Entretien avec Noël Simsolo

[julien]

Mulholland dr. me semble très simple et logique

Et bien tant mieux pour toi car moi personellement je n'y ait rien compris !

[cinephage]

Mulholland dr. me semble très simple et logique

Que tu parviennes à en reconstituer le sens est une chose. Mais reconnais au moins qu'il y a tout de même des films au sens plus évident.

(moi, je n'y comprends rien, mais, comme je l'ai dit ailleurs, je tire un grand plaisir de mon incompréhension... )

[takezo]

Lynch et Ellis à tous les étages du forum --> Nikita est de retour.

[phylute]

Mulholland dr. me semble très simple et logique

Que tu parviennes à en reconstituer le sens est une chose. Mais reconnais au moins qu'il y a tout de même des films au sens plus évident.

(moi, je n'y comprends rien, mais, comme je l'ai dit ailleurs, je tire un grand plaisir de mon incompréhension... )

C'est pour ça que Nikita dit me semble il me semble
Sinon, tout comme lui, Mulholland Drive me semble être un film très clair dans son déroulement, juste enrobé d'effets troublants.

[AlexRow]

Je l'ai, pour ma part, encore plus apprécié une fois les pièces rassemblées dans l'ordre.

[George Costanza]

Ah, oui, effectivement, tout concentré que j'étais sur mon souvenir du commentaire de Frayling sur le film de Leone, j'avais zappé les dernières lignes pour écouter à nouveau les propos incriminés.

[MJ]

C'est pour ça que Nikita dit me semble il me semble
Sinon, tout comme lui, Mulholland Drive me semble être un film très clair dans son déroulement, juste enrobé d'effets troublants.

Au risque de vous discréditer par la même: tout à fait d'accord avec ça.

[francis moury]

Première remarque
concernant la fin du second paragraphe de la réponse de Noel Simsolo à la première question.

" (...) L’époque était aussi très différente : aujourd’hui, quelqu’un qui va rencontrer un cinéaste espère que sa carrière va être aidée par ce cinéaste. (...)"

Je tique "grave" tout de même lorsque je lis ça...

C'est dit tranquillement mais... à ce compte-là tous les entretiens actuels avec des cinéastes - qu'ils donnent ou non lieu à parution - seraient fondamentalement intéressés ?!

Merci pour celui de chez Dvdclassik qui vous rencontre, Noel Simsolo puisque vous êtes - aussi - cinéaste !! L'arroseur arrosé... Il aurait dû vous le faire remarquer d'ailleurs... Surtout lorsqu'il a mis au propre l'entretien, il aurait dû tiquer comme je le fais. Je trouve même ça assez comique en y réfléchissant.

Bon à présent, je ne parle que pour moi... histoire de me dédouaner formellement de cette très déplaisante généralisation posée comme une évidence et s'appliquant à on ne sait trop qui donc à tout le monde ici et maintenant, hors Simsolo et son heureux interogateur.

a) Il m'est, pour ma part, arrivé de rencontrer des gens de cinéma avec qui je voulais travailler et dont l'argent ou le travail - ou les deux ! - était le but de la rencontre mais je n'ai jamais voulu travailler avec quelqu'un qui ne m'intéressait pas intellectuellement ou artistiquement.

b) Et inversement il m'est arrivé de rencontrer des cinéastes avec qui je savais que je travaillerais jamais pour des raisons évidentes : leur âge avancé, leur inactivité - ou d'autres raisons encore...

Trois exemples illustrant la section b) :

1) Lorsque je suis allé interroger Teruo Ishii, je n'attendais nullement une "aide" quelconque à ma "carrière". Simplement je voulais le rencontrer depuis 1973... et j'ai réussi.

2) Idem lorsque je suis allé rendre visite à Jesus Franco dans la salle de montage des PRÉDATEURS DE LA NUIT.

3) Idem lorsque j'ai passé un AM avec Riccardo Freda dans le hall de l'hôtel Vernet au lendemain de la projection de LES VAMPIRES à la C.F. de Chaillot en sa présence.

C'étaient des rencontres "désintéressées" d'un point de vue carriériste balzacien (ILLUSIONS PERDUES) mais intéressantes du point de vue de l'histoire et de l'esthétique du cinéma. La plus récente (Teruo Ishii) à donné lieu à un entretien publié car j'étais déjà en situation de publier de tels entretiens. Je devrais en publier davantage - on me le dit parfois soit dit en passant - mais il n'y a pas beaucoup de Teruo Ishii.

Je reprends ma lecture "intéressée" et... tout de même intéressante.

[Profondo Rosso]

en tout cas ça fait bien plaisir qu'il apprecie David Fincher qui géneralement n'a pas la cote chez les vieux de la vieille.

[Philip Marlowe]

Dans le sens où Lynch accorde peu de place à la construction logique du récit. Il pratique plus la méthode du Cadavre Exquis que l'on retrouve chez les surréalistes.

Ah bon? Depuis quand?

Sinon, quelqu'un pourrait m'expliquer où il a pu voir un aspect science fiction dans Le Grand Sommeil?

[francis moury]

Bon seconde remarque : LE COLOSSE DE RHODES de Leone est un beau film mais pourquoi les autres péplums "de la même époque" sont-ils inférieurs ? SPARTACO [Spartacus] de Freda, LA CORTIGIANA DI BABYLONIA [Sémiramis esclave et reine], LE FATICHE DI ERCOLE [Les Travaux d'Hercule], ERCOLE E LA REGINA DI LIDIA [Hercule et la reine de Lydie] ne valent pas le Leone selon N.S. ? J'ai ratissé large à dessein : de 1950 à 1960 à peu près sans parler LA BATAILLE DE MARATHON de Tourneur puis Bava et Vailati, etc...

Troisième remarque : LE FATICHE DI ERCOLE [Les Travaux d'Hercule] (1957-1958) n'est pas un film de Mario Bava mais de Pietro Francisci. Bava a été directeur de la photo mais pas metteur en scène de ce film. Ne pas confondre comme on le fait depuis vingt ans ni attribuer à Bava la mise en scène des films qu'il photographia : on pourrait en rajouter à peu près cinquante à sa filmographie de réalisateur à ce compte-là.

Quatrième remarque : nombreuses notations suggestives sur la restauration de l'image, les bonus et leur sens, leur finalité, etc... mais pourquoi cette attaque des Carlotta ou plus exactement de la société qui fabrique leurs bonus ? Par dépit (amoureux) ?

Personnellement, cher N.S., je vais vous dire ce que vous savez déjà : un bonus n'a d'intérêt que s'il apprend quelque chose sur le film au sens le plus positif du terme. Peu importe la manière dont il est filmé : ce n'est pas une oeuvre d'art mais un documentaire dont la finalité est d'informer.

Je ne crois pas qu'il soit inintéressant d'entendre un acteur qui a tourné un film dire son souvenir du tournage : c'est davantage positif que d'entendre Douchet interpréter le film. Cela a valeur strictement historique : cela appartien à l'histoire du cinéma alors que Douchet s'occupe d'esthétique du cinéma d'abord, même si cette esthétique repose sur une connaissance historique sans faille. Donc pas moins valable : complémentaire. Enfin vous le savez bien de toute manière.

Mieux : filmer un texte de Godard écrit sur L'HOMME DE L'OUEST de A.M. me semble un bonus excellent (Carlotta). Il permet à de nombreuses personnes d'avoir accès à ce texte qu'on ne trouve que dans des ouvrages épuisés, disponibles uniquement dans des bibliothèques, même si je sais qu'il se trouve dans la vôtre comme dans la mienne. Quant au bonus Wild Side sur le coffret JULES DASSIN 2 FILMS NOIRS, l'entretien avec Dassin et les très nombreuses précisions matérielles et morales relatées dans le livret et dans le restant justifient une appréciation élogieuse.

Prenons les bonus Mizoguchi que vous filmâtes : je pense - mis à part un ou deux Japonais assez brefs - que ces témoignages historiques de cinéastes exclusivement français parlant de leur découverte et de leur amour esthétique de Mizoguchi est intéressant, qu'il a une valeur positive. Mais je pense que le documentaire de Kaneto Shindo sur Mizoguchi qu'on trouve chez un concurrent et qui ne date pas d'hier surpasse largement tous ces témoignages francophones : des Japonais ayant connu le maître et travaillé avec lui nous en parlent comme témoins de première main. À choisir entre les deux, je choisis le second, je l'ai d'ailleurs écrit en temps et lieu.

Cinquième remarque : du bonus au film dont il est le bonus. Pourquoi les Mizoguchi n'ont-ils pas tous été nettoyés correctement avant d'être numérisés ? Ce ne serait pas du luxe... Enfin tout de même, Opening est capable d'offrir une édition collector remarquable de THE WILD GEESE [Les Oies sauvages] de McLaglen mais certains Mizoguchi sont dans un état chimique lamentable.

Sixième remarque : attaquer Abel Ferrara, dire qu'il n'est pas sincère... que je ne sais plus quoi... ça me fait rigoler. Franchement. Préférer FIGHT CLUB à ANGEL OF VENGEANCE / MS45 me semble aberrant...

Bon voilà : lecture terminée. Le meilleur c'est la partie lilloise de la jeunesse je trouve : le vécu pur et aussi la partie "anti-frime technique" que j'approuve absolument : Welles n'est peut-être pas l'exemple à citer pour l'illustrer mais l'idée est bonne.

PS : (à propos du titre "inventif" d'un roman de N.S.) le terme "travelo" fait partie de l'argot méprisant employé par les homophobes ou les ignares analphabètes pour désigner les transsexuelles. L'utiliser comme titre d'un roman noir peut passer parce qu'effectivement ça rentre dans le contexte : les "trans" ont été pratiquement contrainte à la prostitution durant tout le XXe siècle pour survivre en France et elles - féminité oblige, on doit dire "elles" et non pas "ils" - ont vécu dans l'enfer de la prostitution pour une bonne partie d'entre elles. Avec clients normaux hétéro mais aussi clients tarés, voyous violents, criminels meurtriers rôdant chaque nuit autour d'elles. Bref... le terme est à proscrire dorénavant.
L'avoir choisi pour entrer dans un titre de livre est limite sympathique selon moi... et l'éditeur me semble aussi en cause qui a laissé passer ça à ce moment-là.... Mais enfin bref. Dans cinquantes ans, une telle remarque appartiendra vraiment à l'histoire lexicale, je l'espère...

[Billy Budd]

Mulholland dr. me semble très simple et logique

Et bien tant mieux pour toi car moi personellement je n'y ait rien compris !

Tout s'explique

[Zelda Zonk]

Finalement moi, je suis un snob, y a que la forme qui m’intéresse. Si elle est en adéquation avec le fond. Pas la forme toute seule.

Pareil.

Je suis déçu des Cahiers, sauf quand c’est Jean Douchet, qui de toute façons a une intuition telle que même quand il dit des choses fausses, ça devient vrai.

Bon, tout ce que dit Simsolo sur Eastwood, Leone, Fuller, la politique éditoriale des bonus et la restauration des DVD est tout de même intéressant et a le mérite de sortir des sentiers battus et de la langue de bois.
Après, il est clair que le dernier paragraphe sur Lynch m'a fait beaucoup de mal.

[Roy Neary]

L'intérêt de ce type d'entretiens à bâtons rompus est qu'il peut être le déclencheur de maints débats éminemment intéressants. Aucun d'entre nous ne peut être à 100% d'accord avec ce que dit Simsolo et pourra parfaitement démonter certaines de ses visions (de certains films/réalisateurs ou de l'univers DVD). Mais sa passion, sa culture et son enthousiasme sont inattaquables et rendent la lecture de cette interview passionnante.

[Roy Neary]

Et Lynch alors, Lynch bordel, Lynch quoi, merde

Il apparaît logique au vu de sa vision du cinéma que Simsolo ne peut adhérer à David Lynch. En revanche, sa remarque sur Lynch tient malheureusement bien plus du délit d'opinion que de la critique de cinéma.