Link (Richard Franklin - 1986)
Publié : 10 févr. 11, 19:27
Après avoir écrit ce commentaire sur "notez les films" et après réflexion, je me permets de créer ce petit topic (qui n'aura pas forcément grand succès) pour offrir une meilleure visibilité à ce film qui mérite à mon avis d'être découvert.
Jane Chase une étudiante américaine en zoologie au collège des sciences de Londres est engagée par le professeur Steven Phillip pour s'occuper de sa villa sur la côte. Arrivée sur place, elle rencontre les 3 singes qui vivent avec Phillip : Himp, Vaudou (une femelle non dressée) et Link ; ce dernier fait office de majordome et parait bien impressionnant. Mais peu après, le professeur disparait mystérieusement.
SPOILERS. Très bon. Bien ficelé et original. Un peu curieux, ce film, quand même. A l'image de la partition de Jerry Goldsmith (que je VEUX définitivement! - edit : maintenant je l'ai!!), Link évolue sur un registre étrange, à la fois espiègle, comique, inquiétant et violent. On ne sait pas trop, durant trois bons quarts d'heure, où le film va nous emmener et s'il faut rire ou prendre peur de ce vieux chimpanzé surdoué qui semble régner sur les lieux (excellent cadre au passage, aussi bien d'un point de vue visuel que permettant des possibilités de huis-clos qui seront bien utilisées ensuite). Puis le personnage de Terence Stamp disparaît mystérieusement et la jeune Elisabeth Shue se retrouve seule dans cette grande demeure côtière peuplée de chimpanzés dont l'évolution et les capacités posent évidemment quelques intéressantes interrogations (formulées dès l'ouverture en cours magistral) sur ce qui caractérise la frontière entre l'homme et le singe, donnant lieu à des prises de position contradictoires entre le professeur rigide incarné par Stamp et son assistante. L'ambiance se fait alors de plus en plus étrange avant de basculer définitivement dans le suspense à huis-clos avec moult rebondissements, au tournant de cette scène troublante où le chimpanzé Link "mate" complaisamment Elisabeth Shue nue qui veut prendre son bain. Une scène très troublante où cette fameuse frontière entre l'Homme et le primate semble plus ténue que jamais. La suite montrera que cette frontière, ce rapport de force, s'est en fait totalement inversé, culminant en toute fin avec cette image saisissante de Link, ayant refusé de quitter la demeure en feu, surplomber son territoire duquel il a chassé les humains. La réussite de cette scène de la salle de bains - et du film en général - amène d'ailleurs à féliciter le travail de dressage effectué, au point que les chimpanzés ne semblent pas "singer" les attitudes qu'on leur a bien inculquées, mais bien se comporter comme des humains, avec leur propre personnalité. La mise en scène de Franklin est classique au début et évolue au fil de l'étrangeté diffuse, privilégiant de plus en plus des cadrages acrobatiques à la Sam Raimi pour donner à l'image des plans très efficaces et dynamiques. Bref, un film original et curieux, mais qui met peut-être un peu de temps à démarrer. Très bon plan final.
Jane Chase une étudiante américaine en zoologie au collège des sciences de Londres est engagée par le professeur Steven Phillip pour s'occuper de sa villa sur la côte. Arrivée sur place, elle rencontre les 3 singes qui vivent avec Phillip : Himp, Vaudou (une femelle non dressée) et Link ; ce dernier fait office de majordome et parait bien impressionnant. Mais peu après, le professeur disparait mystérieusement.
SPOILERS. Très bon. Bien ficelé et original. Un peu curieux, ce film, quand même. A l'image de la partition de Jerry Goldsmith (que je VEUX définitivement! - edit : maintenant je l'ai!!), Link évolue sur un registre étrange, à la fois espiègle, comique, inquiétant et violent. On ne sait pas trop, durant trois bons quarts d'heure, où le film va nous emmener et s'il faut rire ou prendre peur de ce vieux chimpanzé surdoué qui semble régner sur les lieux (excellent cadre au passage, aussi bien d'un point de vue visuel que permettant des possibilités de huis-clos qui seront bien utilisées ensuite). Puis le personnage de Terence Stamp disparaît mystérieusement et la jeune Elisabeth Shue se retrouve seule dans cette grande demeure côtière peuplée de chimpanzés dont l'évolution et les capacités posent évidemment quelques intéressantes interrogations (formulées dès l'ouverture en cours magistral) sur ce qui caractérise la frontière entre l'homme et le singe, donnant lieu à des prises de position contradictoires entre le professeur rigide incarné par Stamp et son assistante. L'ambiance se fait alors de plus en plus étrange avant de basculer définitivement dans le suspense à huis-clos avec moult rebondissements, au tournant de cette scène troublante où le chimpanzé Link "mate" complaisamment Elisabeth Shue nue qui veut prendre son bain. Une scène très troublante où cette fameuse frontière entre l'Homme et le primate semble plus ténue que jamais. La suite montrera que cette frontière, ce rapport de force, s'est en fait totalement inversé, culminant en toute fin avec cette image saisissante de Link, ayant refusé de quitter la demeure en feu, surplomber son territoire duquel il a chassé les humains. La réussite de cette scène de la salle de bains - et du film en général - amène d'ailleurs à féliciter le travail de dressage effectué, au point que les chimpanzés ne semblent pas "singer" les attitudes qu'on leur a bien inculquées, mais bien se comporter comme des humains, avec leur propre personnalité. La mise en scène de Franklin est classique au début et évolue au fil de l'étrangeté diffuse, privilégiant de plus en plus des cadrages acrobatiques à la Sam Raimi pour donner à l'image des plans très efficaces et dynamiques. Bref, un film original et curieux, mais qui met peut-être un peu de temps à démarrer. Très bon plan final.