous reprendrez bien un peu de McBride???
