Le Splendid et ses compagnons de route
Publié : 1 mai 19, 00:08
Il n'existe pas à ma connaissance de sujet dédié au Splendid sur DVDClassik, voici donc cette lacune réparée, en hommage à la mort d'Anémone.
1) La troupe du Splendid.
Il s'agit d'une troupe humoristique de comédiens-scénaristes née en 1974 dans un café-théâtre situé d'abord rue des Lombards à Paris, puis rue du Faubourg Saint-Martin. Auparavant, la moitié des membres de la troupe s'était connue au prestigieux lycée Pasteur de Neuilly, puis s'était retrouvée sur le tournage du film "L'an 01" en 1973.
Huit acteurs la composent, sur la photo ci-dessus (qui semble dater du début des années 80, au vu de quelques détails comme l'alopécie stabilisée de Gérard Jugnot, le nouveau nez de Josiane Balasko et la frange de Lhermitte, qu'il délaissera un peu plus tard au profit d'une brosse), de gauche à droite : Christian Clavier, Marie-Anne Chazel, Gérard Jugnot, Bruno Moynot, Josiane Balasko -qui remplace Valérie Mairesse- et Thierry Lhermitte.
Michel Blanc et Claire Magnin sont les deux membres absents de la photographie.
Selon wikipedia, "Anémone, Martin Lamotte, Dominique Lavanant et Roland Giraud ont souvent accompagné la troupe sur scène ou devant la caméra, mais n'en font pas partie." Pour mémoire, et dans l'ordre (merci au site thelin.net):
Il existe aussi une troupe de musiciens fantaisiste nommée "Le Grand orchestre du Splendid" (dont on connaît au moins "La salsa du démon"), née au même endroit en 1977 et dont l'auteur-compositeur Jacques Delaporte fit de minuscules apparitions dans les films de la troupe d'acteurs.
2) Les oeuvres.
Au théâtre :
La concierge est tombée dans l'escalier
Non, Georges pas ici
Je vais craquer (qui donnera le film du même nom)
Ma tête est malade
Le Pot de terre contre le pot de vin
Bunny's Bar ou les hommes préfèrent les grosses (adapté au cinéma dans Les hommes préfèrent les grosses)
Amours, coquillages et crustacés (qui donnera Les Bronzés au cinéma)
Le père Noël est une ordure (qui donnera le film du même nom)
Papy fait de la résistance (qui donnera le film du même nom)
On reconnaît ici, de gauche à droite, Christian Clavier, Marie-Anne Chazel, Valérie Mairesse, Michel Blanc encore chevelu et glabre, Thierry Lhermitte et Gérard Jugnot pas encore tout-à-fait alopecte, ce qui pourrait situer la date de cette photographie quelque part vers 1976.
Au cinéma :
Voici ce que dit wikipedia avant de donner la liste : "chacun des films est répertorié dans la liste quand au minimum trois membres ou acteurs associés figurent dans la distribution". La voici à titre purement indicatif, car ici se dessine à mon avis la question de savoir ce qu'est réellement le Splendid, et à laquelle wikipedia ne répond que par recoupement, sans se soucier de ce qui compose l'identité profonde de la troupe.
1973 L'An 01
1974 Les Valseuses
1975 Que la fête commence
1976 On aura tout vu - Le Locataire
1977 Les Petits Câlins - Dites-lui que je l'aime
1978 Si vous n'aimez pas ça, n'en dégoûtez pas les autres - Les Bronzés - Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine - La Tortue sur le dos - Pauline et l'ordinateur
1979 Les héros n'ont pas froid aux oreilles - Les bronzés font du ski
1981 Clara et les Chics Types - Les Babas Cool - Les hommes préfèrent les grosses - Viens chez moi, j'habite chez une copine
1982 Le père Noël est une ordure - Elle voit des nains partout ! - Le Quart d'heure américain
1983 Papy fait de la résistance
1984 La Smala - Tranches de vie
1985 Le Mariage du siècle
1986 Nuit d'ivresse
1986 Sans peur et sans reproche
1991 Les Secrets professionnels du Dr Apfelglück
1994 La Vengeance d'une blonde - Grosse fatigue
1997 Les Sœurs Soleil
2003 Madame Édouard
2006 Les Bronzés 3 : Amis pour la vie
2007 L'Auberge rouge
2008 Musée haut, musée bas
2014 Benoît Brisefer : Les Taxis rouges
Problèmes, et pas seulement à cause de ma mauvaise foi :
- Certains de ces films sont invisibles en dvd ("Si vous n'aimez pas ça..." est sorti presqu'en douce, et "Pauline et l'ordinateur" semble bien oublié des distributeurs : c'est bien malgré moi que je les évacue de la liste) ;
- La liste débute en 1973, soit un an avant la création de la troupe (L'an 01, à ce titre, est à exclure) ;
- elle compose un véritable inventaire à la Prévert : la cohabitation de films de Tavernier, Polanski, Doillon, Resnais, Jean Rouch et Manuel Pradal, a priori radicalement étrangers à l'univers de la troupe, a ainsi de quoi surprendre ; en outre le fait est que chacun des réalisateurs sus-nommés n'a utilisé qu'une fois les services du Splendid, et dans des rôles secondaires (exit Que la fête commence, Le Locataire, Benoît Brisefer) ;
- quant à Claude Miller, c'est au sein de films non comiques qu'il a utilisé quelques membres de la troupe (exit Dites-lui que je l'aime, même si la performance extraordinaire de Michel Blanc dans La meilleure façon de marcher aurait pu, à elle seule, faire contrepoids) ;
- de même, on y trouve des réalisateurs de comédies tels que Bertrand Blier ou Luc Béraud dont l'univers, pour satirique qu'il puisse être, reste assez indépendant, tout au plus voisin, de celui de la troupe ;
- elle comporte des films à l'écriture desquels il arrive qu'aucun des représentants de la troupe n'ait collaboré (Madame Edouard, Musée haut, musée bas, On aura tout vu, Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine, Elle voit des nains partout, La smala);
- elle inclut des films où aucun des membres du Splendid n'a la vedette
- enfin, et plus subjectivement, cette liste se termine en 2014, soit quatre décennies après, tandis que l'imaginaire collectif associe non sans quelque apparence de raison cette troupe à une période qui court de la fin des années 70 jusqu'au milieu des années 80 au cinéma ; Il faut rappeler en effet que le Splendid dresse le portrait au vitriol de la génération post-hippie jetée en pleine économie de marché et qui tire très égoïstement le parti de l'un et de l'autre ; à ce titre, accepter dans cette liste des films réalisés hors du contexte des "Roaring eighties" est à mon avis un non-sens.
Voici donc les films que je garde de cette liste :
1978 Les Bronzés
1979 Les héros n'ont pas froid aux oreilles - Les bronzés font du ski
1981 Clara et les Chics Types - Les Babas Cool - Les hommes préfèrent les grosses - Viens chez moi, j'habite chez une copine
1982 Le père Noël est une ordure - Le Quart d'heure américain
1983 Papy fait de la résistance
1984 Tranches de vie
1985 Le Mariage du siècle
1986 Nuit d'ivresse
Mention spéciale pour :
- "Les petits câlins", de Jean-Marie Poiré et scénarisé par la géniale Josiane Balasko, excellent petit film sensible, même si l'esprit du Splendid est encore en retrait : peu de cynisme ici, au contraire, les personnages sont gaffeurs et délicats ;
- "Sans peur et sans reproche", autre excellent film, porte la patte de Gérard Jugnot, dont la filmographie revendique un esprit comique tendre (même dans la grossièreté) qui n'a plus grand'chose de commun avec celui de son ancienne troupe ;
- "Les secrets professionnels du Docteur Apfelglück" est une fort plaisante suite de sketches mais qui ne doit plus rien au comique d'observation du Spendid ; il y règne au contraire une surenchère de délire diversement maîtrisée ;
- "Grosse fatigue" de Michel Blanc peut se voir adresser le même type de remarque que les films de Jugnot : Michel Blanc réalisateur n'est pas exactement Michel Blanc acteur : la satire laisse place à une noirceur proche du théâtre de l'absurde, jusqu'au moment où le rire se fige tout à fait.
Mention moins spéciale pour :
- "La vengeance d'une blonde", pourtant sympathiquement post-eighties (le dentier sabatieresque de T.Lhermitte) est réalisé par un tâcheron apatride ;
- quant aux "Bronzés 3", c'est une farce sinistre, dont le scénario et l'image sont comparables à un vilain jeu video ou à un album tardif d'Astérix.
(Message très incomplet, à suivre)
1) La troupe du Splendid.
Il s'agit d'une troupe humoristique de comédiens-scénaristes née en 1974 dans un café-théâtre situé d'abord rue des Lombards à Paris, puis rue du Faubourg Saint-Martin. Auparavant, la moitié des membres de la troupe s'était connue au prestigieux lycée Pasteur de Neuilly, puis s'était retrouvée sur le tournage du film "L'an 01" en 1973.
Huit acteurs la composent, sur la photo ci-dessus (qui semble dater du début des années 80, au vu de quelques détails comme l'alopécie stabilisée de Gérard Jugnot, le nouveau nez de Josiane Balasko et la frange de Lhermitte, qu'il délaissera un peu plus tard au profit d'une brosse), de gauche à droite : Christian Clavier, Marie-Anne Chazel, Gérard Jugnot, Bruno Moynot, Josiane Balasko -qui remplace Valérie Mairesse- et Thierry Lhermitte.
Michel Blanc et Claire Magnin sont les deux membres absents de la photographie.
Selon wikipedia, "Anémone, Martin Lamotte, Dominique Lavanant et Roland Giraud ont souvent accompagné la troupe sur scène ou devant la caméra, mais n'en font pas partie." Pour mémoire, et dans l'ordre (merci au site thelin.net):
Il existe aussi une troupe de musiciens fantaisiste nommée "Le Grand orchestre du Splendid" (dont on connaît au moins "La salsa du démon"), née au même endroit en 1977 et dont l'auteur-compositeur Jacques Delaporte fit de minuscules apparitions dans les films de la troupe d'acteurs.
2) Les oeuvres.
Au théâtre :
La concierge est tombée dans l'escalier
Non, Georges pas ici
Je vais craquer (qui donnera le film du même nom)
Ma tête est malade
Le Pot de terre contre le pot de vin
Bunny's Bar ou les hommes préfèrent les grosses (adapté au cinéma dans Les hommes préfèrent les grosses)
Amours, coquillages et crustacés (qui donnera Les Bronzés au cinéma)
Le père Noël est une ordure (qui donnera le film du même nom)
Papy fait de la résistance (qui donnera le film du même nom)
On reconnaît ici, de gauche à droite, Christian Clavier, Marie-Anne Chazel, Valérie Mairesse, Michel Blanc encore chevelu et glabre, Thierry Lhermitte et Gérard Jugnot pas encore tout-à-fait alopecte, ce qui pourrait situer la date de cette photographie quelque part vers 1976.
Au cinéma :
Voici ce que dit wikipedia avant de donner la liste : "chacun des films est répertorié dans la liste quand au minimum trois membres ou acteurs associés figurent dans la distribution". La voici à titre purement indicatif, car ici se dessine à mon avis la question de savoir ce qu'est réellement le Splendid, et à laquelle wikipedia ne répond que par recoupement, sans se soucier de ce qui compose l'identité profonde de la troupe.
1973 L'An 01
1974 Les Valseuses
1975 Que la fête commence
1976 On aura tout vu - Le Locataire
1977 Les Petits Câlins - Dites-lui que je l'aime
1978 Si vous n'aimez pas ça, n'en dégoûtez pas les autres - Les Bronzés - Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine - La Tortue sur le dos - Pauline et l'ordinateur
1979 Les héros n'ont pas froid aux oreilles - Les bronzés font du ski
1981 Clara et les Chics Types - Les Babas Cool - Les hommes préfèrent les grosses - Viens chez moi, j'habite chez une copine
1982 Le père Noël est une ordure - Elle voit des nains partout ! - Le Quart d'heure américain
1983 Papy fait de la résistance
1984 La Smala - Tranches de vie
1985 Le Mariage du siècle
1986 Nuit d'ivresse
1986 Sans peur et sans reproche
1991 Les Secrets professionnels du Dr Apfelglück
1994 La Vengeance d'une blonde - Grosse fatigue
1997 Les Sœurs Soleil
2003 Madame Édouard
2006 Les Bronzés 3 : Amis pour la vie
2007 L'Auberge rouge
2008 Musée haut, musée bas
2014 Benoît Brisefer : Les Taxis rouges
Problèmes, et pas seulement à cause de ma mauvaise foi :
- Certains de ces films sont invisibles en dvd ("Si vous n'aimez pas ça..." est sorti presqu'en douce, et "Pauline et l'ordinateur" semble bien oublié des distributeurs : c'est bien malgré moi que je les évacue de la liste) ;
- La liste débute en 1973, soit un an avant la création de la troupe (L'an 01, à ce titre, est à exclure) ;
- elle compose un véritable inventaire à la Prévert : la cohabitation de films de Tavernier, Polanski, Doillon, Resnais, Jean Rouch et Manuel Pradal, a priori radicalement étrangers à l'univers de la troupe, a ainsi de quoi surprendre ; en outre le fait est que chacun des réalisateurs sus-nommés n'a utilisé qu'une fois les services du Splendid, et dans des rôles secondaires (exit Que la fête commence, Le Locataire, Benoît Brisefer) ;
- quant à Claude Miller, c'est au sein de films non comiques qu'il a utilisé quelques membres de la troupe (exit Dites-lui que je l'aime, même si la performance extraordinaire de Michel Blanc dans La meilleure façon de marcher aurait pu, à elle seule, faire contrepoids) ;
- de même, on y trouve des réalisateurs de comédies tels que Bertrand Blier ou Luc Béraud dont l'univers, pour satirique qu'il puisse être, reste assez indépendant, tout au plus voisin, de celui de la troupe ;
- elle comporte des films à l'écriture desquels il arrive qu'aucun des représentants de la troupe n'ait collaboré (Madame Edouard, Musée haut, musée bas, On aura tout vu, Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine, Elle voit des nains partout, La smala);
- elle inclut des films où aucun des membres du Splendid n'a la vedette
- enfin, et plus subjectivement, cette liste se termine en 2014, soit quatre décennies après, tandis que l'imaginaire collectif associe non sans quelque apparence de raison cette troupe à une période qui court de la fin des années 70 jusqu'au milieu des années 80 au cinéma ; Il faut rappeler en effet que le Splendid dresse le portrait au vitriol de la génération post-hippie jetée en pleine économie de marché et qui tire très égoïstement le parti de l'un et de l'autre ; à ce titre, accepter dans cette liste des films réalisés hors du contexte des "Roaring eighties" est à mon avis un non-sens.
Voici donc les films que je garde de cette liste :
1978 Les Bronzés
1979 Les héros n'ont pas froid aux oreilles - Les bronzés font du ski
1981 Clara et les Chics Types - Les Babas Cool - Les hommes préfèrent les grosses - Viens chez moi, j'habite chez une copine
1982 Le père Noël est une ordure - Le Quart d'heure américain
1983 Papy fait de la résistance
1984 Tranches de vie
1985 Le Mariage du siècle
1986 Nuit d'ivresse
Mention spéciale pour :
- "Les petits câlins", de Jean-Marie Poiré et scénarisé par la géniale Josiane Balasko, excellent petit film sensible, même si l'esprit du Splendid est encore en retrait : peu de cynisme ici, au contraire, les personnages sont gaffeurs et délicats ;
- "Sans peur et sans reproche", autre excellent film, porte la patte de Gérard Jugnot, dont la filmographie revendique un esprit comique tendre (même dans la grossièreté) qui n'a plus grand'chose de commun avec celui de son ancienne troupe ;
- "Les secrets professionnels du Docteur Apfelglück" est une fort plaisante suite de sketches mais qui ne doit plus rien au comique d'observation du Spendid ; il y règne au contraire une surenchère de délire diversement maîtrisée ;
- "Grosse fatigue" de Michel Blanc peut se voir adresser le même type de remarque que les films de Jugnot : Michel Blanc réalisateur n'est pas exactement Michel Blanc acteur : la satire laisse place à une noirceur proche du théâtre de l'absurde, jusqu'au moment où le rire se fige tout à fait.
Mention moins spéciale pour :
- "La vengeance d'une blonde", pourtant sympathiquement post-eighties (le dentier sabatieresque de T.Lhermitte) est réalisé par un tâcheron apatride ;
- quant aux "Bronzés 3", c'est une farce sinistre, dont le scénario et l'image sont comparables à un vilain jeu video ou à un album tardif d'Astérix.
(Message très incomplet, à suivre)