Bette Davis (1908-1989)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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cinephage
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Re: Bette Davis (1908-1989)

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Une femme cherche son destin, d'Irving Rapper (Now, Voyager, 1942)

Cette fois-ci, je rejoins l'avis de Nestor : Now Voyager est un beau film, mais on est, à mes yeux, tout de même fort loin du chef d'oeuvre. La psychologie ici mise en oeuvre est pour le moins naïve, et l'on a tendance à vouloir expliquer les actions des personnage avec un systématisme que j'ai trouvé un peu pesant.

Heureusement, les comédiens donnent vie à tout cela. Claude Rains campe un lumineux docteur qu'on prend plaisir à voir apparaître à l'écran, Bette Davis est plus rayonnante que jamais, Paul Henreid est sans doute un cran au dessous, mais c'est avant tout parce que les autres placent la barre très haut, les dialogues sont vifs et souvent très justes (avec ce qu'il faut d'humour et de romantisme), certains personnages secondaires sont eux aussi réussis (une infirmière à qui on ne la fait pas, quelques compagnons de voyages plaisants, un chauffeur brésilien...), bref si l'on accepte de suspendre son sens critique en ce qui concerne l'aspect psychologique du film, on assiste à un beau film émouvant quoique pas spécialement original (une ballade en paquebot, une grande maison familiale avec une mère sévère, une histoire d'amour non consommée, bref, toute sorte d'ingrédients plutôt classiques).
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Cathy
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Re: Bette Davis (1908-1989)

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Jalousie, Deception (1946) - Irving Rapper

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Un violoncelliste retrouve après la guerre son amour européeen, qui a vécu en étant la maîtresse d'un célèbre compositeur. Ils se marient, mais la femme connaissant la jalousie maladive de son mari fait tout pour lui cacher cette vérité qu'il ne supporterait pas à ses yeux.

Nous sommes ici dans ces grands mélos hollywoodiens qui tournent autour de la personnalité de Bette Davis, mais ici, il n'y a pas que l'actrice en vedette, mais aussi Claude Rains et Paul Heinreid. Nous sommes dans une sorte de huis clos d'ailleurs, tout se passant dans l'appartement luxueux de la jeune femme, ou dans l'hôtel particulier du compositeur, sans oublier la salle de spectacle. Le film étant sorti juste après la guerre, on soupçconne que le violoncelliste a vécu dans des camps de concentration, mais jamais cela n'est évoqué directement, on apprend juste qu'il a terriblement souffert en Europe et un autre petit détail. Mais le film n'est pas axé sur cette souffrance de l'homme. Tout tourne autour finalement de la femme et de son ancien amant, même si c'est la jalousie du musicien qui est le point central, elle fait tout pour ne pas le faire souffrir. Claude Rains livre un très beau numéro d'acteur en compositeur capricieux, jaloux, fourbe, finalement un beau rôle de salaud. Paul Henreid est-tout à fait convaincant en amoureux jaloux mais musicien fanatique avant tout. Quant à Bette Davis, elle livre un grand numéro de femme tourmentée qui se crée son propre malheur en ne voulant pas révéler ce secret qu'elle pense terrible, mais qui peut-être ne l'éloignerait pas de son ancien amoureux. La mise en scène sans être géniale, est tout à fait correcte et met totalement en valeur ses acteurs. Plusieurs scènes sont fort délectables comme celle du restaurant notamment. A noter que la partition originale est signée de Korngold. Un très beau mélodrame passionnant qu'on ne quitte pas du début à la fin.

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La Voleuse, A Stolen Life (1946) - Curtis Bernhardt

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Deux soeurs jumelles tombent amoureuses d'un même homme. L'une d'entre elles l'épouse au grand désarroi de la seconde

Nous sommes ici encore dans ces grands méodrames qui tournent autour de la personnalité de Bette Davis. Et quel challenge plus fort pour l'actrice que d'incarner des jumelles. La première est naturellement réservée, simple, l'autre plus extravagante, plus détestable. Les scènes qui réunit les deux Bette Davis sont admirablement bien faites, notamment celle de leur première rencontre. Glenn Ford est assez fâlot mais c'est sans doute le rôle qui veut cela. Naturellement Bette Davis vole la vedette dans toutes les scènes où elle apparaît. Seul bémol, la scène du naufrage qui sent un peu trop le studio et les transparences par moments. Dane Clark est parfait en peintre "maudit" qui révèle à la soeur sage qu'elle peut avoir plus que ce à quoi elle prétend. Un mélodrame réglé par un des maîtres du genre assez méconnu finalement mais qui rèalisa de grands mélos pour Bette Davis ou son "ennemie" Joan Crawford.
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Re: Bette Davis (1908-1989)

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La garce - Beyond the Forrest (1949) - King Vidor

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La femme d'un médecin dans une petite ville des USA veut tout faire pour sortir de sa condition et quitter cette ville qu'elle éxècre, allant jusqu'au meurtre.

Le film repose entièrement sur Bette Davis qui nous livre ici un de ces grands numéros d'actrice comme seule elle en est capable avec naturellement son ennemie jurée Joan Crawford. Elle aime ces personnages noirs, haissables, qui permettent aux acteurs de déployer leur art, même si cela peut paraître excessif, c'est le faste de Hollywood. Avec ses cheveux longs noirs pendants, elle a le physique du rôle, de cette garce qui est prête à tout pour sortir de cette ville. King Vidor nous offre le portrait d'une femme pathétique et désespérée . Joseph Cotten lui offre une réplique très sobre, le personnage de son mari ne lui permettant pas d'offrir grand chose de plus, tout comme David Brian en amant pour qui elle est capable de tuer, elle Rosa Moline. Il est intéressant aussi de voir comment King Vidor introduit ce personnage avec cette vision "documentaire" de la ville qui ouvre le film, cette vision d'une petite ville de province qui fait qu'on peut comprendre pourquoi cette femme veut s'en éloigner. Le tout est habilement mené car les pistes qu'explore King Vidor sont nombreuses, quel homme a donc tué cette femme ? La scène où Rosa erre dans les rues de Chicago est aussi admirable, comme naturellement toute la grande scène finale. A
noter que le titre anglais est bien plus poétique que la traduction française, dans celle-ci est mise naturellement en avant Bette Davis, alors que dans le titre original, Chicago et le rêve de cette femme sont "Au-delà de la forêt".
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Message par Nestor Almendros »

LA GARCE est ressorti au Mac-Mahon il y a quelques semaines mais je n'ai pas eu le temps d'y aller (et bien sûr il ne passait plus sur Paris quand j'étais en vacances :? ).
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Re: Bette Davis (1908-1989)

Message par Cathy »

Le Grand Mensonge, The Great Lie (1941) - Edmund Goulding

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Suite à une erreur de date, un homme qui a été l'époux d'une nuit d'une pianiste de renommée mondiale épouse une autre femme. La pianiste s'aperçoit qu'elle est enceinte de cette "nuit de noces", mais l'homme disparaît avec son avion. La veuve décide donc d'adopter le futur bébé pour qu'il soit le fils de l'homme qu'elles aiment toutes les deux.

Nous sommes ici dans le pur mélodrame avec ces deux femmes totalement opposées dans leurs modes de vie, mais qui aiment le même homme. Si le début du film laisse présager une comédie joyeuse, avec cette entrée sur un appartement en désordre, tout se met très vite en place, et on assiste aux confrontations entre les différents protagonistes qui font que du coup tout se met en place. Toutefois le film manque d'un cruel manque de rythme et George Brent est bien pâle entre Mary Astor la sophistiquée et Bette Davis la discrète. Les confrontations entre les deux femmes sont assez savoureuses toutefois, avec cette différence de classe, chacune étant totalement convaincante dans son rôle. Par contre il est intéressant de voir à quel point la cigarette est importante et toutes les scènes en Arizona sont passionnantes notamment au niveau de ce que l'on doit faire ou non quand on était enceinte à l'époque. Le film vaut essentiellement pour cela, la mise en scène étant bien trop molle pour en faire un mélodrame totalement flamboyant. Légère déception, même si les deux actrices sont fantastiques !
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Re: Bette Davis (1908-1989)

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Une certaine femme, That certain woman (1937) - Edmund Goulding

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La jeune veuve d'un gangter est partagée entre l'amour réciproque pour un fils de bonne famille, mais qui a tendance à l'alcoolisme et l'amour de son patron, un avocat marié.

Nous sommes ici dans un sombre mélodrame qui contient toutes les recettes habituelles, la jeune fille qui est tombée amoureuse d'un gangter très jeune, celui-ci a été tué, mais son passé la poursuit, ainsi quand le jeune homme de bonne famille l'épouse, elle est contrainte de faire annuler son mariage après une seule nuit d'amour suite à l'emprise du père sur son faible rejeton. Comme dans le Grand mensonge, quatre ans plus tard, cette seule nuit de noces aura malheureusement fait que la jeune femme sera tombée enceinte et aura eu un fils qu'elle élève seule. Les aleas de la vie fera qu'elle finira par être la maîtresse de l'avocat qui mourra chez elle d'une maladie, le jeune homme lui s'est remarié de son côté, mais suite à un accident de voiture, sa femme sera paralysée à vie, etc. La force du film est le rythme imposé par Goulding à la narration de l'histoire, avec ce "prologue" dans le cimetière qui en quelque sorte campe quel est le personnage de cette femme poursuivie par tous les malheurs. Henry Fonda est dans un rôle à la fois typique de son répertoire de l'époque, à savoir les amoureux, mais qui présente aussi des faiblesses on sait qu'il est alcoolique, mais on ne le voit pas dans cet état, son alcoolisme n'est évoqué que par les dialogues. Bette Davis, lumineuse dans ce rôle de femme forte mais marquée par les évènements porte le film sur ses épaules, mais Ian Hunter est formidable en avocat fou amoureux de sa secrétaire. Anita Louise est aussi magnifique dans sa confontation avec l'héroïne, ce sommet du mélo où les deux femmes se sacrifient par amour. Un beau mélo qui par son atmosphère est encore proche des films précodes, mais annonce aussi les futurs grands rôles de Bette Davis ! A noter également la très belle musique de Max Steiner.
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Message par Nestor Almendros »

Tu avais enregistré tout ça sur TCM?
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Re: Bette Davis (1908-1989)

Message par Cathy »

Nestor Almendros a écrit :Tu avais enregistré tout ça sur TCM?
Oui, sinon Deception ainsi que le Grand Mensonge sont parus dans le troisième coffret Bette Davis, mais j'ai regardé ma copie de TCM oubliant que je l'avais en DVD officiel de Deception ! (En plus ma copie était pourrie, car elle pixellisait :fiou: !)
J'en ai encore plein d'autres. L'intégrale Bette Davis avait été une des plus belles qui soit !
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Message par Nestor Almendros »

Cathy a écrit :J'en ai encore plein d'autres.
Oh, ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd :wink: Je saurai quoi te demander au prochain rendez-vous Classikien (je n'ai "que" le coffret métal Warner).
:mrgreen:
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Re: Bette Davis (1908-1989)

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In this our life (1942) - John Huston

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Deux soeurs vivent avec leurs parents, la première est mariée à un médecin, la seconde va se marier à un avocat, mais la veille de son mariage, elle s'enfuit avec le mari de sa soeur.

Rien qu'avec le résumé on sait avec le casting qui va jouer la soeur gentille et la soeur méchante. Eh oui gagné, Bette Davis est la seconde. Comme le dit l'accroche pour la garce, elle n'est jamais meilleure que quand elle est mauvaise et c'est bien vrai, elle est épatante dans le rôle de cette soeur qui n'aime que l'argent, le plaisir, danser, et qui malgré la conséquence et la gravité de ses actes, cherche toujours à s'en tirer en pleurant. Olivia de Havilland est également formidable à ses côtés et existe totalement dans son rôle de soeur plus "faible" mais finalement bien plus forte. Les scènes entre les deux actrices fonctionnent merveilleusement bien, Olivia de Havilland prouvant à quel point, elle est une superbe actrice. A leurs côtés Dennis Morgan est parfait en mari qui finalement n'arrive à exister avec aucune des deux soeurs, et si George Brent était bien fade dans le Grand mensonge, il s'en tire tout à fait honorablement dans son rôle. Il ne faut pas oublier que c'est John Huston qui est derrière la caméra et qui filme avec talent toute cette histoire, il est aussi à l'aise dans les scènes de conflit familiales que dans la grande course poursuite de la fin. Le film n'offre pas qu'une chronique familiale mais également la critique de la société qui ne permet pas aux noirs américains de faire encore ce qu'ils veulent et se font accuser fort facilement. Hattie McDaniel est impeccable une fois encore dans son rôle traditionnel de sorte de Mamma et Ernest Anderson en jeune noir qui veut être autre chose que garçon de magasin. Il ne faut pas oublierCharles Coburn qui prête sa bonhommie à l'oncle milliardaire, il est étonnant dans sa scène finale. Un très bon film qui montre une fois encore les talents de Bette Davis mais aussi d'Olivia de Havilland.

Le film fait partie du 3è coffret consacré par Warner à Bette Davis
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Watch on the Rhine (1943) - Herman Shumlin

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Un couple et ses trois enfants fuient l'Allemagne nazie et trouvent refuge chez la mère de la femme qui abrite un aute couple de réfugiés roumains ceux-là.

Le sujet était audacieux pour l'époque, nous sommes en 1943 et on traite clairement du pro- et de l'anti-nazisme. Pro-nazisme est un bien grand mot, mais nous sommes ici dans la lutte entre les deux courants représentés par ces deux réfugiés. Le film est donc intéressant pour cela, mais ne peut éviter une certaine lourdeur dans le traitement, notamment avec ces scènes grandiloquentes où le Père évoque son amour pour la Patrie ou discute avec ses enfants, ou naturellement cette fin
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avec la femme qui n'empêchera pas son fils ainé d'aller aider son père en Allemagne.
. Le film alterne curieusement scènes de pure comédie avec la grand mère, vieille dame joyeuse et pleine de vie interprétée avec brio par Lucile Watson. Bette Davis est assez étonnante dans ce rôle de femme humble, de mère de famille qui vit pour elle et pour la cause, loin de ses rôles habituels de femme souvent détestable. Paul Lukas est aussi convaincant dans le rôle de cet allemand qui lutte contre le nazisme. Malgré ces défauts le film reste toutefois intéressant, maintenant, il est évident que vu le contexte de l'époque, le pathos exagéré de certaines scènes devait trouver une autre résonnance à l'époque. Un film intéressant à découvrir tout de même.
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Re: Bette Davis (1908-1989)

Message par Cathy »

L'impossible amour, Old Acquaintance (1943) - Vincent Sherman

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La vie de deux amies qui sont toutes les deux écrivains de 1924 à 1943. Millie (Myriam Hopkins) écrit des romans à l'eau de rose au succès énorme tandis que Kit (Bette Davis) est une auteur de livres sérieux ou de pièce de théâtre qui n'ont pas de succès

Si l'histoire a un côté mélodramatique par le fait que les deux femmes sont systématiquement malheureuses en amour, le film n'est en rien un mélodrame, mais plutôt une comédie cynique qui permet à deux actrices de faire leurs numéros ! Car ce film est surtout un magnifique écrin pour les deux bêtes de scène que sont Miriam Hopkins et Bette Davis. La première est absolument délectable en femme bafouée, qui en fait des tonnes dans ses crises d'hystérie. La scène où elle apprend que son mari a eu dans le passé des sentiments amoureux pour sa meilleure amie est un sommet du genre "The snake in the grass". Bette Davis a évidemment le rôle de la femme sobre, digne qui se prend sans cesse des claques mais recolle toujours les morceaux. Elle aussi est magnifique dans ce rôle et prouve encore une fois l'étendue de son talent. Les confrontations entre les deux actrices sont de moments de régal pur. Ce qui est assez drôle aussi est de constater la différence de style vestimentaire entre les deux amies, Miriam Hopkins qui semble soit petite fille, soit femme d'une autre époque avec son jabot et son chignon, et Bette Davis qui semble toujours à la page. John Loder est tout à fait à sa place en époux mal aimé et Gig Young qui est la copie du premier est aussi à l'aise dans son rôle de jeune amoureux. Bref un pur régal pour ceux qui apprécie les numéros d'actrices !
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Re: Bette Davis (1908-1989)

Message par Tom Peeping »

Cathy a écrit :L'impossible amour, Old Acquaintance (1943) - Vincent Sherman
Bref un pur régal pour ceux qui apprécie les numéros d'actrices !
La scène ou après une altercation, Davis s'apprête à sortir de la pièce, se ravise, revient vers Hopkins et la secoue par les épaules comme un prunier est l'une des mes préférées de l'histoire du cinéma.
... and Barbara Stanwyck feels the same way !

Pour continuer sur le cinéma de genre, visitez mon blog : http://sniffandpuff.blogspot.com/
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Re: Bette Davis (1908-1989)

Message par Cathy »

Tom Peeping a écrit :
Cathy a écrit :L'impossible amour, Old Acquaintance (1943) - Vincent Sherman
Bref un pur régal pour ceux qui apprécie les numéros d'actrices !
La scène ou après une altercation, Davis s'apprête à sortir de la pièce, se ravise, revient vers Hopkins et la secoue par les épaules comme un prunier est l'une des mes préférées de l'histoire du cinéma.
Toute la scène est absolument géniale, avec juste avant le grand numéro de Miriam Hopkins! Bette Davis a d'ailleurs un petit air de Myrna Loy dans cette scène avec sa coiffure et son chapeau !
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Re: Bette Davis (1908-1989)

Message par Cathy »

Hush Hush Sweet Charlotte, Chut, Chut chère Charlotte (1964) - Robert Aldrich

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En 1927, l'homme qui aimait et était aimée de Charlotte est sauvagement tué. 37 ans plus tard, Charlotte vit toujours dans la demeure famiale, mais doit quitter sa propriété car un pont doit être construit à cet endroit. Elle appelle sa cousine Miriam à l'aide. 37 ans plus tard, saura-t'on ce qui s'est vraiment passé lors de ce bal de 1927.

Deux ans après Qu'est-il arrivé à Baby Jane, Robert Aldrich retrouve Bette Davis et lui confie cette fois comme partenaire un autre mythe Hollywoodien en la personne d'Olivia de Havilland. Toutefois ici les rôles sont inversés par rapport à Baby Jane, l'héroïne est la victime des évènements.
Aldrich réalise ici un magnifique film noir, avec ces monstres sacrés que sont donc les deux actrices déjà citées, mais aussi Joseph Cotten qui est encore une fois un personnage "à part", sans oublier Agnès Moorehead, époustouflante et méconnaissable en Velma, la bonne dévouée à sa maîtresse. Les deux attraits de ce film sont donc la performance de Bette Davis qui est une fois encore énorme, mais qui ne surprend pas contrairement au rôle tenu par Olivia de Havilland, et à l'exact opposé de ses rôles habituels. Bien que durant plus de 2h, le film passe en un rien de temps, embringué dans cette histoire glauque de femme qui semble sombrer petit à petit dans la folie. La scène d'ouverture est d'une cruauté assez forte et peu fréquente à l'époque dans ce style de films, qui n'est pas un film de "frisson".
Le travail sur la pénombre, les clairs obscurs est absolument superbe et contribue à faire de ce film un must du genre, la scène de "vision" du bal est aussi épatante, avec ces danseurs masqués. Un film à la fois dérangeant par ces personnages qui ne sont pas flattés physiquement, Bette Davis offre une fois encore un visage de "vieille folle", alors qu'elle n'avait finalement que 56 ans, Agnès Moorehead également en domestique "débraillée" et intense par la qualité de jeu de ses interprètes et à l'intrigue finement menée. La révélation du film est sans doute Olivia de Havilland qu'on n'a jamais vu dans ce registre, et qui est utilisée en total contre-emploi avec une aisance déconcertante. Celle-ci passe pour une grande actrice, mais elle est souvent cantonnée au rôle de Mélanie, alors que sa carrière montre qu'elle avait une palette de jeux énormes et bien plus importante d'ailleurs que sa soeur Joan Fontaine.
Mary Astor apparaît également magnifique dans ce rôle discret de l'épouse de l'amant tué tout comme Cecil Kellaway est impeccable en vieux journaliste cherchant à comprendre ce qui s'est passé.
Peut-être pas un chef d'oeuvre, mais un superbe film à l'interprétation exemplaire qui semble aussi un hommage aux anciennes stars d'Hollywood.
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