Le cinéma japonais

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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k-chan
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3ème partie de la rétro Shintoho à la MCJP :D !! :

en rouge : film déjà diffusés précédemment dans la rétro
en vert : films inédits



ven. 7 avr. 2017 à 17h
Le bar du crépuscule
たそがれの酒場 de Tomu Uchida 1955 / 94’
Tableau de mœurs de l’après-guerre de Tomu Uchida avec Keiko Tsushima, Isamu Kosugi, Hitomi Nozoe
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Film dans le genre de Grand Hôtel (Edmund Goulding, 1932) : va-et-vient dans un bistrot populaire que fréquentent d’anciens artistes, des militaires démobilisés, des étudiants en quête d’un monde nouveau. Chacun cache le secret de son passé. Quelques-uns sombrent dans des affaires louches. Tourné en huis clos dans une parfaite unité de temps et d’espace, ce film est une des mises en scène les plus atypiques et audacieuses du cinéma japonais des années 1950. Par le réalisateur du Détroit de la faim.
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ven. 7 avr. 2017 à 19h30
Lettre d’amour
恋文
DE KINUYO TANAKA / 1953 / 98'
AVEC MASAYUKI MORI, YOSHIKO KUGA, KYOKO KAGAWA
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Mélodrame de Kunio Tanaka, avec Masayuki Mori, Yoshiko Kuga, Kyoko Kagawa, Jukichi Uno
Un homme taciturne et légèrement trouble, Rikichi Mayumi (Masayuki Mori) trouve finalement du travail après cinq ans de recherches depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale : il écrit des lettres d’amour ou de demande d’argent pour les prostituées japonaises tombées amoureuses puis abandonnées par les soldats américains. Mais ses idées sur les sentiments humains et l’amour sont ébranlés par sa petite amie Michiko (Yoshigo Kuga), une jeune femme au passé marqué par la guerre et l’occupation américaine…

Pour sa première réalisation Kinuyo Tanaka filme les retrouvailles d’un couple dans le Japon de l’après-guerre, comme le fera Mikio Naruse en 1955 avec Nuages flottants et évite les pièges du mélodrame démonstratif grâce à ses dons d’observatrice attentive et à l’élégance de sa mise en scène. Basé sur un scénario de Keinosuke Kinoshita, Lettre d’amour examine les blessures de la guerre et explore les limites de l’amour et la capacité de pardonner. La réalisatrice se réserve tout de même un petit rôle dans le film.
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sam. 8 avr. 2017 à 14h
Quai de la chair
女体桟橋
1958 / 73’ / noir et blanc
Film de suspens de Teruo Ishii
Rôles principaux : Utsui Ken, Yoko Mihara
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Un policier infiltre un night-club du quartier de Ginza, servant de couverture à un réseau de call-girls, pour détruire un réseau de prostitution.

Teruo Ishii filme la rue dans un style semi-documentaire qui reflète une connaissance intime du Tokyo de l’après-guerre. Sous la surface de néons scintillants, il décrit l'existence d'un monde parallèle fait de plaisirs illicites, peuplé d’évasions et de trahisons.
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sam. 8 avr. 2017 à 16h30
Fire line
火線地帯
1961 / 79’/ noir et blanc
Film policier de Hiromichi Takebe /
Rôles principaux : Teruo Yoshida, Shigeru Amachi, Yoko Mihara.
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Deux jeunes voyous qui vivotent de petites arnaques et qui profitent de la vie sont initiés malgré à la loi impitoyable du monde de la pègre. Un film sobre, jouant avec les contrastes noir et blanc sans en abuser, l’ambiance libre et décomplexée annonce déjà le courant avant-gardiste qui suivra.
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ven. 21 avr. 2017 à 17h
Bungawan Solo
ブンガワンソロ
Mélodrame de Kon Ichikawa
1951 / 92’ / noir et blanc /
Rôles principaux : Ryo Ikebe, Hisaya Morishige, Yunosuke Ito, Asami Kuji
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Août 1945 en Indonésie : trois déserteurs échouent sur l’île de Java en Indonésie. Ils se cachent dans une maison d’un village. La fille de leurs hôtes tombe amoureuse de l’un des trois soldats.
Le film porte le titre d’une chanson indonésienne sur le fleuve Solo, le plus long de Java. Populaire auprès des soldats japonais durant la guerre, elle a été réinterprétée par la chanteuse Toshi Matsuda en 1947. Bungawan Solo est le dernier film réalisé par Kon Ichikawa à la Shintoho.
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ven. 21 avr. 2017 à 19h30
L'Empereur Meiji et la guerre russo-japonaise
明治天皇と日露大戦争 / 1957 /114’ / couleurs
Superproduction historique de Kunio Watanabe
Rôles principaux : Kanjuro Arashi, Susumu Fujita, Minoru Takada
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L'Empereur Meiji et la guerre russo-japonaise est le plus célèbre des films de ce genre réalisés par Kunio Watanabe. Très apprécié par un public blessé par la défaite de 1945, et attiré à l’époque par sa portée idéologique. Ce film est le premier d'une série consacrée aux empereurs : L’Empereur, l’Impératrice et la guerre sino-japonaise (1958), L’Empereur Meiji et le Général Nogi (1959) et Le Journal du grand Empereur Meiji (1964).
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sam. 22 avr. 2017 à 14h
L’île qui aspire les femmes
女体渦巻島/ 1960 / 76’ / couleurs
Film noir de Teruo Ishii
Rôles principaux : Yoko Mihara, Teruo Yoshida, Masayo Banri
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Un homme débarque à Tsushima, haut lieu de contrebande depuis la guerre, avec l’intention de tuer celui qui lui a enlevé sa petite amie. S’ensuit une guerre des gangs sur l’île. Le film se veut être un clin d’œil à Casablanca. Un film noir classique mais qui laisse une impression d’étrangeté avec une musique lancinante et la danse spécifique de Yoko Mihara.
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sam. 22 avr. 2017 à 16h30
Police militaire et beauté cadavérique
憲兵とバラバラ死美人
1957 / 74’ / noir et blanc
Film d’horreur de Kyotaro Namiki
Rôles principaux : Shoji Nakayama, Kazuko Wakasugi, Shigeru Amachi
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Le film se passe en Mandchourie, pendant la guerre. Des soldats découvrent le cadavre démembré d’une femme au fond d’un puits. Après un mois d’enquête sans résultat, le sergent Kosaki de la police militaire est envoyé sur place pour résoudre le mystère du meurtre.

Le film est célèbre pour avoir inspiré Shigesato Itoi dans le jeu vidéo EarthBound qu’il a créé pour Nintendo.
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ven. 19 mai. 2017 à 19h30
L’homme-torpille
人間魚雷回天
1955 /106’/ noir et blanc
Film de guerre de Shue Matsubayashi
Rôles principaux : Eiji Okada, Isao Kimura, Keiko Tsushima
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Ce film montre la préparation des soldats affectés aux missions suicides dites « porte du paradis » au moyen de sous-marins de poche. Le réalisateur montre la maturité de ces jeunes, l’entraide et la solidarité qui les unit face à un destin inéluctable alors qu’ils attendent heure par heure l’ordre d’attaquer. Chef-d’œuvre poignant et méconnu du cinéma pacifiste mondial.
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sam. 20 mai. 2017 à 14h
Frissons chez les pêcheuses de perles
海女の戦慄
1957/ 73’/ noir et blanc
Film semi-érotique de Toshio Shimura
Rôles principaux : Michiko Maeda, Eiji Wakasugi, Utako Mitsuya
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Une pêcheuse de perles monte à Tokyo pour participer à une séance photos pour la couverture d’un magazine. Sensée s’absenter une seule nuit, elle tarde à revenir… Ce film est célèbre pour la scène montrant Michiko Maeda dénudée à l’écran. La Shintoho a produit plusieurs films autour des pêcheuses de perles qui véhiculent admiration et fantasmes dans l’imaginaire populaire.
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sam. 20 mai. 2017 à 16h30
Voyage à Hawaï
ハワイ珍道中
1954 / 89' / noir et blanc
Comédie de Torajiro Saito
Rôle principaux : Achako Hanabishi, Junzaburo Ban
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Après avoir passé 15 ans à Hawaï, Daikichi, veuf, revient à Tokyo pour reprendre sa fille, Chiemi, qu’il avait confiée tout ce temps à sa sœur. N’appréciant pas la vie légère de son frère, celle-ci refuse de lui rendre pas sa progéniture.
Comédie électrique par le maître du genre au Japon, Torajiro Saito. Le premier film en couleur produit par la Shintoho en Eastman Color.
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sam. 24 juin. 2017 à 14h
Un horizon étincelant
地平線がぎらぎらっ
1961 / 89’ / noir et blanc
Film noir de Michiyoshi Doi
Rôles principaux : Shigeru Amachi, Masayo Banri, Tôru Chiba, Jerry Fujio, Yûzô Harumi
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Un nouveau prisonnier se fait mal accepter par ses codétenus. Quand il leur révèle l’existence d’un trésor, ils finissent tous par comploter pour s'évader ensemble.

Sorti juste avant la faillite du studio, voici une des rares comédies noires de la Shintoho devenue un film culte bien que n’entrant pas dans les cases habituelles du genre. Le cinéaste pimente le parcours des détenus avec bon nombre de pitreries, mélangeant burlesque et surréalisme.
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sam. 1 juil. 2017 à 14h
La tête du serviteur
下郎の首
1955 / 98' / noir et blanc
Film de samouraï de Daisuke Ito, avec Jun Tazaki, Michiko Saga
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Un fils de samouraï de haut rang recherche le meurtrier de son père. Il est aidé en cela par son serviteur qui lui voue une loyauté indéfectible. Pourtant, ce dernier sera abominablement trahi par son maître. Remake d’un muet de 1927 du même réalisateur paru sous le titre de Gero (« Le Serviteur »), un film typique du cinéma contestataire dont Ito s’était fait une spécialité.
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sam. 1 juil. 2017 à 16h30
Bagatelle au printemps
春の戯れ
DE KAJIRO YAMAMOTO / 1949 / 109’
AVEC HIDEKO TAKAMINE, MUSEI TOKUGAWA, JUKICHI UNO
Haru no tawamure
1949 / 109’/ noir et blanc
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Mélodrame portuaire de Kajiro Yamamoto, avec Musei Tokugawa, Jukichi Uno, Hideko Takamine et Choko Iida

Première adaptation de Kajiro Yamamoto du scénario de Marius de Marcel Pagnol. Le réalisateur adaptera plus tard la même histoire sous le titre de Kaze no ko (L’enfant du vent).

Masakichi est le fils du patron d’une taverne de la ville de Shinagawa. Il n’arrive pas à se décider pour son mariage avec Ohana, qu’il aime depuis sa tendre enfance car il rêve de devenir marin et de partir dans des contrées lointaines. Un jour, Le Norman Ja accoste dans la rade de Yokohama et l’équipage japonais visite la taverne. Le capitaine du navire l’invite alors à rejoindre l’équipage et le désir de voyage de Masakichi devient de plus en plus fort. Courtisée par le patron d’un magasin d’étoffes, Ohana vient demander l’aide de Masakichi en pleurant mais celui-ci est fermement décidé à rejoindre Le Norman Ja.
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Dernière modification par k-chan le 23 mars 17, 11:39, modifié 1 fois.
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Message par k-chan »

k-chan a écrit :3ème partie de la rétro Shintoho à la MCJP :D !! :

en rouge : film déjà diffusés précédemment dans la rétro
en vert : films inédits


Sélection un peu maigre il faut dire, avec seulement 7 inédits. Mais quand même un film de Kon Ichikawa :!: :!: , et 2 nouveaux Teruo Ishii, qui est vraiment à l'honneur dans cette rétro. 8)

Dommage, je crois que je ne pourrais pas voir Frissons chez les pêcheuses de perles, qui va de paire avec La revanche de la reine perle qui n'était franchement pas terrible, mais qui m'avait fait marrer, avec une actrice assez superbe, Michiko Maeda, que j'apprécierais de revoir dans des scènes sexy. :mrgreen:
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Message par -Kaonashi- »

k-chan a écrit :3ème partie de la rétro Shintoho à la MCJP :D !! :

ven. 7 avr. 2017 à 17h
Le bar du crépuscule
たそがれの酒場 de Tomu Uchida 1955 / 94’


ven. 7 avr. 2017 à 19h30
Lettre d’amour
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DE KINUYO TANAKA / 1953 / 98'
Merci d'avoir signalé tout ça !
Même si vu les horaires de ces deux films en particulier, je sens que je vais les rater... Pourquoi des séances aussi tôt ?

k-chan a écrit :avec une actrice assez superbe, Michiko Maeda, que j'apprécierais de revoir dans des scènes sexy. :mrgreen:
;)
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Message par bruce randylan »

Oui, assez peu de nouveautés pour le prochain trimestre, ce qui me va puisque je serai en vacances tout Mai :mrgreen:

Sinon à la MCJP on trouve une brochure/dépliant sur cette retrospective Shintoho. Il n'y a pas d'horaires, juste la liste des films. De quoi deviner ce qui nous attends pour Septembre/Décembre avec une dizaine de nouveaux films : 1 autre Kon Ichikawa, 1 Hirosho Shimizu, 2 Nobuo Nakagawa et toujours des artisans plus ou moins obscurs et pas toujours encourageants (comme Kyotari Namiki et Kiyoshi Komori :P ). Jamais entendu parler par exemple de Shin Saburi et de Hirosama Nomura.

Ps : L'homme-torpille a déjà été diffusé :wink:
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Re: Topic naphtalinippon

Message par k-chan »

-Kaonashi Yupa- a écrit :Merci d'avoir signalé tout ça !
Même si vu les horaires de ces deux films en particulier, je sens que je vais les rater... Pourquoi des séances aussi tôt ?
C'est souvent comme ça avec la MCJP.
-Kaonashi Yupa- a écrit :
k-chan a écrit :avec une actrice assez superbe, Michiko Maeda, que j'apprécierais de revoir dans des scènes sexy. :mrgreen:
;)
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C'est pas sympa, elle a 80 ans sur cette photo ! :o

Tu avais pourtant le choix :oops: :

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Finalement, je serais disponible pour cette séance, d'ailleurs ! 8)



bruce randylan a écrit :Oui, assez peu de nouveautés pour le prochain trimestre, ce qui me va puisque je serai en vacances tout Mai :mrgreen:
Tu ne louperas pas grand chose, ça va !
bruce randylan a écrit :Sinon à la MCJP on trouve une brochure/dépliant sur cette retrospective Shintoho. Il n'y a pas d'horaires, juste la liste des films. De quoi deviner ce qui nous attends pour Septembre/Décembre avec une dizaine de nouveaux films : 1 autre Kon Ichikawa, 1 Hirosho Shimizu, 2 Nobuo Nakagawa et toujours des artisans plus ou moins obscurs et pas toujours encourageants (comme Kyotari Namiki et Kiyoshi Komori :P ). Jamais entendu parler par exemple de Shin Saburi et de Hirosama Nomura.
Très bon tout ça !!

Par contre, Shin Saburi est tout de même très connu en tant qu'acteur :wink: . Un visage assez récurrent dans le cinéma d'Ozu. Je savais qu'il avait réalisé quelques films, et c'est vraiment une chance qu'on puisse en découvrir un. :D

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bruce randylan a écrit :Ps : L'homme-torpille a déjà été diffusé :wink:
En effet, je corrige.
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Message par -Kaonashi- »

k-chan a écrit :
-Kaonashi Yupa- a écrit :Merci d'avoir signalé tout ça !
Même si vu les horaires de ces deux films en particulier, je sens que je vais les rater... Pourquoi des séances aussi tôt ?
C'est souvent comme ça avec la MCJP.
Dommage. Si je veux voir le Uchida, il faudra que je pose mon après-midi.:idea:
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Message par bruce randylan »

Restoration fire (Sadatsugu Matsuda - 1961)
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Un lieutenant du Shinsengumi tombe amoureux d'Ofusa, une veuve, alors que des troubles politiques commencent à secouer le pays

Encore une belle réussite de Sadatsugu Matsuda qui confirme qu'il est l'un des plus solides artisans du chambara. Il parvient ici à se hisser sans problème parmi les petits maîtres du classicisme japonais dans cette histoire d'amour à l'étonnante fragilité dont la première heure est loin du bruit et de la violence qu'on aurait pu imaginer. Matsuda s'attache d'ailleurs plus au personnage féminin qu'au héros traditionnel.
Avec une vraie délicatesse, il capte pudiquement les troubles de cette femme dont le mari a justement été tué lors d'un conflit contre le Shinsengumi. Entre moments de frustration (comme lorsque sa soeur et son mari se montre peu discrets dans leurs ébats dans une pièce voisine) et l'espoir d'un nouveau départ avec un homme respectueux, digne et cultivé tout en étant contraint de commettre plusieurs meurtres, Ofusa voit son coeur régulièrement chavirer autant en sa présence qu'en son absence.
Comme à son habitude, le cinéaste n'abuse pas des dialogues et des états d'âmes pour privilégier une narration concise et une réalisation fluide qui s'attarde juste ce qu'il faut sur les visages et les silences pour qu'on comprenne leurs émotions sans s'attarder inutilement sur leur psychologie et la dualité de leurs sentiments. On voit bien que le scénario cherche à dresser une image plus nuancée sur les samurais, contraints à des actions qu'ils condamnent intérieurement mais sont obligés d’exécuter tel qu'ordonner à plusieurs de leurs membres de se faire seppuku (dont un jeune homme amoureux qui était arrivé en retard lors d'une bataille). Ca donne d'ailleurs un séquence assez forte avec un caméo de Takeshi Shimura qui s'indigne de voir rentrer chez lui celui qui est reponsable de la mort son fils. Le découpage refuse d'ailleurs le contre-champ sur le comédien principal comme pour mieux déshumaniser sa fonction et admettre tout simplement qu'il est impuissant face à la détresse d'un vieil homme.
L'occasion de souligner que la réalisation est d'une belle élégance avec une photo en couleur scope discrètement lyrique avec quelques cadrages raffinés, esthétiques mais non esthétisant, profitant des possibilités visuelles du studio sans être trop bariolé ou artificiel. Certains plans sont très composés mais le montage ne s'attarde jamais dessus pour mieux aller à l'essentiel.

Enfin le duo formé par l'incontournable Chiezô Kataoka et la vibrante Chikage Awashima forme un très joli couple crédible et touchant et il est difficile de ne pas partager partager les tourments de la (jolie) comédienne. :oops:

Toutefois le dernier tiers est un peu forcé de remplir le cahier des charges "chambara" et se détourne de l'histoire d'amour qu'on devine condamné pour davantage d'action via un script assez peu original et sans grande surprise. L'attachement aux personnages retombe alors et il ne reste à Matsuda qu'à faire preuve une nouvelle fois de son efficacité concise, son sens de la réalisation et de l'ellipse : quelques plans remarquables de scènes de foules paniquées, des combats fugaces mais intenses, des travellings qui mettent en valeur le mouvement et les décors, et surtout les ultimes minutes du film consacrées à l’amertume et au gâchis de l'après guerre dans une série de plan très inspirés et assez fort visuellement (intérieur d'une cale de bateau remplie de blessés, des ruines en flammes sous une pluie battante, un cadavre baignant à moitié dans une flaque nocturne etc...).

Décidément, il serait temps que Matsuda soit un peu mieux reconnu à sa juste valeur, voire connu tout court. Ce n'est pas Misumi ou Tai Kato mais dans le cas présent, c'est un joli croisement entre Henry King et Ricardo Freda.
Il va vraiment falloir approfondir sa carrière très dense Mais comme pour l'ensemble de sa filmographie, rien n'est officiellement disponible et ce Restoration fire n'est sorti qu'en bootleg (d'excellente qualité)
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Re: Topic naphtalinippon

Message par k-chan »

bruce randylan a écrit :Décidément, il serait temps que Matsuda soit un peu mieux reconnu à sa juste valeur, voire connu tout court. Ce n'est pas Misumi ou Tai Kato mais dans le cas présent, c'est un joli croisement entre Henry King et Ricardo Freda.
Il va vraiment falloir approfondir sa carrière très dense Mais comme pour l'ensemble de sa filmographie, rien n'est officiellement disponible et ce Restoration fire n'est sorti qu'en bootleg (d'excellente qualité)
Yep. D'ailleurs je viens d'apprendre que Sadatsugu Matsuda n'est autre que le grand frère de Masahiro Makino, et donc également le fils de Shozo Makino ("le père" du cinéma nippon).
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Message par bruce randylan »

A la carte company (Kei Ota - 1987)
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Un japonais vient d'arriver à Paris avec l'envie de s'y installer. Mais sans papier, ni connaissance du français, il lui est difficile de trouver un travail. Un compatriote débrouillard essaye de l'aider à trouver du travail au noir... moyennement commission comme il le fait déjà avec une japonaise.

Une petite comédie indépendante très sympathique et attachante. Entièrement tournée en France (95% à Paris), Kei Ota évite le cliché de la carte postale et préfère arpenter des rues et des quartiers peu touristiques dans les pérégrinations de duo/trio (voire quatuor) de personnages.
Il n'y a pas de vrai histoire ni de véritable narration, plutôt une succession de scénettes construites autour des différents boulots enchaînés via "A la carte Company", petite société de services à tout faire qui ne s'adresse qu'aux expatriés nippons. On pourrait presque parler de sketchs puisqu'il y a de nombreuses séquences totalement indépendantes.
Pourtant le film n'est pas une pure comédie, plutôt une sorte de chronique à l'étrange mélancolie. L'originalité du film est à la fois de mêler une approche anodine, dans une sorte de chronique sociale, avec des éléments proches de l'absurde et d'une douce loufoquerie irréelle tour à tour décalée, poétique et inquiétante. Ca vient d'abord d'un montage très maîtrisé qui se construit autour d'une séquence leitmotiv qui progresse ponctuellement dont on ne sait s'il s'agit de flash-forward, d'une intuition, d'un songe et si l'ensemble du film est un long flash-back. De plus, la narration est parfois chorale en revenant également régulièrement sur une jeune japonaise manipulée par des français marginaux et délinquants.
Les différents clients composent aussi un univers étrange où l'humour fait parfois place au malaise (le tableau à accrocher d'une bourgeoise dérangeante ; la surprenante virée bucolique avec la malle contenant vraisemblablement un cadavre).
Il y a quelque chose d'existentialiste qui s'installe lors des dernières séquences, presque de manière impalpable, justement car toujours par addition de petites touches jamais définies et qui se justifient rarement (le miroir que le personnage féminin accroche/décroche du mur de sa chambre par exemple). Il y une sorte d'éveil initiatique, sans encore une fois qu'A la carte company soit un manifeste qui revendique sa démarche.

Un climat atypique qui m'a vraiment plus d'autant que la réalisation, tout en discrétion, est fluide avec de vrais idées originales et que la bande-son est assez lumineuse. Les acteurs possèdent eux aussi beaucoup de charme.
Le film a été diffusée à la cinémathèque et avait un côté assez excitant puisque ce film semble pour ainsi n'avoir jamais existé ! Pas de fiche imdb, aucune information sur internet à moins de taper son nom en idéogrammes et encore, les trouvailles sont très maigres. Même mes amis japonais n'ont jamais entendu parlé de ce titre (qui n'a connu qu'une sortie VHS)
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Du coup, on se demandait comment la cinémathèque s'est retrouvé avec une copie sous-titres français dans ses collections. Il a sans doute été projeté à un festival peu après son tournage sans connaître d'exploitation ailleurs.
Pas mécontent d'avoir assisté à la séance de cette grosse rareté donc. :D


Sinon vite fait car les films ne sont pas nécessairement mémorable
Rusty Knife (Toshio Masuda - 1958) fait parti du coffret Eclipse - Nikkatsu noir.
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C'est en effet un film noir où un ancien yakuza qui a assisté à un crime mafieux doit se confronter à son passé et hésite à témoigner.
C'est un l'un de premier film du cinéaste (avec 6 autres films tournés la même année !) qui est encore loin de la maîtrise du Mouchoir rouge, seul autre film que je lui connaisse. Malgré une ambiance correcte avec cette ville nouvelle rapidement gangrenée par une corruption généralisée, le film manque à la fois de caractère, de punch et de dynamisme. J'ai eu le sentiment que la première moitié durait le double avec un réel manque de concision.
On se console avec un noir et blanc assez sombre avec quelques idées d'éclairages corrects et une poignée de séquences qui relancent la routine : le sort réservé à Joe Shishido dans un second rôle, la poursuite en camion et le final. Mais sans s'élever au rang des meilleurs concurrents.
Pas médiocre, juste moyen donc.
k-chan a écrit :
bruce randylan a écrit :Décidément, il serait temps que Matsuda soit un peu mieux reconnu à sa juste valeur, voire connu tout court.
Yep. D'ailleurs je viens d'apprendre que Sadatsugu Matsuda n'est autre que le grand frère de Masahiro Makino, et donc également le fils de Shozo Makino ("le père" du cinéma nippon).
Et justement pour parler de Masahiro Makino : Kingdom of Jirocho (1963) qui, comme son nom l'indique, est centré sur le célèbre bandit Jirocho, maintes fois porté à l'écran (dont Sadatsugu Matsuda avec Road of chivalry) et par Masahiro Makino lui-même qui signa pour la Toho une populaire saga de 9 films entre 1952 et 1954 (que je ne connais pas)
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Ce Kingdom of Jirocho est d'ailleurs un remake de cette saga mais condensé en 4 films. On a justement l'impression d'avoir un film et demi plus qu'une oeuvre totalement cohérente. Ce premier épisode conte donc la jeunesse de Jirocho et la manière dont il a rencontré ses futures frères d'armes. Il aurait été logique que le récit s'arrête quand la troupe doit quitter le village pour prendre la route sauf qu'on greffe un bonus d'une vingtaine de minutes avec l'arrivée de deux nouveaux compères, ce qui casse un peu l'unité (détail amusant l'épisode relaté en fin recoupe l'intrigue de Road of chivalry avec l'histoire des habits perdus au jeu).

Cela dit, ce scénario pas très bien équilibré n'est pas le principal défaut du film qui est plutôt une réalisation bien trop académique. Les films d'origines étaient en noir et blanc, 1.33 et surtout dans de vrais extérieur alors que ceux-ci sont en tournés dans des studios confortables sans la moindre personnalité. De plus le scope comme la photographie se contentent du minimum syndical. Comme la réalisation est un peu plan-plan, Makino n'arrive pas à créer la densité nécessaire pour laisser les relations et la psychologies s'établir. Reste les combats, honnêtes avec de longs plans mais souvent trop courts.

Malgré donc une narration resserrée, le traitement des personnages est trop superficiel et on a ironiquement l'impression qu'il ne se passe pas grand chose.
L'intérêt réside avant tout dans les comédiens sympathiques, dont Koji Tsuruta dans le rôle titre qui se révèle bien plus chaleureux et décontracté que chez Kinji Fukasaku. Il est accompagné de plusieurs comparses haut en couleurs qui offrent justement les meilleurs moments du film tel l'arrivée sur le champ de bataille avec le cercueil. Il faut dire que Jirocho est tout de même très en retrait dans le récit qui s'attarde plus sur la présentation des futures compagnons.
Peut-être qu'une fois les héros mis en place, les 3 suites se font plus palpitantes...
Pour le savoir, comme pour faire connaissance avec ce long prologue, il faut cependant se tourner vers les bootlegs. La saga 1952-1954 est sorti en DVD au Japon mais sans sous-titres anglais :(
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Re: Topic naphtalinippon

Message par bruce randylan »

Des douzaines de cartoons japonais des années 20-30 mis gratuitement et légalement en ligne, avec sous-titres anglais :D
http://animation.filmarchives.jp/en/works
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Re: Topic naphtalinippon

Message par bruce randylan »

Back to the MCJP

Fire line (Hiromichi Takebe - 1961)

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Deux petits délinquants sans grande envergure sont embauchés par un gang de yakuza pour voler un stock d'armes d'un clan adverse. Ils ignorent en fait qu'ils serviront de fusible en cas de représailles. Mais leur nouveau employeur n'avait pas prévu qu'un autre malfrat, travaillant en solitaire, convoitait la même cargaison : il a assisté au vol et est bien décidé à devenir maître chanteur.

Pour ce dernier opus des 5 épisodes constituant la série des "Line" (films indépendants les uns des autres), Teruo Ishii n'est désormais seulement que co-scénariste et délaisse la réalisation à son ancien scénariste/assistant Hiromichi Takebe (qui bossa aussi avec Nobuo Nakagawa). Vu la carrière de ce dernier, le programmateur du cycle se demande même s'il ne s'agirait pas pseudonyme : il s'agit de son unique réalisation, il n'a travaillé que sur 4-5 films auparavant entre 1956-1961 et disparaîtra du cinéma juste après. Impossible aussi de trouver la moindre infos sur sa naissance ou sa mort. Assez curieux comme profil.

Toutefois, l'ambiance est un peu différent des précédents "Line" : un peu moins sulfureux (plus de prostituées ou d'entraineuses de clubs douteux, plus d'affaire criminelle, atmosphère plus diurne que nocturne et surtout les personnages féminins jouent cette fois les utilités au milieu d'un casting essentiellement masculin. Formellement en revanche, on reste assez dans l'esprit : musique jazz-rock, tournage en extérieur entre polar et documentaire.

La premier tiers est excellent, très bien écrit entre la présentation des personnages, des poursuites efficaces et une bande-son bebop avec sa caméra galopant dans les ruelles de Tokyo. Le scénario est habilement construit avec pas mal de personnages qui se télescopent sans qu'on devine ce qui va advenir. On est donc curieux de voir comment le film va évoluer une fois son canevas mise en place et comment le trio de gangsters amateurs va se sortir de ce piège où ils sont tombés eux-mêmes. Pas de bol, la narration stagne alors relativement faisant justement intervenir des personnages féminins pour des romances accessoires qui font retomber la tension. Les personnages jusqu'ici sympathiques et attachants perdent un peu de leur charisme d'autant que la répartition entre les 3 est assez inégale.
Le dernier acte qui passe à l'action vient donner un valeureux coup de fouet à l'ensemble sans tomber dans la surenchère. La solution du dénouement est assez décevante avec justement un personnage féminin secondaire servant de deux ex machina bien accommodant.

Dans l'ensemble, la réalisation est de qualité et plutôt plaisante à suivre. Rien de profondément virtuose ou de surprenants mais une certaine vitalité, des idées de cadrages originales comme un paysage idyllique où le soleil est remplacé par un réverbère au premier plan. La composition du plan est assez habile puisqu'on ne s'en rend pas compte sur le moment mais on perçoit une impression de fausseté qui symbolise l'impasse des héros. Les plans larges lors de la fusillade finale sur les quais sont très inspirés aussi.
Toutefois c'est moins percutant que lorsque Ishii est à la réalisation même si c'est du travail efficace et bien mené.

Sinon pour ceux qui ont récupéré le dépliement avec la liste des films de la rétro Shintoho, il semble qu'il soit incomplet puisqu'on devrait avoir encore quelques titres bonus a priori dont un Nobuo Nakagawa et surtout un diptyque inédit signé Tai Kato :D
Ca devrait donner un dernier trimestre assez dense puisque la MCJP a aussi annoncé (sans plus de détail) un intriguant cycle : présence japonaise dans le cinéma Taïwanais : esthétique et histoire.
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Re: Topic naphtalinippon

Message par bruce randylan »

En attendant la reprise ce week-end des projo Shintoho :

Here because of you (Ryuichi Takamori - 1964)
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La direction d'un lycée profite d'une blessure durant un cours de sport pour essayer de licencier un jeune professeur d'éducation physique proche de ses élèves. Ceux-ci s'organisent pour le soutenir

Première réalisation pour Ryuichi Takamori dont la filmographie n'a pas l'air d'avoir beaucoup marqué les esprits si ce n'est pour avoir signé Karaté Kiba avec Sonny Chiba.
Et ce n'est pas ce titre qui donne envie de se précipiter pour approfondir sa carrière. C'est un petit film totalement insignifiant tant ses enjeux dramatiques sont pauvres et sans relief. C'est lisse, sans caractère, pas trop dégoulinant de bons sentiment mais assez niais et manichéen quand même.
On est loin de l'écriture et du traitement des films sur la jeunesse de Ko Nakahira (et encore moins d'Oshima). A part, quelques courts dialogues léger avec une certaine liberté de ton sur la puberté (et là aussi très inférieur à ceux de Nakahira), c'est bien trop sage, y compris sur la forme conventionnelle si ce n'est quelques plans utilisant des lentilles à double foyers (comment on appelle ça déjà ?) sans réelle justification de surcroît. Reste des acteurs assez naturels, sympathiques et un brin transparents dont Sonny Chiba dans le rôle du prof de sport.
Bref, la Toei ne prend pas beaucoup de risques dans cette production formatée dont la candeur est tout de même dénuée de cynisme.


13 steps of Maki (Makoto Naito - 1975)
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Après avoir été humiliée par un gang de jeunes femmes qu'elle avait insulté, la fille d'un riche industriel prépare sa vengeance.

Hasard des visionnages, il est toujours question de Sonny Chiba qui fait ici un modeste caméo. A l'instar de Sister Streetfighter, c'est avant tout pour soutenir sa jeune protégée Etsuko Shihomi. C'est donc elle l'héroïne de ce film d'action assez agréable, non pour son scénario et sa psychologie, mais pour son actrice aussi charmante que redoutable.
L'action s'enchaîne sans trop de temps mort pour des séquences assez peu variées, heureusement dynamiques et efficaces. Etsuko Shihomi est tout à fait crédible et ses capacités martiales sont bien exploitées. Certains combats sont très réussis avec de longs plans où les comédiens ne manquent pas de hargne. On n'échappe pas à l'hommage à Bruce Lee puisque Etsuko sortira les nunchakus lors du chouette final, découpé en plusieurs actes.

Sans être du Fukasaku, la réalisation caméra à l'épaule, qui n'est pas toujours lisible, donne une énergie en plus, à l'instar de sa BO funky. Le film a l'avantage de rester dans du karaté "réaliste" pour ne pas virer dans le bis ou l'exploitation gratuite. Il y a un peu de violence et de nudité, dans des proportions raisonnables cependant.
Après, l'histoire est vraiment bordélique et confuse mais il ne faut pas trop lui en demander non plus.
Dans le genre, c'est un bon divertissement qui remplit son contrat avec une durée idéale de moins de 80 minutes. Dommage que seule une VHS-Rip circule pour le moment.

Vu l’apparition de Sonny Chiba dans un bref flash-back, les producteurs ont dû se laisser une possibilité de faire une suite (qui ne vit pas le jour à priori) où Maki serait partie à la recherche de son grand frère porté disparu.

Dernière modification par bruce randylan le 16 juil. 17, 12:06, modifié 1 fois.
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Re: Topic naphtalinippon

Message par bruce randylan »

Retour à la MCJP et la Shintoho

Police militaire et la beauté cadavérique (Kyotaro Namiki - 1957)
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En Mandchourie durant la seconde guerre mondiale, un tronc humain est découvert au fond du puits d'une caserne militaire. L'armée refuse que la police viennent enquêter sur place et préfère mener sa propre investigation qui piétine rapidement.

Un honnête petit film signé par un artisan dont la MCJP avait déjà proposé un titre médiocre ( http://www.dvdclassik.com/forum/viewtopic.php?p=2558915#p2558915]les noces vampiriques. Celui-ci est plus décent grâce à son mélange des genres correctement dosé : du policier (façon whodunit), un soupçon de fantastique, humour noir et un peu d'amour. Le tout en 75 minutes, montre en main.
Pour autant, la mise en scène n'est pas trépidant et d'un dynamisme pétaradant. On suit la progression de l'enquête qui se découpe en 2 grands actes : la première avec son coupable désigné mais justement trop parfait et ensuite l'enquête qui mène au véritable coupable.
Il y a petit côté Simenon/Maigret pas désagréable entre détails sordides, bonhommie des protagonistes, affaire criminelle retors et une certaine nonchalance dans le style.
Rien de transcendant formellement mais du travail bienfait et appliqué : le mouvement de caméra inaugural, la photographie, les petites pauses "romantiques" plutôt mignonnes, atmosphère nocturne, le final avec sa traque et fusillade.
J'aurais bien aimé que le fantastique et l'humour grinçant soient plus présent car la scène de la dégustation du riz cuit à l'eau du puits se révèle plutôt drôle. Il y a en tout cas suffisant de péripéties pour qu'on ne s'ennuie pas sans être pour autant passionner.

A l'image de l’interprétation, c'est un peu pantouflard mais ça participe bien au mélange des genres et à l'ambiance pour une série B attachante par sa simplicité et sa modestie.
Le film a l'air d'avoir sa petite réputation au Japon.
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Re: Topic naphtalinippon

Message par k-chan »

Bon sang, je ne sais pas si c'est cette campagne présidentielle de dingue qui me fait perdre la boussole, mais tout comme le samedi 2 semaines auparavant, je me suis levé tranquille, et totalement amnésique, alors que la veille je m'étais juré de ne pas louper. Je me suis rappelé qu'il y avait ces 2 films seulement le soir venu. J'espère vraiment qu'ils repasseront. :?
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