Entretien avec Patrick Brion

[Cathy]

Je viens de découvrir cet entretien que j'ai aussi lu d'une traite. Merci pour cette passionnante interview !

[Truffaut Chocolat]

Je découvre seulement maintenant... de l'or en barre.

PS: si prochain entretien il y a, j'aimerais savoir s'il pense faire un jour un bouquin sur le cinéma français, et par la même occasion, lui demander quelle place il lui accorde dans l'histoire du cinéma mondial.

[Julien Léonard]

PS: si prochain entretien il y a, j'aimerais savoir s'il pense faire un jour un bouquin sur le cinéma français, et par la même occasion, lui demander quelle place il lui accorde dans l'histoire du cinéma mondial.

Je devrais le rencontrer une troisième fois cet été (logiquement, car ces derniers temps ce n'était pas forcément possible) avec un ami. J'en profiterais pour lui poser la question. J'essaie aussi de mettre en forme certaines anecdotes qu'il a pu me raconter la dernière fois, mais je ne me souviens pas de tout... il y en a eu tellement.

[Flol]

Comme il n'est jamais trop tard, je viens enfin de lire ce passionnant entretien. Merci et félicitations à Julien pour ce moment passé avec ce monument cinéphilique et de nous le faire partager.
Et on sent qu'effectivement, le bonhomme ayant l'air d'être intarissable sur le sujet, il pourrait y avoir encore 10 entretiens comme ça.
En tout cas, j'en redemande.

[Don Camillo]

Ayant pris connaissance de l'intéressant entretien avec Patrick Brion, et, en qualité d’ayant droit du réalisateur Julien DUVIVIER dont certains films sont cités, je souhaite apporter quelques précisions sur la question des droits d'auteur.

Avec l'avènement de la télévision, certains "néoproducteurs" comprirent les bénéfices très substantiels qu'ils pouvaient tirer en exploitant sur un petit écran doté d’un solide appétit, l'important vivier de films anciens tombés dans l'oubli. Ils constituèrent  d'importants catalogues, profitant de l'imbroglio existant du fait que de nombreuses sociétés productrices d'origine avaient été liquidées, étaient disparues, s'étaient fait racheter à plusieurs reprises ou s'étaient transformées. On rechercha des héritiers d'auteurs plus ou moins présomptifs, on racheta des sociétés plus ou moins légitimes. Certains éléments de ces catalogues n'offraient pas toujours toutes les garanties de régularité. Par exemple, le Tribunal de Grande Instance de Paris jugea que l'un de ces "néoproducteurs" qui revendiquait les droits de 206 films produits par Vandal et Delac n'en était pas le détenteur.

Certains "néoproducteurs", pour ne pas verser des redevances aux ayants-droit d'auteur, allèrent jusqu'à dénier la qualité d'auteur aux réalisateurs, ces derniers étant considérés comme de simples salariés. Rendez-vous compte: si Orson Welles avait été français, il ne serait pas considéré comme l'auteur de Citizen Kane!

En 1957, pour mettre fin à cet argumentaire, le législateur reconnut le bien fondé des principales jurisprudences antérieures en promulguant la loi sur la Propriété Intellectuelle, qui reconnait la qualité d'auteur principal au réalisateur d'un film.

Alors, pourquoi depuis huit ans est-il impossible d'exploiter "La Belle Equipe" et "La Fin du Jour"? Parce que le "néoproducteur" dénie la qualité d'auteur de ces films produits avant la loi de 1957 à Julien Duvivier, malgré les jurisprudences antérieures, se dispensant ainsi de verser des droits, et les a exploités en contrefaçon selon les termes de la loi. Et ceci en présentant une chaîne des droits producteurs dont il n'a pu démontrer le bien fondé en première Instance.

Tant que le jugement sur l’appel introduit par ce dernier ne sera pas intervenu, Patrick  Brion ne pourra, hélas, pas montrer "La Belle Equipe" ni "La Fin du Jour" au Cinéma de Minuit. Mais on peut se poser la question: Qui est vraiment responsable de cette longue procédure paralysante?

[cinephage]

Ce qui me parait dommage, c'est qu'il ne soit pas possible d'exploiter ces oeuvres quitte à en placer le reversement, par exemple, sous séquestre, le temps que l'attribution de ces droits soit établie (on sait combien les affaires juridiques sont longues, en France).

On connait tous des récits de ces belles demeures dont, lorsque décède le patriarche, les fratries descendantes s'arrachent la propriété tant et si bien, dans des procédures si longues, qu'une fois l'héritage réglé, il ne reste plus qu'une ruine dont hériter.

Parce que, comme le signale P.Brion, on ne sait pas combien de temps ça durera, cette diffusion sur une grande chaine de films aussi anciens. La poule aux oeufs d'or pourrait bien mourir de vieillesse avant que l'écheveau ne soit démêlé, et le téléspectateur, tout comme les ayant-droits légitimes du film, en feraient les frais.

[Don Camillo]

Merci de l'intérêt que vous portez à ma mise au point. Votre suggestion de mettre sous séquestre les sommes issues de l'exploitation de films en attendant la décision de justice est tout à fait pertinente. C'est ce que nos avons proposé au "producteur" de La Belle Equipe. Il a tout simplement refusé. Il a même refusé de prêter une copie du film au Museeum of Modern Arts de New York pour l'hommage (non commercial) que celui-ci à rendu récemment à Julien Duvivier (26 films projetés).

[Tommy Udo]

Certains autres films de Julien Duvivier n'existent pas sur support DVD et ne passent jamais à la télévion : L'Homme du Jour, Le Petit Roi , La Tête d'un Homme, Le Paquebot Tenacity, et Un Carnet de Bal, notamment. Sont-ils également victimes de ces problèmes de droits ?

[Commissaire Juve]

J'adore ! Et ce "argumentum baculinum" dans le regard ! excellent !

[Don Camillo]

Pour répondre à Tommy Udo: Aucun problème de droits d'auteur ne se pose pour les films de Julien Duvivier mentionnés.
Par contre ce sont des problèmes de distribution ou d'édition. Par exemple, Gaumont qui possède les droits producteur de Un Carnet de Bal, de l'Homme du Jour et de l'Affaire Maurizius, et qui a été mandaté pour exploiter Allo Berlin Ici Paris, la Chambre Ardente et Untel, Père et Fils n'est pas intéressé par leur exploitation sous forme de DVD pour de simples raisons de rentabilité en raison de la mévente des DVD de films anciens. Par contre TF1 qui possède les droits de la Tête d'un Homme a pu faire éditer David Golder. Donc tout espoir n'est pas perdu pour la sortie du premier. Enfin en ce qui concerne le Petit Roi, qui n'a pas été montré depuis les années 50, le film est libre de droits. Peut-être Patrick Brion pourrait-il le tirer de l'oubli ce qui permettrait de le restaurer?

[pascal45]

Une question me turlupine concernant Patrick BRION :

Pourquoi, malgré l'intérêt qu'il porte au Western (cf son livre au éd. La Martinière), le cinéma de minuit n'en propose exceptionnellement ? Ce fut certes longtemps le pré-carré de La dernière Séance, et France 3 en diffuse occasionnellement l'après midi, mais je ne m'explique pas ce quasi boycott.

[L'étranger...]

Une question me turlupine concernant Patrick BRION :

Pourquoi, malgré l'intérêt qu'il porte au Western (cf son livre au éd. La Martinière), le cinéma de minuit n'en propose exceptionnellement ? Ce fut certes longtemps le pré-carré de La dernière Séance, et France 3 en diffuse occasionnellement l'après midi, mais je ne m'explique pas ce quasi boycott.

Je me suis souvent posé cette question, notement quand je vois ses interviews (souvent passionnées et intarissables) chez les Sidonis/Calysta.

[George Costanza]

Certains des ouvrages de Brion édités par La Martinière devraient voir leur prix baisser en novembre prochain. Le Ford passerait notamment à 15 €, le Mankiewicz et le Film Noir à 20 €.

[shubby]

Pensées pour Patrick Brion. Je déménage et viens de ranger son bouquin sur Tex Avery dans un carton (ils vont maudire ma cinéphilie mes potes). Merci bien