Harold Lloyd (1893-1971)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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someone1600
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Re: Harold Lloyd (1893-1971)

Message par someone1600 »

j ignorais l histoire autour du film mais je l avais bien aime quand je l ai vu a tcm.
allen john
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Re: Harold Lloyd (1893-1971)

Message par allen john »

Harold Lloyd, 1919-1921
Le coffret définitif sur Lloyd, sorti en 2005 aux Etats-Unis, comptait surtout les longs métrages muets, tous en fait, et un certain nombre d'autres films. Le choix des courts métrages était dicté par la volonté de mettre en valeur le comédien, à travers ses meilleurs films. on peut bien sur considérer cela comme une cvertaine forme de révisionisme, mais le résultat en vait la chandelle. Retour donc sur les meilleurs courts de lloyd, dans un re-vision qui est une source constante de bonheur... Notons que d'autres films de lloyd ont été édités, notamment chez Kino: on y reviendra, bien sur.

Ask father (Hal Roach, 1919) Avec Bebe Daniels, Lloyd réussissait à faire en 13 minutes des films d'une inventivité et d'une énergie très impressionnantes. Ici, il cherche à demander à un père la main de sa fille, et c'est on ne peut plus difficile.

Billy Blazes, esq. (Hal Roach, 1919)
Lloyd parodie les westerns avec beaucoup de bonheur, mais aussi avec un hors-la-loi digne de ce nom: le grand Noah Young. Petit film, mais on est à l'aube d'une grande carrière.

From hand to mouth (Alf Goulding, 1919)
Le troisième court métrage de deux bobines de Harold Lloyd possède un je ne sais quoi d'embarrassant... Je crois que le fait, d'une part, de voir notre personnage pauvre, et d'autre part qu'il y ait interaction avec une petite fille tout aussi démunie se rapproche trop dangereusement du territoire de Chaplin. C'est bien enlevé, rythmé, souvent drôle, très carré, mais la magie n'opère pas , comme si le comédien n'était pas dans son élément.

Haunted Spooks (Alf Goulding, 1920)
Tous les comédiens de l'époque du muet, sauf Chaplin, se sont amusés à un moment ou un autre, à jouer avec la comédie de maison hantée. Mais le meilleur, c'est ce film: Lloyd ne se contente pas d'imaginer une intrigue de fantômes, il y place ses personnages: un jeune homme est "engagé" pour être le mari d'une riche héritière, puisqu'il importe que celle-ci soit mariée pour toucher le pactole; toute la première bobine est entièrement consacrée aux déboires amoureux du jeune homme et ses tentatives pathétiques de suicide... On est loin du personnage conquérant généralement associé à l'acteur. La deuxième bobine montre les machinations menées par l'oncle de la jeune femme pour les éloigner de la maison familiale, et de l'héritage. Beaucoup de gags qui font mouche, dans une mise en scène très soignée. pourtant, lorsque le tournage de ce film était en cours, Lloyd a eu un accident très grave, qui l'a éloigné des plateaux pour plusieurs mois et a rendu sa main droite quasi invalide. Ca ne se remarque pas...

An eastern westerner (Hal Roach, 1920)
Une ènième parodie de western, cette fois avec Lloyd en garçon de l'Est qui débarque dans un cadre westernien, ou il n'a rien à faire. Très vite, il a maille à partir avec l'abominable Noah Young. Pas un chef d'oeuvre, mais un film qui remplit son office, et dans lequel Lloyd utilise à fond son gout pour le gag en trompe-l'oeil, probablement sa spécialité...

High and dizzy (Hal Roach, 1920)
Ce film est très important dans la carrière de Harold Lloyd. Non que ce soit le meilleur film, voire le meilleur court, non; mais l'idée de départ, de suivre la vie au jour le jour de deux jeunes hommes dans les années 20, dont l'un, médecin à lunettes, allait tomber amoureux, ne prédisposait pas ce film à devenir l'étincelle qui allait permettre à Lloyd de devenir cette image iconique de jeune homme bien sous tout rapport suspendu au vide... Et pourtant! dans la première bobine, on assiste à une salve de gags liés à la personnalité du jeune médecin, qui fait sa pub en se grimant et en jouant des "faux clients" sauvés par le docteur miracle... Une cliente arrive, amenée par son père: elle est somnanbule. dans la deuxième bobine, Lloyd et son meilleur copain doivent liquider tout les résultats d'une expérience de distillerie clandestine (N'oublions pas qu'on est en plein Volstead Act, donc fini l'alcool!); dans la soulographie qui s'ensuit, Lloyd se retrouve face à la somnanbule, au dessus du vide. les réactions du public plus du tout amusés mais captivés par le danger ont persuadé Lloyd de retenter le truc dans un film de l'année suivante, Never weaken, puis de faire encore plus fort avec Safety last... L'histoire tient parfois à peu de choses...

Get out and get under (Hal Roach, 1920)
Lloyd joue ici avec un accessoire typiquement associé aux années 20: la voiture individuelle. les personnages joués par Lloyd ne sont pas passés à coté de l'opportunité et du progrès, ils les ont adoptés. Dans ce film, le jeune homme a pour adversaire une voiture, généralement récalcitrante, alors qu'il est pressé: sa vie sentimentale en dépend. Du cinéma classique, qui n'adopte pas la forme que ce type de films prendra chez Laurel & Hardy, plus destructeurs...

Number please? (Hal Roach, Fred Newmeyer, 1920) Un Lloyd prédisposé à la déprime rencontre dans un parc d'attraction une jeune femme hélas courtisée par un autre. Elle leur donne une épreuve afin de les départager, qui va les pousser à beaucoup de mouvements, tricheries, et même à quelques actes illégaux. La vitesse, le jusqu'au-boutisme, la débrouillardise de chaque instant... Tous ces éléments sont du pur Lloyd, pour le premier film co-réalisé par Fred Newmeyer, un réalisateur qui a l'oeil. Le film aurait du être le dernier film en deux bobines, l'acteur et son équipe se sentant pousser des ailes.

I do (Hal Roach, 1921)
Comédie sur le quotidien, un style dans lequel Lloyd excellait, le film commence par le mariage des deux héros. Les 23 minutes qui suivent concernent l'enfer quotidien du jeune marié, qui doit se coltiner le petit cousin, un insupportable garnement, et une nuit d'horreur durant laquelle les deux jeunes mariés croient la maison cambriolée par un homme patibulaire interprété par Noah Young. Le manque d'unité est assez peu problématique, mais Lloyd retentera avec succès le mélange des genres dans un de ses chefs d'oeuvre, en 1924, le superbe Hot water. Sinon, le début n'est qu'un résumé, I do était à l'origine un moyen métrage, dont Lloyd a décidé de supprimer la première bobine, celle qui racontait la rencontre et la cour des deux tourtereaux...

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popcyril
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Re: Harold Lloyd (1893-1971)

Message par popcyril »

Petite remontée pour ce topic.

Je m'adresse ici à ceux qui sont en possession du coffret studiocanal vol.2 ou du Monde Fou d'Harold Lloyd ou du 5 DVD "Courts et Moyens Métrages Incontournables".
Rapport qualité du contenu, quantité, qualité des transferts, que conseilleriez-vous? A moins qu'une quelconque édition US mette tout le monde d'accord :)

Merci de vos conseils!
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Re: Harold Lloyd (1893-1971)

Message par allen john »

popcyril a écrit :Petite remontée pour ce topic.

Je m'adresse ici à ceux qui sont en possession du coffret studiocanal vol.2 ou du Monde Fou d'Harold Lloyd ou du 5 DVD "Courts et Moyens Métrages Incontournables".
Rapport qualité du contenu, quantité, qualité des transferts, que conseilleriez-vous? A moins qu'une quelconque édition US mette tout le monde d'accord :)

Merci de vos conseils!
Je n'ai que les Américains, et pour ma part, les deux Kino ET les trois New Line (Bonne chance, mais ils existent aussi en coffret UK à moindre coût) sont indispensables: la quintesence de Lloyd, tout simplement.
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Re: Harold Lloyd (1893-1971)

Message par Bugsy Siegel »

allen john a écrit :
popcyril a écrit :Petite remontée pour ce topic.

Je m'adresse ici à ceux qui sont en possession du coffret studiocanal vol.2 ou du Monde Fou d'Harold Lloyd ou du 5 DVD "Courts et Moyens Métrages Incontournables".
Rapport qualité du contenu, quantité, qualité des transferts, que conseilleriez-vous? A moins qu'une quelconque édition US mette tout le monde d'accord :)

Merci de vos conseils!
Je n'ai que les Américains, et pour ma part, les deux Kino ET les trois New Line (Bonne chance, mais ils existent aussi en coffret UK à moindre coût) sont indispensables: la quintesence de Lloyd, tout simplement.
Il y a quelque chose de plus dans les Kino ? (J'ai les New Line).
on faisait queue devant la porte des WC comme au ciné lors du passage de l'Atlantide à l'écran. Jean Ray, Hôtel de Famille, 1922
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Re: Harold Lloyd (1893-1971)

Message par popcyril »

Merci du conseil! C'est vrai que les Kino et New Line me font de l'oeil... Le coffret anglais a l'air pas mal du tout vu le prix, les revues sont parfaites, mais j'aurais aimé avoir un retour d'un membre du forum avant de me lancer ;)
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Re: Harold Lloyd (1893-1971)

Message par allen john »

En 1921, Lloyd s'est décidé à passer à la vitesse supérieure, en proposant des films de trois bobines. Si les longs métrages de comédie existaient déja, ils étaient relativement marginaux, jusqu'à la sortie du superbe The kid, qui a prouvé que la comédie burlesque pouvait se construire sur la longueur et acquérir de la force. Suivant l'exemple de Chaplin qui se lançait dans le film de moyen métrage dès 1918, Lloyd a commencé à allonger ses films, toujours au studio de Hal Roach. En deux ans, cette période de transition lui a permis d'arriver à son tour à des films particulièrement soignés de long métrage. L'année 1921 a été entièrement occuppée par quatre films, tous de trois bobines, avant que I do ne soit finalement coupé sur la décision de Lloyd lui-même. L'équipe qui a réalisé ces films reste à peu près la même, et beaucoup de ces techniciens et artistes resteront fidèles longtemps au comédien. Tous partagent une vision très quotidienne de la vie, et en particulier les moyens métrages permettent de faire le tour des thèmes de prédilection du comédien, dont ils forment un échantillonage très complet du style et de ses sujets de prédilection... Les héros en sont globalement des gens qui se débrouillent déja, ils ont un travail, mais il leur manque deux choses pour être heureux: une meilleure position, et un mariage heureux. Les films sont souvent marqués par un recours au spectaculaire, des gags à la mécanique de précision, et un goût pour les véhicules...

Now or never (Hal Roach, Fred Newmeyer, 1921)
Première comédie en trois bobines. Si on ne peut qu'applaudir la volonté d'élargir le champ d'action, on est ici devant une situation étirée plus qu'autre chose. Lloyd doit faire un voyage en train accompagné d'une petite fille. On retrouvera une série de gags liés au train dans de nombreux Laurel & Hardy plus tard... L'arrivée de Lloyd se signale par un plan qui le voit conduire une voiture à toute vitesse, le reste du film le verra parcourir un train en tout sens, courant même sur le toit à un moment... la vie maritale telle qu'elle se profile à la fin du film pour Mildred et Harold est sans doute quelque peu tempérée par l'enfer d'avoir un enfant, symbolisé par la cohabitation entre harold et la petite fille.

Among those present (Fred newmeyer, 1921)
Avec ce film, Lloyd prend son temps dans la veine très Américaine des comédies qui tournent autour de l'illusion d'élévation sociale représentée par la tentation de singer la noblesse, voir à ce sujet le très classique Ruggles of Red gap... Il est donc groom dans un hôtel, qui a pour principale occupation de piquer les vêtements des riches qu'il cotoie pour faire semblant. Il est repéré par un escroc qui essaie de l'utiliser pour s'attirer les bonnes grâces d'une nouvelle riche et épouser sa fille. Harold va donc devoir jouer les comtes en goguette et être le clou d'un week-end riche.

Après une exposition longuette consacrée à la famille Irlandaise dont la mère est décidée à imposer le régime mondain à sa fille et son mari, on a une apparition de Lloyd en trompe l'oeil double: on le voit en gros plan, en haut de forme, parlant avec une allure très empruntée. la caméra se recule, et on s'aperçoit que le dandy est en fait seul, devant un miroir. A la fin de la séquence, il doit rendre sa veste à un aristocrate, et il se révèle un groom... C'est simple, efficace, drôle, et on sait tout sur le jeune homme en deux minutes très enlevées.

D'autres passages splendides montrent la maîtrise de l'équipe, notamment une série de gags imaginés par Lloyd alors que, passant pour un noble, il raconte ses chasses. Et la dernière bobine est surtout consacrée à une désastreuse chasse au renard durant laquelle Lloyd a perdu son pantalon. Pas le meilleur film de Lloyd, bien sur, mais d'un niveau très solide quand même...

Never weaken
(Fred Newmeyer, 1921)
A la construction parfaite, ce film est une nouvelle fois partagée entre trois thèmes: l'amour simple, presque enfantin, du personnage d'Harold pour sa leading lady Mildred Davis, le vie moderne et l'aspiration de confort, et l'intrusion du frisson sous la forme de faux semblants particulièrement cocasses. C'est un classique! On notera une construction très efficace en trois parties, après un prologue qui établit que harold et Mildred sont voisins de travail: lui est assustant d'un conseiller financier, elle secrétaire d'un ostéopathe. Elle lui apprend que son patron va devoir se séparer d'elle, puisque les affaires ne marchent pas fort, et Harold passe toute la première bobine à lui trouver des clients avec divers stratagèmes. La deuxième partie voit harold confondre le frère de la jeune femme, en visite, avec un rival, et il tente de se suicider. Enfin, il croit avoir réussi, et les circonstances le voient suspendu dans le vide à une poutrelle métallique...

Les échaffaudages, sur lesquels Lloyd s'ébroue à la fin du film, d'un type qu'on reverra dans Liberty (1929) de Leo Mc Carey, avec Laurel & Hardy, sont vus dès le premier plan, et une transition efficace entre les deux premières parties permet au film de se dérouler de façon très fluide: Harold accompagne les nombreux clients qui se pressent chez l'ostéopathe, et en suivant le denirer le voit qui va embrasser Mildred. ce n'est pas un client, et on est désormais dans la deuxième partie...

Le moment le plus célèbre du film est bien sur le jeu au-dessus du vide, obtenu grâce ç un choix particulièrement judicieux d'angles de prise de vue.Bien sur, les gags qui la ciomposent sont très drôles, et osuvent malins, mais on ne peut s'empêcher de penser qu'il y avait mieux à faire; ici, ils se suivent, comme les tentatives comiques de suicide dans la deuxième partie, mais il n'y a pas dans ces scènes de construction, ni de géographie précise, comme il y aura pour le plus grand bonheur du spectateur dans Safety last, avec son cahier des charges clairement exposé qui permet de générer du suspense, et de coller au plus près de la thématique de l'élévation sociale...

De même, Lloyd a du trouver le film un peu long, puisque de nombreuses copies sont amputées de certains des gags autour du suicide. il s'agit peut-être aussi d'une certaine forme de censure...

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Re: Harold Lloyd (1893-1971)

Message par allen john »

A sailor-made man (Fred Newmeyer, 1921)

Continuant avec prudence à allonger ses films, Harold Lloyd arrive avec ce film à quatre bobines, comme dans une dernière étape avant le long métrage, qui viendra effectivement avec les films suivants. D'une durée de 48 minutes à peu près, cette petite comédie ne révoluionne rien, ni en matière de comédie, ni dans l'oeuvre de Lloyd, mais on peut au moins y avoir une double satisfaction: d'une part, le comédien s'y livre à une sorte d'adieu à la comédie burlesque débridée de ses débuts sans pour autant délaisser une certaine sophistication. D'autre part, il y a eu un effort pour développer certains personnages au-delà de la simple caractérisation immédiate. Le personnage de Noah Young en particulier bénéficie de cette tendance...

Sommé par le père de la jeune femme qu'il convoite de prouver sa valeur en trouvant un travail, un jeune homme riche et oisif s'engage dans la marine, et apprend à la dure la valeur du travail. Il sympathise avec la grosse brute du bord, et retrouve dans une contrée exotique sa "fiancée" (Mildred Davis, bien sur...), en croisière, qui est dangereusement convoitée par le sheik local... Il va pouvoir utiliser son courage...

Dès le titre, on est dans le monde du burlesque d'avant, celui que les courts métrages de chez Hal Roach et Mack Sennett veulent continuer à faire survivre en dépit des efforts des comédiens pour en sortir: un titre en forme d'abominable jeu de mots pour jouer sur le thème du film et son décor: la marine... Pourtant, l'effort de Lloyd et de ses scénaristes s'est porté sur l'énonciation d'un contexte intéressant, avec ce personnage de lamentable oisif, dénué d'émotions et d'intérêt dans la vie, qui se livre à tout comme s'il s'agissait d'une formalité. Les premiers plans, typiquement en trompe-l'oeil, comportent une ouverture partielle à l'iris sur le jeune homme, en veste élégante et canotier, qui semble s'adonner au plaisir de peindre... Mais la caméra nous révèle vite le pot-aux-roses: ce n'est pas lui qui tient le pinceau, et Harold est en fait en train d'observer un peintre, pas de peindre. C'est finalement typique de l'inaction dénoncée chez un homme qui n'agit en rien. Et bien sur son passage dans la marine va en faire un homme... Bien sur, il va surtout utiliser les faux-semblants et sa débrouillardise plus que ses poings.

L'intérêt principal de ce film, une comédie sympathique qui comme on l'a vu esquisse l'un des thèmes de prédilection de Lloyd, sans pour autant en faire beaucoup plus qu'un prétexte, reste pour moi l'opportunité qui est donnée à l'un des plus fascinants acteurs du studio Roach de pouvoir jouer un rôle plus long et plus nuancé que d'habitude: Noah Young, éternelle brute qui croisera souvent les routes de Charley Chase voire de laurel et hardy, et qui a très ouvent joué les grosses brutes épaisses chez Lloyd avant ce film, est le copain du héros. Les deux hommes s'affrontent, puis sympathisent lorsque Harold prend la responsibilité de leur querelle devant un officier. Maquillé (Il est presque méconnaissable), très en avant, Young est quand même surtout le faire valoir, mais il met tout son poids dans la balance. C'est sans doute l'une des plus belles opportunités qui lui aient été données de toute sa carrière de grand baraqué chez Hal roach...

Voilà, il n'est donc pas une grande étape, mais ce film a au moins servi à prouver que Chaplin n'était pas seul à pouvoir s'aventurer sur la durée, et que Lloyd était prêt à aller plus loin, et chercher à construire des films qui lui permettent d'exploerer les personnages plus en profondeur. Le prochain film de sa filmographie est en fait une réussite, qui doit sans doute beaucoup à l'assurance acquise lors de l'élaboration des cinq films de 1921.

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Re: Harold Lloyd (1893-1971)

Message par allen john »

Grandma's boy (Fred Newmeyer, 1922)

Profitons de ce film, le premier long métrage de Harold Lloyd (5 bobines) pour son patron Hal Roach, pour établir un fait: l'auteur, c'est Harold Lloyd, comme l'auteur de films de Chaplin est Charles chaplin lui--même, comme Keaton ou comme Stan Laurel; dans le cas de ce dernier, la comparaison a évidemment d'autant plus de sens que Laurel était lui aussi une vedette de l'écurie Roach (Entre 1926 et 1940), mais aussi et surtout que pas plus que Lloyd il n'a jamais signé un de ses films en tant que metteur en scène... Mais après des années à tourner des films en vedette, Lloyd savait ce qu'il voulait, il était le patron sur le plateau, et que ses films aient été tournés par Fred Newmeyer, Sam taylor, Ted Wilde ou Lewis Milestone, le style ne différait en rien d'un long métrage à l'autre.

Après un galop d'essai en forme de comédie alongée (A sailor made man), ce qui frappe avec ce nouveau film, c'est sa cohérence: il a été clairement conçu pour la longueur, et le développeent des personnages s'accompagne d'ue exposition très claire de tout un univers, agrémentée d'un flash-back. Ce sont des ingrédients particulièrement rares dans la comédie, et Lloyd, comme Keaton le fera plus tard avec Our hospitality, a réalisé qu'il ne pourrait pas y avoir d'adhésion du public si le film n'était pas ancré dans une certaine tangibilité au-delà du burlesque. Avec Grandma's boy, comédie tendre sur un adolescent attardé et timide qui devient un homme, on voit arriver le comédien dans la cour des plus grands, ou il côtoie à sa façon Griffith, henry King, John ford et Frank Borzage. Son film est un reflet d'une Amérique éternelle, dans laquelle on croise le shériff local tous les jours, tout le monde connait tout le monde, et ça sent le foin, et parfois la naphtaline...

Harold est timide, très timide. il est aussi lâche, et laisse tout passer à coté de lui: sa fiancée, pourtant suffisamment dégourdie pour lui envoyer des messages on ne peut plus clairs, la ville entière qui n'en fait pas grand cas, son rival qui profite de la situation, et sa grand-mère qui se désespère le savent bien. Jusqu'au jour ou, alors que le jeune homme réquisitionné par Noah Young est devenu adjoint du shériff pour aider à une chasse à l'homme bien mal partie, sa grand-mère lui confie un talisman qui a aidé son grand père aussi lâche que lui à devenir un héros de la confédération en 1862... Les ailes lui poussent alors de façon spectaculaire.

Bien sur, le talisman est un stratagème: la grand mère (Anna Townsend) lui a donné en vérité la poignée d'un vieux parapluie et a inventé son histoire. Mais l'essentiel est de montrer Harold convoquer la force qui est en lui. Comme d'habitude, la progression du personnage fait le sel du film, avec des gags bien intégrés à l'ensemble, et qui ne sont jamais contre lui. On notera que si la manipulation était souvent présente dans les courts métrages, c'est la première fois qu'elle est effectuée à son insu, mais pour son bénéfice; par ailleurs, avec ce film, Lloyd s'invente bel et bien un deuxième personnage, par opposition à ce gandin trop sur de lui qui n'avait aucune émotion dans A sailor made man, ou par opposition à l'arriviste prêt à tout pour assumer son rêve Américain dans Safety last. Mais ce type de peninture tendre de l'Amérique rurale reviendra, dans Girl shy (1924), mais surtout dans le très beau The Kid brother de 1927. En attendant, il montre ici une valeur essentielle parmi celles qu'il partage, très Américaine, une glorification simple du vrai courage. Ca n'est pas révolutionnaire, mais c'est l'un des thèmes qui vont revenir de film en film. Par ailleurs, le soin apporté aux décors du village, et l'intégration d'un flash-back sur la guerre de sécession, finissent de faire du film une plaidoyer intemporel.

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Re: Harold Lloyd (1893-1971)

Message par someone1600 »

au dela de mon appréciation du film que j avais bien aimer je me souviens pas de grand chose sur ce film... :(
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Re: Harold Lloyd (1893-1971)

Message par allen john »

Dr Jack (Fred Newmeyer, 1922)

L'un de ses films muets de long métrage les plus méconnus (Avec For Heaven's sake, de 1926), ce Dr Jack est très éloigné du film précédent. Deux thèmes, celui de l'Amérique profonde et de sa simplicité d'une part, et le volontarisme énergique du héros d'autre part, renvoient pourtant à Grandma's boy. Mais là ou il s'était composé un personnage de benêt timide et complexé par sa lâcheté, son Dr Jack est au contraire marqué par la débrouillardise et le culot, et son intégration dans la petite communauté dont il est le médecin est parfaite.

L'intrigue proprement dite de ce film concerne une famille riche, dont la fille (Mildred Davis) est supposée malade: son père, tombé sous la coupe d'un tartuffe, le Docteur Von Saulsbourg qui maintient la fille et son père en état de dépendance, en interdisant à la pauvre jeune femme toute sortie, toute distraction, toute excitation, et en la bourrant de médicaments inutiles... L'avocat de la famille, qui a vu dans le petit village de sa mère les miracles accomplis par le docteur Jackson, dit Dr Jack dont le principal outil reste l'humanité, essaye de persuader la famille d'utiliser les ressources de ce dernier...

L'opposition entre Lloyd et Saulsbourg, ou entre le petit village tranquille et la grande ville ou habitent cette famille riche, c'est bien sur l'inévitable conflit entre le bon sens simple et rural, et la corruption et l'appat du gain, symbolisés par cet affreux profiteur barbu qui vit au crochet de Mildred et de son père. Lloyd incarne en Dr Jack un personnage moins comique, dont l'énergie phénoménale est entièrement mise au service du bien-être de ses contemporains. Il est doté d'un romantisme particulier, il est médecin, fait parfois face à la simulation (Un enfant qui fait semblant d'être malade) mais n'hésite pas à avoir recours aussi souvent que possible au stratagème (Pour renvoyer l'enfant à l'école, pour arrêter une partie de poker qui risque de couter les yeux de la tête à une famile, et bien sur pour prouver la duplicité du Dr Von Saulsbourg...). Il est attachant, excessivement sympathique, et pour une fois parfaitement installé; le seul vrai enjeu reste amoureux; c'est la raison pour laquelle le film, tout en étant très soigné (On a l'impression que Lloyd ne savait pas bâcler un film...) fait quand même pâle figure aux cotés de son illustre sucesseur, Safety last...

Mais comme d'habitude, on sent que le film a été riche en rebondissements dans sa confection même. Tout au long de ces cinq bobines, c'est une construction riche et complexe qui se met en place, depuis l'exposition qui fait la part belle à la maison de la famille de Mildred, avant même de présenter le village et son docteur. Toute cette partie pastorale est fascinante, puisque l'équipe réussit à enchaîner gag sur gag sans jamais se moquer du bon docteur (Une poursuite contre la mort est même présentée au début, avec Lloyd en voiture, moto, vélo sans chaine et finalement à pieds, pour découvrir qu'il n'y avait rien de grave), et une fois le branchement effectué entre les deux groupes de personnages, tout mène à une séquence délirante de fausse chasse à l'homme dans une maison, destinée à redonner de la joie de vivre à Mildred. Lloyd y démploie toute son impressionnante énergie, et même si c'est un peu long, on y prend bien du plaisir.

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Dernière modification par allen john le 14 janv. 12, 09:17, modifié 1 fois.
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Re: Harold Lloyd (1893-1971)

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meme chose pour celui ci j avais bien aimer mais je me souviens pas du film... :(
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Re: Harold Lloyd (1893-1971)

Message par allen john »

Safety Last! (Fred Newmeyer & Sam Taylor, 1923)

Harold Lloyd a quitté la petite ville de Great Bend, pour devenir quelqu'un dans la grande ville. Il a promis à sa fiancée Mildred de devenir important rapidement, afin qu'ils puissent se marier. Mais la réalité ne lui permer pas de monter si vite les échelons du magasin ou il travaille, et il est un simple vendeur au rayon tissus. Lorsqu'elle vient le visiter, il a toutes les peines du monde à la maintenir dans son ilusion, c'est la raison pour laquelle il saute sur l'occasion qui se présente, lorsque ses patrons cherchent un coup publicitaire pour faire bondir leurs ventes, il leur propose de demander à un de ses copains, un ouvrier qui travaille dans la construction de gratte-ciels, et qui n'a pas la moindre complexe à grimper sur les façades des buildings, d'escalader l'immeuble du grand magasin afin de provoquer une affluence record. Mais le jour venu, le copain a maille à partir avec un policier, et c'est à Harold de remplir le contrat s'il veut vraiment monter en grade...

Ce film est bien sur le plus connu de tous les longs métrages de Lloyd, et on peut sans aaucun doute facilement le comprendre. Au coeur du film, la fameuse ascension, cette icone du muet, qui fait penser à bien des gens que Lloyd est une sorte de super-cascadeur, ce qu'il n'était pas, ou que tous ses films ne sont qu'un enchainement d'acrobaties. Le fait que Lloyd ait été particulièrement fier de cette séquence, l'ait souvent montrée hors contexte, a bien sur été un facteur déterminant. Mais voir le long métrage entier dans la continuité de ses 73 minutes, c'est toujours une occasion splendide de toucher du doigt le génie d'Harold Lloyd. On mentionnera une bonne fois pour toutes deux faits: d'une part, le comédien a perdu des doigts de sa main droite, ici cachée sous un gant qui la reconstitue: certaines scènes ont du être plutôt compliquées à tourner; ensuite, contrairement à la légende, ce n'est pas le comédien qui a fait toute cette impressionnante scène, mais tous les plans généraux de l'immeuble ont été tournés avec le cascadeur Bill Strothers qui joue le copain de Lloyd dans le film... La substitution de l'histoire est en fait inversée durant le tournage. Sinon, bien sur la topographie particulière de la Californie a permis à l'équipe de tourner les plans rapprochés de Lloyd qui grimpe en trompe-l'oeil. Mais c'est tellement bien fait! L'idée en était venue à Lloyd lorsqu'il avait vu un cascadeur escalader un immeuble en pleine ville; rendu conscient du suspense inévitable inhérent à ce genre d'activité, il avait eu l'idée d'en faire un film. Le nom du cascadeur? Bill Strothers...

Il est sans doute un rien facile de le dire, mais ce nouveau long métrage fait partie d'une petite liste, précieuse, de films parfaits: la construction, qui culmine à tous les sens du terme dans cette fameuse scène d'ascension, les gags superbes et riches, et nombreux, les enjeux qui collent si bien aux années 20, et le timing de tous les comédiens, Lloyd en tête, tout concourt à faire du film une réussite. De plus, si on était dans les deux longs métrages de Lloyd devant une glorification tranquille d'une certaine idée de la vie rurale, ici le sujet est bien sur axé sur la vie citadine, et sur une certaine idée du rêve Américain, et l'ascension sociale si simplement et si efficacement symbolisée par cette ascension réelle.

Cette montée sur l'échelle sociale, festival de gags parfaitement enchainés, a été pour Lloyd si importante que le tournage (Durant l'été 1922) a commencé par ces scènes, avant de faire le reste, brillant, mais plus routinier. Lloyd a ensuite attendu le premier avril 1923 pour le sortir, ce qui lui a permis de raffiner son film à travers le système de previews dont il était l'inventeur. Comme de juste, sortant son film un premier avril, il a d'ailleurs commencé le long métrage par un des ses trompe-l'oeil qu'il affectionnait tant: tout concourt à fare croire que le jeune homme est condamné à mort et va être pendu, alors que lorsque la caméra s'éloigne elle révèle qu'il est juste dans une gare, derrière une barrière, le noeud coulant pris pour celui de l'échafaud étant un dispositif par lequel les postiers accrochent le courrier à prendre... Le film est le dernier pour lequel Lloyd joue avec sa future épouse Mildred Davis. Devenue Mme Lloyd, elle laissera sa place sur l'écran à la délicieuse Jobyna Ralston. Sinon, le succès énorme de ce film dont Lloyd a assumé toute la production sera sans doute déterminant dans sa décision de partir de Rolin Productions, le studio d'Hal roach, afin de tourner ses films en indépendance totale. Une page se tourne bientôt... Mais quel beau film!!

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Re: Harold Lloyd (1893-1971)

Message par someone1600 »

celui la il faut que je le vois... mais je ne trouve plus mon enregistrement TCM :(
allen john
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Re: Harold Lloyd (1893-1971)

Message par allen john »

Why worry? (Fred Newmeyer & Sam Taylor, 1923)

Après avoir réussi, de façon éclatante, une métaphore du rêve Américain et de l'ascension sociale (Safety last!), Harold Lloyd et son équipe (Les réalisateurs Newmeyer et Taylor, les scénaristes Tim whelan et Ted Wilde, tous ces gens partageant également la casquette de gagmen) sont revenus à un type de situation et de personnage qui renvoie à A sailor made man, ainsi que Grandma's boy, et de fait ils ont ainsi raffiné une formule qui resservirait, qu'on en juge: Girl Shy (1924), The Freshman (1925), For heaven's sake (1926) et The kid brother (1927) seront tous des variations sur le même modèle: un homme inadapté à une situation va finalement se découvrir et se révéler en puisant en lui des ressources insoupçonnées, lui permettant enfin de s'affirmer. Les obstacles à cette découverte du vrai soi, après l'oisiveté des riches dans A sailor made man, et la lâcheté de Grandma's boy, seront toujours différents: bégaiement (Girl shy), timidité et gaucherie (The Freshman), égoïsme et incommunicabilité (For heaven's sake), et enfin un environnement familial étouffant (The kid brother).

Ici, le problème renvoie un peu au personnage de A sailor made man. Harold Van Pelham est un hypochondriaque savamment entretenu à coup de pilules par son médecin, qui part pour une ile paradisiaque passer des vacances réparatrices. Il est accompagné de son valet et d'une infirmière personelle, qui est secrètement aoureuse de lui. Chaque changement en lui étant source d'inquiétude, il n'a jamais pris le risque de réaliser ses propres sentiments, et comme en plus il est riche et épouvantablement distrait, il ne peut s'apercevoir de rien. D'ailleurs, lorsqu'il arrive à Paradiso, une révolution vient juste d'éclater, mais Harold prendra au moins 30 minutes à comprendre la situation, croyant même qu'on le conduit à son hôtel sous escorte lorsqu'il est envoyé en prison par les nouveaux maitres de l'île...

L'hypochondrie du personnage n'est finalement qu'une part de son problème; le principal écueil pour que le personnage s'ouvre aux autres, c'est sa richesse, son insupportable côté enfant gâté. Mais le génie de Lloyd, qui était un grand acteur, n'ayant jamais peur de varier ses personnages, lui permet de réussir à fédérer les spectateurs derière son insuportable Van Pelham... Sa naiveté à l'égard du monde qui l'entoure est plus ou moins celle d'un enfant, qui ne se rend pas compte que l'habitant qui semble faire une révérence est en fait un homme qu'on vient d'assommer, qui prend les gestes d'une femme qui essaie de retenir la chute d'un home blessé pour une danse spontanée et improvisée en pleine rue, et se met à applaudir à tout rompre... Ces gags situés dans la première demi-heure sont justement célèbres. L'art du trompe-l'oeil est ici utilisé aux dépens du personnage et non du spectateur...

Si le film renvoie tout de même, avec son île et sa révolution de pacotille, au grotesque de certains des courts métrages parmi les moins bons (On pense parfois à His royal Slyness, 1919), le film est malgré tout sauvé par une construction logique et la création de personnages qui sont solides. Outre Van Pelham et les chefs de la révolution (On y reconnaît le versatile Leo White, pear exemple), on fait la connaissance de John Aasen, un géant de 2m20 qui joue un rôle important aux cotés de Van Pelham, et dont la complicité va lui rendre bien des services. Mais conforme aux mythe du bon géant, ce n'est pas l'intelligence qui l'étouffe. Par contre, jetée en pleine révolution, l'infirmière va se révéler efficace et va prendre la résolution de profiter des circonstances pour prouver à Harold qu'il n'est pas malade, qu'il n'a pas besoin de ses sacrées pilules, et qu'ils sont faits l'un pour l'autre. De son costume d'infirmière, rhabillée avec des habits locaux, la nouvellle leading lady Jobyna Ralston va se révéler beaucoup plus capable que Mildred Davis, qui à ce moment était désormais l'épouse, et non la partenaire du chef. Si Mildred a pu payer un peu plus de sa personne notamment dans Dr Jack, elle était généralement passive, mais Jobyna sera souvent une partenaire à égalité, volontaire et bien souvent plus lucide qu'Harold. Ici, elle porte une grande part de responsabilité dans les idées délirantes des trois héros pour triompher des révolutionnaires...

On a souvent comparé Lloyd à Fairbanks, notamment pour l'optimisme de ses courts métrages. Avec ce film, on voit quand même que l'optimisme de lloyd est largement soumis à des circonstances dans lesquelles le personnage doit trouver sa voie. Ces circonstances sont très clairement dues à la rencontre, avec Jobyna, mais aussi avec Colosso le géant. Doug aurait été seul, dans des films comme His majesty the American. Du reste, quand Doug jouait les benêts, il était dur de le croire. Harold, lui, s'en sort bien. Après ce film, il restait un long métrage à faire pour Roach, puis ce serait le saut vers l'indépendance... En attendant, même si on voit vbien que ce n'est pas son meilleur film, on prend bien du plaisir avec cette superbe construction burlesque, qui se clôt sur un retour à a vie citadine, dans laquelle le bon géant a d'ailleurs un rôle à jouer, fut-il subalterne...

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