Les Revenants (Canal + - Fabrice Gobert)

[Karras]

Les points positifs de la série : une musique entêtante, de bons acteurs (les deux rousses, Frederic Pierrot, Anne Consigny, Ana Giradot,..), une intrigue qui se délie progressivement.
Les points négatifs de la série : un rythme un peu trop lent, une ambiance très morose, certes justifiée mais qui finit par plomber le spectateur.

Fini la saison 2 et on retrouve en gros les mêmes caractéristiques. Autant le casting est plaisant réunissant pratiquement la crème des acteurs de la génération d'aujourd'hui autant le rythme lent s'est encore accentué jusque dans les dialogues qui ont souvent l'air d'être chuchotés. Le problème est surtout que cette saison semble transformer un puzzle de 500 pièces en puzzle de 5000 pièces tellement chaque épisodes multiplient les questions sans réponses. Au final, on se laisse parfois envouter par l'ambiance et la photographie soignée, mais reste un gros sentiment de frustration quant à la conduite de l'intrigue.

[Max Schreck]

Saison 1.
Vrai coup de cœur. J'en connaissais le concept et la participation d'Emmanuel Carrère au démarrage de l'écriture, mais n'étais pas sûr que ça tienne la route sur la durée. Ce qui frappe c'est la cohérence de l'objet : les paysages, l'architecture, les cadrages, la lumière, tout semble parfaitement travaillé pour composer un univers à la fois familier (on a l'impression de se balader dans ces lieux) et bizarrement décalé (cadrages répétitifs d'éléments urbains vides de figurants). Il y a d'ailleurs un constant souci d'indisctinction géographique qui, en plus de rendre la série certainement facilement exportable, participe de l'étrangeté qui règne tout du long.

Les scénaristes ne se privant pas de multiplier les couches narratives (le barrage, le serial killer, la medium...), j'ai deviné assez vite que c'était pas le genre de série qui prévoyait d'apporter toutes les réponses à nos questions, et qu'il faudrait accepter de rester sur notre faim sur ce plan-là. Plus précisément, c'est le genre de série où je n'arrive pas à savoir si les auteurs ont tout prévu du début à la fin, ou s'ils se sentent obligés de rajouter des ingrédients à leur tambouille ne sachant pas de combien de saisons on leur laissera disposer à l'arrivée.

Alors il y a certes des moments de flottement, où les personnages semblent faire du surplace, manquer de logique dans leurs réactions (mention spéciale à une gendarmerie totalement incompétente), rejouer les mêmes scènes et revenir dans les mêmes lieux. Est-ce du à une écriture hésitante des auteurs ou bien est-ce volontaire pour nous amener à nous interroger sur le satut de ceux dont on vient à douter qu'ils appartiennent au monde des vivants. Le récit mettant en jeu la question de la culpabilité (qui touche en fait pratiquement tous les personnages) et du deuil, j'étais prêt à ce que ça joue davantage sur l'émotion, étant plutôt bon spectateur de tout ce qui est mélo. C'est pas trop le cas, en dehors de quelques moments permis surtout par la qualité de certains interprètes (Lena en particulier est extraordinaire).

Enfin, la musique de Mogwai n'est pas le moindre atout, renforçant en sourdine l'atmosphère constamment tendue de la série. Et j'en viens même à louer la qualité de la prise de son, puisque tous les dialogues sont parfaitement audibles, ce qui semble être devenu rarissime dans l'audiovisuel français aujourd'hui.


Bon, ce que tu dis de la saison 2, Karras, n'est pas très motivant...

[Max Schreck]

Fini la saison 2 et on retrouve en gros les mêmes caractéristiques. Autant le casting est plaisant réunissant pratiquement la crème des acteurs de la génération d'aujourd'hui autant le rythme lent s'est encore accentué jusque dans les dialogues qui ont souvent l'air d'être chuchotés. Le problème est surtout que cette saison semble transformer un puzzle de 500 pièces en puzzle de 5000 pièces tellement chaque épisodes multiplient les questions sans réponses. Au final, on se laisse parfois envouter par l'ambiance et la photographie soignée, mais reste un gros sentiment de frustration quant à la conduite de l'intrigue.

Bon bin je vais gentiment paraphraser Karras...


Les Revenants, saison 2

Déçu, déçu, déçu... Manifestement pas intimidés pour un sou par l'enjeu, les auteurs n'ont pas eu peur de rajouter encore des couches de mystère à leur univers. La conséquence c'est qu'à défaut d'en affirmer la cohérence, on ne comprends plus rien. Certes, on a l'impression d'avoir eu quelques réponses mais ces mêmes réponses appellent instantanément de nouvelles questions qui nous font juste réaliser que ça peut pas tenir la route. Adieu le trouble et l'émotion. Il faut dire qu'on est pas aidé par des dialogues désespérément sans éclats, et des acteurs qui n'ont franchement rien à défendre (Anne Consigny est insupportable de monotonie, et j'espère que Laurent Lucas a au moins profité du tournage pour faire de la rando, parce que son personnage n'a ni intérêt ni épaisseur). Et puis tout le monde tire la tronche du début à la fin, on a envie de leur en coller une. La série n'appellait évidemment pas la gaudriole, mais un peu d'autodérision aurait pu y trouver place (il y avait quelques répliques en ce sens dans la première saison).

La motivation des personnages nous échappent, et on se contente de les regarder attendre on ne sait quoi devant une fenêtre, un mur, sur un lit. Les militaires auraient pu apporter un peu de tension, de confrontation plus directe avec une forme de rationalisme, mais même pas. Par leur inefficacité et donc leur incompétence, leur présence finit même par devenir nanarde. La première saison présentait déjà ces quelques errements, mais là il n'y a plus que ça. J'ai conscience d'être assez sévère. J'en suis le premier navré, c'est vraiment comme si les auteurs avaient bousillé un très beau jouet.

Formellement, heureusement, ça reste toujours aussi soigné, Mogwai ajoute quelques nouveaux thèmes plutôt chouettes. J'ai accepté de m'accrocher parce que ça ne dure "que" 8 épisodes. Par contre, si suite il y a, je déclare dès à présent que ce sera sans moi.