Six feet under: saison 5

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Mary Pickford
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Six feet under: saison 5

Message par Mary Pickford »

La saison 5, la dernière saison, a été diffusée il y a peu aux Etats-Unis. J'ai eu la chance de la voir et je n'ai jamais ressenti une telle communion avec une oeuvre télévisée. Le final est époustouflant. Je n'en dirai pas plus, bien sûr, mais je pense que c'est la meileure fin possible pour la meilleure série jamais créée à mes yeux.


Je vous livre, ici, une traduction rapide d'une interview de Peter Krause (Nate Fisher), qui fait suite à la fin de la série (attention aux révélations ou "spoilers" comme disent les franglais !) :

Dans cet épisode final, SFU se serait terminé différemment si on avait pris en compte l'avis de P. K. Les fans ont été estomaqués quand Nate Fisher, un personnage central, s'est effondré, pour mourir, ensuite, victime d'une hémorragie cérébrale. Le dernier épisode la série sera diffusé ce week-end, bien d'autres surprises soient prévues. Selon Krause, l'acteur qui a donné vie - de main de maître - au personnage si torturé de Nate, ce fut une journée épuisante, une expérience qui a requis toutes ses forces et a atteint son apogée quand Nate est mort. "Ce fut vraiment très difficile pour moi parce que je savais que, même si je retournais travailler, je ne serai plus jamais Nate Fisher, dit-il." Je le questionne au sujet des actes étranges de Nate durant cette saison. Le personnage fut, tour à tour, lugubre, résigné, expansif, distant, mais par dessus tout, statique. Pourquoi Nate n'a-t-il rien appris de ses erreurs passées ?"J'étais, dans une certaine mesure, frustré, nous confie Krause." "Il s'est produit certaines choses dans la série que je ne cautionne pas.""Par exemple, Nate et Brenda se marient alors même qu'elle est en train de perdre son bébé, et cela ne me paraît pas découler naturellement de la complexion de leurs personnages respectifs."Il y a toujours une tension créatrice dans n'importe quel spectacle télévisé. Et SFU - une série très subtile - qui fonctionne selon le mantra suivant : "Les êtres humains sont des noeuds de contradictions"- n'était pas prémunie contre les frictions. Les acteurs et les auteurs diffèrent souvent lorsqu'il s'agit de raconter des histoires, de développer des personnages. "Le problème, selon moi, au bout d'un certain temps, fut le suivant : j'ai eu des passages difficiles, où je n'arrivais pas à donner corps à ce qu'on attendait de moi, car je ne parvenais pas à ressentir de la justesse dans le développement de mon personnage, dit Krause." "Il y avait des idées qui forçaient le personnage plus qu'elles ne découlaient de lui." A une époque où, à Hollywood, les mauvaises langues et les "petites phrases" vont bon train, sa candeur est charmante et rafraîchissante. "Vous voyez, dit-il, les gens ont des idées différentes. Mais ce fut, en dernière instance, un lieu plein de créativité pour travailler. Il n'y a rien d'inapproprié dans les histoires qui ont été écrites cette saison. Mais, si j'avais été le capitaine du bateau, je l'aurais dirigé différemment." L'une des issues artistiques de la série fut la manière dont Nate a réagi, au cours des 5 saisons, à la myriade de coups portés au coeur et aux défis qu'il dut subir. Il est retourné, malgré sa nature, à l'entreprise familiale. Il eut une relation tumultueuse avec Brenda. Il fut sur le point de mourir. Il épousa Lisa. Elle mourut mystérieusement. Maya, leur fille, n'est peut-être même pas la sienne. Il assista à un suicide épouvantable. "Je ne sais pas combien de fois quelqu'un doit être frappé derrière la tête pour, au moins, prendre un peu de plomb, dit-il."Alors, quand a-t-il réalisé que l'évolution de Nate serait retardée, que Nate était condamné à faire avec une pitoyable inertie ? La prise de conscience s'est produite, dit-il, à la fin dela saison 4. Après avoir assisté au suicide de Hoyt, Nate retourne auprès de Brenda et la demande en mariage. Cela a frappé Krause comme un acte qui s'opposait résolument à l'évolution de Nate. "Ce fut le premier indice qui me fit comprendre que Nate ne se "réveillerait pas", dit-il." Cette saison-ci, Krause eut aussi des difficultés avec la scène qui prend place, à son réveil, entre lui et Brenda, à l'hôpital, les instants qui précèdent sa mort. "Je pense honnêtement qu'il y avait quelque chose qui manquait plutôt de clareté et qui était très sombre dans cet arc de l'histoire - le "pourquoi", la raison pour laquelle Nate et Brenda ne pouvaient plus demeurer proches. Je n'ai pas cautionné cela. Laissez-moi simplement dire cela." Plus tard, dans la conversation, Krause dit ceci : "Je pense que la chose que j'ai préférée dans cette série, c'est la manière de peindre honnêtement l'existence humaine." "Cela s'est fait, ce fut quand SFU fut à son apogée. Je pense que c'est distrayant de regarder un soap-opera, mais quelquefois les lignes directrices de l'histoire me semblent - je ne veux pas dire qu'elles dépassent une limite - tracer un chemin qui paraît moins honnête, dans le but de faire sensation. Ces moments me paraissent toujours moins attrayants parce que je pense qu'ils ne révèlent rien. Je ne sais pas... L'élément de vérité a été perdu. Ce fut décevant parce que c'est ce qui avait été saisi dans les premiers épisodes - les terminiasons nerveuses de la vérité émotionnelle."Ne fut-il pas difficile de se débarrasser des problèmes de Nate, dans la vie réelle ? "Ce fut parfois difficile, concède Krause. Je dirais que j'ai très peu de désir, après SFU, d'interpréter des personnages torturés."Krause est entré dans la quarantaine la semaine dernière. Je lui demande l'effet que cela a produit en lui d'interpréter un personnage qui meurt soudainement à 40 ans."Je n'ai pas vécu mes propres 40 ans avec des arrière-pensées, jusqu'à ce que je fusse obligé de passer 4 jours à fêter mes 40 ans dans la peau de Nate Fisher. Et cela vous amène à vous demander pourquoi les gens donnent tant d'importance aux 40 ans. J'en suis arrivé à la conclusion que c'est parce que tout le monde se donne environ 80 ansà vivre et que 40 représente la moitié d'une vie."Oh, mon Dieu, Peter, vous parlez comme...Nate. "Ouais, probablement que j'ai interprété trop longtemps son personnage, plaisante-t-il." Une autre révélation intéressante : Nate était presque en trop. Il y a eu une discussion, dit Peter, selon laquelle Claire serait tuée mais la mort de Nate n'a pas été une surprise. "J'ai appris cette possibilité au cours de la première saison, dit-il. C'est quelque chose qu'Alan Ball voyait comme le point culminant de la série, si l'on peut dire." Dans la vraie vie, la mort de Nate a affecté la famille de Krause et ses amis. "Ce fut difficile pour les gens qui me connaissent de voir ces deux épisodes (la mort et l'enterrement). Je pense qu'ils ont très bien su symboliser l'absence, avec ce trou qui reste béant après le départ de Nate." Krause sera bientôt à Vancouver pour commencer le tournage d'un nouveau film, Devoir civil, l'histoire d'un homme qui croit que son voisin est un terroriste. Il cherche à fausser compagnie à Nate Fisher. En fait, l'équipe des acteurs était totalement épuisée quand la série a été terminée de tourner en juin. "Ce fut une série triste et assez dure, dit-il. Nous avons tous appris à nous aimer de plus en plus, parce qu'on nous demandait, à chacun, d'accomplir des choses très difficiles en tant qu'acteurs. Nous nous nous sommes réellement soutenus et encouragés les uns les autres, lors de notre travail sur cette série."Comme il réfléchit à tout cela, finalement on peut lui demander quel était le message de SFU."Si cette série délivre un message, c'est le suivant, dit Krause après une pause: "De toute façon, nous allons tous mourir, alors accommodez-vous au mieux de votre vie." Source : http://www.thestar.com/NASApp/cs/Conten ... alogin=yes
prinze
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Message par prinze »

J'ai vu les 11 premiers épisodes de la saison 5, il ne me reste pu que le final a visionné. Je suis terriblement impatient de le voir mais je prends un peu de temps car cette saison a été un véritable choc pour moi comme les saisons précédentes d'ailleurs mais là je n'ai jamais vu une telle beauté atteinte dans une série tv.
J'ai été en sanglots total devant certains épisodes de cette saison qui m'ont complètement bouleversé. Six Feet Under est un chef d'oeuvre, une perle rare, c'est vraiment ce que la télévision m'a offert de plus beau !
Mary Pickford
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Message par Mary Pickford »

Je ne saurais mieux dire.
J'ai également beaucoup pleuré devant certains épisodes de cette dernière saison.
prinze
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Message par prinze »

C'est décidé, ce soir je regarde le final !!! :cry:
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Flol
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Message par Flol »

Je n'en suis pour l'instant qu'au début de la saison 4. Et je meurs d'impatience de lire ton 1er post, Mary !! Mais je vais être fort, et je ne le ferai pas (d'autant plus que ce serait une belle connerie).
Sinon je partage votre avis : Six Feet Under est la meilleure série jamais créé.
prinze
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Message par prinze »

:cry: :cry: :cry:
Voilà je viens de regarder le final de SIX FEET UNDER :cry:
Un épisode final parfait qui conclut à merveille la série. Un épisode qui m'a renversé, complètement bouleversé de joie et aussi de tristesse. Alan Ball a crée la plus belle série télévisée de l'histoire de la télévision, rien n'égalera la justesse et la beauté de Six Feet Under.
Jamais je n'ai connu de personnages qui me paraissent si rééls et proches, je me suis attaché à eux avec tant de force qu'il est maintenant difficile de me dire que c'est fini. Mais je pense vraiment avoir de magnifiques souvenirs pour toujours, et le final me permettra de revisionner toute la série avec un nouveau regard.
Je crois sincèrement qu'aucune autre série ne me fera un tel effet, Six Feet Under m'a changé et m'a appris beaucoup de choses sur la vie en général.
Merci à toute l'équipe de la série !!

Je vous livre ici un texte que j'ai trouvé sur le final. Je pense qu'il est tout simplement le plus juste et le plus clairement dit sur le dernier épisode et la série dans sa totalité.
Mais ATTENTION ce texte contient de nombreuses révélations, alors si vous n'avez pas encore vu les derniers épisodes de la série passez votre chemin, c'est un conseil sinon tout votre plaisir sera gâché.

Nous finissons comme nous avons commencé : dans la passivité. La naissance vient comme par accident, comme par mystère, elle est fragile, et contient à la fois tout notre être. La naissance nous donne en main nos cartes, que seul le temps nous permet de déchiffrer. C’est à la fin, et seulement à la fin, que nous pouvons leur donner un sens. La mort donne un sens à la vie et lui retire en même temps. Mehr Licht ! Fiat Lux ! La mort est l’événement d’une lumière finale et l’obscurité définitive.

Restent les vivants. Restent les parents, les frères, les sœurs, les enfants, les amants, les amis. Restent la mémoire qu’ils entretiennent de nous, notre passé qui n’est plus, il est le leur. Notre propre mort n’arrive qu’aux autres, aux proches, à ceux qui sont là. « La tombe ignore le souvenir même de Dieu », dit Kierkegaard : une fois mort, nous ne sommes plus rien qu’un passé réinventé par ceux qui restent.

Alan Ball a donné naissance à des personnages singuliers, exceptionnels, mais qui au fond nous ressemblent : il les a rendu heureux, les a fait souffrir, les a fait grandir, les a fait mourir. Alan Ball se prendrait-il pour Dieu ? Au moment où j’ai vu le dernier épisode de Six Feet Under, je lisais Dolce Agonia de Nancy Huston, et les similitudes de ces deux œuvres m’ont frappé. Dans Dolce Agonia, Dieu se prend pour un romancier et nous raconte l’histoire de 12 personnes, 12 amis, se retrouvant un soir de Thanksgiving. Le roman est entrecoupé par le récit de la mort de ces 12 personnes. On apprend à les connaître, et bam ! on les voit mourir dans un futur plus ou moins proche, les uns après les autres, de vieillesse naturelle, d’accident, de suicide, de cancer, de folie... Leur journée de Thanksgiving prend alors un tout autre sens. Le récit même de leur vie prend une toute autre dimension.

Ce changement de regard s’est produit avec ce dernier épisode de Six Feet Under. Toute la série se regarde maintenant à travers un prisme différent. Ce n’est plus 5 ans de la vie de ces personnages que nous avons traversé, c’est toute leur vie. La boucle ne pouvait pas être mieux bouclée : la série a commencé par une mort, elle finit par une naissance, puis, dans un clip final qui ne ressemble pas à du Six Feet Under, mais qui est TOUT Six Feet Under, nous effleurons, pendant la durée d’une chanson, la mort de chacun des personnages. Leur mort, mais pas seulement : leurs mariages également, les enfants qui grandissent, qui deviennent des adultes qui ont des enfants à leur tour... Aucun cliché n’est plus éculé que celui du cycle de la vie. Et pourtant, il est précisément tout ce que nous connaissons et ne connaîtrons jamais.

Lorsque Nathaniel est mort, lors de la première saison, la vie de sa famille s’en est retrouvée bouleversée. Chaque personnage a évolué à partir de cette mort, pendant 5 ans. Il serait vain de décrire tous les changements par lesquels la famille Fisher, Diaz ou Chenowitz sont passés, car ils sont nombreux et finalement assez subjectifs. Une chose est sûre : ils finissent tous par trouver leur propre voie menant au bonheur.

Ruth, qui croyait ne jamais pouvoir se remettre de la mort de son fils, retrouve peu à peu des forces, et au lieu de se réfugier dans les bras de George, déménage avec Bettina chez sa sœur, où elle ouvre un lieu d’accueil pour... chiens. Les hommes ont eu suffisamment d’influence comme ça dans sa vie : elle a compris qu’elle devait vivre pour elle, et seulement pour elle. George et elle ne se quittent pas pour autant, mais habitent chacun de leur côté, jusqu’à ce que la maladie, ou la vieillesse, l’emporte. Ruth a alors 79 ans et pour la dernière fois, elle aperçoit son mari, cigarette à la main, et son fils, qui l’attend avec le sourire. Elle s’éteint, ses enfants et son compagnon à ses côtés.

David et Keith se marient ; Durrell devient entrepreneur de pompes funèbres à son tour, rencontre une femme avec qui il aura 3 enfants. Anthony se révèle être gay. Keith fonde sa propre compagnie de sécurité, Charles Security ; il meurt abattu par des voleurs à l’âge de 61 ans. David en a 75 quand il s’éteint soudainement, à côté de son dernier compagnon.

Rico (de son vrai prénom Hector Federico) ouvre sa propre entreprise de pompes funèbres avec l’aide de sa femme, et meurt lors d’une croisière à l’âge de 75 ans.

Brenda trouve finalement l’homme de sa vie dans la personne de Daniel Nathanson, avec qui elle aura un fils, Forrest. Willa et Maya grandissent et fondent leur propre famille. Alors qu’elle écoute son frère Billy déblatérer sur tout et sur rien, Brenda s’écroule, à l’âge de 82 ans.

Claire, enfin, devient une artiste très reconnue. Lors de l’enterrement de sa mère, Ted, refait une apparition et le couple se marie quelques temps plus tard. Agée de plus de 100 ans, Claire s’éteint paisiblement chez elle.

C’est l’ombre pâle d’un père
Qui mourut en nous nommant ;
C’est une sœur, c’est un frère,
Qui nous devance un moment,
Tous ceux enfin dont la vie
Un jour ou l’autre ravie,
Emporte une part de nous,
Murmurent sous la pierre :
« Vous qui voyez la lumière ;
De nous vous souvenez-vous ? »

Alphonse de Lamartine Pensées des Morts



Pour parler de la mort, Alan Ball n’a rien fait de mieux que de parler de la vie. Personne n’échappe à la mort, nous dit Six Feet Under, mais il n’y a pas de raison d’être pessimiste : l’espoir est de rigueur. Car la vie est tout à la fois, le désir et l’absence de désir, la croissance et le déclin, la passion et le vide, la maladie et la santé, l’amour et le mensonge, la vie n’est qu’une succession d’événements qui adviennent. May Six Feet Under rest in peace.
source : http://www.left.com
Mary Pickford
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Message par Mary Pickford »

Ratatouille a écrit :Je n'en suis pour l'instant qu'au début de la saison 4. Et je meurs d'impatience de lire ton 1er post, Mary !! Mais je vais être fort, et je ne le ferai pas (d'autant plus que ce serait une belle connerie).
Sinon je partage votre avis : Six Feet Under est la meilleure série jamais créé.
En effet, résiste ! Ce serait très dommage dans le cas contraire !!!!
Je peux juste te dire qu'il est impossible que tu sois déçu par cette dernière saison.
C'est même ma préférée, finalement.
Mary Pickford
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Message par Mary Pickford »

prinze a écrit ::cry: :cry: :cry:
Voilà je viens de regarder le final de SIX FEET UNDER :cry:
Un épisode final parfait qui conclut à merveille la série. Un épisode qui m'a renversé, complètement bouleversé de joie et aussi de tristesse. Alan Ball a crée la plus belle série télévisée de l'histoire de la télévision, rien n'égalera la justesse et la beauté de Six Feet Under.
Jamais je n'ai connu de personnages qui me paraissent si rééls et proches, je me suis attaché à eux avec tant de force qu'il est maintenant difficile de me dire que c'est fini. Mais je pense vraiment avoir de magnifiques souvenirs pour toujours, et le final me permettra de revisionner toute la série avec un nouveau regard.
Je crois sincèrement qu'aucune autre série ne me fera un tel effet, Six Feet Under m'a changé et m'a appris beaucoup de choses sur la vie en général.
Merci à toute l'équipe de la série !!
Je pense absolument comme toi.En fait, il y a la nécrologie des personnages ici : http://www.hbo.com/sixfeetunder/obituar ... de63.shtml
j'ai adoré cette idée sur le site.
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Coxwell
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Message par Coxwell »

Ratatouille a écrit :Je n'en suis pour l'instant qu'au début de la saison 4. Et je meurs d'impatience de lire ton 1er post, Mary !! Mais je vais être fort, et je ne le ferai pas (d'autant plus que ce serait une belle connerie).
Sinon je partage votre avis : Six Feet Under est la meilleure série jamais créé.
Tout pareil. vivement la saison 5 en dvd.
acidparadouze
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Message par acidparadouze »

Je suis beaucoup plus critique face à cette saison 5 moi (peut-etre parceque je me suis lassé de l'esprit de la série et que je m'en sens moins proche qu'à l'époque des débuts) et que si je critique pas mal des choses c'est avant tout parceque les saisons précédentes.
La saison possède des moments superbes notamment The episode vers le milieu de la saison qui est un chef-d'oeuvre, que tous ceux qui l'auront vu sauront de quoi je parle.
Mais par exemple la première moitié de la saison par exemple je l'ai trouvée affreusement répétitive et même désagréable (les personnages le deviennent de manière flagrante pour moi), trop complaisante dans la noirceur peut-être. De plus les thèmes deviennent franchement anti-cinématrogaphiquement-narratifs. Le desir d'enfants, l'ennui du couple, l'évolution des carrières... autant de sujets bien sur importants mais franchement peu stimulants et traités de manière trop documentaire, comme si au prétexte d'un statut intello on pouvait se permettre n'importe. Six feet under aurait atteint un certain stade alors ils peuvent tout se permettre et nottament d'épurer l'intrigue. Sauf que là ca fait des intrigues pénibles et épurées au possible sur des sujets sans rythme et sans vrais buts où l'on nous assène en permanence l'amertume de tous. Or cette rencontre entre un esprit Antonionien et des acteurs habitués au mélodrame hollywoodien fonctionne mal, ca sent le recopié de l'europe (mais toujours avec une certaine pauvreté dans la mise en scène, c'est interessant certes pour la télé, mais ces réalisateurs de Television ne sont pas tous Truffaut ou Visconti et ne bossent pas avec Nestor Almendros).

De plus on sent tout de suite un parti pris trop politique, on constate rapidement que malgré de petits tracas les homosexuels et leurs enfants forment la famille la plus unie tandisqu'on voit les autres se désunir autour d'eux (point de vu politique non assumé par Ball dans le final où il donne finalement un happy end a plus ou moins tout le monde, par ailleurs il utilise ce principe de retournement de veste rapide à tout va:évidemment on ne peut pas nier alors la subtilité totale, alors que dans le fond c'est assez hypocrite). Autant la cause peut paraître noble, autant qu'elle montre que Six feet under reste tout de même franchement en-dessous par exemple du génie des Sopranos de David Chase. Me direz vous ne comparons pas n'importe quoi, bien sur, ca n'empèche pourtant qu'au niveau de la subtilité (moins feinte à mon avis dans ce cas-ci) et d'une vision du monde les sopranos restent tout simplement inégalés à la télévision.

L'autre gros problème de cette saison étant pour moi ce final (spoilers of course...).







Emotionnellement oui c'est forcément un épisode marquant. Mais mon problème c'est que pour moi cette émotion nait avant tout du vide nihiliste abyssal que crée cette fin. En choisissant de nous montrer tous les épisodes de la vie de ces personnages en accéléré jusqu'à leur mort, Ball detruit toute la logique de la série. Premièrement car il nous montre l'evolution durant plusieurs années de certains personnages puis il les tue tous devant nous en balayant du revers de la main tout ce qu'est la vie , d'un coup, tout ce qu'il a essayé de transmettre pendant ses années. Un espèce de "ils vivent puis ils meurent". Comme si la vie dans le fond se réduisait à cela, alors forcément pourquoi se faire chier à faire vivre des personnages si finalement on peu réduire la vie à si peu. Je ne vois pas dans le fond à quoi sert cette fin, elle ne sert strictement à rien, elle ne veut rien dire, ne dis rien sur le monde. Comme si à tellement vouloir donner L'episode définitif, L'épisode métaphysique magnifiant et résumant toute la série on finissait dans la pureté du néant. Système qui forcément rencontre son propre paradoxe (évidemment difficile de ne pas chialer comme une merde devant un tel final, mais ça tient autant du pauvre petit chien unijambiste torturé sous nos yeux). Alors on me dira que "le sujet de la série c'est la mort alors forcément c'est cohérent de les voir tous crever". Or ça me paraît franchement débile, il n'y a pas de point de vue sur le monde, pas de raisonnement. D'autant plus qu'une série sur la mort n'aurais jamais interessé qui que ce soit car on ne peut rien en dire vu que personne n'en sait rien, en effet le sujet de la série est évidemment plutôt "vivre avec ses morts" (entre autres choses). Or ici cette notion disparaît vu que nous ne sommes plus, nous sommes parfois heureux parfois mécontents et c'est la fin. Une musique gentillette, une voiture qui avance (métaphore un peu juste... oui le temps passe certes et alors?), un montage de dix minutes sur les gens en train de se marrier ou de se faire enterrer les uns après les autres et le tour est joué. C'est trop facile et ça réduit totalement ce qui a été crée, la série se proclame durant des années de la plus haute subtilité existentielle televisuelle et on finit par le manichéisme et le simplisme extreme (soit on est vivant soit on ne l'est pas, dans le fond tout passe vite et ne veut rien dire...). Alors finalement le final nous émouvera tous mais le problème c'est un peu de se demander à quoi ça mène non? Comme si toute la (pseudo maintenant forcément) subtilité déroulée pendant toutes ces années n'était qu'une grande blague.
Tout ça me parait me montrer le ton trop nihiliste (et donc focément complaisant dans la noirceure) dans le fond pour vraiment m'interesser. Le personnage proclamé "le plus intelligent" en permanence, Brenda, étant un bon exemple ne cachant jamais tout le long des saisons son dégoût pour tout, certes à la fin elle change mais qu'est-ce que dans le fond ce virement à 180° (virements des autres personnages aussi): n'est-ce pas d'abord la propre noirceur complaisante de Ball qui se fantasme l'espace d'un instant différent sans vraiment y croire ?


Pour conclure je ne nie pas les qualités extraordinaires d'ecriture et de la série, mais j'ai aussi l'impression que cette saison conclusive met plus en évidence que jamais les divergences d'opinions que j'ai avec la série. Je mets un bémol sur cette saison, mais je reste toujours admirateur de cette oeuvre qui est une des créations les plus fortes que j'ai découvert à la télévision.
acidparadouze
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Message par acidparadouze »

prinze a écrit :

Pour parler de la mort, Alan Ball n’a rien fait de mieux que de parler de la vie. Personne n’échappe à la mort, nous dit Six Feet Under, mais il n’y a pas de raison d’être pessimiste : l’espoir est de rigueur. Car la vie est tout à la fois, le désir et l’absence de désir, la croissance et le déclin, la passion et le vide, la maladie et la santé, l’amour et le mensonge, la vie n’est qu’une succession d’événements qui adviennent. May Six Feet Under rest in peace.
Bon alors je n'avais pas lu le texte avant d'écrire mon texte.

Pour en revenir à tout ça, le problème c'est que cette explication est à mon avis fausse car elle oublie un point fondamental. Nous ne sommes pas Dieu, Alan Ball n'est pas Dieu. Or Alan Ball se prend clairement pour Dieu ici, il résume une vie en trois évènements et fait mourrir le personnage. Le role de l'artiste n'est pas de donner une vision objective (donner des limites à une vie et la réduire à rien c'est se vouloir être objectif) c'est ridicule, l'artiste transmets sa vision ses sentiments en s'exprimant mais ne peut rien enseigner à qui que ce soit. Il n'a pas la verité. Accelerer une vie et faire un constat à partir de là ce n'est pas donner un point de vue, ca ne transmet rien sur le monde. Et non dire que les gens sont parfois heureux et parfois non ce n'est pas transmettre quelquechose. Où passe la notion de temps? La notion d'esprit? La recherche spritiuelle? Les sensations? Le charnel? Ces instants d'une simplicité extreme que vous n'oublierez jamais alors que le jour de votre mariage ne sera plus que sur une photo.
Cela veut-il dire qu'on ne peut pas tuer ses personnages au cinéma-tv (je parle bien sur dans un contexte existentialiste)? Oui je le pense bien sur, mais seulement si il y a apprentissage de celui-ci, si il a une vraie mémoire qui se constitue. Or la mémoire c'est loin d'être seulement les évènement qui peuvent paraître les plus évidents: la vie, le mariage, l'enfant, la mort. C'est beaucoup, beaucoup plus. Et c'est dans toutes les possibilités du monde que se situe l'espoir.
Tout ça pour dire qu'écrire ces deux posts m'a appris des choses sur moi-même et c'est cool :lol: :D
vivian
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Message par vivian »

je voudrais ajouter mon commentaire pour dire que j'ai terminé la vision de cette saison il y a plus d'une semaine et que je n'arrive pas à m'en détacher.
je suis vraiment sous le choc de ce qui s'est passé dans les derniers episodes . incroyable comme on peut s'attacher à des personnages virtuels.
ben voilà maintenant nous avons perdus des amis chers...
c'est pas un SPOILER, je parle du fait que cette saison était la dernière. :wink:
Bierrot
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Message par Bierrot »

Et voilà, Six feet under sort de notre vie comme elle est entrée...
Avec un milieu de saison un peu long, mais Alan Ball a su se rattraper!
Les quatre derniers épisodes nous tiennent en haleine entre joie et tristesse, et nous rappele la triste réalité de la vie. Il nous fait également rappeler que chaque moment vaut le coup d'être vécu et que finalement il n'y pas de bons ou de mauvais choix.
Cette série restera a mes yeux un chef-d'oeuvre aussi par son discours de tolérance...En effet, aucun personnage n'est ni ange ni démon mais ils savent faire des erreurs et en subir les conséquences.
Encore une fois, les quatres derniers épisodes sont lourds de symboles.
Une série a recommander absolument.
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MJ
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Message par MJ »

Vu en entier et :shock: La plus belle série télévisée de toute la terre!
"Personne ici ne prend MJ ou GTO par exemple pour des spectateurs de blockbusters moyennement cultivés." Strum
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Message par bibou »

MJ a écrit :Vu en entier et :shock: La plus belle série télévisée de toute la terre!
Magnifique, l'un des épisodes m'a ému aux larmes hier! Je pense que ceux qui l'ont vu savent de quoi je parle!
Une série splendide! Je n'ai pas envie que ça soit fini :cry:
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