Voir ou revoir... là est la question !

[Frances]

Aujourd'hui, tout cinéphile, même éloigné de la civilisation peut s'adonner à sa passion. L'offre en terme de films classiques ou récents à de quoi en combler plus d'un. Chaque médaille ayant son revers et les journées 24 heures je suis souvent face au dilemme suivant : Revoir ou découvrir un film. Concrètement je favorise souvent la deuxième option au détriment du plaisir de la première. Et je le regrette...mais il y a aussi le bonheur de découvrir des films inconnus et ils sont légion.
Quand je ne disposais que d'une modeste collection de VHS je me repassais souvent les mêmes films que je finissais par connaitre par coeur...c'était un autre plaisir.
Et vous, qui comme moi accumulez nombre de galettes, vous les dépoussiérez souvent ou vous êtes un peu dans le même cas de figure ?

[ed]

Moi ça fait un moment que j'ai décidé un truc : je ne revois un film que si je l'ai déjà vu au moins une fois.

[John Holden]

C'est intéressant ce topic car il soulève un sujet évoqué dans la préface du dictionnaire du cinéma italien récemment édité, dans lequel Jean Gili se réjouit de voir arriver dans le paysage cinephilique actuel, une nouvelle génération (l'essentiel des rédacteurs à 40 ans ou moins) moins lapidaire et surtout plus affranchie des dogmes d'une chapelle de cinéphile, évitant par la une relative mauvaise foi. Gili explique entre autre, cette liberté dont dispose aujourd'hui les jeunes générations grâce aux dvd et blu ray qui permettent de se faire une idée plus actuelle d'un film qu'on aurait découvert 20 ans auparavant. De nombreux cinéphiles de la génération Rissient, Tavernier, Douchet, Lourcelles restaient souvent sur l'impression d'une unique vision écartant par là toute possibilité de remise en cause de leur appréciation, l'occasion d'éprouver à l'aune du temps un sentiment plus relatif au regard des centaines voire des milliers de découvertes vécues entre temps.
Mais c'est vrai qu'idealement il faudrait presque consacrer exclusivement son temps à cette passion pour se donner le luxe de découvrir autant que de redecouvrir.

[dvdlib]

le dilemme de chaque cinéphile sevré au DVD ... dormir ou ne pas dormir ... là est la question ...

même à regarder des Films ou Séries à 8 heures par jour ... avec ce que j'ai en attente dans mes cartons ...
je peux arrêter d'acheter pendant 10 ans ... ( grosso modo 30.000 heures ... dont ¼ en Film ... le reste en Séries )

j'achète plus pour faire plaisir ... pour rester dans le bain ...

alors sachant que de toute manière je ne pourrai jamais tout voir ... je ME fais plaisir ... si j'ai envie de regarder à nouveau
un Film que j'ai déjà vu en DVD depuis un certain temps ... je ne vais pas m'en priver ...

[Père Jules]

Moi, j'arrête de revoir des films pour pouvoir lire les posts de dvdlib.

[bogart]

Moi ça fait un moment que j'ai décidé un truc : je ne revois un film que si je l'ai déjà vu au moins une fois.

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Bémol : le problème c'est d'arrivé à trouver le temps de voir au moins 1 fois le film...

[Supfiction]

Quand je ne disposais que d'une modeste collection de VHS je me repassais souvent les mêmes films que je finissais par connaitre par coeur...c'était un autre plaisir.

Je vois très bien ce que tu veux dire Frances et souvent je prends davantage de plaisir à revoir un film. Il y a une émotion particulière à connaître un film intimement, à se l'approprier, à en connaître les dialogues et les situations. Les films que l'on connait par cœur sont d'ailleurs souvent les films de sa jeunesse, pour les raisons que tu as évoquées.

A ce titre, la cinéphilie des nouvelles générations devant faire face à une profusion de films et qui à priori ne connaissent pas le sentiment de rareté ou d'attente pour revoir un film ne peut qu'être différente. Ils ont probablement moins le besoin de posséder les films, persuadés de pouvoir se les procurer n'importe où. Chaque génération a ses particularités, "nous" avons connu la VHS médiocre/recadrée/doublée, c'est déjà une approche différente des générations antérieures. Sans compter le fait que plus le temps passe plus il devient impossible de tout voir, la liste des films "qu'il faut avoir vu" s'allongeant années après années. L'approche et la connaissance des films des cinéphiles d'aujourd'hui est de fait forcement très différente de celles d'une époque où l'on pouvait presque avoir tout vu.

Je revois souvent les films, ne serait-ce que lorsque je les fait découvrir à d'autres ou lorsque le Blu Ray sort enfin. Mais depuis quelques années, je me force un peu à privilégier les découvertes, tant il y a de films encore à connaître, de lacunes à combler. Car en fait plus on en voit et plus on se rend compte du nombre de films qui nous reste à voir. Sans compter tous les films qu'on oublie. Un ami pas cinéphile du tout me dit souvent naïvement: "mais il y a encore des films que tu n'as pas vu ?" (!) Deux mondes..

"L'histoire du cinéma existe, mais elle est quelque peu "officielle" et se résume trop souvent à des vainqueurs d'oscars, à quelques classiques - toujours les mêmes - et au fond, rien de plus." Martin Scorsese

C'est comme-ci il y avait le haut de l'iceberg (à peu près connu de tous) et tout le reste qui ressort lentement grâce aux restaurations diverses. Par moment, cela devient tellement vertigineux qu'un retour vers les classiques personnels est comme une bouffée d'oxygène avant de se replonger dans l'exploration.

Cela dépend aussi de son état de fatigue et de son état d'esprit du moment. Lors d'une première vision on peut être déçu et avoir l'impression d'avoir perdu son temps et passé un mauvais moment, alors qu'avec "ses vieux amis" ce n'est jamais le cas.
En tous cas pour ma part, car quand j'ai aimé un film une fois je ne change jamais d'avis (l'inverse n'est heureusement pas vrai).

[Jeremy Fox]

Pas de règles même si je préfère en ce moment faire des découvertes mais plus trop de films "anciens" ; plus attiré par les films de ces 20 dernières années actuellement. Quoiqu'il en soit, j'ai décidé et commencé en même temps de revoir toute ma vidéothèque (2300 films) telle qu'elle est classée dans mon fichier excel par réalisateur/date (ça me permettra en même temps de faire le tri). C'est pour cette raison que je vois pas mal de Woody Allen ces derniers temps

[Julien Léonard]

Presque exclusivement des découvertes naphta. J'ai un important vivier de DVD et blu-ray pas encore visionnés d'ailleurs. Je pourais ne pas acheter pendant au moins deux ou trois ans, même avec mon rythme de visionnage. Mais bon, avoir le film, acheter de nouvelles parutions, c'est presque un besoin.

Mais j'aime beaucoup revoir les films que j'aime. Dans le registre, The thing me vaut au moins une vision annuelle. Comme d'autres. Pas mal de polars, Films Noirs, westerns, films fantastiques (il n'y a pas longtemps, j'ai revu une douzaine de Hammer, dont deux ou trois découvertes, j'étais ravi), comédies, drames, mélos... Du genre quoi. 75% ou 80% de l'âge d'or hollywoodien (que je situe jusqu'à la fin des années 1970), le reste partagé entre ciné français (plutôt la grande époque populaire), anglais, japonais et italien.

Je vais très peu en salles. Je me débrouille autrement pour voir des films récents.

[Commissaire Juve]

Je suis tout près des 2.800 films... côté "place", je ne gère pratiquement plus... côté finances, j'ai connu des temps meilleurs... j'achète donc moins et, depuis un moment, je me suis mis à profiter vraiment de ma collec en revisionnant pas mal de titres.

Actuellement, je revisionne bien plus que je ne découvre.

Cela dit, il serait intéressant de savoir combien de Classikiens vivent seuls, en couple ou en famille. Il est sans doute plus facile pour une personne seule de voir et revoir à satiété ; non ?

[Supfiction]

Cela dit, il serait intéressant de savoir combien de Classikiens vivent seuls, en couple ou en famille. Il est sans doute plus facile pour une personne seule de voir et revoir à satiété ; non ?

Pour les jeunes couples, ça peut effectivement être un frein ..important.
Mais je crois que pour beaucoup de "vieux" couples, il n'y a souvent plus de complexe à ce que chacun se fasse sa petite programmation de son côté, voire sa salle dédiée, quitte à se réunir de temps en temps devant un programme fédérateur. Et franchement pourquoi pas (et même tant mieux), il y a tellement de gens qui regardent un truc quelconque à la télé avec chacun sa tablette ou son portable dans les mains maintenant.

[Ghostwolf]

En période de boulot j'en suis à environ 7 films par semaine et un seul de ces 7 est un film déjà vu.
Le sentiment de découverte est pour moi plus excitant que celui du revisionnage c'est pourquoi je privilégie cela.
Et puis il y a bien sur cette utopie de vouloir tout voir et donc pour ça il n'y a pas le temps de revoir du déjà vu
Mais c'est vrai que c'est un peu dommage et que cette fièvre de découverte empêche l’approfondissement d'une œuvre qu'apportent les visionnages multiples.
J'ai l'espoir que dans quelques années j'en aurais vu suffisamment pour pouvoir passer à 50% de chaque

[cinephage]

Je revois en moyenne 3 films par mois. Le plus souvent, ce sont des films que je partage avec des amis ou la famille, parfois juste un film que j'ai envie de me refaire, histoire de me rafraichir la mémoire.
Plus rarement, je me refais certaines filmographies de A à Z, parce que c'est agréable d'explorer une œuvre en cours de constitution, et que ça me prépare à un nouveau film à la sortie prochaine (Tout P.T.Anderson, Quentin Tarantino, ou l'intégrale de la saga Harry Potter, par exemple... J'envisage une intégrale Coen bros sous peu).
Je revois souvent aussi en dvd/BR un film vu et apprécié en salle.

Mais il faut bien admettre que c'est le sommet de l'iceberg, et que l'essentiel de mes 30 films vus dans le mois sont des découvertes.

Je crois que pour la révision, j'ai surtout tendance à privilégier l'extrait, la séquence, confiant au hasard ou à l'envie du moment ces heureuses relectures... Pour ça, le dvd, c'est vraiment super.

[Commissaire Juve]

... ou l'intégrale de la saga Harry Potter, par exemple...

Ah oui ! Je l'ai fait il y a quelques semaines. En deux jours : 4 films par jour, jusqu'à des heures pas possibles... très bon !

... histoire de me rafraichir la mémoire...

Pas plus tard que samedi : je me suis rendu compte que je n'avais plus le "moindre" souvenir de Il a suffi d'une nuit / All in a night's work (1961... avec Dean Martin et Shirley MacLaine). Je l'avais vu à sa sortie -- en DVD, hein -- il y a 7 ans. Samedi, j'ai vraiment eu l'impression d'avoir acheté un nouveau disque ! Alors que je n'avais pas oublié l'incroyable nanar qui était sorti en même temps, j'ai nommé : Artistes et modèles (Frank Tashlin, 1955), toujours avec Dean Martin, Shirley MacLaine et... Jerry Lewis ! (comment oublier un truc pareil ?)

[Jeremy Fox]

La seule intégrale que je me refais régulièrement presque tous les deux ans est l'intégrale James Bond.