Entretien avec Yannick Dahan

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Jordan White
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Message par Jordan White »

En lisant l'interview, je réalise à nouveau si ce n'était déjà fait que Dahan réfléchit sur les films en terme d'analyse, de grilles de lecture alors que je ne fonctionne qu'à l'affectif, il est donc à l'opposé de mon appréciation. De la grosse prise de tête. Il parle découpage, technique, raccords dans l'axe (perso j'ai un rapport beaucoup moins théorique au ciné qu'il y a quelques années). 80% des spectateurs n'en ont à mon avis que faire (des raccords). Si on leur demandait : "Vous avez eu ce faux raccord fabuleux dans le plan de la gare ? Minable hein ?"
Ils répondraient peut-être: "Euh en fait, j'ai aimé les personnages et l'histoire. Et la mise en scène".
Je me considère comme un spectateur pas comme un critique. Même si je peux trouver certains cadrages formidables, des idées visuelles qui m'emballent, ce qui compte avant tout c'est que le ou la réal veut dire et comment il ou elle parvient à me toucher. Le reste, c'est de la rhétorique. Ca ne veut pas dire que je méprise les articles poussés sur la question, ça veut dire que je ne les lis pas.

La technique dans un film et le visuel m'attirent, mais c'est principalement les personnages qui m'interpellent ou pas, m'emeuvent ou pas. Je suis fou du Scope, mais ce n'est pas le format qui fait la qualité du film, encore heureux, c'est ce qu'il dit, ce qu'il met en scène. Et j'ai pas besoin d'une analyse stylistique, empirique pour le comprendre ou l'apprécier. Je sentais cette position d'analyste à la lecture de ses articles, je la retrouve dans l'interview. Il pense les films comme du "pur cinéma" avant tout. Ce n'est pas ma position. Ou alors il faudrait définir ce qu'est le pur cinéma, sous-entendant qu'il y en aurait un à côté qui n'en est pas peut-être ?

Sinon, évidemment, admiration béate pour McTiernan, les Coen, Raimi (il encense Spider-Man 3 avec l'aplomb de coutume jusqu'à s'emporter dans sa conclusion, je cite "Un final Prométhéen", rien que cela), et Guillermo Del toro, qu'il cite deux fois. Je veux bien, c'est pas un problème, en revanche il faudra m'expliquer en quoi ce réalisateur est si génial, ou si fondamental que cela, et je considère L'échine du diable comme un film honnête, moyennement convaincant en fait, mais pas nul, ne nous y trompons pas; sans doute lui y voit-il ce génie de la forme et du fond qui le fait tant s'exclaffer de bonheur.

Pour ce qui du contenu des émissions, j'en ai vu peu, souvent agacé par le ton, la façon de présenter exacerbant les réserves que j'ai toujours eu à son encontre, en plus d'une forme que je trouve péremptoire, ce dont il se défend, en admettant qu'il peut se tromper -ouf !- mais qu'il pense quand même avoir raison en général - à moins que ne ce soit moi qui interprète ?-

Définitivement pas fan du mec, certainement pas davantage après cette lecture - on a même droit à la parabole sarkozyste, je crois rêver, mais je dois voir du cynisme là où il n'y en a pas - qui me donne bien l'image d'un mec survolté, pile électrique, retors avec certains films que j'adore, pas convaincant par rapport à d'autres, enflammé toujours. Son démontage d'Existenz, j'aimerais qu'il l'explique avec des arguments, chose qu'il conteste chez ses propres détracteurs, c'est-à-dire envers sa propre personne et son émission.
La langue de bois qu'il critique pour les journaux institutionnels, ça me semble quand même très politiquement correct.

De façon plus globale, ça ne nous en dit pas plus sur ses goûts autres que ceux du ciné d'exploitation. Ce n'est pas de la faute des interviewers qui ont très bien menés l'entretien. C'est lui qui a choisi un axe, celui du ciné de genre. Mais qu'aime t-il dans le ciné US (hormis le sacro-saint triangle Raimi-McTiernan-Coen) ? Français ? Européen ? Du Moyen et Proche-Orient ?
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L'étranger...
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Message par L'étranger... »

Alors, quand je l'ai découvert sur le satellite, je me suis dit "Qui qu's'est ce barjot qui fait que brailler et qu'on comprend rin à c'qu'y raconte ?" Puis, je me suis surpris à zapper sur son émissions dès que je l'apperçevais, j'ai du me faire à l'évidence, le type est captivant, certes, il dit n'importe parfois quoi (m'enfin, je suis bien placé pour dire ça, moi), mais, il me donne envie de donné un avis sur tel ou tel film et c'est bien là que réside le vrai talent d'un critique... enfin, je crois. :|


Celà dit, c'est une très bonne entrevue ques vous nous avez concocté là. :D
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takezo
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Message par takezo »

Gounou a écrit :
takezo a écrit :Et puis sur Die Hard, il dit simplement que les journalistes n'y voit qu'un actionner efficace de plus, s'arretant aux portes du genre, sans faire le travail d'analyse cinématographique qu'il ferait automatiquement sur le dernier Lynch par exemple ( :mrgreen: ).
Mais de quels journalistes parle-t-il ? J'ai toujours l'impression qu'il s'invente un adversaire idéal et si possible invisible pour imposer et valoriser son propre avis... ici et à notre époque, le critique en question prenant Die Hard (le premier en tout cas) pour un simple actioner bourrin, je ne le situe pas vraiment ailleurs que dans sa tête afin d'appuyer ses propos qui, en eux-même, n'ont pas la force d'argumentation nécessaire.
Die Hard est révolutionnaire ? Soit... en quoi ?
Voilà ce qui a tendance à m'agacer. :wink:
Shaman t'a trouvé une critique Studio, mais tu en trouveras d'autres du même acabit. Je crois que son propos (à Dahan) n'est pas de montrer que Die Hard est un chef d'oeuvre incompris, mais que la majorité des critiques affichent une certaine condescendance pour le genre que Die Hard symbolise. Et qu'ils ne traitent pas ce film et ses dérivés avec le même sérieux que les films de réalisateurs étiquetés "auteurs".

Maintenant sur le film en lui-même, je ne sais pas s'il est revolutionnaire, mais il m'a profondemment scotché lorsque je l'ai découvert en salle, ado, et continue de me procurer autant de plaisir aujourd'hui, après une trentième redif. C'est la crème des actionner en terme de mise en scène, de découpage, de caractérisation des personnages (le meilleur bad guy de ces 40 dernières années -- impérial Alan Rickman) c'est drôle, intense, incisif avec le monde de la télévision et de l'info-spectacle. C'est du cinéma de qualité : intelligent, divertissant, d'une belle richesse thématique et incroyablement bien foutu. Une pépite du genre.
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Gounou
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Message par Gounou »

Et je pense la même chose du film. :wink:
Le problème, c'est lorsque, à se poser en défenseur d'un genre "maltraité" (le genre dans son ensemble, selon Dahan), on en vient à faire les même distinctions hierarchiques, à coller les mêmes étiquettes ("cinéma auteurisant nombriliste"), en somme à négliger le Cinéma-même au delà des genres, au profit de querelles inter-critiques de maternelle.
C'est sur cette absurdité qu'un mag tel que Mad Movies a fait son beurre et sa personnalité, par exemple. J'aime pas.
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2501
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Message par 2501 »

Merci pour cet entretien. J'aime sa grande gueule. 8) Il ne mâche pas ses mots tout en ayant une vision très cohérente du cinéma.
Comme il se trouve qu'elle concorde avec la mienne (cinéma = avant tout mise en scène), je trouve la plupart du temps ses réflexions passionantes, et ses chroniques très drôles (faut voir la dernière émission, avec le dernier Seagal et le dernier Norris :uhuh: ).
Même si sur certains films, forcément, je ne suis pas d'accord avec lui (comme sur le dernier Bond ou le Del Toro).

Il est aussi captivant qu'un Christophe Gans, ce dernier ayant un côté plus posé, plus prof dans le bon sens du terme.

Dommage toutefois, qu'on en sache pas plus sur ses goûts au-delà du film de genre.

Le genre de gars avec qui j'ai envie d'aller au ciné et de parler films toute la soirée, avec la crainte toutefois d'être submergé par sa verve et son enthousiasme!
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Billy Budd
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Message par Billy Budd »

L'étranger... a écrit : Celà dit, c'est une très bonne entrevue ques vous nous avez concocté là. :D
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Colqhoun
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Message par Colqhoun »

2501 a écrit :Dommage toutefois, qu'on en sache pas plus sur ses goûts au-delà du film de genre.
Sur la page de l'émission, sur cinecinema.fr, il y a la liste de ses films/réalisateurs/acteurs préférés.
Ça donne déjà une idée globale.
Jordan White a écrit :80% des spectateurs n'en ont à mon avis que faire (des raccords). Si on leur demandait : "Vous avez eu ce faux raccord fabuleux dans le plan de la gare ? Minable hein ?"
Ils répondraient peut-être: "Euh en fait, j'ai aimé les personnages et l'histoire. Et la mise en scène".
C'est peut-être précisemment pour cela que l'on voit de plus en plus de machins tous pourris envahir les écrans... parce que les gens s'en cognent le noeud que le film soit bien réalisé.. tant qu'ils en ont pour leur argent et qu'ils réussissent à occuper 2h de leur temps. Quand tu vois qu'il y a encore beaucoup de réalisateurs qui racontent effectivement leurs histoires par l'image et que tu remarques qu'en parallèle, beaucoup de spectateurs ne comprennent les histoires que par la parole et par des déversements explicatifs, je peux totalement comprendre (et rejoindre) les propos de Dahan.

De ce fait je ne crois pas qu'il réfléchisse vraiment en termes analytiques, simplement il voit les films dans leur entier, où le scénario et les dialogues ne sont pas les seuls à raconter l'histoire, mais aussi les mouvements de caméra, l'éclairage, la musique, etc...
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Message par Art Core »

Totalement d'accord ! Quand j'ai vu à Cannes les Courts-métrages primés et séléctionnés dans des séléctions offcielles j'ai été attéré de voir que la plupart d'entre eux ont une esthétique similaire. C'est à dire une caméra naturaliste, le plus souvent caméra à l'épaule, servant uniquement à suivre les personnages. La mise-en-scène pure, le cinéma lui-même semble être relayé au second plan, il ne reste plus qu'à raconter une histoire suffisament choquante, dégueulasse ou au contraire vachement "drôle et touchante" pour se faire remarquer.
Je trouve ça vraiment navrant et si c'est ce que la nouvelle génération nous prépare et ben on est bien avancé :? :roll:
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Message par phylute »

Art Core a écrit :Totalement d'accord ! Quand j'ai vu à Cannes les Courts-métrages primés et séléctionnés dans des séléctions offcielles j'ai été attéré de voir que la plupart d'entre eux ont une esthétique similaire. C'est à dire une caméra naturaliste, le plus souvent caméra à l'épaule, servant uniquement à suivre les personnages. La mise-en-scène pure, le cinéma lui-même semble être relayé au second plan, il ne reste plus qu'à raconter une histoire suffisament choquante, dégueulasse ou au contraire vachement "drôle et touchante" pour se faire remarquer.
Je trouve ça vraiment navrant et si c'est ce que la nouvelle génération nous prépare et ben on est bien avancé :? :roll:
Même constat affligé pour les multiples films vus à Cannes (d'où une incompréhension de la palme d'or). Même constat également lorsque j'étais dans le jury d'un festival de Courts métrages où 90% des films présentés étaient de même facture... autant dire que ce qui se prépare est dans le même ton.
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Message par Roy Neary »

En même temps, suivre les personnages à la caméra (à l 'épaule ou non) en les faisant évoluer dans des lieux précis et dramatiquement mis en valeur, c'est aussi de la mise en scène. Exemple Elephant. Cela dit, je comprends très bien ce que vous voulez dire.
Mais comme souvent dans l'histoire du cinéma, il s'agit de s'opposer à la "doxa" en cours. Comme les Nouvelles vagues s'opposaient à la qualité française, anglaise, etc., aujourd'hui cette façon de filmer naturaliste s'oppose au schéma américain classique qui s'est imposé sur les cinq continents (bien sûr, cette réaction évacue la diversité, plus apparente qu'on ne le croit, du cinéma américain. Malick et Tarantino même combat ?).
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cinephage
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Message par cinephage »

Roy Neary a écrit :En même temps, suivre les personnages à la caméra (à l 'épaule ou non) en les faisant évoluer dans des lieux précis et dramatiquement mis en valeur, c'est aussi de la mise en scène. Exemple Elephant. Cela dit, je comprends très bien ce que vous voulez dire.
Mais comme souvent dans l'histoire du cinéma, il s'agit de s'opposer à la "doxa" en cours. Comme les Nouvelles vagues s'opposaient à la qualité française, anglaise, etc., aujourd'hui cette façon de filmer naturaliste s'oppose au schéma américain classique qui s'est imposé sur les cinq continents (bien sûr, cette réaction évacue la diversité, plus apparente qu'on ne le croit, du cinéma américain. Malick et Tarantino même combat ?).
Il y a aussi la question des moyens...
Eviter de perdre 3 heures à monter un rail travelling, économiser une location de dolly (et du camion qui la contient), c'est un argument qui peut pousser un jeune réalisateur à faire son film en découpant comme il le peut, avec les moyens dont il dispose.
Le naturalisme n'est pas qu'une option : c'est aussi l'option la moins chère. Ca peut contribuer à expliquer un type d'image et de filmage très répandu dans le monde des films fauchés, courts ou non (mais les courts sont généralement plus fauchés encore que les longs).
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Colqhoun
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Message par Colqhoun »

Je ne suis qu'à moitié d'accord avec tes propos.
D'accord, le manque de moyens impose certaines mesures, mais il suffit de revoir un Evil Dead pour se rendre compte que le manque de moyens ne limite pas forcément les idées de réalisation et que cela force à l'emploi du système D.
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Message par kayman »

Colqhoun a écrit :Je ne suis qu'à moitié d'accord avec tes propos.
D'accord, le manque de moyens impose certaines mesures, mais il suffit de revoir un Evil Dead pour se rendre compte que le manque de moyens ne limite pas forcément les idées de réalisation et que cela force à l'emploi du système D.
on croirait entendre Yannick Dahan :mrgreen:
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Colqhoun
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Message par Colqhoun »

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Message par phylute »

Colqhoun a écrit :Je ne suis qu'à moitié d'accord avec tes propos.
D'accord, le manque de moyens impose certaines mesures, mais il suffit de revoir un Evil Dead pour se rendre compte que le manque de moyens ne limite pas forcément les idées de réalisation et que cela force à l'emploi du système D.
Sans convoquer Sam Raimi, tu prends le film de Jane Birkin, Boxes, tourné avec strictement aucun moyen. Et bien les techniciens se sont dépouillés pour fabriquer de quoi faire des travellings, le chef opérateur (chevronné) est retourné quarante ans en arrière en bricolant avec des bouts de ficelles comme dans ses première années... et le résultat est excellent.
C'est plutôt une envie de cinéma je pense. la majorité des films dont je parlais (Cannes, festival du court), et bien ils ne respirent aucune envie de cinéma. Ils respirent même la peur d'en faire. Alors la caméra est figée, ou bringuebalée en dépit de toute cohérence visuelle. Cette peur de se montrer en tant que cinéaste est également extrêmement prégnant dans le cinéma dit de recherche. On étire les plans à n'en plus pouvoir, on se refuse à raconter l'histoire de manière directe, il faut absolument convoquer la perte de repère du spectateur... alors on se retrouve devant un cinéma aussi conformiste, aussi codé que celui des blockbuster américains. Mais bien sûr, tout comme dans les grandes prod américaines, il y a de vrais cinéastes, de vrais regards qui s'épanouissent dans ces figures obligées. Mais quel conformisme aussi dans ce cinéma qui se pose comme l'alternative à la domination de la forme hollywoodienne !
Ceci me semble expliquer le fait que Zviaguintsev se fasse démolir pour Le Bannissement. Et oui, lorsqu'il filme un personnage dans un paysage, il coupe au tiers de son trajet à l'image. Il ne filme pas le paysage deux minutes avant l'entrée de champ, la lente progression de l'homme, puis deux minutes de paysage après la sortie de champ. Je ne caricature pas, c'est LE cliché du cinéma de recherche actuel. Il utilise des travellings, des panoramiques, ce qui semble être le comble du mauvais goût pour les critiques actuelles.
Bon ça n'a aucun rapport avec la discussion finalement, mais ça fait du bien de se mettre en colère :lol:
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
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