C'est une affaire de goût, mais moi, j'opterais pour Soleil vert. Non parce que c'est le topic ad hoc, mais bien parce que les occasions de découvrir ce chef d'oeuvre sur grand écran doivent être rares.Ouf, père de rouille a écrit :La vie est belle: ce soir, je vais au ciné, et j'hésite encore entre Nausicaa et Le Soleil Vert qui repasse dans mon ciné du coin.
Soleil Vert (Richard Fleischer - 1973)
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Vu sur grand écran. Promis, j'arrête de manger mes crottes de nez.
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Pareil !Waha a écrit :Je n'ai pas revu le film depuis une dizaine d'années. Et j'avais beaucoup aimé. Mais la fin m'avait traumatisée.
Mais je remarque que facile 10 ans plus tard, ce film m'a laissé beaucoup de souvenirs (nottament la couleur jaunatre qui rend parfaitement son univers) et son final m'a reelement impressionné.
Un film qui m'a vraiment et durablement marqué je pense.
Ca fait un bon moment que j'ai envie de me le revoir ... mais pour ça faudrait que je me prenne un jour le dvd (donc ça va pas etre pour de suite )
Lying here on the floor I can’t stand, I’m too weak
I don’t dream anymore, there’s monsters haunting my sleep
Put a lock on the door to try to keep them outside
But they’re in my head I don’t know where I can hide
So I’m talking to them ‘cause I lost all my friends
I never get what I want so I'll get drunk again
I don’t wanna feel anymore ‘cause I only feel pain
Put my thoughts in the sink and watch them go down the drain
I don’t dream anymore, there’s monsters haunting my sleep
Put a lock on the door to try to keep them outside
But they’re in my head I don’t know where I can hide
So I’m talking to them ‘cause I lost all my friends
I never get what I want so I'll get drunk again
I don’t wanna feel anymore ‘cause I only feel pain
Put my thoughts in the sink and watch them go down the drain
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Allez, c'est dit : je vais me servir de ce générique pour introduire un cours sur la croissance économique de 1945 à 1973 en Terminale option cinéma. Je me suis d'ailleurs permis d'utiliser le résumé d'Anorya pour fabriquer une fiche de présentation du film, et je cite bien sûr Dvdclassik comme sourceEusebio Cafarelli a écrit :Le générique du début du film est une merveille de raccourci historique, très expressif.
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Re: Soleil Vert (Soylent Green)
Les technologies modernes cinématographiques sont impitoyables envers ce film culte rétrogradé au rang de lenteur d’exécution dont nous ne sommes plus habitués.
Pourtant quel engouement au moment de sa sortie envers un état des lieux sordide ou toute la nutrition est en pilule. Une déchéance humaine et sociale pas si lointaine à l’époque si proche maintenant surtout avec ces problèmes de promiscuité semblant nous avoir rattrapé.
La procédure d’un monde à deux vitesses ou les riches sont confortablement installés et protégés tandis qu’un immense bétail croupi dans les rues n’annonce t’elle pas le terminus de nos possibilités futures ?
Tous ces corps avachis envahissants ces escaliers sordides ayant encore la force de respecter quelques privilégiés possédant quatre murs sont presque absurdes dans un contexte aussi brutal ou tout le monde en respectant la logique de ces temps devrait s’entretuer.
« Soylent Grenn » se sert hélas un peu trop d’une toile de fond futuriste pour ne montrer qu’une banale enquête policière enrichi de quelques scènes chocs démontrant que le récit reste sur les rails d’une anticipation.
L’ensemble est sauvé par une scène remarquable, sensible au dernier degré. Une dernière vision symphonique d’un monde détruit contemplé sur écran géant offert à des pupilles dilatées devant ce qui n’est plus.
« Comment aurais-je pu imaginer cela » s’exclame un homme broyé par son temps devant de l’eau, de la verdure, des animaux et des fleurs éléments naturels annihilés par la bêtise de cloîtrés insensibles à l’instinct se suffisant à lui-même.
Ici on traverse une immensité de dortoirs ou la seule énergie d’un mort vivant est occasionnée par l’impact de balles perdues.
« Comment en sommes nous arrivés la ? »
Pourtant quel engouement au moment de sa sortie envers un état des lieux sordide ou toute la nutrition est en pilule. Une déchéance humaine et sociale pas si lointaine à l’époque si proche maintenant surtout avec ces problèmes de promiscuité semblant nous avoir rattrapé.
La procédure d’un monde à deux vitesses ou les riches sont confortablement installés et protégés tandis qu’un immense bétail croupi dans les rues n’annonce t’elle pas le terminus de nos possibilités futures ?
Tous ces corps avachis envahissants ces escaliers sordides ayant encore la force de respecter quelques privilégiés possédant quatre murs sont presque absurdes dans un contexte aussi brutal ou tout le monde en respectant la logique de ces temps devrait s’entretuer.
« Soylent Grenn » se sert hélas un peu trop d’une toile de fond futuriste pour ne montrer qu’une banale enquête policière enrichi de quelques scènes chocs démontrant que le récit reste sur les rails d’une anticipation.
L’ensemble est sauvé par une scène remarquable, sensible au dernier degré. Une dernière vision symphonique d’un monde détruit contemplé sur écran géant offert à des pupilles dilatées devant ce qui n’est plus.
« Comment aurais-je pu imaginer cela » s’exclame un homme broyé par son temps devant de l’eau, de la verdure, des animaux et des fleurs éléments naturels annihilés par la bêtise de cloîtrés insensibles à l’instinct se suffisant à lui-même.
Ici on traverse une immensité de dortoirs ou la seule énergie d’un mort vivant est occasionnée par l’impact de balles perdues.
« Comment en sommes nous arrivés la ? »
Dernière modification par Jipi le 21 mars 08, 10:10, modifié 1 fois.
Chaque individu a le devoir de se réaliser par l'esprit dans le contexte historique de son époque.
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Re: Soleil Vert (Richard Fleischer)
Je pense qu'il y a quelques années, j'aurais pu réaliser un rédactionnel terrible sur ce film, sur ce qu'il était et surtout sur ce message d'un rare pessimisme qu'il nous délivre.
Aujourd'hui, je suis sans voix : en quelques années, nous avons rejoint la fiction. Difficile de dire quand le cataclysme aura lieu mais une chose est certaine, cette représentation d'un univers cauchemardesque risque de devenir réalité plus vite que nous le pensons grâce à la mondialisation. Notre souci de consommer et d'uniformiser nos coutumes pour montrer que nous existons est un des moteurs essentiels de cette faillite de la civilisation.
Aujourd'hui, je suis sans voix : en quelques années, nous avons rejoint la fiction. Difficile de dire quand le cataclysme aura lieu mais une chose est certaine, cette représentation d'un univers cauchemardesque risque de devenir réalité plus vite que nous le pensons grâce à la mondialisation. Notre souci de consommer et d'uniformiser nos coutumes pour montrer que nous existons est un des moteurs essentiels de cette faillite de la civilisation.
John Wayne : "la plus grande histoire jamais contée" - It was true ! This man was really the son of God !...
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Re: Soleil Vert (Richard Fleischer)
Droudrou a écrit :Aujourd'hui, je suis sans voix : en quelques années, nous avons rejoint la fiction.
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Re: Soleil Vert (Richard Fleischer)
Un film qui annonce déjà en son temps les excès de l'écologisme.
Anti-humanisme ("les hommes ont toujours été moches, c'est la nature qui était belle"), thématiques anti-scientifiques (le progrès porteur de malheur) et ultra-religieuses (le jardin d'Eden, forcément paradisiaque, opposé à l'Enfer brûlant, où vivent les hommes en punition de leurs péchés).
Une ambiguïté proto-fascisante que l'on retrouve également dans Métropolis, film très proche esthétiquement de Soleil Vert.
Anti-humanisme ("les hommes ont toujours été moches, c'est la nature qui était belle"), thématiques anti-scientifiques (le progrès porteur de malheur) et ultra-religieuses (le jardin d'Eden, forcément paradisiaque, opposé à l'Enfer brûlant, où vivent les hommes en punition de leurs péchés).
Une ambiguïté proto-fascisante que l'on retrouve également dans Métropolis, film très proche esthétiquement de Soleil Vert.
1970-2005: un artiste à la recherche de l'équilibre dans sa Force...
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Re: Soleil Vert (Richard Fleischer)
Bien sûr. L'opposition entre bas-fonds meurtriers et étouffants, et intérieurs bourgeois confortables et agréables, avec entre les deux des usines à mort, est éloquente.
Cette esthétique expressioniste a fondé tout un courant de modernité.
PS: le film datant de 1973, le topic devrait peut-être être déplacé en classiques d'aujourd'hui.
Cette esthétique expressioniste a fondé tout un courant de modernité.
PS: le film datant de 1973, le topic devrait peut-être être déplacé en classiques d'aujourd'hui.
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Re: Soleil Vert (Richard Fleischer)
Au passage, rappelons qu'à l'origine se trouve un livre d'Harry Harrison publié en 1966 "Make Room! Make Room!" - semble-t-il sensiblement différent du scénario; traduit et opportunément intitulé au moment de la sortie du film en France:
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Re: Soleil Vert (Richard Fleischer)
Alcatel a écrit :... excès de l'écologisme.
Anti-humanisme ... anti-scientifiques ... ultra-religieuses
... proto-fascisante
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Re: Soleil Vert (Richard Fleischer)
difficile d'y croire pour certains mais si nous prenons l'évolution du monde ces dernières années, que la population mondiale ne cesse de croître et que, par extension, nos demandes par rapport aux ressources dont nous disposons ou que la terre peut produire ne cessent d'augmenter, que nous nous trouvons confrontés à des problèmes de pénurie ou de raréfaction qui augmentent de façon drastique les prix, que faisons nous ? que faisons nous passer en priorité ? - et quand on sait, hélas, on ne peut le nier, l'importance de la Chine du point de vue population et les évolutions qui se sont dessinées de façon nette en Inde, les problèmes liés à un proche avenir sont là ! Et ils sont bien là, n'en déplaisent aux couillons qui voudraient plaisanter ! En plus, économiquement, les populations riches s'écartent des populations pauvres et une part de population ultra-richissime creuse son écart ! Alors ? Réponse exigée politiquement dans des délais ultra-courts !
Et surtout qu'on ne me réponde pas par une grosse connerie car, là, je n'apprécierais pas !
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Re: Soleil Vert (Richard Fleischer)
Tout-à-fait d'accord, à un point près: l'aspect ultra-religieux du film me touche moins que toi, sans doute car il n'y est pas tellement question de "croître" ni de "multiplier".Alcatel a écrit :Un film qui annonce déjà en son temps les excès de l'écologisme.
Anti-humanisme ("les hommes ont toujours été moches, c'est la nature qui était belle"), thématiques anti-scientifiques (le progrès porteur de malheur) et ultra-religieuses (le jardin d'Eden, forcément paradisiaque, opposé à l'Enfer brûlant, où vivent les hommes en punition de leurs péchés).