Profession : Reporter (Michelangelo Antonioni - 1975)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Boubakar
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Message par Boubakar »

Hum... qu'en penser ?
Le film est bourré de plans magnifiques (Nicholson qui "plane", son pétage de plombs dans le désert, le fameux -et incroyable-plan séquence, son périple en voiture avec Maria Schneider...), et de très bonnes trouvailles (le flash-back sonore, mélangé au présent), ainsi qu'une formidable habileté d'Antonioni à filmer les décors (Barcelone, Munich sont filmés comme j'ai rarement vu tellement on s'y croirait), mais c'est un peu ennuyeux, contemplatif, "fixe". Comm dit plus haut, ce film représente une espèce de "trip" auquel on peut être hermétique. Mais j'ai plus aimé que l'inverse.
Anorya
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Message par Anorya »

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Nominé pour la palme d'or à Cannes en 1975, Profession Reporter reste surtout célèbre pour son plan séquence final virtuose de 7 minutes mais il ne faudrait pas réduire le film à seulement ça. Car Antonioni, refusant les conventions du genre s'empare d'un sujet (un homme se fait passer pour un autre) pour le traiter sur le chemin du vérisme et David Locke étant reporter, le film adopte une esthétique documentaire réaliste proche du reportage sur le terrain (technique déjà employée en partie sur Zabriskie Point en 1970 pendant la scène des manifestations etudiantes au début du film) : Comme dans la réalité on n'entend guère de musique si ce n'est celle provenant du lieu (une vague flûte dans le désert et c'est tout pendant les 2 heures du film je crois !) et la caméra semble "flotter" comme dans un reportage, comme tenu constamment à l'épaule du réalisateur, celui-ci s'autorisant de nombreuses "déviations" de l'image.
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Des déviations où Antonioni semble laisser de côté ses personnages pour admirer et donner à voir au spectateur les lieux alentours... ainsi la caméra s'attache à suivre un fil électrique (tout comme dans "le desert rouge" on "suivait" le "regard" de Corrado sur une ligne perpendiculaire), ou observer le désert où David Locke embourbe sa voiture (cf spoiler en image au dessus), ne se souciant guère de ce qui lui arrive.

Celà occasionne pour moi des fulgurances inouïes d'une rare beauté (la scène du flashback avec le magnétophone qui tourne comme on l'a mentionné a plusieurs reprises dans ce topic, Nicholson dans le téléphérique planant au dessus de la mer, Maria Schneider dans la voiture, regardant la route qui défile en arrière), un véritable esprit contemplatif dans le récit.

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Ce que la caméra nous montre, c'est le regard tout puissant du réalisateur sur la vision d'un homme déjà mort. Car Locke est dès le départ un mort en sursis : ayant pris l'apparence d'un mort (Robertson, lui ressemblant étrangement) et s'être fait lui-même passer pour mort (ce qui le débarasse croit-il de sa femme...), que reste il au final ? Un mort + un autre mort ne peuvent que déboucher sur une troisième mort, l'itinéraire de Locke tournant à vide depuis le début qu'il prit cette identité. De plus, au fil du temps, les rapports du journaliste avec la jeune étudiante se modifient pour n'être plus qu'artificiels et vains (comme si on essayait de parler avec un mort).

David Locke en plus de ne pas comprendre cette identité ne comprends pas plus la trajectoire qu'il a pris : les lieux de rendez-vous de Robertson semblent alors désertés momentanément mais le jeu est faussé dès le départ et croyant pouvoir changer de vie en endossant une autre identité, Locke s'enfoncera toujours plus à travers le néant. Ne comprenant déjà pas les autres peuples qu'il filme et interview (la scène où la caméra se retourne sur le reporter surpris d'être interrogé par celui qu'il devait filmer est révélatrice du personnage comme il a été remarqué plus tôt sur le topic, oui), il comprendra encore moins le monde qui entoure. Sa vision est faussée dès le départ mais cette nouvelle identité ne l'aidera guère à changer de point de vue.

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Et comme dans de nombreux films d'Antonioni, le personnage est déconnecté de la réalité ou s'y retrouve successivement coupé. Je pense par exemple a Blow-up , le jeune photographe de mode croyait (de par son métier justement qui consiste a capturer l'image de ses sujets) avoir photographié un meurtre mais au final qu'avais t'il vu puisqu'il n'y avait plus rien ? Seul un instant gravé en lui et une perte totale de rapports avec le lieu qui le fera alors voir des choses qui n'existent pas dans le plan final avec des mimes. Dans Zabriskie Point, le réalisateur opposait la vision de l'opposition d'une certaine anarchie (les étudiants, le héros, la notion de liberté) face a un ordre pré-établi (la police, les riches et leurs habitations à construire en plein désert), le tout dans une certaine critique de la société de la consommation (l'explosion finale). Le jeune héros s'inscrivait alors (comme Locke ici ou Thomas dans Blow-up) dans une trajectoire du vide : pris pour ce qu'il n'est pas, il sera quand même rattrapé par le néant après une brève liaison amoureuse pourtant vouée à l'échec dans le désert. Il est d'ailleurs étonnant de constater que ces 3 films de sa "période internationale" se terminent sur des personnages rattrapés par le vide.
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* Thomas dans Blow-up disparaît totalement de l'image peu avant le "the end".

* Dans Zabriskie point, le héros se fait rattraper et abattre par les forces de l'ordre, sa dernière évocation sera auditive par le biais de la radio qui diffusera la nouvelle dans la voiture de la jeune fille. Elle même disparaît totalement dans un hors-champ avant que la caméra ne regarde le soleil couchant.

* Enfin, la mort "hors champ" de Locke dans Profession Reporter.
Au final un grand film sans artifices, sans concessions, une oeuvre austère et froide comme la mort. Un film qui frappe et laisse durablement un malaise au fond : la première vision laisse fatigué (voir mon précédent post dans ce topic), déprimé car Antonioni à clairement montré l'absence de communication, d'amour, d'identité, bref de vie comme rarement auparavant, et c'est quelque chose que l'on retrouve à un autre stade dans nos petites existences de tous les instants.

Puis lentement le film grandit en nous et l'on comprend que l'on vient d'assister clairement à un film incroyablement austère mais riche en lui-même qui exige autant du spectateur que de lui-même pour clairement montrer ce qu'il est, un chef d'oeuvre.




D'ailleurs j'aime tellement le film que c'est ma signature actuelle. :mrgreen:
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Watkinssien
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Message par Watkinssien »

Je suis hermétique au cinéma d'Antonioni, ce qui ne m'a pas empêché de voir pratiquement tous ses films et ce Profession : reporter est l'un des rares que j'ai ouvertement aimé, avec sa mise en scène impressionnante, entre abstraction visuelle autant que scénaristique.

Une oeuvre troublante, majestueuse et d'une beauté inédite !
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Jordan White
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Message par Jordan White »

Très beau texte Anorya.
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Anorya
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Message par Anorya »

Merci ;)

Pour l'anecdote je parlais pépère d'Antonioni pour des amis avec captures d'écran du desert rouge, séquences issues de Zabriskie Point et Profession reporter (séquences visionnables avec grand bonheur ici, , et --mention spéciale pour cette dernière, je ne m'en suis jamais remis) et le lendemain, sms : "Antonioni est mort". Alors que j'en parlais le soir avant. ça faisait bizarre... :shock: :?

Maintenant j'aimerais beaucoup me revoir "le désert rouge" et en parler un peu ici aussi vu que c'est mon 2e Antonioni préféré.
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joe-ernst
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Message par joe-ernst »

Après avoir vu 9 films d'Antonioni (+ un sketch) en une année, j'avoue ne pas avoir été trop emballé par celui-ci. Tout d'abord le scénario part dans toutes les directions, sans que l'on sache vraiment ce qui importe le plus au réalisateur. Les personnages secondaires, à l'exception de celui de Maria Schneider, lumineuse femme-enfant, n'ont aucune consistance et donnent l'impression de combler un vide. La poussière et la chaleur ont davantage de présence physique. Le personnage de Nicholson me paraît peu réaliste, présenté comme un grand reporter cherchant à commencer une nouvelle vie tout en laissant un maximum de traces, jusqu'à cette fin que l'on pourrait qualifier de mélodramatique si elle n'était pas aussi sèche. Les cadrages, qui sont pour moi une des caractéristiques majeures de l'oeuvre d'Antonioni, ne m'ont pas fait grande impression avec ce film. Bref, grosse déception.
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
noar13
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Message par noar13 »

je le vends
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Joe Wilson
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Re: Profession : Reporter (Michelangelo Antonioni - 1975)

Message par Joe Wilson »

Film assez admirable, désormais mon favori du réalisateur, véritable puits de réflexion et vestige de sensations troubles et déconcertantes. Le plus marquant, c'est évidemment cette torpeur hypnotique qui saisit dès les premiers instants dans le désert, les fulgurances méditatives ne cesseront jamais et même les visions urbaines, telles Barcelone, sont nourries de cette déliquescence sèche, reflet d'une absence, d'un rêve de solitude. Nicholson cherche à s'oublier et ne peut finalement qu'affronter sa propre fin. Quête identitaire, recherche d'une démesure, perspectives d'un universalisme auto-destructeur (les flash-backs des interviews), Antonioni soulève des préoccupations d'une infinie richesse mais jamais un quelconque discours ne précède la matière de la mise en scène (ce que je pouvais parfois reprocher à Zabriskie Point). La beauté sublime de certaines scènes, la composition magistrale du cadre, la permanence d'un rythme à la fois contemplatif et épuisant, maintiennent une fascination saisissante. Nicholson se laisse absorber par son personnage avec la marque des grands, la douceur et la jeunesse de Maria Schneider évoquent une innocence consumée, deux êtres portés par une fuite sociale, vers la consécration d'une liberté tout juste effleurée. C'est un univers esthétique viscéral et poignant, au service d'une errance radicale, et reste au bout du compte ce sentiment d'abandon à soi-même, ce vide grandiose...une expérience de cinéma.
Dernière modification par Joe Wilson le 3 avr. 08, 22:42, modifié 2 fois.
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Alligator
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Re: Profession : Reporter (Michelangelo Antonioni - 1975)

Message par Alligator »

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Je n'ai pas accroché. Pourtant il y avait de quoi : Nicholson, le désert, l'Andalousie et Barcelone. J'étais avide.

Antonioni n'est pas un médiocre question cadre, mise en scène, il y a en effet quelques idées réjouissantes, de très beaux plans, des séquences intrigantes. Le flash-back de la conversation entre Robertson et Locke, flash back intégré dans un même mouvement de caméra. La caméra bouge beaucoup. Comme dans ces voitures qui passent, droite, gauche, droite pour s'arrêter sur la tablée en bord de route. Ou bien ce long plan séquence final, qui passe à travers la grille, un plan bien mystérieux.

Mais, je me suis fait chier. D'abord gentillement. Le passage africain me pose encore des questions. Pourquoi tel ou tel plan? Pourquoi une telle lenteur? Pourquoi ces questionnements et ces questions creuses?

Et puis je me suis fait chier officiellement. Tout de même, il y a de quoi. Les personnages sont particulièrement emmerdants. Dépressifs. Semblant désincarnés. Déjà morts. Sans révolte. Sans vie quoi. Quand Nicholson demande à Schneider "Qu'est-ce que tu fous avec moi?", je me demande ce que je fous avec ce film.
L'histoire de l'aveugle qui recouvre la vue et se suicide ne supportant pas de voir la laideur du monde me fait prendre conscience de tout le film. Du pourquoi il ne m'atteint pas. Le monde est laid ET beau, n'en voir qu'une face est d'une telle fadeur. Voilà, les personnages sont cons et ternes. Sans sel. Chiants. Le coeur à plat. Et de ce fait ne m'émeuvent pas. Nicholson a beau fuir sa mort annoncée, a beau essayer de trouver un sens à sa vie, une identité, la beauté dans son existence, je m'en cogne. C'est triste parce que je sens bien qu'Antonioni en a sous le capot. On dirait que son personnnage fait semblant de survivre. Je n'y crois pas. Lui non plus.
Et puis il filme admirablement les grands espaces, le vide du désert (avec Nicholson souvent de dos). Dès qu'il y a du monde et du mouvement, c'est un peu moins parlant. La dense Barcelone passe presqu'inaperçue (à part un très joli et gonflé plan en plongée depuis le téléphérique).

Ca va être dur de retenter un Antonioni.
La Rédac
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Re: Profession : Reporter (Michelangelo Antonioni - 1975)

Message par La Rédac »

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Wuwei
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Re: Profession : Reporter (Michelangelo Antonioni - 1975)

Message par Wuwei »

Antiononi c’est pour moi la musique de Herbie dans Blow-up. Si, depuis, j’ai passé des milliers de disques de jazz sur la platine, je n’avais rien vu de lui depuis ma découverte de ce métrage il y a… ouh là… j’étais tout jeune.
Suite aux critiques du site et d’une opération commerciale, me voilà donc avec ce Profession : Reporter sous le bras. Je n’ai ni vu, ni lu les supplémentes mais ça ne saurait tarder.
Le film m’a paru langoureux et un peu vain. Langoureux car son esthétique invite une forme de langueur contemplative, difficile de faire abstraction de la composition des plans, des mouvements de caméra (souvent virtuoses), des choix de point de vue, des points de montage, de la couleur, d’images fortes comme le désert, la route bordée d’arbre, le plan presque final, etc. Tous ces choix (ainsi que ceux des acteurs) alliés à un rythme volontairement lent (un anti james-bond par excellence) donnent à contempler l’histoire à distance.

Sans doute, en 2019 l’actualité des conflits africains pourrait paraître désuète mais ce n’est, malheureusement, pas le cas et le choix de prendre un reporter comme personnage principal, d’interroger « l’objectivité » de son regard, la construction des discours sur les auteurs et sur soi à travers des codes conformistes, sonne encore très juste à l’heure actuelle.

Ainsi à la quête d’identité et de liberté de Locke vient s’ajouter celle de la possibilité d’un langage, d’une image qui puisse transmettre le réel. Là encore, il suffit d’allumer un écran pour s’apercevoir à quel point la rhétorique, les effets d’annonce, la poudre aux yeux ont pris le pas (surtout en politique) sur tout le reste. Finalement, en semblant délaisser l’actualité la plus visible de l’époque (le vietnam par exemple), Antonioni interroge habilement l’illusion en son entier. Une réflexion pertinente en 73 puisqu’elle fait écho à des idées de Barthes (qui n’a pas écrit que des choses inintelligibles ^^) ou de Baudrillard. La simultanéité des thématiques, le fait qu’elles se superposent, met en avant le simulacre. Je retiens particulièrement cette scène dans laquelle Locke revient chez lui, il pénètre discrètement (par effraction ?) sur les lieux de son passé pour y récupérer des documents, il porte une (fausse) moustache, il n’est plus vraiment lui-même, du moins cherche-t-il à le faire croire, mais en même temps un mot doux signé « stephen » nous montre qu’il a déjà été remplacé (enfin, il apprend ainsi que sa femme le trompe). Plus significatif encore, cette maison, désormais celle d’un autre, jouxte une autre habitation similaire en tout point à la sienne (si ce n’est que les façades sont différentes (comme un visage avec et sans une fausse moustache) ). De fait, chercher à être un autre sans changer de point de vue sur le monde c’est être condamné à rester le même.

L’esthétique du film, sa thématique m’ont plu car la langueur y a sa place, il ne s’agit pas de filmer le résultat mais d’interroger un processus en se fondant sur le souvenir (étrangement quelques plans, notamment « chez » Gaudi, m’ont fait penser à du Hitchcock).

Toutefois, pour captivante qu’elle soit la mise en image de cette interrogation m’a semblé quelques fois vaine. Non pas que le propos manque d’intérêt ou que l’esthétique prime sur le reste au point de devenir une pure création ennuyante (en revanche, je comprends que l’on s’ennuie devant le film) mais je n’ai jamais vraiment réussi à croire aux personnages, en entrer en empathie avec eux. La fille n’est que cela à mes yeux, elle est jolie, mystérieuse, représente une jeunesse volontaire, émancipée, curieuse, altruiste, aussi bien qu’une forme d’aide symbolique… mais cela m’a paru plus écrit qu’incarné. Il en va de même pour Locke, bien que Nicholson joue très bien mais Locke me semble trop évidemment l’incarnation d’une idée (la référence de son nom, le manque d’explication de ses actes, tout cela fait partie du personnage et de ses interrogations mais tout cela demeure pour moi à distance).
À y réfléchir, je crois que ce qui me tient à distance c’est le manque de danger, de tension. on sait qu’il se dirige vers un destin funeste (on le devine en tout cas), qu’il flotte (comme la caméra) dans un présent qu’il ne dirige pas. Du coup, les acheteurs d’armes qu’il rencontre dans l’église, la police qui le suit, le gouvernement africain corrompu qui lui en veut… ou même la jeune fille qui se donne à lui, tout cela n’engendre finalement pas grand-chose, ne semble pas avoir d’impact émotionnel.
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Tina Quintero
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Re: Profession : Reporter (Michelangelo Antonioni - 1975)

Message par Tina Quintero »

J'ai revu le film hier, comme plusieurs ici je l'ai mieux apprécié après que pendant. La lecture de ce fil est intéressante, je n'y ajouterai pas grand chose à part souligner le choix signifiant de tourner dans deux réalisations de Gaudí (le Palau Guëll et la Pedrera), qui sont non seulement très cinégéniques, mais permettent aussi de s'y perdre au sens propre, et bien sûr font dialoguer culture et nature. Il n'est pas anodin que 10 ans plus tard, Hiroshi Teshigahara, réalisateur antonionien s'il en est, réalisera un documentaire sur l'architecte catalan.
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Re: Profession : Reporter (Michelangelo Antonioni - 1975)

Message par cinéfile »

Tina Quintero a écrit : 15 janv. 22, 13:08 J'ai revu le film hier, comme plusieurs ici je l'ai mieux apprécié après que pendant. La lecture de ce fil est intéressante, je n'y ajouterai pas grand chose à part souligner le choix signifiant de tourner dans deux réalisations de Gaudí (le Palau Guëll et la Pedrera), qui sont non seulement très cinégéniques, mais permettent aussi de s'y perdre au sens propre, et bien sûr font dialoguer culture et nature.
Oui, tout à fait d'accord. La partie barcelonaise du film est particulièrement hypnotisante.
Tina Quintero a écrit : 15 janv. 22, 13:08 je l'ai mieux apprécié après que pendant.
Que j'étendrais dans mon cas à beaucoup de films d'Antonioni. Certaines images, certains lieux, des souvenirs de ses films m'ont beaucoup marqués, même si les films dans leur continuité m'ont beaucoup moins séduits lors du visionnage (et même en les renvoyant par la suite). Ex: les intérieurs au début de L'Eclipse, la scène du bar et dans la maison à la fin de La Notte.
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