Le polar italien des années 60/70

[manuma]

J'aime bien aussi, cette Police au service du citoyen. Certes en deçà du séminal La Polizia ringrazia, mais effectivement un solide représentant du polar italien seventies, avec un usage marquant de la ville portuaire de Gênes, un script ambitieux et quelques trombines sympathiques au générique (dont le flippant John Steiner). De manière générale, très client du cinéma "à l'américaine" de Romolo Guerrieri, cinéaste bis que je rapproche volontiers d'un Alberto De Martino.

[Rick Blaine]

Oui, il semble avoir un savoir faire similaire à De Martino. Je vais creuser un peu.

[manuma]

Le souvenir n'est pas frais, mais, dans le même registre, j'avais encore plus apprécié son Liberi armati pericolosi, coécrit par Di Leo, d'après Scerbanenco. Sono stato un agente C.I.A., lorgnant du côté du thriller paranoïaque, n'est pas du même tonneau mais mérite tout de même un petit coup d’œil, tout comme son suspense post-Diaboliques, Il Dolce corpo di Deborah, avec l'incontournable Carroll Baker. Son spaghetti, Le Temps des vautours, m'avait en revanche passablement ennuyé...

[Rick Blaine]

Le souvenir n'est pas frais, mais, dans le même registre, j'avais encore plus apprécié son Liberi armati pericolosi, coécrit par Di Leo, d'après Scerbanenco. Sono stato un agente C.I.A., lorgnant du côté du thriller paranoïaque, n'est pas du même tonneau mais mérite tout de même un petit coup d’œil, tout comme son thriller post-Diaboliques, Il Dolce corpo di Deborah, avec l'incontournable Carroll Baker. Son spaghetti, Le Temps des vautours, m'avait en revanche passablement ennuyé...

Liberi armati pericolosi, il est rangé au fond d'une valise, faudrait que je remette la main dessus. En polar, j'ai aussi Un homme une ville et Un detective sous le coude.

[manuma]

Liberi armati pericolosi, il est rangé au fond d'une valise, faudrait que je remette la main dessus. En polar, j'ai aussi Un homme une ville et Un detective sous le coude.

Ah ben j'attends ton retour sur Un homme, une ville, que je n'ai pas vu et qui me tente bien.

Un detective, faudrait que je le revoie parce que ça date aussi. J'ai souvenir d'une petite bande au carré, plutôt pas mal et là encore très influencée par le cinéma (noir) américain...

[Rick Blaine]

Liberi armati pericolosi, il est rangé au fond d'une valise, faudrait que je remette la main dessus. En polar, j'ai aussi Un homme une ville et Un detective sous le coude.

Ah ben j'attends ton retour sur Un homme, une ville, que je n'ai pas vu et qui me tente bien.

Je me le suis mis sur le haut de la pile, mais ce sera un soir ou je suis en forme, en VOSTI, faut que je sois concentré.

[Kevin95]

Dans mes souvenirs, Liberi armati pericolosi manquait un poil de nervosité. Bon film, mais on sent Guerrieri timide dans sa peinture désespérée des jeunes délinquants à l'image du rôle de Tomas Milian ultra (trop ?) sorbe, surtout là pour offrir la morale finale avant le générique.

Sinon de lui, outre ce film, je crois n'avoir vu que L'ultimo guerriero.

[Jeremy Fox]

Société anonyme anti-crime de Steno chroniqué par Philippe Paul

[Beule]

J'ai justement découvert le film hier soir.
Petite claque pour moi qui connais très mal le genre, remarquablement disséquée par Philippe Paul. Le rapprochement deThe new centurions est en tout cas très bien vu. Tout y est
Bon, j'ai juste un peu tiqué sur "le rôle de sa vie" pour Salerno, au regard de sa filmo et de l'excellence constante de cet acteur immense

[Jeremy Fox]

Et moi je viens d'écouter le thème de Stelvio Cipriani effectivement très bon ; et du coup je m'en vais écouter un best of de ce compositeur dont je n'avais jamais entendu parler.

[Rick Blaine]

Et moi je viens d'écouter le thème de Stelvio Cipriani effectivement très bon ; et du coup je m'en vais écouter un best of de ce compositeur dont je n'avais jamais entendu parler.

Ne passe pas à côté du thème de Mark, Il poliziotto, merveilleux.

J'ai justement découvert le film hier soir.
Petite claque pour moi qui connais très mal le genre, remarquablement disséquée par Philippe Paul. Le rapprochement deThe new centurions est en tout cas très bien vu. Tout y est
Bon, j'ai juste un peu tiqué sur "le rôle de sa vie" pour Salerno, au regard de sa filmo et de l'excellence constante de cet acteur immense

C'est pour ça que je parle de carrière impressionnante, mais pour moi, en plus de son excellence habituel, il crée vraiment un rôle, un personnage, il semble fait pour ça, il est irremplacçable.

[Jeremy Fox]

Et moi je viens d'écouter le thème de Stelvio Cipriani effectivement très bon ; et du coup je m'en vais écouter un best of de ce compositeur dont je n'avais jamais entendu parler.

Ne passe pas à côté du thème de Mark, Il poliziotto, merveilleux.

Excellent

[Jeremy Fox]

Ne passe pas à côté du thème de Mark, Il poliziotto, merveilleux.

Excellent

L'orchestration fait énormément penser à du Lalo Schifrin ; un autre thème génial dans un registre plus léger (comédie oblige) : Due Cuori e une cappella

[Rick Blaine]

L'orchestration fait énormément penser à du Lalo Schifrin

Oui, l'inspiration est clairement là. L'influence de Schiffrin sur la musique de cette période est de toute façon énorme, même hors cinéma.

[Rick Blaine]

Il cittadino si ribella (Un citoyen se rebelle - Enzo G. Castellari - 1974)

Franco Nero en citoyen lambda, traumatisé par un braquage de banque durant lequel il a été pris en otage, décide de poursuivre lui même les braqueurs devant l'inefficacité de la police. Un vigilante movie qui sort quelques jours après Death Wish - dont on peut donc difficilement penser qu'il s'agit d'une production opportuniste - et qui regarde le sujet de manière particulièrement différente. Pas de transformation morale du personnage principal ici, on rentre directement dans le vif du sujet, et un homme focalisé sur ses braqueurs. Le personnage de Nero n'est pas en quête de justice absolue, mais en recherche de sa propre dignité. De manière particulièrement surprenante pour le genre, il s'agit d'un personnage peureux, effrayé à chaque fois qu'il croise ses agresseurs, presque incapable de toute violence physique, hormis lorsqu'il donne une claque à sa compagne (la troublante Barbara Bach) dans une scène de colère, ce qui en dit long sur la lacheté du personnage, que n'occulte jamais Castellari. C'est ce qui est particulièrement puissant dans le traitement du sujet, car pour le coup Nero incarne un vrai anti-héros, que les évènement ne transforment pas d'un coup de baguette magique en justicier implacable. C'est une très belle idée d'avoir casté Nero dans le rôle, qui est magistral dans ce contre emploi, et démontre ses grandes qualités d'acteurs et nous tend un véritable miroir : ce personnage, c'est nous, avec nos colères et nos faiblesses. Il entreprend une enquête minutieuse, tentant sans succès d'offrir sur un plateau les criminels à une police incompétente, voire corrompu. Une belle décente dans le milieu, avec cette belle amitié qui se construit avec un petit malfrat qui veut s'en sortir (le très touchant Giancarlo Prete) et un e succession de séquences d'action particulièrement enlevées.
Castellari se montre très ambitieux, minutieux dans le choix de ses décors, utilisant des prises de vues étonnantes et spectaculaires, et profitant d'une sublime photographie de Carlo Carlini (Le général de la Rovere entre autres), peut-être la plus belle de tous les Poliziottesco. Le tout culmine dans une séquence finale absolument mémorable, chorégraphie sublime dans un décor étonnant, rappelant les grands climax du cinéma de Peckinpah. Image, son, tout y est travaillé au moindre détail pour créer une symphonie de mort sans égale, sur la formidable B.O. des frères De Angelis. Le fond et la forme sont à l'unisson dans ce polar de haut vol qui hante, tant on se sans proche du personnage principal, et qui laisse une impression visuelle inoubliable.