Mais c'est quoi ton problème?Kevin95 a écrit :THE BROTHERHOOD - Martin Ritt (1968) révision
- 'suis pas Le Parrain.
- Comment ?
- Je ne suis The Godfather (1972) de Francis Ford Coppola.
- Je n'ai rien dit... mais maintenant que vous y faite référence, c'est vrai qu'il y a un truc.
- Oui mais non, d'une part je suis son ainé de quatre ans et de l'autre, je suis le fruit d'un metteur en scène méconnu mais chevronné, Martin Ritt.
- Vous êtes aussi bien moins grandiose.
- Oh ça va hein ! J'essuie les plâtres que le Coppola va fièrement éviter. Vous savez que film de mafia en 1968, ce n'est pas commun ?
- Je ne voulais vous vexer, simplement constater un réel décalage entre votre approche naïve et celle plus maitrisée (si ce n'est plus) de The Godfather.
- Constatez aussi combien je devance mon cadet, combien certaines scènes, certains thèmes et le voyage New-York-Sicile seront réutilisés par la suite.
- Vrai.
- Et puis ma musique de Lalo Schifrin.
- Ce n'est pas du Nino Rota en état de grâce mais c'est pas mal.
- Et puis j'ai Kirk Douglas tout de même.
- Vrai... mais la comparaison avec le jeu disons plus naturel de Marlon Brandon fait du tort à Kirk. Son visage effondré lorsqu'il prend conscience du poids que représente la mafia, sa famille et le passé est un pur moment d'émotion mais ses gesticulations et c'est "ma qué" sont tout de même datés. Et ne parlons pas de cette huitre d'Alex Cord pour jouer son petit-frère.
- Décidément, je n'arriverai jamais à exister.
- Pas temps qu'on aura le film de Coppola en tête, mais The Brotherhood pris à l'unité est un film excellent, sobrement mis en scène et la scène final fait son petit effet.
- Merci.
- De rien.
- Sans rancune ?
- Viens dans mes bras va ! Tu mérites autre chose qu'une diffusion nocturne sur Paramount Channel.
Martin Ritt (1914-1990)
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Re: Martin Ritt (1914-1990)
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Re: Martin Ritt (1914-1990)
Bah il retape son année de charisme quand même. Faut voir le vide dans ses yeux lors des gros plans.AtCloseRange a écrit :Mais c'est quoi ton problème?
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Re: Martin Ritt (1914-1990)
Pas vu le Fleischer mais on peut défendre The Brotherhood (j'ai tenté plus ou moins de le faire) malgré le Coppola tout en reconnaissant un lien. La comparaison n'est pas si "idiote", de vraies rimes existent entre les deux, le Ritt comme The Godfather parlent du poids de la famille et du conflit entre deux mentalités (la tradition et la modernité sur fond de corruption).Rick Blaine a écrit :J'en disais aussi du bien quelques pages plus tôt. Encore un de ces films qui souffre effectivement d'une comparaison idiote avec le chef d'oeuvre de Coppola, un peu comme The don is dead de Fleischer. Preuve souvent non seulement d'un mépris pour ces films mais aussi d'une certaine incompréhension de la saga de Coppola, beaucoup plus film de famille et de communauté que de mafia.
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Re: Martin Ritt (1914-1990)
Oui, il y a quelques rimes, Mais comme tu l'as souligné, le Ritt vient 4 ans avant, du coup si comparaison il y a, elle se fait "dans l'autre sens" et elle me semble ténue. De manière générale pour les successeurs, je trouve toujours injuste les comparaisons de films de mafia de l'époque avec l'oeuvre de Coppola qui adresse toujours des thèmes bien plus vastes. Je n'ai jamais vraiment vu de film qui "surfe" réellement sur la vague dans son contenu (la commercialisation c'est autre chose). Et pour moi les vrais parallèles se tracent avec des films qui ne sont pas du tout ou pas vraiment des films de Mafia. Pour les précurseurs j'irai plutôt regarder du côté du Guépard bien sur, ou surtout du House of strangers de Hathaway qui me semblent beaucoup plus rimer avec Le parrain que le Ritt par exemple.Kevin95 a écrit :Pas vu le Fleischer mais on peut défendre The Brotherhood (j'ai tenté plus ou moins de le faire) malgré le Coppola tout en reconnaissant un lien. La comparaison n'est pas si "idiote", de vraies rimes existent entre les deux, le Ritt comme The Godfather parlent du poids de la famille et du conflit entre deux mentalités (la tradition et la modernité sur fond de corruption).Rick Blaine a écrit :J'en disais aussi du bien quelques pages plus tôt. Encore un de ces films qui souffre effectivement d'une comparaison idiote avec le chef d'oeuvre de Coppola, un peu comme The don is dead de Fleischer. Preuve souvent non seulement d'un mépris pour ces films mais aussi d'une certaine incompréhension de la saga de Coppola, beaucoup plus film de famille et de communauté que de mafia.
Sinon le Fleischer est un très beau film crépusculaire, si tu tombe dessus un de ces jours je recommande.
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Re: Martin Ritt (1914-1990)
Ah mais c'est prévu, j'ai The Don Is Dead bien au chaud sur mon ordi.
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Re: Martin Ritt (1914-1990)
C'est quand même méga mou The Brotherhood. J'ai beau être fan de Kirk Douglas, c'était pas simple de se passionner pour ce petit film.
Par contre, The Don is Dead m'intéresse carrément plus (Fleischer + Goldsmith = BOOM)
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Re: Martin Ritt (1914-1990)
Elle est même excellente!Kevin95 a écrit : - Et puis ma musique de Lalo Schifrin.
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Re: Martin Ritt (1914-1990)
L'Homme qui tua la peur (1957)
Axel Nordmann se retrouve à chercher du travail sur les docks new-yorkais où il se lie d'amitié avec Tommy, un jeune Noir.
Edge of the City est le premier film de Martin Ritt, où l'on trouve déjà toute les thématiques progressistes, le questionnement sur l'individu et le libre arbitre qui imprégneront ses films suivants. Le faible salaire demandé par Ritt lui vaudra ce premier engagement, lui qui vit après des débuts au théâtre sa carrière stoppée net par une dénonciation calomnieuse qui le plaça sur la liste noire. Ce passé ainsi que le sujet et cadre du film (les docks de New York) fait donc un parallèle entre Martin Ritt et Elia Kazan, victimes et délateurs dont chacun tirera une œuvre : Sur les quais et donc L'homme qui tua la peur. Le film est l'adaptation de la pièce A Man Is Ten Feet Tall de Robert Alan Aurthur transposé une première fois à la télévision un an plus tôt - avec déjà Sidney Poitier au casting.
Le film dépeint l'amitié interraciale entre le blanc Axel Nordmann (John Cassavetes) et le jeune noir Tommy Tyler (Sidney Poitier). Axel est un marginal en fuite pour des raisons qui se révèleront progressivement, un appel muet à ses parents montrant les signes avant-coureur de son mal-être. Dès lors le personnage apparait taiseux craintif et introverti, soit la victime idéale pour le contremaître tyrannique Charles Malik (Jack Warden). Heureusement il va gagner en sérénité et assurance au contact du gouailleur et engageant Tommy. Sidney Poitier pour un de ses premiers rôles en tête d'affiche crève véritablement l'écran par une prestation pleine d'énergie et bienveillance. Par son seul charisme, il donne une aura oppressante ou à ce milieu ouvrier (qui en reste à un niveau illustratif par la mise en scène d'un Ritt pas encore assuré) et les meilleurs moments du film sont ceux où Ritt dépeint longuement la naissance et l'épanouissement de cette amitié. Les moments anodins dépeignent subtilement ce rapprochement où un geste affectueux, un regard compréhensif ou une taquinerie mènent à de beaux instants de confessions. Cette relation et le tempérament fuyant d'Axel vont pourtant être mis à rude épreuve par la menace constante de Malik, qui voit dans leur amitié une insulte à ses convictions racistes mais également à son autorité sur les docks. La culpabilité et la peur qui noue le ventre d'Axel devront donc être surmontées pour faire honneur à son ami dans une dernière partie plus dramatique. L'accomplissement repose moins sur une notion de délation (au cœur de Sur les quais) que d'un dépassement du personnage surmontant ses peurs grâce à l'amitié. Un très beau premier film pour Martin Ritt dont le succès d'estime et le bel accueil critique mettront sa carrière sur les rails. 4,5/6
Axel Nordmann se retrouve à chercher du travail sur les docks new-yorkais où il se lie d'amitié avec Tommy, un jeune Noir.
Edge of the City est le premier film de Martin Ritt, où l'on trouve déjà toute les thématiques progressistes, le questionnement sur l'individu et le libre arbitre qui imprégneront ses films suivants. Le faible salaire demandé par Ritt lui vaudra ce premier engagement, lui qui vit après des débuts au théâtre sa carrière stoppée net par une dénonciation calomnieuse qui le plaça sur la liste noire. Ce passé ainsi que le sujet et cadre du film (les docks de New York) fait donc un parallèle entre Martin Ritt et Elia Kazan, victimes et délateurs dont chacun tirera une œuvre : Sur les quais et donc L'homme qui tua la peur. Le film est l'adaptation de la pièce A Man Is Ten Feet Tall de Robert Alan Aurthur transposé une première fois à la télévision un an plus tôt - avec déjà Sidney Poitier au casting.
Le film dépeint l'amitié interraciale entre le blanc Axel Nordmann (John Cassavetes) et le jeune noir Tommy Tyler (Sidney Poitier). Axel est un marginal en fuite pour des raisons qui se révèleront progressivement, un appel muet à ses parents montrant les signes avant-coureur de son mal-être. Dès lors le personnage apparait taiseux craintif et introverti, soit la victime idéale pour le contremaître tyrannique Charles Malik (Jack Warden). Heureusement il va gagner en sérénité et assurance au contact du gouailleur et engageant Tommy. Sidney Poitier pour un de ses premiers rôles en tête d'affiche crève véritablement l'écran par une prestation pleine d'énergie et bienveillance. Par son seul charisme, il donne une aura oppressante ou à ce milieu ouvrier (qui en reste à un niveau illustratif par la mise en scène d'un Ritt pas encore assuré) et les meilleurs moments du film sont ceux où Ritt dépeint longuement la naissance et l'épanouissement de cette amitié. Les moments anodins dépeignent subtilement ce rapprochement où un geste affectueux, un regard compréhensif ou une taquinerie mènent à de beaux instants de confessions. Cette relation et le tempérament fuyant d'Axel vont pourtant être mis à rude épreuve par la menace constante de Malik, qui voit dans leur amitié une insulte à ses convictions racistes mais également à son autorité sur les docks. La culpabilité et la peur qui noue le ventre d'Axel devront donc être surmontées pour faire honneur à son ami dans une dernière partie plus dramatique. L'accomplissement repose moins sur une notion de délation (au cœur de Sur les quais) que d'un dépassement du personnage surmontant ses peurs grâce à l'amitié. Un très beau premier film pour Martin Ritt dont le succès d'estime et le bel accueil critique mettront sa carrière sur les rails. 4,5/6
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Re: Martin Ritt (1914-1990)
Aussi heureusement surpris que vous deux. C'est admirablement bien dirigé, superbement cadré (New York est lui aussi magnifiquement filmé), mélange de ton documentaire sur le fonctionnement de la mafia et d'une très grande justesse dans la description des scènes familiales avec quelques séquences mémorables comme la scène d'amour entre Irene Papas et Kirk Douglas alors que ce dernier revient éméché d'une soirée ou également toutes les scènes réunissant Alex Cord et Kirk Douglas, les relations entre les deux frères étant très bien dépeintes. Bref, Martin Ritt ne m'aura encore pas déçu alors que je n'en attendais pas grand choses. A signaler enfin une très bonne partition de Lalo Schifrin.blaisdell a écrit :Je suis d'accord,Les frères siciliens est une belle réussite et l'un des rôles les plus profonds de Kirk Douglas.Rick Blaine a écrit :J'ai vu aussi un Martin Ritt ce soir, The Brotherhood. Film de gangster évoquant un changement de valeurs, de monde, un passage de témoin entre hommes d'honneurs et businessman. Ritt propose un film au ton mélancolique, qui évoque un peu celui de The Don is Dead de Fleischer. Nous sommes un petit cran en dessous des meilleurs Ritt, avec quelques longueurs, mais s'avère toutefois plaisant, avec notamment de très belles images dans la partie sicilienne du film. Pas un chef d'œuvre mais une belle réussite pour moi.
C'est aussi un film oublié voire maudit dont l'echec commercial rendra la Paramount très précautionneuse au moment d'envisager le tournage du Parrain..
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Re: Martin Ritt (1914-1990)
Remarque passionnante de la journée : je ne savais pas quoi regarder cet aprèm ; c'est fait.Jeremy Fox a écrit :Chronique classikienne de Norma Rae
Là, -- aucun rapport -- je suis passé à The Long Riders (1980).
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Re: Martin Ritt (1914-1990)
Commissaire Juve a écrit :Remarque passionnante de la journée : je ne savais pas quoi regarder cet aprèm ; c'est fait.Jeremy Fox a écrit :Chronique classikienne de Norma Rae
Et alors ? Déçu ?
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Re: Martin Ritt (1914-1990)
Pas du tout. En fait, ce n'était qu'un revisionnage (depuis le DVD -- acheté en 2012 -- puis le BLU -- en 2016). Je me fais tellement de films en ce moment que je ne sais plus trop quoi prendre.Jeremy Fox a écrit :Et alors ? Déçu ?Commissaire Juve a écrit :
Remarque passionnante de la journée : je ne savais pas quoi regarder cet aprèm ; c'est fait.
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