Dvdclassik : cinéma et DVD

Même réserves que les détracteurs: forme par trop grandiose et dispositif répétitif lassant (pas certain non plus de la pertinence du choix du NB) pour un sujet méritant un autre approche, comme si Cuaron n'avait pu su reconnaitre l'interêt de son histoire. Simplicité phagocytée par une recherche continuelle du pittoresque, du Beau, privant les personnages, et à ce portrait-chronique, toute possibilité d'émotion, pour se placer du côté du tableau distancié (Fellinien ?).
Un déficit d'incarnation et d'émotion vraisemblablement imputable à une matière émotionnelle délibérément mise à distance par Cuaron, décreté par lui-même comme traumatisante, et découlant d'un regard qui précisément hésite entre l'immersion et le récit, ne sachant pas à quelle hauteur se placer. Dommage car le film aurait pu être autre chose qu'un exercice de style un peu vain, à l'image du resserrement final (les 45 dernière minutes) qui laisse entrevoir ce qu'il aurait pu être, moment où les choses s'impriment et se déterminent, sujet, ton, résonance -ode aux femmes et d'un paradoxe ayant tant marqué Cuaron, celui de sa domestique dévouée, d'une femme du pays, mère par procuration ne voulant pas d'enfant. Le sujet quasi bressonien aurait pu donner lieu à une exploration passionnante, spirituelle, bouleversante, d'un mystère, d'une famille bourgeoise esseulée, voire d'une époque, d'un pays; il n'est rien de tout cela. A défaut, le film est juste l'expression de son propre étourdissement esthétique - ce qui est peu.