--------------
Si les adaptations du roman de Alexandre Dumas, « Le comte de Monte Cristo » ont fleuries au cours des longues années ayant suivies sa sortie et sont aujourd’hui très nombreuses, celle-ci mérite tout particulièrement que l’on s’attarde sur son sort. Tout d’abord parce qu’elle nous viens d’un pays et d’une culture différente, ensuite car il s’agit d’une adaptation animée, qui plus est offerte par une équipe pétrie de talent, celle des studios Gonzo (Last Exile, Black Cat, Kaleido Star, L’arme ultime, ...).
Du début à la fin, Gankutsuou séduit par son ambiance mélancolique et tourmentée qui nous happe littéralement au détour de scènes toutes plus marquantes les unes que les autres. On accroche sans peine à l’univers bariolé et onirique crée par Maeda Mahiro et l’on se laisse porter au gré des rebondissements qui ne tardent pas à se croiser avec les sentiments des différents protagonistes. Le brillant scénario de base offert par l’œuvre de Alexandre Dumas est exploité au mieux de ses possibilités et s’associe parfaitement avec les nombreuses libertés prises tout au long de l’histoire, créant une alchimie rarement portée à l’écran avec autant de talent. Entre Science Fiction et Fantastique, ce drame historique fait la part belle aux émotions, que ce soit l’amour, l’amitié, la haine ou bien d’autres encore, tout en développant l’intrigue avec brio. En effet, le réalisateur donne une ampleur particulière aux nombreux évènements adossés au fil rouge que représente l’impitoyable vengeance d’Edmond Dantes en s’y attardant avec beaucoup de soins. Inéluctable, l’arrivée du châtiment fascine autant qu’il prend aux tripes : plus que la mort, la souffrance et le désespoir ... La série monte ainsi en intensité à mesure que tombent les masques et que le point de non retour semble avoir été franchi.
Le réalisateur n’oublie pas ses personnages, bien au contraire, et les approfondit sans arrêt, faisant transparaître leurs émotions et nous guidant dans les méandres de leur psychologie. Que ce soient les doutes, les peurs, les angoisses ou ce si troublant sentiment amoureux, personne n’est épargné et chacun devient un élément important tournant autour de la pierre angulaire que constitue le noyau dur des protagonistes. Ces sentiments sont entre autres liés aux innombrables troubles et mystères familiaux ou à un passé sombre et douloureux vécu par ceux qui se trouvent désormais confrontés à cette permanente quête de soi autant qu’à cette sempiternelle quête de pouvoir d’une noblesse à l’âme vacillante. Attachants ou détestables mais aussi ambigus, qu’ils soient sincères ou manient habillement les faux semblants, ils ne laissent pas indifférents et sont tous utiles au déroulement de l’histoire. Les relations qu’ils entretiennent sont d’une force saisissante, et ils profitent de l’intelligence et de la justesse du propos qui prédomine en de nombreuses occasions pour faire prendre à la série une dimension tout simplement exceptionnelle. Les nombreux évènements auxquels nous sommes soumis font alors s’entrechoquer tout ce beau monde dans un concert de révélations et de situations prenantes à souhait.
Graphiquement le pari était osé et s’avère être une franche réussite qui comblera vos yeux autant que l’histoire aura su conquérir votre cœur. L’animation est elle aussi sublime et les musiques que l’on doit à un compositeur français très belles. Pas une fausse note à l’horizon.
Une série d’une beauté saisissante qui aura su se rendre aussi attachante que poignante et dont la force réside dans son charme unique et son formidable scénario, sans oublier ce « je ne sais quoi » qui fait la marque des grands.
), mais j'ose l'affirmer : la version du studio Gonzo m'a davantage touché que le roman original.
, ou le soldat), tout en "futurisant" le récit originel, et il faut dire que ça le fait bien.