Le Virginien (1962-1971) Universal

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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

Alexandre Angel a écrit :
Jeremy Fox a écrit : Faute donc surtout à Sy Salkowitz, le scénariste du déjà très mauvais Long Ride the Wind River avec John Cassavetes en invité principal, très peu crédible en homme des bois.
Ne me dis pas qu'ils ont poussé le vice jusqu'à utiliser la même barbe! :lol:

Pour George Kennedy ? Ca se pourrait :mrgreen:
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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

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Alice Rawlings


5.09- Deadeye Dick

Réalisation : Ida Lupino
Scénario : Joseph Hoffman
Guests stars : David Macklin & Alice Rawlings
Première diffusion 09/11/1966 aux USA
DVD : VOSTF - VF
Note : 3.5/10


Le Pitch : New-yorkaise, la jeune Marjorie (Alice Rawlings) a pris le train direction Medicine Bow pour rendre visite à sa tante. Durant le voyage elle se fait tout un monde romantique de la vie au Far-West, espérant comme dans ses romans de gare rencontrer un beau et viril cow-boy. Arrivée sur place, elle croit revivre une scène de son livre lorsque le Virginien ‘la sauve’ de la ruade d’un cheval. Voici le régisseur de Shiloh bien embarrassé, la naïve jeune fille s’étant amouraché de son ‘héros de roman’ alors qu’il n’éprouve rien en retour. Il va alors tout tenter pour s’en ‘débarrasser’ y compris de la pousser dans les bras du fils d’un de ses voisins…

Mon avis : "Tu as fini de jouer au policier, on va pouvoir élever du bétail" disait ironiquement le Virginien à Trampas à la fin de l’épisode précédent ; sur quoi j’espérais que ce retour aux sources annoncé fasse replacer la série sur de bons rails. Alors certes nos deux comparses sont revenus à leurs moutons – ou plutôt à leurs vaches et chevaux –, leur complicité fait toujours autant plaisir à voir et nous fait ici souvent sourire d’autant que nous n’avions plus retrouvé les deux comparses réunis depuis un bon moment, et en parlant de rails, l’épisode débute par l’image d’un train qui avance à toute allure, celui-là même qui nous a déjà amené à Medicine Bow tant de personnages intéressants ou (et) cocasses. Le postulat de départ est amusant, celui de Marjorie, une jeune fille venant de l’Est avec, piochées dans des romans à l’eau de rose, des idées bien arrêtées sur le Far-West, rêvant de se trouver en fâcheuse posture afin d'être sauvée in-extremis par un mâle beau et viril ; à Medicine Bow, le Virginien devient ce héros alors qu’il empêche un cheval amorphe et docile "de ruer dans les brancards" et de renverser la conductrice de la calèche. Une comédie très drôle aurait pu découler d’une telle situation à condition de bénéficier d’un solide scénario et surtout d’une comédienne chevronnée. Mais immédiatement Alice Rawlings avec sa voix haut-perchée et ses sempiternels roulements d’yeux nous agace ; sachant qu’il s’agit du protagoniste principal de cette histoire, aussi naïve soit-il, nous voilà bien avec un tel cabotinage qui perdurera toute la durée de l'épisode ! Pas besoin de s’étendre, on comprend aisément pourquoi l’actrice a fait une carrière éclair et uniquement sur la petite lucarne.

Mais avec pour la première fois de la série une réalisatrice aux manettes – et pas n’importe quelle cinéaste puisqu’il s’agit d’Ida Lupino (Outrage ; The Hitch-Hiker ; The Bigamist) – nous pouvions nous attendre à un ton et une sensibilité autres, ce qui n’est absolument pas le cas ici. Hormis les complétistes, les amateurs de cette artiste surtout connue en tant que comédienne (La Femme aux cigarettes de Jean Negulesco ; La Maison dans l’ombre de Nicholas Ray ; Le Grand couteau de Robert Aldrich ; La Cinquième victime de Fritz Lang) peuvent aisément se passer de visionner cet épisode plus que médiocre que ce soit au niveau du scénario que de la réalisation. Il semble que ça ait été pour elle un travail purement alimentaire ; pas un plan ni une idée mémorable ne s’en dégagent. C’est d’autant plus dommage que James Drury s’avérait plutôt à l’aise dans la comédie et qu’il était un peu revenu sur les devants de la scène après une période de vache maigre concernant son personnage du Virginien. Il a beau essayer de faire au mieux, se retrouver devant une comédienne sans talents n’aide pas à grand-chose. Certains avanceront que la série n’avait rien à faire avec la comédie ; ils se tromperont s’ils ne connaissent pas les saisons précédentes car dès le début elle aura eu l’occasion de nous offrir quelques pépites sur ce ton badin, par exemples les délicieux Big Day, Great Day de Harmon Jones avec Aldo Ray et même encore plus tôt, dès le 4ème épisode, The Big Deal de Earl Bellamy avec Ricardo Montalban.

Il est quand même cependant assez savoureux de voir James Drury essayer de se dépêtrer de cette encombrante adolescente qui le compare à son héros de roman préféré, Deadeye Dick. Plus il va faire de tentatives pour la décourager en lui faisant comprendre qu’elle fait fausse route, plus il va s’enfoncer et plus elle va lui faire des avances. Les meilleurs moments de l’épisode sont néanmoins ceux où il partage des séquences avec Trampas, ce dernier ne manquant aucune occasion de gentiment se moquer de son boss. Assez savoureux aussi - quoique un peu lourd parfois - de voir Trampas devoir éduquer un jeune avocat au métier de cowboy afin que celui-ci soit remarqué par la jeune fille qui ne rêve que de tomber dans les bras d’un 'homme, un vrai' et surtout pas dans ceux d’un gratte-papier, sa conception de l’homme parfait étant bien cadrée, acceptant de se faire conduire à la soirée dansante par le futur juriste par le seul fait d’avoir appris que tous les hommes de Shiloh seront présents à la fête ce soir-là, abandonnant son cavalier dès que l’occasion se présente de valser avec un cowboy. Un personnage fantasque à la fois aussi naïf et insupportable peut s’avérer attachant si le comédien parvient à lui insuffler un peu d’humanité ; ce que Alice Rawlings est totalement incapable de faire comme nous l’avons déjà dit. Son partenaire David Macklin n'est guère plus réjouissant même si plus terne.

Pour remplir les 72 minutes traditionnelles, le scénariste Joseph Hoffman cherche alors à changer de ton dans le dernier quart du récit, oubliant la comédie en faisant intervenir quelques pilleurs de banque qui prennent Marjorie en otage, le jeune avocat allant se transformer en héros pour la délivrer. C’aurait pu être drôle, c’est juste un peu idiot, pas du tout crédible et assez ridicule. Le passage à un récit plus sérieux n’arrange rien du tout, le mélange des tons ne fonctionnant pas vraiment. Une comédie qui arrive difficilement à nous faire rire et qui manque sacrément de fantaisie pour parvenir à nous maintenir en éveil durant toute sa durée. Ceux qui n’auront pas piqué du nez après les trois premiers quarts d’heure auront pu constater une cocasse erreur d’inattention de la part du monteur, un pick-up Chevrolet garé sur la droite de l’écran à la sortie du ranch Shiloh. Croisons les doigts pour que le dixième épisode de ce premier tiers de saison parvienne à faire remonter le niveau !


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Morgan
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Re: Le Virginien

Message par Morgan »

C'est décevant de la part d'une actrice et réalisatrice que j'admire, mais elle était déjà à l'époque en fin de carrière :(
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jhudson
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Re: Le Virginien

Message par jhudson »

La série a été remastérisé en HD, la chaine Starz la diffuse en VOD auprès de leurs abonnés.

https://www.starz.com/series/33035/episodes

Apparemment les séries Western ont la cote surement parce que de nos jours on n'en produit quasiment plus.


En France on dirait que les "vielles" séries n'intéressent personne et quand par miracle il y en a ce sont des masters tout pourris .
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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

jhudson a écrit :

En France on dirait que les "vielles" séries n'intéressent personne et quand par miracle il y en a ce sont des masters tout pourris .

Ce qui n'est absolument pas le cas de celle-ci.
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

Le premier coffret de la saison 5 vaut quand même pour deux épisodes remarquables dont celui dont je parlerais en fin de semaine avec Jack Lord et Terry Moore, tous deux superbes.
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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

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Terry Moore & Jack Lord



5.10- High Stakes

Réalisation : Thomas Carr
Scénario : True Boardman & Mark Rodgers
Guests stars : Jack Lord, Michael Ansara & Terry Moore
Première diffusion 16/11/1966 aux USA
DVD : VOSTF - VF
Note : 8/10

Le Pitch : Le Virginien est venu en ville accompagner Wesley, un jeune cow-boy qu’il avait formé ; il veut voir comment il se débrouille pour vendre ses chevaux et lui apporter son aide si besoin. L’affaire close, il continue à veiller sur lui de peur qu’il ne dépense tout son argent, le voyant s’approcher un peu trop souvent de la table de Pharaon tenue par la Saloon Gal Alma (Terry Moore). Cette dernière se cache de son époux (Michael Ansara), un dangereux bandit qui vient de s’échapper de prison et qui charge son frère (Jack Lord) de la lui ramener par un odieux chantage. L’arrivée en ville de cet abject personnage va déclencher morts et enlèvement…

Mon avis : Même si ce premier tiers de cinquième saison aura été extrêmement laborieux et surtout assez éprouvant pour les fans de la première heure, deux épisodes seront sortis du lot – et pas qu’un peu – : An Echo of Thunder de Abner Biberman – le quatrième - ainsi que celui qui nous concerne ici, réalisé par un vieux briscard du serial, un Thomas Carr en fin de carrière. Ces deux superbes épisodes ne mettront en scène qu’un des protagonistes récurrents, Trampas pour le premier, Le Virginien pour le second, les aficionados de la série étant d’ailleurs ravis de voir le régisseur de Shiloh enfin retrouver un rôle d’importance après avoir joué les utilités depuis un trop long moment. J'ai déjà à plusieurs reprises émis l'hypothèse que l’une des raisons de la faiblesse qualitative de la saison 5 pourrait avoir été la venue des nouveaux propriétaires de Shiloh avec trois comédiens qui ont toujours autant de mal à nous convaincre ; leur absence dans ces deux formidables réussites apporte encore de l’eau à mon moulin. Il y a d'ailleurs de fortes chances pour que cet excellent High Stakes plaise au plus grand nombre, aussi bien aux amateurs d’actions et d’émotions fortes qu’à ceux qui préfèrent la romance, le suspense ou même la violence psychologique.

L’épisode débute par l’évasion d’un bandit qui purgeait une peine de 5 ans de prison. C’est son frère qui lui a fait passer une arme par les barreaux de sa cellule. Ellipse… et voici les deux hommes réunis ; l’évadé a été blessé durant sa fuite et demande à son frère d’aller chercher son épouse qui a profité de son emprisonnement pour s'éloigner de lui, voire même pour prendre la poudre d'escampette. Il lui explique de lui faire un odieux chantage aux sentiments afin qu’elle le suive sans faire d’histoires, de lui faire croire qu’il a récupéré leur jeune enfant et que la seule solution pour le revoir est de revenir vivre avec lui. Le mari chef de gang, c’est Michael Ansara (Les Piliers du ciel de George Marshall, Quantez de Harry Keller, Les Comancheros de Michael Curtiz…), déjà présent dans l’épisode The showdown dans la peau d’un shérif impassible que rien ne semblait effrayer, dur et peu souriant. Le frère c’est Jack Lord qui, après avoir été le psychopathe dans L’Homme de l’Ouest d'Anthony Mann, se montrait tout aussi convaincant dans Le Bourreau du Nevada de Michael Curtiz où il interprétait le rôle d’un homme recherché qui se révélait être un ange de bonté et de probité, père et époux idéal. Alors qu’il était méconnaissable dans le sombre film de Mann, on devinait en revanche parfaitement dans cet autre western de Curtiz son futur personnage de Steve McGarrett dans Hawaii police d’Etat. Une autre preuve de son ampleur de registre qui nous fait dire qu'il est un peu dommage qu’il ne se soit ensuite cantonné qu’à cette célèbre série – où il était parfait -, son personnage de salaud intégral dans cet épisode du Virginien. A noter qu'il fut aussi le premier Felix Leiter dans James Bond contre Dr No.

Je conseille à ceux qui n’apprécient pas les spoilers de sauter à pieds joints sur ce petit paragraphe. Non seulement le personange de hors-la-loi interprété par Jack Lord va assassiner de sang-froid le jeune ami du Virginien mais il va ensuite tenter de faire tomber sa belle-sœur dans ses bras quitte ensuite à tuer son frère s'il venait à le gêner. Sans trop en faire, il se révèle absolument génial, bougrement inquiétant et menaçant. Sa confrontation avec James Drury promettait beaucoup et nous ne sommes pas déçus, ce dernier s’avérant lui aussi assez mémorable. Partant à la poursuite du meurtrier du jeune cow-boy qu’il avait pris sous son aile, il continuera seul après que les hommes de loi se soient désolidarisés par peur de passer la frontière, infiltrant le gang pour mieux pouvoir venger la mort de son ami. Dur et déterminé comme rarement il aura été, le régisseur de Shiloh va se lancer dans une vendetta tout en essayant de sauver la vie de la jolie épouse du chef de gang. Il va même tenir un discours assez violent une fois qu’il aura réussi à emprisonner son ennemi, lui faisant ‘miroiter’ avec sadisme la peine de mort. L’on sait néanmoins que Le Virginien abhorre la loi de lynch et l’on se doute bien qu’il s’agit avant tout pour lui d’impressionner et d’inquiéter son adversaire. Quoiqu’il en soit, les amoureux des séries TV des années 60 assistent à une confrontation mythique et pleine de panache entre deux des grands comédiens de cet âge d’or. Si Michael Ansara, Jack Lord, James Drury et même le jeune Dirk Rambo –mort tragiquement en début de carrière, tué par un chauffard - nous offrent des compositions de très haute tenue, la ravissante Terry Moore (Man on a Tightrope de Kazan, Le Temps de la colère de Richard Fleischer…) n’est pas en reste et l’on comprend aisément comment elle a pu faire tourner la tête au jeune homme assassiné, aux deux frères puis in fine au Virginien qui aurait bien aimé s’en faire épouser. Son talent dramatique étant égal à sa beauté, les séquences qui la réunissent à Dick Rambo en début d’épisode sont bouleversantes, puis captivantes sont les relations qu'elle entretient avec Michael Ansara, Jack Lord et James Drury.

Des décors inhabituels dont cette ville fantôme où s’est installée la bande, des éléments scénaristiques de film noir, un background musical entêtant, des courses poursuites, gunfights et autres scènes d’action d’une redoutable efficacité viennent entériner le fait qu’il s’agisse d’un des sommets de la série. On n’oubliera pas de sitôt non plus la manière qu’à le Virginien de prendre soin de son jeune protégé, allant même trouver l’entraineuse en lui demandant de le faire revenir à la réalité. True Boardman, à côté de récits absolument honteux, a eu néanmoins de belles réussites à son actif dont sa précédente participation à la série qui remonte à l’épisode 27 de la troisième saison, Farewell to Honesty ; High Stakes lui est encore bien supérieur et l’on croise les doigts pour que son retour à l’écriture durant la suite de cette saison se concrétise à nouveau par des épisodes de cette trempe. Pas nécessairement beaucoup de surprises au sein du récit mais une efficacité totale, un scénario carré, une tension palpable et une interprétation hors pair ; on en redemande et surtout on respire après tant de ratages !


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Jeremy Fox
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Re: Le Virginien

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Sara Lane


5.11- Beloved Outlaw

Réalisation : William Witney
Scénario : True Boardman
Guests stars : le cheval Alladin
Première diffusion 23/11/1966 aux USA
DVD : VOSTF - VF
Note : 3/10


Le Pitch : Alors que Trampas, Stacey et Elizabeth partent observer d’immenses troupeaux de chevaux sauvages, la jeune fille tombe amoureuse d’un bel étalon blanc. Capturé par d’autres cowboys, le cheval est vendu aux enchères et acheté par la jeune fille qui le voulait absolument. Après l’échec de Trampas pour le dompter et malgré la promesse faite à son grand-père de ne pas s’en approcher, Elizabeth se charge elle-même du dressage avec beaucoup de patience, allant même ensuite l’inscrire pour participer à une course. Même si la bête semble s’être adoucie, tout l’entourage d’Elizabeth craint toujours qu’elle se rebiffe…

Mon avis : Ce n’est pas encore arrivé presque à mi parcours que nous trouverons deux bons épisodes consécutifs lors de cette cinquième saison, puisque après le remarquable High Stakes avec Jack Lord, Michael Ansara et la ravissante et talentueuse Terry Moore, ce Beloved Outlaw parait non seulement bien fade mais se révèle également languissant, péniblement larmoyant et très ennuyeux. Nous noterons exceptionnellement l’absence de Guest Stars si ce n’est en seconds rôles (John Archer par exemple), les seules vedettes de l’épisode étant l’étalon blanc et l’actrice Sara Lane dans la peau d’Elizabeth Grainger qui se voit octroyer ici son rôle le plus important au sein de la série. Malheureusement elle vient nous confirmer ce que nous avions déjà pressenti depuis le début de la saison, à savoir que ses talents dramatiques sont décidément très limités, la comédienne parvenant difficilement à porter seule un récit de 75 minutes sur ses trop frêles épaules, s’avérant non seulement manquer de charisme mais nous étant également assez vite exaspérante surtout au cours de la dernière partie où le personnage d’Elizabeth, blessé par le cheval apeuré, se retrouve aveugle suite au choc subi et n’arrête pas de pleurnicher. Il n’est pas donné à tout le monde de savoir pleurer à l’écran et c’était visiblement le cas pour Sara Lane qui, outre une charmante silhouette et un joli visage, a bien du mal à retenir notre attention d’autant plus que le scénario de True Boardman n'est pas là pour lui apporter quelconque aide, vraiment trop léger.

Le récit tourne donc quasi exclusivement autour d’un cheval sauvage ; l’épisode débute par d’amples chevauchées au sein d'impressionnants décors désertiques que nous n’avions pas eu beaucoup l’occasion de voir durant la série, les stock-shots n'étant heureusement pas très nombreux et plutôt bien intégrés malgré évidemment une colorimétrie bien différente du reste. William Witney étant un réalisateur chevronné, auparavant spécialiste du serial, tout ce qui touche à des séquences mouvementées en extérieurs est très solidement troussé. Il s’agit là du 9ème et avant dernier épisode qu’il signera pour la série, ses participations ayant été dans l’ensemble de très bon niveau avec pour sommet l’excellent A Man of the People, épisode médian de la saison 3 qui abordait principalement la thématique de la répartition des terres entre ranchers et fermiers et l’arrivée de nouveaux habitants orchestrée par un député un peu roublard joué à merveille par James Dunn. Beloved outlaw pourrait en revanche s’avérer être comme sa collaboration la moins mémorable au Virginien, faute ne lui en incombant d'ailleurs pas nécessairement sauf concernant la direction d’acteurs, incapable de faire jouer correctement sa comédienne principale, Charles Bickford et Don Quine n’étant toujours pas parvenu à nous convaincre non plus… mais on veut bien continuer à y croire encore un peu ; quant à James Drury, après sa mémorable prestation dans High Stakes, il se retrouve à nouveau dans une position de 'potiche'. Witney n'étant pas responsable du ratage, la faute repose principalement sur les épaules du scénariste ici très peu inspiré alors qu’il était l’auteur du précédent excellent épisode ; on peut constater à quel point la participation de cet auteur à la série est vraiment très inégale, capable du meilleur comme du pire.

Ici, il ne se passe pas grand-chose : on essaie de capturer le cheval sans y parvenir ; d’autres le font et le mettent en vente aux enchères ; Elizabeth enchérit jusqu’à ce qu’elle remporte l’animal tellement elle est tombée sous son charme et même si ça ne plait pas spécialement à son père ; Trampas essaie de le dompter sans y arriver ; la jeune fille prend alors la suite : avec efforts et patience, plutôt que de le monter pour le dresser, elle préfère s’en faire un ami en lui parlant doucement et tendrement à l’oreille. On pense alors au futur superbe film de Robert Redford, L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux, sans que bien évidemment cet épisode de série ne lui arrive à la cheville à quelque point de vue que ce soit, émotion, lyrisme, mise en scène, scénario, ou interprétation… Puis, après être arrivée à ses fins et avoir réussi à s'en faire un véritable compagnon, la fille du propriétaire va vouloir faire participer son étalon à une course inter-ranch, quitte à prendre la place de Trampas qui la lui cède bien volontiers (un début de romance pour la suite ?) Le pur sang va blesser un homme de Shiloh ; il va se blesser ; il va blesser Elizabeth et s'enfuir ; suite au choc elle va devenir aveugle… pour un temps… mais partira néanmoins à sa recherche alors même qu’elle n’a pas encore recouvré la vue… On se demande bien ce qui a pu passer par la tête de True Boardman pour nous pondre une histoire sans véritables enjeux dramatiques, ce qui en soi ne serait pas forcément un défaut si en plus elle ne tournait pas aussi vite en rond et surtout s'il elle ne s'avérait pas aussi peu crédible, l'auteur semblant avoir eu du mal à boucler les 72 minutes réglementaires et paraissant s'être senti dans l’obligation de combler comme il pouvait aux dépens du spectateur qui trouve le temps long.

Un épisode répétitif qui plaira très probablement aux amateurs de chevaux ainsi qu’à ceux qui apprécient les histoires d’animaux bien larmoyantes et pleines de bons sentiments mais qui vraisemblablement pour les autres s’avèrera bien peu captivant. Dommage car William Witney était parfaitement bien parvenu à filmer toutes les chevauchées de l’animal et de sa cavalière et qu’il avait à sa disposition de majestueux paysages assez bien mis en valeur par le directeur de la photographie. On appréciera également la brève apparition de John Archer – l’inoubliable docteur progressiste dans le non moins mémorable Decision at Sundown de Budd Boetticher - dans la peau du cow-boy disputant avec fair-play le pur-sang à Elizabeth. Un petit sursaut qualitatif pour le prochain épisode serait le bienvenue.


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Re: Le Virginien

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James Drury & Diane Baker

5.12- Linda

Réalisation : Don McDougall
Scénario : Frank Fenton
Guests stars : Diane Baker
Première diffusion 30/11/1966 aux USA
DVD : VOSTF - VF
Note : 7/10

Le Pitch : Le Virginien est au Texas où il vient d’empocher la somme de 10.000 dollars provenant de la vente de chevaux. Alors qu’il se rend à la banque échanger son reçu, un hold-up se produit et il est dévalisé. On lui conseille de rentrer chez lui mais il compte néanmoins retrouver ses voleurs ; à bord de la diligence il fait la connaissance d’une chanteuse de saloon, Linda (Diane Baker), qui lui raconte sa vie et l’étrange manège dans lequel elle s’est fourvoyée, servant de 'courrier' en transportant dans ses bagages des sacs qu'elle doit déposer ici et là, étant payée en retour ; un inquiétant personnage peu loquace vient compléter le trio de voyageurs…

Mon avis : Linda est le dernier épisode écrit par l’excellent scénariste Frank Fenton, son précédent datant de la saison 3, le superbe You Take the High Road avec Richard Beymer et Diana Lynn, celui qui décrivait une épidémie de peste bovine qui avait grandement inquiété les éleveurs de Medicine Bow. Fenton aura été une valeur sure de la série avec un sans-faute comptant six belles réussites. Rappelons que pour le grand écran, il écrivit déjà dans le domaine du western avant sa participation au Virginien des grands classiques du genre, des films formidables tels Fort Bravo (Escape from Fort Bravo) de John Sturges ou Le Jardin du diable (Garden of Evil) de Henry Hathaway. Don McDougall à la mise en scène, le réalisateur étant l’un des plus prolifiques et des plus fiables ayant œuvré au sein de la série, avec pour lui aussi très peu de 'déchets' à son actif, autant dire que cet épisode naissait sous les meilleurs auspices. Et effectivement, malgré quelques petits défauts principalement scénaristiques sur lesquels nous reviendrons rapidement par la suite, Linda s’avère être plus qu’honorable, une très bonne cuvée de cette médiocre saison 5.

Il s’agit d’un épisode qui se déroule loin de Medicine Bow avec un seul protagoniste récurent, en l’occurrence notre fameux Virginien qui nous avait beaucoup manqué au cours de cette saison et qui était déjà le personnage principal d’un très grand récent épisode, High Stakes avec Jack Lord, Michael Ansara et Terry Moore. Ici l'intendant se trouve au Texas où il vient de vendre des chevaux pour une coquette somme de 10.000 dollars. Avec son reçu il se rend à la banque où on lui donne l’argent en liquide. A ce moment-là trois hommes font irruption et lui subtilisent les billets. Heureusement il a toujours son reçu sauf qu’à cause de ça on l’accuse d’avoir monté un coup pour doubler sa mise ; à savoir que les trois voleurs seraient ses complices et qu’ils se partageraient à eux quatre non seulement l’argent volé mais les autres 10.000 dollars qui lui seraient encore versés plus tard en échange du reçu. Le shérif voulant bien faire confiance en la bonne foi du Virginien mais avec cependant toujours un léger doute, il lui conseille de quitter la ville au plus vite. Le régisseur de Shiloh prend alors la diligence tout en ayant en tête de retrouver ses détrousseurs. Durant le voyage il fait la connaissance d’une charmante chanteuse de saloon qui lui dit être coincée dans une affaire dont elle a du mal à se dépêtrer : pour un peu d’argent elle aurait accepté de faire le 'courrier' et de transporter des sacs d’un endroit à l’autre lors de ses déplacements en diligence. Par curiosité elle aurait ouvert son dernier ‘colis’ où elle y aurait découvert 50.000 dollars ; sac qui vient de lui être subtilisé.

Le Virginien lui conseille de tout raconter aux autorités policières et d’interrompre sa participation à ce qui s'apparente beaucoup à une magouille. Il va décider de lui venir en aide d’autant que leur voisin de diligence les inquiète en ne les quittant pas de yeux et que nombre d’autres personnes semblent les surveiller eux aussi et vouloir intimider le Virginien qui parait alors en gêner beaucoup. Notre héros fait le lien avec l'affaire qui le concerne et acquiert la certitude que ses voleurs pourraient être de la partie. On comprend à la lecture de cette description que l’épisode lorgne encore plus vers le film noir que vers le western et effectivement l’intrigue parait parfois aussi obscure que celles des plus grands romans policiers américains, l’on pense bien évidemment à celle du Grand sommeil par exemple. Et c’est paradoxalement l’un des défauts de ce scénario d’être parfois inutilement complexe - cet exercice a toujours été extrêmement difficile - et d’autres fois bien trop bavard. Et d’ailleurs l’intrigue n’est pas spécialement mémorable ; la preuve, au moment où j’écris ces lignes, soit à peine une semaine après avoir visionné l’épisode, j'ai énormément de mal à me souvenir des détails voire même de quelques grandes lignes de son dénouement. Seulement Frank Fenton est assez intelligent pour vite nous faire oublier cet imbroglio qui pourrait être frustrant à la longue ; pour se faire il a distillé au sein de son scénario un malaise paranoïaque qui perdure toute la durée de son récit, ayant convoqué tout un tas de personnages d’importance ou secondaires, tous plus inquiétants et intimidants les uns que les autres sans que nous ne sachions jamais vraiment de quelle côté de la loi ils se situent, s'ils sont là pour protéger ou vouloir tuer nos deux tourtereaux ? Nous n’en dévoilerons rien et n'en dirons d’ailleurs pas plus afin de préserver un semblant de mystère d’autant que le final est assez surprenant. C’est de cette atmosphère générale que l’épisode tire toute sa force, l’intrigue passant alors au second plan.

Frank Fenton est grandement aidé par un Don McDougall en pleine forme, s’essayant avec succès à commencer la plupart de ses séquences par des amorces de plan constituées par des objets (verres, bouteilles, lampes), la caméra se déplaçant ensuite pour recadrer les personnages, ou à filmer quelques plans de très loin comme ceux où l’on voit la diligence avancer au sein de paysages majestueux. Il nous octroie également un duel en pleine rue d’une étonnante sécheresse et d’une grande efficacité et sait parfaitement bien faire monter la tension grâce à sa direction d’acteurs et à un casting hors pair de trognes menaçantes et patibulaires, certaines séquences étant remplies à ras bord de testostérone, au bord de l'implosion. A propos de comédiens inquiétants nous nous souviendrons surtout de Bill Fletcher, James Brown et plus encore de l’excellent Rex Holman qui était déjà récemment très angoissant dans l’épisode No Drums, no Trumpets. Nous noterons aussi la présence de Clifton James, le futur shérif J.W. Pepper dans les deux premiers James Bond avec Roger Moore, Vivre et laisser mourir et L’homme au pistolet d’or, ainsi que de Diane Baker qui s’avère assez convaincante en tant que Guest Star principale, tenant très bien tête à James Drury, leur duo et leur romance fonctionnant plutôt bien même si leurs séquences dialoguées paraissent parfois un peu trop étirées et trop intellectualisées pour un épisode qui tire tout le bénéfice de son ambiance délétère et anxiogène.


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Re: Le Virginien

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Doug McClure & Pernell Roberts

5.13- The Long Way Home

Réalisation : Abner Biberman
Scénario : Andy Lewis
Guests stars : Pernell Roberts & Noah Beery Jr.
Première diffusion 14/12/1966 aux USA
DVD : VOSTF - VF
Note : 4/10


Le Pitch : Jim (Pernell Roberts), après avoir déserté sa famille et après trois ans de petites rapines, décide de se ranger. Il souhaite par la même occasion récupérer son fils et son épouse qui se sont installés à Shiloh après son départ ; les deux laissés pour compte ne veulent en revanche plus entendre parler de lui. Jim montrant des qualités de dresseurs hors-pair, le Virginien le prend dans son équipe ; le nouveau venu espère impressionner Grainger afin qu’il le nomme régisseur d’un ranch dont il a entendu parler qu’il allait l’acheter ; les choses ne se déroulant pas comme il le souhaiterait et perdant patience, des drames vont en découler…

Mon avis : La malédiction de la saison 5 se poursuit : il n'est décidément pas possible de visionner deux bons épisodes consécutifs, ce qui met l’amateur sans cesse mal à l’aise, se demandant constamment si la série ne va pas définitivement sombrer dans la plus grande médiocrité après lui avoir offert autant d’occasions de se réjouir durant les 4 premières saisons. Pour The Long Way Home, malgré Abner Biberman à la réalisation qui ne s’en sort d’ailleurs pas trop mal, ainsi que des invités pas spécialement mauvais, le scénario de Andy Lewis peine vraiment à nous captiver malgré un postulat de départ pas nécessairement novateur mais d’où peut toujours découler un émouvant récit, celui d’un homme qui pense pouvoir reprendre sa vie familiale du jour au lendemain après l’avoir déserté, son jeune fils ayant trouvé un père de substitution en son absence, le père biologique allant en concevoir de la jalousie. Le thème principal de l’épisode est donc celui du retour du père prodigue (Jim Sr.) après qu’il ait abandonné femme et enfant (Jim Jr.) pour partir vivre une vie de rapine : du jour au lendemain et sans prévenir personne, il avait quitté le domicile conjugal pour suivre un ami avec qui il allait vivoter de divers larcins. Un jour, alors qu’il est sur le point de se faire appréhender par un posse, il décide de tout arrêter et de rentrer dans le rang pour commencer une nouvelle vie décente et honnête. Il pense même pouvoir reprendre sa vie familiale comme si de rien n'était, n’imaginant pas une seule seconde que les deux laissés pour compte que sont son épouse et son fils - désormais âgé d’une quinzaine d’années - puissent ne pas être du même avis et n'aient pas envie de le revoir.

C’est pourtant ce qui se produit une fois qu’il arrive à Medicine Bow où sa femme est désormais restauratrice, son fils venant de trouver une place à Shiloh. Il est très étonné lorsque son épouse se rebiffe et le repousse. Quoiqu’il en soit, Jim ne se laisse pas démonter et reste persuadé qu’à force de ‘harcèlement’, il parviendra à ses fins auprès d'elle, estimant plus facile de se mettre son rejeton dans la poche puisque encore naïf et par ce fait bien plus malléable : il lui suffira de s’en faire admirer ! Ayant entendu dire que John Grainger était sur le point d’acheter un ranch alentour, il a pour idée de se faire embaucher pour en être le régisseur. Avant tout, il faut qu’il entre dans la place comme son fils vient de le faire ; pour y parvenir il va prouver son immense talent en tant que cow-boy et dresseur de chevaux ; devant le fait accompli, le Virginien impressionné par sa dextérité décide de le prendre lui aussi dans son équipe. Jim Sr va accomplir du très bon travail et Jim Jr. va tomber sous le charme de ce père encore plus doué que Trampas en ce qui concerne le domptage des purs-sang. Seulement, son arrogance et sa jalousie font que dès que quelque chose ne va pas comme il veut, il se braque et peut devenir un peu virulent voire violent. C’est en apprenant de la bouche de son patron que la vente du ranch convoité a capoté qu’il va retomber dans ses travers, ce qui petit à petit aboutira à la tragédie. Les relations tendues entre les époux, celles plus ambiguës entre le père et le fils, le tempérament imprévisible de ce petit voyou souhaitant recommencer à zéro pour une vie plus respectable, le Virginien ne voulant pas voir le drame qui couve par le fait d’être admiratif du travail que son nouvel employé accomplit, l’arrivée à Medicine Bow du complice de rapine de Jim, la jalousie de Jim à l’encontre du Virginien rapport au rôle de modèle pour Jim Junior... Il semblait y avoir de la matière à un épisode captivant et émouvant.

Le résultat est pourtant inaccompli faute avant tout à une écriture peu convaincante et à une direction d’acteurs parfois dilettante, Pernell Roberts s’avérant assez insupportable en fanfaron lors de toutes ses séquences d’ivresse. C’est pourtant un comédien que l’on aime bien et qui était remarquable dans le non moins splendide La Chevauchée du retour (Ride Lonesome) de Budd Boetticher ; son personnage était tellement sympathique que les auteurs avaient décidé en toute dernière minute de ne pas le sacrifier comme prévu sur le papier. Mais il était surtout connu pour son rôle d’Adam Cartwright dans une autre série westernienne toute aussi célèbre que celle nous concernant ici, Bonanza. A ses côtés, dans la peau de son partenaire des mauvais coups, Noah Beery Jr. dont le nom vous est peut-être inconnu mais dont le visage vous parlera très certainement puisqu’il fût au générique de très nombreux films hollywoodiens surtout durant les années 40 et 50 ; dans celui de son fils le jeune Michael Burns que l’on a déjà croisé deux fois dans le courant de la série ; et enfin dans celui de son épouse, Jan Shepard dont la prestation est ici bien moins mémorable que dans son rôle de prostituée dans le fabuleux épisode Harvest of Strangers - toujours à cette date le chef-d’œuvre de la série - ou encore lorsqu’elle interprétait une institutrice dans The Brothers. Dommage que toutes ces Guest Stars talentueuses n’aient pas eu l’occasion de nous dévoiler tout leur talent faute à l’écriture assez limitée de leurs personnages et aux incongruités de l’intrigue : comment par exemple croire une seule seconde au revirement de l’épouse qui après avoir à de nombreuses reprises violemment repoussé les avances de son mari, tout d'un coup lui tombe dans les bras, enamourée ?!

Un épisode assez ennuyeux mais pas honteux pour autant dans lequel on peut glaner quelques bonnes choses ici et là : de belles séquences de chevauchées en extérieurs dans des paysages jusqu’ici encore pas foulés par la série - même si pour beaucoup il s’agit de Stock-Shots -, une bonne interprétation de James Drury, notre ‘héros faisant à nouveau preuve de son bon sens, de son humanité, de ses conseils avisés et de sa modération quand il s’agit de juger autrui et toujours là lorsqu'il faut dénigrer toutes formes de violence ; morceaux choisis : "Ne cherche pas une idole […] tous les hommes ont leurs faiblesses […] peu importe qui t'éduque du moment qu’au final tu aies ta propre personnalité […] accepte les moqueries sans nécessairement te battre ; chacun est déjà passé par là et ce n’est pas bien grave". Nous noterons ici, une fois n’est pas coutume, une chanson se déroulant durant le générique, interprétée par Pernell Roberts. Et nous déplorerons à nouveau les départs de Lee J. Cobb et John Dehner ayant grandement affaiblis la série par leur remplacement par un Charles Bickford décidément et malheureusement plus du tout dans le coup.


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Jeremy Fox
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Tom Tryon

5.14- The Girl on the Glass Mountain

Réalisation : Don McDougall
Scénario : Eric Bercovici & James L. Hendesron
Guests stars : Tom Tryon
Première diffusion 28/12/1966 aux USA
DVD : VOSTF - VF
Note : 7.5/10


Le Pitch : C’est le dernier convoyage de bétail pour Howie (Tom Tryon) qui doit quitter Shiloh pour se marier avec une fille de bourgeois ; le père voit cette union d’un mauvais œil mais finit par le se laisser convaincre. Howie ouvre alors une sellerie. Son commerce marche très bien mais la vie en plein air commence à lui manquer. Le jour où l’un de ses anciens patrons lui propose la place de régisseur de son ranch, l’envie de reprendre son métier de cow-boy le titille mais son épouse va à son encontre. Plus tard il perd une forte somme d’argent au jeu alors que sa femme vient de tomber enceinte. Le voilà dans une délicate situation…

Mon avis : Don McDougall est décidément non seulement l’un des réalisateurs les plus prolifiques de la série mais également celui auquel nous pouvons accorder la plus grande confiance, son pourcentage de réussites étant vraiment impressionnant, un seul de ses 22 épisodes s’étant jusqu’à présent révélé moyen - paradoxalement le seul autre écrit par le scénariste de cet excellent The Girl on the Glass Mountain - ; savoir qu’il en mettra en scène encore tout autant est là pour nous rassurer sur la qualité d’ensemble de la série, en croisant les doigts pour que cet espoir se confirme. L’épisode débute par une dizaine de minutes rappelant un peu le très attachant Cow-Boy de Delmer Daves, sorte de semi-documentaire sur la vie quotidienne en extérieurs de ces garçons vachers, leur travail, leur discussions et réflexions sur leur condition ou l'égrenage de leurs souvenirs, les veillées autour des feux de camp… Où l’on remarque immédiatement que Don Quine en Stacey est bien plus convaincant qu’à l’accoutumée, ce qui se révélera également vrai pour Sara Lane dans le rôle de sa sœur, leurs séquences ensemble s’avérant pleine d’une sensibilité inattendue, comme si enfin nos deux jeunes comédiens parvenaient à se lâcher un peu et commençaient seulement à apprivoiser leur personnage. Pour en revenir au prologue, de jolies séquences d’amitié et de camaraderie et un protagoniste immédiatement aussi charismatique que sympathique, celui joué par Tom Tryon (Le Cardinal de Preminger aux côtés de Romy Schneider, également très bon dans quelques westerns des années 60) qui nous avait déjà gratifié dans The man from the Sea - 14ème épisode de la saison 1 - d’une interprétation savoureuse, rendant grandement attachant son personnage de marin extraverti qui avait voyagé sur toutes les parties du globe et qui avait acquis une culture et une expérience qui attisaient grandement la curiosité de ceux qui l’approchaient.

Il est tout aussi mémorable et admirable dans l’épisode qui nous concerne ici, Howie passant son dernier jour à Shiloh - fêté comme il se doit par son équipe avec qui il semblait formidablement bien s’entendre – avant de convoler en juste noce puis d’ouvrir un commerce au centre de Medicine Bow ; et si Howie restera comme un des personnages ‘Guest-Star’ les plus inoubliables de la série, c’est avant tout grâce au talent de Tom Tryon et à l’efficace direction d’acteurs de Don McDougall qui, outre avoir enfin réussi à donner de la consistance aux deux enfants Grainger, a su parfaitement bien diriger tous les autres comédiens gravitant autour d’eux dans cette jolie histoire très romantique parfois bouleversante. Howie est un homme foncièrement bon, conscient de ses faiblesses et défauts mais honnête, fidèle en amitié et confiant (parfois trop) ; rencontrant un de ses anciens ‘collègues’ s’emparant de vaches du troupeau qu’il a en charge, il lui conseille gentiment de ne pas poursuivre son larcin et lui rappelle que s’il fermait les yeux sur ses maraudages passés il n’a jamais lui-même participé à quelconque vol ("I looked the other way maybe, but I never stole cattle"). Lorsque plus tard, installé à son propre compte en tant que sellier, ses amis lui demandent de leur faire crédit, il ne dit jamais non, allant même parfois jusqu’à annuler la dette qu’ils ont contracté envers lui. Il est doux et tendre avec sa femme, courtois avec ses beaux-parents mais surtout grandement compréhensif envers tout le monde ; ‘une belle personne’ comme nous dirions de nos jours même si cette mièvre appellation est un peu galvaudée, utilisée à tort et à travers. Tom Tryon parvient à rendre son personnage totalement attachant, jamais pénible ni moralisateur, le genre de personne que nous aimerions avoir pour pote.

Howie eut du mal au début à se faire accepter par ses beaux-parents qui ne voyaient pas d'un très bon oeil rentrer dans leur famille un homme d’aussi basse condition ; mais sa rencontre avec le père lorsqu’il vient demander la main de sa fille se passe très bien ("Well Howie, I won't pretend I think you're the ideal husband for my daughter, but if she loves you and you love her, I guess all I can do is wish you luck") et surtout la mère fait la remarque à son époux comme quoi il n’était alors pas mieux loti lorsqu’il lui-même à l'époque l’avait demandé en mariage. Les personnages arrivent tous à se remettre en question et n’ont pas honte de changer d’avis, ce qui constitue l'une des véritables richesses de ce scénario jamais manichéen. L’actrice qui interprète la jeune et belle épouse d'Howie, fille de commerçants enrichis, c’est Pamela Austin qui avait été déjà au générique d’un des très grands épisodes de la série lors de la saison 2, It Takes Big Man. Elle est également très bien dirigée et son personnage tout aussi bien écrit, pas spécialement toujours aimable, ce qui fait aussi son humanité. Le couple a beau s’aimer, les deux déchantent vite : les grands espaces viennent à manquer à l’homme qui se sent un peu trop confiné dans son échoppe et à qui l’on propose justement une place de contremaitre ; sa femme aurait souhaité que l’argent rentre un peu plus vite dans les caisses d’autant qu’elle tombe enceinte et qu’elle voudrait s'acheter une maison plus vaste que la modeste arrière-boutique dans laquelle ils habitent depuis qu'ils sont ensemble. Poussé par une mauvaise fréquentation, ayant perdu une partie de sa recette au jeu, Howie va se sentir acculé et, pour ne pas décevoir sa femme, va se laisser entrainer sur une pente dangereusement glissante par ce même copain des mauvais jours, sur le point de commettre l’irréparable, une attaque de diligence qui manque de tourner au drame. Avant ça, nous aurons eu l’occasion d’être témoin de plusieurs séquences de discussions très touchantes au cours desquelles Owie se confie à propos de ses problèmes, son mal-être et ses frustrations et demande des conseils à ses amis, dont surtout Stacey qui d’un coup nous parait plus proche, plus sympathique et plus mature.

Constamment attachant et captivant, un épisode non seulement très maitrisé dans sa mise en scène (quasiment aucune faute de goût de la part de McDougall, ni plan foireux ni vilaine transparence...) mais également et surtout superbement bien écrit, octroyant même à plusieurs des protagonistes récurrents de très jolies scènes ; au shérif Mark Abbott par exemple qui se révèle in fine un homme profondément humain. Magnifique séquence également que celle de la demande en mariage qui réunit Tom Tryon et Hugh Beaumont, ce dernier tenant le rôle de son beau-père intimidant mais finalement compréhensif, faisant même son Mea Culpa, regrettant d’avoir trop gâté sa fille et d’avoir trop hâtivement jugé son gendre qu’il admire désormais pour son courage et par le fait d’être un brave homme. Je vous laisse juge de la qualité des dialogues et de la hauteur morale de ce script au travers ce long extrait de la séquence de remise en question et de conseils avisés du père à sa fille qui était sur le point de divorcer : "Donna, Howie Sheppard is a good man! Maybe he's a lot better man than I gave him credit for being. He could have gone in with me, but he wanted to make it on his own. And he's been working hard to give you everything you've wanted; everything we've brought you up to want. He could have come crying to me, but he didn't. And that makes me kind of proud of him. As for losing the money, well, he's human. He's no knight in shining armor. He's your husband. Maybe you should have tried harder to meet him halfway.I blame myself. For giving you too much, Donna. For making things too easy for you. For letting you grow up expecting to have everything just exactly the way you wanted it. I spoiled you, Donna, and for that, I'm sorry. Now I'm going to tell you something else. Instead of talking about leaving Howie, what you ought to be doing is thinking about how you can keep him!". Peut-être assez éloigné de ce qu'attendent les amateurs de western mais néanmoins superbe.


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Re: Le Virginien

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Ron Russell & Don Quine

5.15- Vengeance Trail

Réalisation : Thomas Carr
Scénario : John Hawkins & Ward Hawkins
Guests stars : Ron Russell
Première diffusion 04/01/1967 aux USA
DVD : VOSTF - VF
Note : 2/10


Le Pitch : Alors que Stacey ramène une coquette somme issue de la vente d’un troupeau, il est attaqué par un pauvre bougre sans le sou qui le menace ; par réflexe de défense Stacey le tue. Il le ramène néanmoins chez sa sœur qui comprend très bien l’accident. Elle conseille néanmoins à Stacey de vite quitter la région car elle est certaine que son frère (Ron Russell) cherchera à se venger. Et effectivement ce dernier apprenant la tragédie part à la recherche du tueur sans le connaitre mais sachant qu’il s’agit d’un cow-boy ; pour le retrouver il se fait embaucher sous un faux nom dans l’équipe du Virginien de laquelle il est certain que son coupable fait partie…

Mon avis : Le tour de montagnes russes se poursuit, la saison 5 continuant sans discontinuer à souffler le chaud et le froid : il faut juste s’y faire malgré les hauts le cœur que cela occasionne ! Après un superbe Girl on a Glass Mountain, cet épisode central de la saison 5 se révèle être un sacré ratage à tous les niveaux. Et pourtant le réalisateur en est Thomas Carr, l’homme qui venait de signer quelques mois auparavant le splendide High Stakes, alors que le duo de scénaristes, John et Ward Hawkins, capable du meilleur (The Small Parade ; Blaze of Glory) comme du pire (The Fatal Journey), nous octroie comme vous l’aurez sans doute deviné un Vengeance Trail qui vient rejoindre la seconde catégorie. La première séquence pouvait pourtant laisser présager un récit intéressant malgré déjà une impression de décors vraiment encore plus cheap que de coutume ; ce fait continuera malheureusement à se vérifier par la suite, les décors en intérieurs – la maison du mort - et les toiles peintes paraissant vraiment plus que sommaires et surtout sacrément factices. Le budget de la série aurait-il été rogné à ce moment-là ? Quoiqu’il en soit, avec une bonne histoire et une bonne mise en scène, ceci ne serait resté qu’un détail vite oublié ; ce qui n’est en l’occurrence pas le cas, le seul point positif de cette fiction étant un Don Quine qui confirme la bonne impression qu’il nous avait fait à l’occasion de l’épisode précédent, semblant enfin avoir réussi à intégrer son personnage et à le rendre convaincant et attachant. Pour le reste…

Mais revenons-en à ces cinq prometteuses premières minutes tout à fait correctes. Stacey se rend à la banque récupérer la somme qu’il a gagné suite à la vente d’un troupeau. Un homme est derrière lui, tout penaud et d'une tristesse incommensurable. Dès le départ de Stacey, ce malheureux se rend au guichet et demande un prêt que le banquier lui refuse puisque sa ferme est déjà hypothéquée. Acculé et grandement dépité, il rattrape Stacey et est sur le point de le dévaliser sauf que, face à ces menaces, le fils Grainger réagit un peu trop brusquement et tire sur son agresseur qui se retrouve mortellement blessé. On comprend qu’il ne s’agissait pas d’un mauvais bougre et l’on est attristé pour son sort ainsi que pour Stacey qui se rend compte avoir tué un brave gars aux abois. Moribond, ce dernier s’excuse auprès de Stacey de l’avoir mis dans une telle situation et lui demande de le raccompagner chez lui avant qu’il ne rende son dernier souffle. Et c’est à partir de là que l’épisode commence à s’écrouler puisque l’actrice Mary Ann Mobley qui interprète la sœur de l’homme entre temps décédé s’avère assez mauvaise. Ce n’est pourtant rien comparé à la Guest Star principale, soit Ron Russell : dans Ride to Delphi de cette même saison 5 j’écrivais qu’il n’était pas spécialement aguerri pour son rôle de pleutre et de lâche. Mais ici, en jeune homme au sang chaud, il s’avère insupportable de cabotinage.

L’épisode reposant presque tout du long sur ses épaules, on comprend d’emblée d’où provient une partie du ratage, Thomas Carr n’étant d’ailleurs pas exempté de 'culpabilité' non plus, sa direction d’acteurs s’avérant vraiment plus que légère, aucun des autres seconds rôles ne parvenant à se détacher du lot et James Drury paraissant s’être ennuyé sur le plateau comme rarement. Les auteurs ont beau avoir tenté de complexifier l’intrigue sauf qu’elle part dans tous les sens sans véritable liant, les rebondissements et changements d’axes dramatiques arrivant comme des cheveux sur la soupe. Comme si cette histoire de vengeance ne suffisait pas - avec notamment ces relations d’amitié qui se tissent entre les deux ‘ennemis’, le vengeur ne connaissant pas encore l’identité de celui qu’il recherche - voilà que nos deux compères scénaristes greffent à mi-parcours une histoire de droit de passage pour le bétail dans une ville tenue par des notables corrompus, ces derniers ayant ourdi un complot assez diabolique : le banquier et le shérif, aussi véreux l'un que l'autre, ont décidé de faire brûler les pâturages alentours afin que les vaches n’aient rien à manger et qu’elles soient alors obligées de traverser la bourgade, les cow-boys étant alors tenus de verser une coquette somme aux incendiaires. Sans oublier en bonus de ces deux histoires l’ajout d’un petit ‘entracte’ avec une traque au puma guère plus captivante que le reste ! Des pistes dramatiques très mal imbriquées les unes dans les autres et finissant par annihiler l’intérêt qu’elles auraient pu avoir séparément ; là les rebondissements s’avèrent dans leur majorité soit improbables soit ridicules.

Mal joué, mal écrit et bénéficiant d’un budget plus que ridicule, Vengeance Trail ne parvient non seulement pas à nous captiver mais finit assez vite par nous ennuyer. Nous ne retiendrons donc au sein de cette intrigue inutilement complexifiée qu'une bonne prestation de Don Quine ainsi que la participation de L.Q. Jones dont on attend toujours qu'il se voit confier un rôle d’une plus grande importance, jusque-là Belden restant confiné dans celui du cowboy rigolard. Quant à Ron Russell, sa carrière court de 1966 à 1995 mais n’est constituée que de 14 épisodes de séries télévisées diverses : l’avoir vu dans deux épisodes du Virginien nous fait mieux comprendre pourquoi il n’a pas été plus souvent sollicité. Oublions vite ce faux pas et croisons les doigts pour que la série reprenne enfin et pour plus longtemps de la hauteur !



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Re: Le Virginien

Message par Alexandre Angel »

Allez, plus que quatre de la 4ème saison et j'ai fini :D

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C'est pas rien quand même, 30 épisodes d'1h10 :shock:
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Le Virginien

Message par Jeremy Fox »

Alexandre Angel a écrit :Allez, plus que quatre de la 4ème saison et j'ai fini :D

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C'est pas rien quand même, 30 épisodes d'1h10 :shock:

et alors dans l'ensemble, pas trop déçu ?
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Re: Le Virginien

Message par Alexandre Angel »

Jeremy Fox a écrit :et alors dans l'ensemble, pas trop déçu ?
Non, pas déçu du tout. Ça a de la personnalité, ce sont de bonnes histoires, variées, avec des personnages que l'on retient (qu'ils fassent partie des meubles ou pas). Il y a toute une vie qui se déploie, ça respire.
Après je ne m'attendais pas à quelque chose de miraculeux (dans l'ensemble, je trouve que tu en restitues bien les niveaux de qualité) du fait des contingences télévisuelles de l'époque mais ça tient la route. C'est familial sans être niais ou culcul, parfois âpre. J'aime bien le côté tranquille, ces débuts d'épisode sans fanfare ni trompettes, qui ne cherchent pas à accrocher.

Disons que je suis motivé pour remonter vers les débuts.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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