Jean Delannoy (1908-2008)

JamesCicero · Message par **JamesCicero** » 10 janv. 06, 16:37

La Princesse de Clèves est un des rares films où la prose si ample et si Grand Siècle de madame de Lafayette épouse selon moi à ravir l'esthétique précieuse du cinéaste, laquelle passe en général pour être assez impersonnelle. Il n'était pas facile de pouvoir exprimer avec des images, même somptueusement habillées, costumées, les passions troubles des âmes. Sans vous dispenser de lire l'admirable roman de l'une de nos plus grandes dames de notre littérature, vous pouvez sans avoir à rougir y voir à l'écran son excellente transposition par Jean Delannoy.

chrislou · Message par **chrislou** » 10 janv. 06, 22:46

"l'éternel retour" et "la symphonie pastorale" !
Deux chefs-d'oeuvre inoubliables !
Jean DELANNOY est un grand pour moi.
(à quand une sortie dvd pour ces deux films ?)

Private Joker · Message par **Private Joker** » 10 janv. 06, 22:50

chrislou a écrit :"l'éternel retour" et "la symphonie pastorale" !
Deux chefs-d'oeuvre inoubliables !
Jean DELANNOY est un grand pour moi.
(à quand une sortie dvd pour ces deux films ?)

Je crois que La Symphonie Pastorale est sortie chez StudioCanal...

Holly Golightly · Message par **Holly Golightly** » 11 janv. 06, 11:36

Son Notre-Dame-de-Paris reste une de mes plus belles émotions d'enfant, et sans doute un de mes films préférés, tant par son talent de réalisateur que par la grâce incroyable d'acteurs magnifiquement dirigés.

JamesCicero · Message par **JamesCicero** » 11 janv. 06, 14:27

Holly Golightly a écrit :Son Notre-Dame-de-Paris reste une de mes plus belles émotions d'enfant, et sans doute un de mes films préférés, tant par son talent de réalisateur que par la grâce incroyable d'acteurs magnifiquement dirigés.

Idem pour messire Cicero. Avec peut-être en comparaison avec le roman du père Hugo une charge moins au vitriol voulue certainement par le cinéaste pour traiter le personnage du maudit prêtre concupiscent Claude Frollo. Interprétation moins chargée donc et rendue plus complexe et par conséquent plus humaine grâce à la sobre et magistrale interprétation qu'en donne Alain Cuny.

Message par **Nestor Almendros** » 10 mai 06, 00:17

LA ROUTE NAPOLEON de Jean Delannoy (Direct 8 )

Je ne m'attendais à pas grand chose, et surtout pas à cette énorme farce, menée à un rythme soutenu, se moquant à la fois de la société de consommation, de la publicité, du pouvoir des médias, de la crédulité des gens, etc... Une petite surprise.

Pierre Fresnay y campe un publicitaire sans scrupules qui va changer un tranquille village de provence en attraction presque nationale et presque foraine. J'avoue n'avoir pas été attentif à 100%, mais dès que l'occasion se présentera de revoir ce film dans de meilleurs conditions (master et son restaurés) je serai là.

A découvrir en tout cas... (Rediffusion le 25 mai je crois)

LA SYMPHONIE PASTORALE de Jean Delannoy
Mélodrame dans la neige. Michèle Morgan est jeune et belle, mais aveugle. Tout le monde l'aime et se déchire pour elle. C'est classique, mais on ne s'ennuie pas, certains plans sont très beaux, notamment les dernier de Michèle, ou ceux de la nature enneigée. Bien aimé, sans plus.

Bonne restauration de StudioCanal qui, même si la copie chimique est assez poussièreuse, a surveillé la qualité du télécinéma, contrastes et définition au poil, pour un résultat quand même très très convenable. Si c'était tout le mtemps comme ça, on éviterait les mauvaises surprises.

tijay · Message par **tijay** » 2 janv. 07, 12:07

Notre Dame de Paris (The Hunchback of Notre Dame, J. Delannoy - 1956)

Adaptation du roman de Victor Hugo, avec Anthony Quinn dans le role de Quasimodo et Gina Lollobrigida dans celui d'Esmeralda. Avec également Alain Cuny dans le role de Frollo et Robert Hirsch dans celui de Gringoire.
De production francaise et italienne, cette adaptation reste une belle oeuvre, malgré quelques défauts. A. Quinn est magistral dans son role de Quasimodo, l'environnement est parfaitement restitué .
Les seconds roles sont a la hauteur et G. Lollobrigida nous offre un numéro charmant de douceur et de beauté.

Après plusieurs adaptations diverses au cours du siècle, l'histoire, connue et reconnue, finit par lasser - avis personnel bien entendu, un bon moment au final, mais avec une réserve.

Note : 5/10

Message par **Nestor Almendros** » 5 janv. 07, 13:12

NOTRE-DAME DE PARIS (Arte)

Petit ennui pour ma part. C'est certainement l'aspect théatral de l'ensemble, ajouté à une histoire un peu simpliste qui m'ont un peu laissé de marbre. Il y a à la fois un côté théatral dans le jeu, dans l'intrigue, et les décors (l'aspect "faux" du studio ressort parfois clairement). En même temps ce qui m'a frappé (et séduit) ce sont les énormes moyens mis à disposition par les frères Hakim pour reconstituer ce Paris du Moyen-Age. Ajoutez une garde robe très colorée et vous aurez l'idée d'une mise en images spectaculaire.

A sauver, pour moi, c'est le numéro dansé assez impressionnant de Gina Lollobrigida.

CHIENS PERDUS SANS COLLIER de Jean Delannoy

Film sympathique, à défaut d'être très profond malgré un fond social très présent. Gabin, fidèle à lui-même campe un juge pour enfants qui s'inquiète pour eux et travaille dans ce sens. Ca se laisse suivre sans trop de temps morts. L'intrigue reste assez peu dramatique, on effleure les sujets graves (délinquance juvénile, enfants abandonnés) sans trop insister, par une intrigue presque légère. Certains détails sont assez bien rendus, comme la relation du jeune couple.

Il y a encore 15 ans, les films français de cette époque ne m'inspiraient pas grand chose. Aujourd'hui, même si le contenu n'est pas extraordinaire (ici c'est quand même assez correct), le charme opère souvent, comme une image de l'époque. Plus je vois des films avec Gabin, notamment, et plus j'apprécie l'ambiance...

Cathy · Message par **Cathy** » 13 janv. 08, 12:22

Le Secret de Mayerling - 1949, Jean Delannoy

Le cinéaste a fêté ses 100 ans hier soir et en 1949, il réalisait une version assez inédite du drame de Mayerling. Naturellement le film raconte les amours contrariées de Rodolphe de Habsbourg et de Maria Vetsera, jeune noble de 17 ans, mais c'est la seule version qui aborde la thèse du complot d'état et de l'Assassinat d'un prince héritier trop gênant. Le film est plutôt intéressant dans sa forme en Flash Back. On nous montre le retour du cadavre de Rodolphe à Vienne tandis que le corps sans vie de Maria Vetsera est trainé pour être dans une fosse commune. Contrairement aux autres films sur le drame, Rodolphe ne nous est pas montré comme le Prince qui s'ennuie, (sans aller naturellement dans ses travers, le penchant pour la drogue, les idées morbides avec le crane près de son lit) mais plutôt comme un prince désagréable comploteur. Maria Vetsera baptisée Marie est sciemment unje petite "pute" qui cherche à se faire aimer du Prince et pas la jeune fille romantique dépeinte dans d'autres films.

Le tout est filmé de manière certes conventionnelle mais avec un joli sens de la restauration, sauf la scène du bal où la musique sonne trop valse française des années 50 que Valse viennoise, pourtant c'était aisé de prendre la musique adéquate. Hormis ce détail, le film est assez intéressant et apporte donc un autre éclairage, peu romantique du drame, ce qui est assez surprenant pour l'époque, quand on voit que Mayerling d'Anatole Litvak et le remake de Terence Young reprendront la trame du drame romantique.

Jean Marais est excellent en Prince Rodolphe hautain qui finira par tomber amoureux de Marie Vetsera, interprétée par une Dominique Blanchar assez insupportable au départ et plus sobre à la fin. Sylvia Monfort prête sa voix trop théâtrale au personnage de la princesse Stéphanie. Le tout forme quand même un bon film "historique" avec une vision inédite de l'histoire.

Stagger Lee · Message par **Stagger Lee** » 3 févr. 08, 10:07

Dans l'indifférence générale (surtout celles des critiques et des historiens du cinéma, des journalistes...), JEAN DELANNOY a fêté le 12 janvier dernier ses... 100 ANS !
Une cérémonie en son honneur a eu lieu à la mairie de Bueil où il réside, en compagnie d'amis, parmi lesquels Michèle Morgan.
C'est le plus vieux cinéaste français encore vivant (et à avoir connu la période du muet !)
Joyeux anniversaire, M. Delannoy !

Commissaire Juve · Message par **Commissaire Juve** » 3 févr. 08, 11:08

Tiens, c'est vrai.

J'aime bien ses films.

Stagger Lee a écrit :Dans l'indifférence générale...

On a l'actu qu'on mérite. Difficile de rivaliser avec les frasques du myrmidon qui squatte l'Elysée.

Major Dundee · Message par **Major Dundee** » 3 févr. 08, 13:38

Il ne figure pas dans mes réalisateurs français préférés, mais je tiens ses deux Maigret pour les meilleurs jamais réalisés.
Il y a aussi quelques autre films que j'aime bien.
De toute façons, 100 ans, chapeau.
Bon anniversaire Monsieur Delannoy

(Et merde à François)

Tancrède · Message par **Tancrède** » 3 févr. 08, 14:05

Stagger Lee a écrit :Dans l'indifférence générale (surtout celles des critiques et des historiens du cinéma, des journalistes...), JEAN DELANNOY a fêté le 12 janvier dernier ses... 100 ANS !
Une cérémonie en son honneur a eu lieu à la mairie de Bueil où il réside, en compagnie d'amis, parmi lesquels Michèle Morgan.
C'est le plus vieux cinéaste français encore vivant (et à avoir connu la période du muet !)
Joyeux anniversaire, M. Delannoy !

l'indispensable Cathy nous avait fait part de l'évènement le lendemain.
mais c'est bien de le rappeler.

Phijo · Message par **Phijo** » 3 févr. 08, 16:48

kim a écrit :LA PRINCESSE DE CLEVES et MARIE-ANTOINETTE ,( Marina Vlady et Michèle Morgan, respectivement) deux reconstitutions historiques dans lesquelles je me plonge avec un grand bonheur, notament pour ces costumes !

Je garde également un excellent souvenir de ces deux beaux films de Jean Delannoy.

A quand une édition dvd????

Lord Henry · Message par **Lord Henry** » 3 févr. 08, 19:14

Stagger Lee a écrit :Dans l'indifférence générale (surtout celles des critiques et des historiens du cinéma, des journalistes...), JEAN DELANNOY a fêté le 12 janvier dernier ses... 100 ANS !

Ce sera vraiment un évènement, s'il arrive à souffler lui-même toutes les bougies.