Bette Davis (1908-1989)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Watkinssien
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Message par Watkinssien »

Comme le bon vin, Bette Davis est devenu une immense actrice en vieillissant, ou plus exactement en incarnant les femmes arrivant à maturité, professionnelle ou privée. Rarement une actrice assumait avec une telle classe ces passages de l'âge, ce qui prouvait son excellent jeu, car dans la vie elle en souffrait.

Dans le sublimissime All about Eve de Joseph Leo Mankiewicz (1950), son rôle de star à déchoir est la parfaite apogée de cette incarnation que j'ai décrite plus haut.
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kim
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Message par kim »

Je l'ai revue récemment dans L'EMPRISE, avec Leslie Howard, tiré du roman de Somerset Maugham: OF HUMAN BONDAGE, de John Cromwell (1937).

Bette Davis y est magistrale: vénale, méchante, profiteuse, charmeuse, tuberculeuse...elle en est fascinante. Son jeu hors du commun avait attiré les critiques de l'époque, expliquant que rarement une actrice américaine avait été aussi loin dans l'intérprétation d'un personnage.
francesco
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Message par francesco »

Grand fan de Bette Davis devant l'eternel (ses plus beau roles pour moi sont, outre Margo bien sur, ceux qu'elle tient dans Victoire sur la nuit, La Lettres et Mrs Skeffington) j'ai aussi ete extremement impressionne par cette seconde Elisabeth, quasi-rabelaisienne et absolument fascinante, plus fine encore peut etre que dans le splendide film de Curtiz.
bogart
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Message par bogart »

La Vie privée d'Elisabeth d'Angleterre *(The Private Lives of Elizabeth and Essex, Michael Curtiz '1939)


Réalisé en technicolor La vie privée d'Elisabeth relate l'histoire d'amour tumultueuse entre la reine Elisabeth d'Angleterre (Bette Davis) et de son amant le comte d'Essex (Errol Flynn).

En présentation de ce film, on y apprend que la comédienne Bette Davis réfutait son partenaire et aurait préféré Laurence Olivier, meilleur comédien que Flynn...
Pourtant le résultat sur grand écran permet de constater que l'alchimie entre ces deux grands artistes est le point fort de ce film historique. Bette Davis incarne la cruelle souveraine avec une force de conviction tout à fait remarquable. Quant à Errol Flynn acteur physique par excellence, il incarne avec conviction également cet homme partagé entre son amour et sa soif du pouvoir.
La musique de Erich Wolfgang Korngold apporte au film une puissance émotionnelle.


*DVD Warner zone 2 (faisant parti du coffret Errol Flynn)
Image : belle dans l'ensemble et la colorimétrie est agréable pour ce film datant de 1939. Reste que de façon aléatoire l'image manque de netteté et semble floue !
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frédéric
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Message par frédéric »

bogart a écrit :La Vie privée d'Elisabeth d'Angleterre *(The Private Lives of Elizabeth and Essex, Michael Curtiz '1939)


Réalisé en technicolor La vie privée d'Elisabeth relate l'histoire d'amour tumultueuse entre la reine Elisabeth d'Angleterre (Bette Davis) et de son amant le comte d'Essex (Errol Flynn).

En présentation de ce film, on y apprend que la comédienne Bette Davis réfutait son partenaire et aurait préféré Laurence Olivier, meilleur comédien que Flynn...
Pourtant le résultat sur grand écran permet de constater que l'alchimie entre ces deux grands artistes est le point fort de ce film historique. Bette Davis incarne la cruelle souveraine avec une force de conviction tout à fait remarquable. Quant à Errol Flynn acteur physique par excellence, il incarne avec conviction également cet homme partagé entre son amour et sa soif du pouvoir.
La musique de Max Steiner apporte au film une puissance émotionnelle.


Comme je l'ai dit dans un autre topic, je me suis pas mal ennuyé sur ce film. Visuellement c'est splendide, mais le reste trop théatrâl et bavard. Et j'ai trouvé Bette Davis assez irritante. Je ne crois pas que la musique soit de Max Steiner, mais elle est très belle en effet.
Blogs Perso, Cinéma de Minuit : http://cineminuit.fr.over-blog.com/

Cinéma Actuel : http://sallesobscures2.over-blog.fr/

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bogart
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Message par bogart »

frédéric a écrit :
bogart a écrit :La Vie privée d'Elisabeth d'Angleterre *(The Private Lives of Elizabeth and Essex, Michael Curtiz '1939)


Réalisé en technicolor La vie privée d'Elisabeth relate l'histoire d'amour tumultueuse entre la reine Elisabeth d'Angleterre (Bette Davis) et de son amant le comte d'Essex (Errol Flynn).

En présentation de ce film, on y apprend que la comédienne Bette Davis réfutait son partenaire et aurait préféré Laurence Olivier, meilleur comédien que Flynn...
Pourtant le résultat sur grand écran permet de constater que l'alchimie entre ces deux grands artistes est le point fort de ce film historique. Bette Davis incarne la cruelle souveraine avec une force de conviction tout à fait remarquable. Quant à Errol Flynn acteur physique par excellence, il incarne avec conviction également cet homme partagé entre son amour et sa soif du pouvoir.
La musique de Max Steiner apporte au film une puissance émotionnelle.


Je ne crois pas que la musique soit de Max Steiner, mais elle est très belle en effet.
:oops:
Effectivement : composée par Erich Wolfgang Korngold

J'édite. :wink:
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dortmunder
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Message par dortmunder »

Confessions à un cadavre (The Nanny) Seth Holt (1965)

Huis clos entre un moutard et une nounou diabolique, incarnée par Bette Davis (un an après son role de folle dans Chut, Chut chère charlotte), dans l'appartement d'une famille huppée anglaise, déchirée par un drame familial.
Produit par la Hammer, écrit par Jimmy Sangster (scénariste fétiche de T. Fisher), ce film de frisson bénéficie d'une esthétique très soignée, très typée séries anglaises sixties
Plongées, contre plongées, gros plans décadrés de visages, profondeur de champs, Seth Holt utilise parfaitement les nuances du NB. et l'architecture du grand appartement pour souligner le suspense et distiller le malaise
Pour ceux qui ont vu les 2 films, la scène finale de Arrivederci amore ciao de Soavi semble directement inspirée d'une des scènes de The nanny.
Distrayant: 7/10
Tu peux la secouer tant que tu veux, la dernière goutte est toujours pour le pantalon. Vieux proverbe
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Message par spideroman59 »

L'insoumise (Jezebel), William Wyler, 1938

Dans "Les deux cavaliers" de John Ford, une femme espagnole qui a été l'épouse d'un indien se retrouve, lors d'un bal, confrontée au regard hostiles des gens aux valeurs trop rigides. Au cinéma, ce n'est pas la seul scène ou ce regard et ses conséquences sur les personnes est montré. Mais ce regard est rarement recherché par ceux qui le subissent.

Dans "L'insoumise" il y a une scène ou Julie, le personnage de Bette Davis, cherche à provoquer ce regard. A nouveau une scène de bal, Julie a tout pour elle mais elle décide de porter une robe rouge alors que les jeunes filles non mariées ne doivent porter que du blanc. Contestation, rebellion? Non, Caprice. Elle fait ça pour se venger de son fiancé qui n'a pas voulu, pour une bonne raison pourtant, aller choisir sa robe avec elle...
C'est pour moi la meilleure scène, dont la chute est vraiment délicieuse, qui résume bien le caractère pathologique de Julie...

Le film est construit en deux parties entre lesquelles s'est écoulée une année (mais on n'est pas obligé d'attendre un un avant de regarder la deuxième partie, c'est toute la beauté du cinéma, enfin moi j'ai pas attendu :? ), l'histoire en soi n'est pas irréprochable mais c'est très agréable.
Bette Davis, que je n'avais vu que dans "Eve" et "Qu'est-il arrivé à Baby Jane?" (choc de la découvrir en jeune fille :) ),est formidable dans ses regards et sa manière de parler, Henry Fonda toujours impeccable. Les décors et les robes sont splendides. Du cinéma hollywoodien qui se respecte. Subjectivement 15/20
Peut-être plus qu'aux personnes elles-mêmes c'était à leur indocilité, à leur capacité à s'extirper de ce avec quoi on les confond, de ce qu'on voudrait qu'elles soient, qu'il fallait faire confiance.
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Profondo Rosso
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Message par Profondo Rosso »

L'Emprise de John Cromwell (1934)
Un drame psychologique sur la passion amoureuse non partagée. Le film est assez monotone dans son déroulement, Leslie Howard (tout en fadeur parfait dans son role) cédant toujours à Bette Davis lorsqu'elle revient à lui malgré les multiples humiliation qu'elle lui fait subir. Les artifices visuels pour illustrer l'obsession amoureuse sont vraiment grossier (elle apparait dans ses reves tout aimante, dans ses livres scolaire, elle remplace le squelette de son cours de medecine :shock: :lol: ) et le final assez vain alors qu'on s'attendais à une fin dramatique dans l'esprit de "La Chienne" de Renoir. La toute jeune Bette Davis malgré un excès de minaudage en début de film est vraiment excellente en fille perdue manipulatrice et égoïste sa prestation est la principale qualité de ce film un peu maladroit et convenu. 3/6
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Profondo Rosso
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Message par Profondo Rosso »

La vie Privée d'Elizabeth d'Angleterre de Michael Curtiz (1939)
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Le duo Errol Flynn/Michael Curtiz délaissent le film d'aventures virevoltant pour le drame en costume pour nous conter les amours tumultueuses de Lord Robert Essex et la reine Elisabeth. Production warner de l'âge dor oblige, la reconstitution est splendide tant au niveau des costumes que des décors studios très réussis bien mis en valeur par le superbe technicolor. Le traitement est vraiment interessant puisque usant des même artifices pour illustrer les conflit du couple de manière comique (avec des querelles de chiffonier où on en oublierai qu'on a affaire a des noble) ou totalement dramatique en jouant sur la fièrté, l'incompréhension et le manque de communication de ces deux très forte personnalité, à laquelle vient s'ajouter la tentation et l'ivresse du pouvoir. Bette davis vraiement excellente en reine vieillissante et tourmentées (sa dernière scène du film est vraiment :shock: ) et Errol Flynn apporte une belle intensité et présence à son personnage. Quelques petites longueurs quand même et un côté un peu figé mais rien de bien méchant. 4,5/6
Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

LA VIEILLE FILLE (THE OLD MAID) d'Edmund Goulding (Cinéma de Minuit)

J'aime beaucoup. C'est le genre d'exemple type de film à priori bien lourd qui passe pourtant, avec moi, comme une lettre à la poste grâce à son cachet naphtaliné qui lui donne un charme fou.
C'est une jolie redécouverte que je viens de faire. C'est un mélodrame qui n'évite aucuns poncifs, ça y va dans tous les sens, on a droit à tous les clichés du genre. Mais ça reste passionnant.
Entre pulsions maternelles, dualités, passions renfermées, société bourgeoise cadenassée, secrets, guerre, il se passe beaucoup de choses. Mais le rythme du film est trépident, ça va à une vitesse folle (on retrouve encore des mouvements de caméra très calculés).
C'est le genre de film qui a ses limites (les moins "fleur bleue" seront vite lassés) mais j'y ai pris un grand plaisir cette fois-ci.

Dommage que ce film ne fasse pas partie du coffret boîte à biscuit qui vient de sortir et que je vais me prendre dans quelques temps...
Enfin, vivement la semaine prochaine avec un autre Goulding/Davis au programme de Brion.
bruce randylan
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Message par bruce randylan »

Entièrement d'accord avec toi.
Les ficelles sont à ce point grosses qu'elles aurait pu servir à la construction du Golden Gate mais c'est passé merveilleusement pour moi.
le drame est déchirant porté par une sensibilité et une grace trés émouvante ( les larmes sont venues à 2 reprises ) avec une réalisation dynamique et sans temps mort qui parvient à faire avaler la pillule du scenario ( dommage qu'on n'échappe pas à 2-3 dialogues un peu trop explicatif ).

Je ne connaissais pas du tout Edmund Goulding et c'est avec beaucoup de plaisir que cette vieille fille m'a et je serai devant le poste dimanche prochain :D
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
Lylah Clare
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Message par Lylah Clare »

bruce randylan a écrit :Entièrement d'accord avec toi.
Les ficelles sont à ce point grosses qu'elles aurait pu servir à la construction du Golden Gate mais c'est passé merveilleusement pour moi.
le drame est déchirant porté par une sensibilité et une grace trés émouvante ( les larmes sont venues à 2 reprises ) avec une réalisation dynamique et sans temps mort qui parvient à faire avaler la pillule du scenario ( dommage qu'on n'échappe pas à 2-3 dialogues un peu trop explicatif ).

Je ne connaissais pas du tout Edmund Goulding et c'est avec beaucoup de plaisir que cette vieille fille m'a et je serai devant le poste dimanche prochain :D
Et attends de voir Nightmare Alley (Le charlatan) ! Tout comme Le fil du rasoir, du même réalisateur, on y voit un Tyrone Power très différent de l'image clean qu'il donne dans ses films d'aventures, et qui prouve son goût du risque (malheureusement pas récompensé car les 2 films n'on tpas bien marché au box-office)
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Message par joe-ernst »

Le grand mensonge (The Great Lie, 1941), d'Edmund Goulding.

Mélo relativement traditionnel d'une relation triangulaire (deux femmes se disputent l'amour d'un homme), magnifiquement mis en scène par Goulding (la première scène lorgne du côté de Lubitsch), il est magnifié par ses deux interprètes principales, Bette Davis et Mary Astor. Leurs multiples face-à-face, tendus au possible, font tout l'intérêt de ce film. C'est sans conteste pour toutes les deux une de leurs meilleures interprétations.

George Brent lui fait ce qu'il peut pour tenter d'exister un petit peu. A noter également la présence d'Hattie McDaniel, une fois de plus dans un rôle de Mama...

Une excellente découverte longtemps attendue pour ma part (merci Patrick Brion !). Seul bémol, mais qui n'a rien à voir avec le film lui-même : l'indigence des stf qui ne rendent absolument pas tout le sel de certains dialogues...
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

LE GRAND MENSONGE d'Edmund Goulding (Cinéma de Minuit)

Une petite purge. Ca m'a saoulé dès le début. Un alignement de conventions usées, un mélo du pauvre. Ce qui m'a le plus sauté aux yeux c'est son scénario. Tourné 2 ans après LA VIEILLE FILLE, j'ai vraiment eu l'impression d'en voir un remake détourné, ou dûmoins une variation très proche à partir d'un même socle. On y retrouve ainsi le triangle amoureux, l'homme qui disparait, un bébé illégitime et une mère de substitution, entre autres. Il y a heureusement quelques variantes mais rien qui rehausse de toutes façons cette histoire molle, digne d'un roman de gare.
Reste Bette Davis (que j'apprécie toujours) et ses nombreuses coiffures de luxe...[/quote]
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