Jack Lemmon (1925-2001)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Profondo Rosso
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Re: Jack Lemmon (1925-2001)

Message par Profondo Rosso »

Sauvez le tigre John G. Avildsen (1973)

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Harry Stoner est le patron d'une entreprise de prêt à porter au bord de la faillite. Il dresse alors un bilan de sa vie et se rappelle notamment son enfance perdue...

Save the tiger est le film qui valut son seul Oscar du meilleur acteur à Jack Lemmon (après celui du meilleur second rôle pour Permission jusqu'à l'aube de John Ford en 1956). Le film adapte le roman éponyme de Steve Shagan (qui en écrit également le scénario) et constitue un projet qui tenait vraiment à cœur de Jack Lemmon qui réduisit son salaire pour le mettre sur pied. L'intrigue suit la journée d'Harry Stoner (Jack Lemmon), patron d'une usine de prêt à porter au bord de la faillite. L'ensemble du film est traversé de la présence anxieuse et lasse de Stoner, écrasé sous les responsabilités tout en s'interrogeant sur le bien-fondé à se battre encore. Dans chaque instant du récit se déroulant sur une journée, Stoner semble vainement s'accrocher à maintenir les édifices de son existence sans y croire complètement. L'ouverture morne dans villa de Beverly Hills le voit regretter de ne pas avoir fait l'amour une dernière fois avant le départ en voyage de son épouse (Patricia Smith) plus attristée qu'aimante. C'est cette même énergie du désespoir qui le voit céder aux méthodes les plus douteuses pour maintenir son usine à flot, incendie à l'assurance, proxénétisme au service d'un commanditaire et liaisons dangereuses avec la mafia. Chaque élément de sa vie qui sombre ramène Stoner à ses aspirations passées et ses ratés dans ce monde changeant. Ce sera pour l'intime l'éloignement de sa fille en pension et l'affection estompée avec son épouse et pour l'usine, l'idéal et la ferveur d'entreprenariat disparue.

John G. Avildsen ne lâche pas d'une semelle son acteur tout en capturant l'esprit de ce LA 70's dont la modernité contrebalance avec la nostalgie constante de Stoner. On ressentira cela surtout à travers les deux rencontres avec la marginale hippie peu farouche jouée par Laurie Heineman, seule respiration vers l'extérieur et le monde qui l'entoure pour notre héros. Ce sont pourtant bien les dialogues désabusés avec son associé Phil (Jack Gilford), la bande-son rétro et la constante évocation du passé qui marquent le personnage. Cette atmosphère dépressive est en contrepoint de l'atmosphère ensoleillée de LA et Avildsen distille progressivement par le dialogue, les situations (et ce bonheur d'antan toujours rattaché à la même période) la source de ce mal-être. Jack Lemmon fébrile et angoissé porte superbement le film sur ses épaules dans une de ses prestations les plus vulnérables avec Le Jour du vin et des roses (1962). 4,5/6
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Supfiction
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Re: Jack Lemmon (1925-2001)

Message par Supfiction »

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For Richer, for Poorer (1992) - Tel père, quel fils!

Avec cette comédie très sympathique des dernières années de Jack Lemmon, les américains ont peut-être bien écrit les grandes lignes de Tanguy dix ans avant Etienne Chatillez. A ce détail près que l’argument n’est pas celui d’un fils qui refuse de quitter le cocon familial mais d’un fils de millionnaire tellement gâté qu’il ne voit pas l’intéret de travailler et de s’orienter dans une carrière à l’issue de ses études. Lemmon excelle dans ce rôle de l’homme qui a bati sa fortune à partir de rien en travaillant toute sa vie et qui se désespère de voir que son fils n’est qu’un jouisseur sans aucune ambition. Pour y remédier il dilapide sa fortune et repart vivre avec sa femme et son fils dans l’appartement minable de ses débuts...

Une très bonne comédie qui n’est sans doute jamais sortie en France. En 1992, il n’y avait pas encore Netflix mais déjà cette comédie avec une vieille star du genre n’avait plus les honneurs de la salle. Cela aurait été le cas je pense encore quelques années auparavant.
Dernière modification par Supfiction le 20 janv. 19, 11:40, modifié 1 fois.
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odelay
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Re: Jack Lemmon (1925-2001)

Message par odelay »

Mais c'est quoi le nom du film? C'est illisible sur l'affiche.
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Supfiction
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Re: Jack Lemmon (1925-2001)

Message par Supfiction »

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The April fools

Le film a un casting de dingue (Jack Lemmon, Deneuve, Charle Boyer, Myrna Loy en tête mais aussi Peter Lawford et David "Bosley" Doyle). Mais le réalisateur de Cool Hand Luke ne sait absolument pas quoi en faire et le scénario est aux abonnés absents. Tout juste a t-on droit au numéro favori de Lemmon en brave gars pas vraiment à sa place dans le monde moderne (la scène de discothèque au cours de laquelle il ne sait pas trop comment danser sur les rythmes modernes, comme un écho à The apartment dix ans plus tôt).
Il faudra se contenter pour cette diffusion Paramount Channel de la voix de Michel Roux (excusez du peu) mais au moins on a bien celle de Catherine Deneuve. Une Deneuve dont le potentiel comique ne demande qu'à s'exprimer mais qui n'a malheureusement que peu l'occasion de le faire, excepté un peu lors de la scène de la rencontre avec Lemmon. Le film n'exploite donc pas le comique de cette rencontre inattendue des deux stars et dérive plutôt vers le romantique à deux doigts du nunuche. Le résultat n'est pas désagréable mais manque de rythme et d'intérêt autre que son casting hétéroclite.
Dernière modification par Supfiction le 12 août 22, 11:50, modifié 1 fois.
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manuma
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Re: Jack Lemmon (1925-2001)

Message par manuma »

Supfiction a écrit : 12 août 22, 10:19 Le film a un casting de dingue (Jack Lemmon, Deneuve, Charle Boyer, Myrna Loy en tête mais aussi Peter Lawford et David "Bosley" Doyle). Mais le réalisateur de Cool Hand Luke ne sait absolument pas quoi en faire et le scénario est aux abonnés absents. Tout juste a t-on droit au numéro favori de Lemmon en brave gars pas vraiment à sa place dans le monde moderne (la scène de discothèque dans laquelle il ne sait pas trop comment danser sur les rythmes modernes).
Il faudra se contenter pour cette diffusion Paramount Channel de la voix de Michel Roux (excusez du peu) mais au moins on a bien celle de Catherine Deneuve. Une Deneuve dont le potentiel comique ne demande qu'à s'exprimer mais qui n'a malheureusement peu l'occasion de le faire excepté dans lors de la scène de la rencontre avec Lemmon. Le film n'exploite pas le comique de cette rencontre inattendue et dérive plutôt vers le romantique à deux doigts du nunuche. Le résultat n'est pas désagréable mais manque de rythme et d'intérêt autre que son casting hétéroclite.
Merci pour ce retour. Je n'avais vu que Paramount Channel diffusait cette rareté...
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