Un des gros avantages de Netflix, à mon humble avis, est de permettre de découvrir des séries du monde entier, qui ne bénéficient pas du même buzz que les séries américaines. Certaines sont produites directement par Netflix pour un marché donné, sans formatage pour le public mondial (comme les excellents Sparks pour le Japon ou Club de Cuervos pour le Mexique), d'autres sont tout simplement des séries produites par des chaines locales et dont Netflix a acheté les droits de streaming mondiaux et la permission d'y apposer le label Netflix original. Fauda est de celles-ci.
Grand succès en Israël où elle fut suivie aussi bien par les Israéliens que les Palestiniens (à ce que j'ai lu), Fauda nous propose de suivre une unité spéciale israélienne, les mistaravim, dont la particularité est d'être infiltrée dans les territoires palestiniens afin d'y arrêter ou exécuter des ennemis. Pendant 12 épisodes de 30 minutes, nous suivons la traque sanglante d'un responsable du Hamas qui prépare une attaque de grande ampleur. Sur cette route semée de morts et de vengeances, nous voyons les deux côtés du conflit se refléter l'un dans l'autre, se perdre entre des frontières à la fois dures à traverser mais poreuses, afin de pouvoir survivre sans pour autant gagner.
Cette série a des défauts, comme notamment un usage de la musique manquant de subtilité, ou même certaines facilités de scénario, mais dans l'ensemble j'ai été conquis. Le format des épisodes, plus court que dans les séries US, permet d'éviter les temps morts sans pour autant oublier les moments intimistes. Le récit est mené comme un thriller d'action haletant, mais à la fin nous retenons surtout un drame, celui des gens qui, peu importe leur camp, se salissent les mains dans la guerre, et l'affrontement de deux hommes qui, bien qu'ennemis jurés, se comprennent comme personne.
Vous l'aurez compris, je recommande d'y jeter un œil
