Satantango (B. Tarr) en dvd en 2006
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Ca vaut ce que ça vaut, mais les Cahiers du Cinéma considèrent (je crois) Les Sans Espoirs comme son meilleur, et la base de toute l'oeuvre à venir. Mais les 2 que tu cites me paraissent très bien pour commencer
Elle était belle comme le jour, mais j'aimais les femmes belles comme la nuit.
Jean Eustache, La Maman et la Putain
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Des cinq Les Sans espoirs est le seul qui m'ait ennuyéMarcus a écrit :Ca vaut ce que ça vaut, mais les Cahiers du Cinéma considèrent (je crois) Les Sans Espoirs comme son meilleur, et la base de toute l'oeuvre à venir. Mais les 2 que tu cites me paraissent très bien pour commencer
C'est vraiment hermétique, pas sympathique, allégorique, egnomatique, énigmatique, bref... c'est toc
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
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Re: SATANTANGO (B. Tarr) en dvd en 2006
Vu Satantango... Dur, malaisant, éprouvant, parfois plastiquement très beau, souvent fascinant, mais aussi, à l'occasion, lourdement insistant (voire franchement complaisant, cf. l'insoutenable scène du chat, d'une cruauté abominable que rien, absolument rien, ne justifie...). J'en sors à la fois remué, en colère et, in fine, K.O. En tout cas tout à fait incapable, pour l'heure, d'avoir un avis tranché définitif.
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Re: Satantango (B. Tarr) en dvd en 2006
J'avais pour ambition louable de m'enchainer les 7h en ce beau dimanche de novembre... et bien j'abandonne (pour l'instant) au bout du premier DVD (2H15 tout de même).
J'avais été enthousiasmé au plus haut point par le Cheval de Turin (découvert au ciné), puis les Harmonies Werckmeister (en DVD). Mais là, au lieu de voir la vie s'écouler, j'ai surtout vu l'ennui me saisir. Le risque avec un film si long, et tout particulièrement vu le style de mise en scène de Tarr, est de se laisser aller à une certaine propension à étirer les scènes (je ne parle pas des plans, puisque ces 2 premières heures de Satantango comportent bien plus de plans que Turin ou Werckmeister, il me semble)... je ne sais pas si c'est consciemment ou pas, mais je l'ai ressenti ici pour la première fois. Des scènes trop longues, où il ne se passe rien.
Dans Turin, il y avait l'utilisation répétitive et lancinante de la musique, tel un mantra faisant planer une ombre sur le film; il y avait une photographie à tomber, et un noir et blanc somptueux; il y avait une simplicité dans le dispositif, qui en renforçait la puissance de l'histoire racontée. Dans Werckmeister, on y retrouvait cette photographie, cette maitrise des plans séquences faisant ressentir la vie, des acteurs ayant des "gueules" (présent aussi dans Turin je trouve), notamment ce simplet peut être un peu visionnaire, imprimant la caméra immédiatement.
Et dans les deux, il y avait un ailleurs, une menace ou une présence fantastiquement abstraite, annoncée tôt dans le film (l'arrivée de ce cirque avec la baleine dans Werckmeister, le compte à rebours et cette ambiance de fin du monde dans Turin), et qui contaminait chaque plan, à mon avis. C'est cette entrée du surréel dans un quotidien dur et réaliste qui aussi créait une magie et une certaine poésie.
Là, dans ces deux premières heures de Satantango, je ne l'ai pas ressenti du tout. Pourtant, le "pitch" de départ, au dos de la jaquette, sur l'arrivée de deux âmes ayant disparues depuis longtemps d'une petite communauté isolée, me laissait augurer du meilleur. Et peut être que cela se concrétisera plus tard dans le film, mais même si c'est le cas, personnellement cela me laisse dans l'embarras malgré tout car je trouve franchement le temps long sur ces 2 premières heures. Et comme le film en fait 7, on ne peut s'empêcher de se dire que Tarr se "laisse aller".
Je n'ai rien sur le fait qu'il ne se passe pas grand chose (après tout, il ne se passe pour ainsi dire rien dans Turin). Sauf que je ne trouve pas que Tarr parvienne à transcender en terme de mise en scène chaque plan ici comme il a pu le faire dans Turin par exemple. L'histoire fait même du surplace totale pendant 20 bonnes minutes chez notre ami le docteur.
Ca commençait très fort, avec ce long travelling en plan séquence sur ces vaches dans cette ville et la boue des ruelles. J'étais happé. Et puis, mon intérêt n'a fait que s'étioler...
C'est grave docteur ?
(je ne dis pas que je n'irais pas au bout, mais ce sera vraisemblablement en plusieurs fois).
J'avais été enthousiasmé au plus haut point par le Cheval de Turin (découvert au ciné), puis les Harmonies Werckmeister (en DVD). Mais là, au lieu de voir la vie s'écouler, j'ai surtout vu l'ennui me saisir. Le risque avec un film si long, et tout particulièrement vu le style de mise en scène de Tarr, est de se laisser aller à une certaine propension à étirer les scènes (je ne parle pas des plans, puisque ces 2 premières heures de Satantango comportent bien plus de plans que Turin ou Werckmeister, il me semble)... je ne sais pas si c'est consciemment ou pas, mais je l'ai ressenti ici pour la première fois. Des scènes trop longues, où il ne se passe rien.
Dans Turin, il y avait l'utilisation répétitive et lancinante de la musique, tel un mantra faisant planer une ombre sur le film; il y avait une photographie à tomber, et un noir et blanc somptueux; il y avait une simplicité dans le dispositif, qui en renforçait la puissance de l'histoire racontée. Dans Werckmeister, on y retrouvait cette photographie, cette maitrise des plans séquences faisant ressentir la vie, des acteurs ayant des "gueules" (présent aussi dans Turin je trouve), notamment ce simplet peut être un peu visionnaire, imprimant la caméra immédiatement.
Et dans les deux, il y avait un ailleurs, une menace ou une présence fantastiquement abstraite, annoncée tôt dans le film (l'arrivée de ce cirque avec la baleine dans Werckmeister, le compte à rebours et cette ambiance de fin du monde dans Turin), et qui contaminait chaque plan, à mon avis. C'est cette entrée du surréel dans un quotidien dur et réaliste qui aussi créait une magie et une certaine poésie.
Là, dans ces deux premières heures de Satantango, je ne l'ai pas ressenti du tout. Pourtant, le "pitch" de départ, au dos de la jaquette, sur l'arrivée de deux âmes ayant disparues depuis longtemps d'une petite communauté isolée, me laissait augurer du meilleur. Et peut être que cela se concrétisera plus tard dans le film, mais même si c'est le cas, personnellement cela me laisse dans l'embarras malgré tout car je trouve franchement le temps long sur ces 2 premières heures. Et comme le film en fait 7, on ne peut s'empêcher de se dire que Tarr se "laisse aller".
Je n'ai rien sur le fait qu'il ne se passe pas grand chose (après tout, il ne se passe pour ainsi dire rien dans Turin). Sauf que je ne trouve pas que Tarr parvienne à transcender en terme de mise en scène chaque plan ici comme il a pu le faire dans Turin par exemple. L'histoire fait même du surplace totale pendant 20 bonnes minutes chez notre ami le docteur.
Ca commençait très fort, avec ce long travelling en plan séquence sur ces vaches dans cette ville et la boue des ruelles. J'étais happé. Et puis, mon intérêt n'a fait que s'étioler...
C'est grave docteur ?
(je ne dis pas que je n'irais pas au bout, mais ce sera vraisemblablement en plusieurs fois).
- AtCloseRange
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Re: Satantango (B. Tarr) en dvd en 2006
Les géniaux Part Company sur des images du film
C'est pas demain que je me mets à du Bela Tarr cependant...
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Meilleur topic de l'univers
https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
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- Jeremy Fox
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Re: Satantango (B. Tarr) en dvd en 2006
AtCloseRange a écrit : C'est pas demain que je me mets à du Bela Tarr cependant...
Pour ma part, pas prêt de retenter l'expérience : je pense avoir été vacciné à vie.
-
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Satantango
Pareil. Les sept heures et demie de Satantango ont figuré parmi les plus longues de ma vie.Jeremy Fox a écrit :AtCloseRange a écrit : C'est pas demain que je me mets à du Bela Tarr cependant...
Pour ma part, pas prêt de retenter l'expérience : je pense avoir été vacciné à vie.
- Jeremy Fox
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Re: Satantango
Ce n'était pas Satantango mais un de ses courts métrages... de seulement 3 heures et quelques.Hitchcock a écrit :Pareil. Les sept heures et demie de Satantango ont figuré parmi les plus longues de ma vie.Jeremy Fox a écrit :
Pour ma part, pas prêt de retenter l'expérience : je pense avoir été vacciné à vie.
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Re: Satantango
Jeremy Fox a écrit :Ce n'était pas Satantango mais un de ses courts métrages... de seulement 3 heures et quelques.Hitchcock a écrit : Pareil. Les sept heures et demie de Satantango ont figuré parmi les plus longues de ma vie.
- Marcus
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Re: Satantango
Belle remontée de topicgnome a écrit :
Elle était belle comme le jour, mais j'aimais les femmes belles comme la nuit.
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Re: Satantango
Marcus a écrit :Belle remontée de topicgnome a écrit :
Ce qui me fait penser qu'après avoir choisi Le cheval de Turin comme film du mois de novembre, il est grand temps que je trouve le temps (justement) de découvrir Satantango...