Il était une fois la révolution (Sergio Leone - 1971)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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bruce randylan
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Message par bruce randylan »

Max Schreck a écrit :J'ai mis un certain temps à comprendre de quel film tu parlais, Bruce.
C'était fait pour. :wink:
Max Schreck a écrit :Je ne me sens pas capable d'y répondre quoi que ce soit, puisqu'apparemment rien, je dis bien : rien, ne semble avoir trouvé de résonnance en toi. C'est vraiment dommage, puisque pour ma part je trouve ce film magnifique.
Tout pourtant avait de quoi me faire plasir ( rien que le générique devant-derrière caméra ), c'est pourquoi cette critique est aussi virulente, j'étais trés énérvé ( contre moi ? ) de ressentir de telle chose devant un mes réalisateurs préférés. Mais comment de pas être deçu par ce film ou je sentais à chaque plan le manque de conviction du réalisateur ( En fouillant dans mes vieux Brazil, il était marqué que Leone n'arrivait pas à s'impliquer et que le résultat le decevait d'ailleurs ). Plus que l'évolution des personnages ( qui certes se traduit par des ruptures de ton ), l'intrigue, le mélange de la petite histoire dans la grande histoire, c'est véritablement le regard que porte Leone sur son film qui me dérange et m'exapère. Un autre exemple qui me revient en tête qui montre pour moi que ce qui interressait Sergio était plus la technique ( quasi parfaite - le travail du son et du hors champ est justement admirable pour ne pas avoir été utilisé plus souvent et de meilleur manière sur les deux scènes de massacres notamment ) que le fond est ce moment où James Coburn change d'opinion politique en 3 secondes Chrono. Cette scène qui se limite à un jeter de bouquin ( forcement dans de la boue ) peu subtil fait juste office de joli raccord pour introduire ( ou retourner vers ) le méchant nazi.

Max Schreck a écrit : Bon, mes développements sont particulièrement maladroits. C'était juste pour dire que personnellement, ce Leone me bouleverse. Tous simplement. :wink:
Et tu as bien raison ! C'est bien plus facile de descendre un film ( merci le second degré et le cynisme ) que d'expliquer pourquoi on l'aime ( finalement trés intime comme chose à faire, j'assimile ça à une véritable mise à nue de ma sensibilité en fait ).

Voilà, tout ça pour dire que c'était écrit sous la colère et la frustration, pour me défouler et ça en effet du bien.
Je dis pas ça pour faire mon Mea Culpa, la preuve : le visonnage de certains bonus me font encore plus rester sur mes positions ( alors qu'à la base je les avais regarder pour voir si ils pouvaient faire changer ma vision du film :lol: ).

Et puis, je trouve ça saint de detester de temps en temps un chef d'oeuvre certifié, ça me donne le sentiment ( l'illusion ) d'avoir encore de l'esprit critique et de la personnalité :oops:
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

bruce randylan a écrit :
Tout pourtant avait de quoi me faire plasir ( rien que le générique devant-derrière caméra ), c'est pourquoi cette critique est aussi virulente, j'étais trés énérvé ( contre moi ? ) de ressentir de telle chose devant un mes réalisateurs préférés. Mais comment de pas être deçu par ce film ou je sentais à chaque plan le manque de conviction du réalisateur ( En fouillant dans mes vieux Brazil, il était marqué que Leone n'arrivait pas à s'impliquer et que le résultat le decevait d'ailleurs ). )
J'ai eu la très belle occasion de voir ce film à la cinémathèque française avec, après la projection, débat avec Noël Simsolo et Sergio Leone. Le cinéaste en parlait presque les larmes aux yeux et avait pour ce dernier extrêmement d'affection. Pendant 90 minutes, il n'a pas dit une seule fois sa déception quant au film : nous ressentions au contraire qu'il en était assez fier.
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Jack Griffin
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Message par Jack Griffin »

bruce randylan a écrit :histoire de me faire ( encore ) des amis :

Et bien voilà une belle daube comme ça fait un moment que je n'en avais pas vu.
:shock:
bruce randylan a écrit : C'est bien là que ce film est raté, il est pris le cul entre deux chaises. D'un coté, le réalisateur veut conserver son coté parodique et fun de ses précédents films mais d'un autre il a l'envie de passer au stade supérieur et de se révéler un auteur. Malheureusement pour lui et pour moi, ses deux éléments créatifs sont completement impérméables l'un à l'autre..
Il y a toujours eu chez Leone un côté caricatural, potache et ironique qui se mèle à des choses beaucoup plus profondes (la guerre, la violence dans Le bon la brute et le truand par exemple). Je ne vois pas en quoi ce serait avoir le cul entre deux chaises de traiter l'histoire de cette manière et cela a même tendance à grandement l'enrichir. Sinon au moment de Il était une fois la révolution il me semble bien que Leone a déjà définitivement acquis son statut d'auteur donc je ne comprend pas trop ce reproche.
bruce randylan a écrit :un exemple : le (anti)-héros voit son fils explosé par une dynamite, et hop, ça tourne à la bonne blague, il attaque une banque deux autres de ses enfants ( et son père il me semble ) tombe sous les balles, mais notre (anti)-héros est pas content parce qu'en place de l'argent, il a libéré des prisonniers politiques. Du coup quand plus tard, le reste de sa famille sont sauvagement assassinés ( les salauds ), je me demande bien pourquoi ça ne vire pas à la blague. Ah mais si bien sur parce que le réalisateur veut critiquer la cruauté de la violence ( quand ça l'arrange en fait ) et nous balance un (fort joli) travelling sur un véritable charnier qui - pour encore enfoncer le clou - finit sur le visage d'un enfant ( oh la la les méchants ! ) et dès fois qu'on est pas compris la musique se charge de nous dire que c'est vraiment triste. Bref c'est tellement stylisé à l'extrème que sa mise en scène en devient dérangeante de voyeurisme dans le mauvais sens du terme. Il nous refait d'ailleurs plus tard le même coup avec un long mouvement de grue devoilement des mexicains se faisant fusillier. La aussi, cette virtuosité revendiquée annhile tout possibilité d'un vrai discours politique et d'un regard sur la violence. Pour le coup, je rejoins Claude Lanzman : tout ne doit pas être montré et un cinéaste qui montre avec une telle complaisance de son génie filmique ce genre d'horreur pour le seul point de vue graphique ne mérite aucun éloge.
En disant cela tu arrives à apprécier Il était une fois dans l'ouest et le massacre de la famille? Je ne comprends pas...L'emphase que tu décris a toujours été indisociable du style de Leone et pas particulièrement sur ce film ci.
bruce randylan a écrit : Comme si ça ne suffit pas, une autre scène dramatique avec le même acteur ( Rob Steiger, pourtant trés bon ) le montre abattu et desespéré. Son regard est douloureux, on sent le poids du regret, l'âme d'un simple homme qui vient d'être mise à nue. Et là le réalisateur a une nouvelle fois le génie de tourner ça la blague potache puisque la scène se termine sur un oiseau lui chiant sur la tête ( ? ) avec le bon mot rigolard qui contredit tout ce qui précede. La classe, la vraie quoi..
Ce sont des touches de légéreté qui permettent de ne pas statufier illico le perso de Rod Steiger et je ne vois pas en quoi cela efface sa douleur ou l'atténue. A moins de refuser aussi les Charlie Chaplin dans ce mélange de burlesque et de réalisme sociale.
bruce randylan a écrit : Et dire que ce personnage est le plus réussi du film me consterne.
Quand on voit le second (anti)-héros qui passe le film a sourire colgate à rendre jaloux ce benet de Ben Affleck, on se dit qu'on a touché le fond. Sa psychologie à lui : un flashback au ralenti floutté ( forcement c'est un flashback ) inter-minable qui m'a fait pensé au combat au ralentisseur de Mr Vampire 2. ..
Exit Il était une fois dans l'ouest et il était une fois en amérique alors?
bruce randylan a écrit : De tout de façon, le réalisateur lui-même méprise son film, quand le Anti-héros déclare à la fin un déchirant "and what about me now", le cinéaste lui balance à la gueule un gros "DUCK YOU SUCKER"...
Titre différent selon les pays et on sait que Leone aimait particulièrement la traduction française.

Sinon ton texte est la preuve qu'on peut raconter tout et n'importe quoi sur un film...A te lire on croirait que tu as regardé un terence hill/ bud spencer
bruce randylan a écrit :Et puis, je trouve ça saint de detester de temps en temps un chef d'oeuvre certifié, ça me donne le sentiment ( l'illusion ) d'avoir encore de l'esprit critique et de la personnalité
pas sûr :twisted:
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Kevin95
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Message par Kevin95 »

Jeremy Fox a écrit :J'ai eu la très belle occasion de voir ce film à la cinémathèque française avec, après la projection, débat avec Noël Simsolo et Sergio Leone. Le cinéaste en parlait presque les larmes aux yeux et avait pour ce dernier extrêmement d'affection. Pendant 90 minutes, il n'a pas dit une seule fois sa déception quant au film : nous ressentions au contraire qu'il en était assez fier.
:shock: :shock:

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harry callahan
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Message par harry callahan »

Jack Griffin a écrit :[...]Sinon ton texte est la preuve qu'on peut raconter tout et n'importe quoi sur un film[...]
CQFD.
Jack a défendu de fort belle manière ce très grand film de Leone. J'en avais personnellement aucune envie face à l'énorme bloc de cynisme en face.
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bruce randylan
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Message par bruce randylan »

Jack Griffin a écrit : Il y a toujours eu chez Leone un côté caricatural, potache et ironique qui se mèle à des choses beaucoup plus profondes (la guerre, la violence dans Le bon la brute et le truand par exemple). Je ne vois pas en quoi ce serait avoir le cul entre deux chaises de traiter l'histoire de cette manière et cela a même tendance à grandement l'enrichir. Sinon au moment de Il était une fois la révolution il me semble bien que Leone a déjà définitivement acquis son statut d'auteur donc je ne comprend pas trop ce reproche.
Ce n'est pas la reconnaissance critique de Leone, mais sa volonté personnelle de sortir d'un genre de film ( le film de genre justement ) pour aller vers quelque chose de plus engagé que j'évoquais et que je trouvais qui s'accordait mal avec son univers qui fonctionnait tout à fait de lui même. Le fait que dans ses précédents opus, le mélange des genres fonctionnait grace à l'aspect quasi fantastique et surréaliste de personnages et situations. En le raccrochant au niveau de la réalité dans un véritable contexte social, politique et historique ( qui n'étaient qu'avant que pretextes ), je trouve que la caricature et l'ironique se transforment en cynisme.
Jack Griffin a écrit :
bruce randylan a écrit :un exemple : le (anti)-héros voit son fils explosé par une dynamite, et hop, ça tourne à la bonne blague. Du coup quand plus tard, le reste de sa famille sont sauvagement assassinés ( les salauds ), je me demande bien pourquoi ça ne vire pas à la blague.
En disant cela tu arrives à apprécier Il était une fois dans l'ouest et le massacre de la famille? Je ne comprends pas...L'emphase que tu décris a toujours été indisociable du style de Leone et pas particulièrement sur ce film ci.
C'est pas le fait qu'un gosse soit tué, torturé, violé, depécé, ou pire regardant les télétubbies qui me dérange, c'est la manière dont le coté rigoulard de la 1ère moitié de ...la révolution détruit pour moi la tentative de devenir sérieux, crédible ou dramatique dans la seconde partie. Je n'ai aucun problème avec le mélange des genres ( au contraire ), mais dans celui-ci, le trait est tellement grossier que ça me dérange.
A l'inverse, la noirceur et le coté sans fois ni loi de "... dans l'ouest" donne l'un des débuts les plus génial qui soit parce qu'il définit exactement le genre de personnage que l'on croisera et que Leone les developpe dans un logique d'évolution cohérente et jamais contradictoire.
Je suis pas sur que tu es compris ce que je voulais dire sur ce point ( comme sur d'autres )
Jack Griffin a écrit : Ce sont des touches de légéreté qui permettent de ne pas statufier illico le perso de Rod Steiger et je ne vois pas en quoi cela efface sa douleur ou l'atténue.
ça la désamorce et déshumanise son personnage et vient parasiter son discours sur la violence, la révolution. Tu m'excuseras mais quand un film commence avec un citation ( bien trouvé ) de Mao, j'espère un autre type de discours que "les oiseaux chient sur les pauvres et chantent pour les riche", je trouve ça réducteur même si c'est surement vrai.
Dans tout les autres Leone, il ne ridiculise pas la souffrance des personnages. Durant les scènes de torture du Bon, brute, truand, on vire pas la farce groteste, on y glisse intelligement et par une progression quasi absurde et irréel.
Jack Griffin a écrit : A moins de refuser aussi les Charlie Chaplin dans ce mélange de burlesque et de réalisme sociale.
:lol:
Je n'apprécie que moyennement les films sociaux Chaplin que je trouve un peu trop porté sur la prise d'otage sentimentaliste. Et puis je ne suis pas trés fan du personnage même ( sa gestuelle principalement, l'humour ). En fin pas tout, evidement, là où sa relation avec the Kid me laisse de marbre ( sauf les scènes avec la mère ), les lumières de la ville me boulverse. Mais bon, je suis pas là pour ça :wink:
Jack Griffin a écrit :
bruce randylan a écrit : Sa psychologie à lui : un flashback au ralenti floutté
Exit Il était une fois dans l'ouest et il était une fois en amérique alors?

Mais là ça passe trés bien. Mais de la même manière que chez John Woo ( un autre de mes chouchou ), certains de ses ralentis ou tics visuel/esthétique tombent completement à plat, là où dans d'autre films, on touche le génie et la grâce.
je pense avoir suffisant de recul sur la carrière d'un cinéaste pour sentir quand il en fait trop ou quand il tourne en rond à recycler ses même idées ( sans pour autant traiter ceux qui apprécient ce film de benet sans cervelle, d'ailleurs je n'attaque à aucun moment le statut de ce film, ni ses afficiodos, mais son seul réalisateur ).
Jack Griffin a écrit :
bruce randylan a écrit : De tout de façon, le réalisateur lui-même méprise son film, quand le Anti-héros déclare à la fin un déchirant "and what about me now", le cinéaste lui balance à la gueule un gros "DUCK YOU SUCKER"...
Titre différent selon les pays et on sait que Leone aimait particulièrement la traduction française.
je vois pas le rapport avec ce que je met en avant donc je sais pas quoi répondre ( :roll: ).
Jack Griffin a écrit : Sinon ton texte est la preuve qu'on peut raconter tout et n'importe quoi sur un film...
Absolument, mais les cahiers du cinéma existait bien avant moi, je n'ai aucun mérite ( merci également de ton ouverture d'esprit - comment ça la mienne est pas mieux ? :wink: )
Jack Griffin a écrit :
bruce randylan a écrit :Et puis, je trouve ça saint de detester de temps en temps un chef d'oeuvre certifié, ça me donne le sentiment ( l'illusion ) d'avoir encore de l'esprit critique et de la personnalité
pas sûr :twisted:
Mais si ! si on ne devait detester que des mauvais films et aimer que des bons films, je trouverais la vie bien fade et ennuyeuse.

D'ailleurs, j'en profite sur ce principe :
Je n'aime pas les Beattles, je préfère les Small Faces.
Je n'aime pas Tolkien, je préfère Robin Hobb
je n'aime pas le Roi Lion, je préfère Bambi.
Je n'aime pas Anita Ekberg, je préfère Jessie Mathews
Je n'aime pas Bjork, je préfère Yoko Kanno
Je n'aime pas les misérable de Victor Hugo, je préfère Oliver Twist
je n'aime pas Jacques Brel, je préfère Brassens.
je n'aime pas les chaises de jardin, je préfère les tabourets
je n'aime pas les listes, je préfère les énumérations.
etc... etc...
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Zelda Zonk
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Message par Zelda Zonk »

Jeremy Fox a écrit :
Max Schreck a écrit :J'ai mis un certain temps à comprendre de quel film tu parlais, Bruce. Je ne me sens pas capable d'y répondre quoi que ce soit, puisqu'apparemment rien, je dis bien : rien, ne semble avoir trouvé de résonnance en toi. C'est vraiment dommage, puisque pour ma part je trouve ce film magnifique. Toutes les figures que tu dénonces comme étant grotesques ou irresponsables ne sont-elles pas là pour exprimer justement tout le paradoxe de l'engagement révolutionnaire, entre idéal, nihilisme, désillusion et mensonge ? Le film est plein de ruptures de tons, et la bouffonerie est toujours un peu empreinte de quelque chose d'un peu dérangeant qui fait que le spectateur est complétement emporté (ou pas) dans le flux de l'histoire, avec ces personnages qui évoluent vraiment au cours du film.

Bon, mes développements sont particulièrement maladroits. C'était juste pour dire que personnellement, ce Leone me bouleverse. Tous simplement. :wink:
.
Pareil, ce Leone est en train de devenir mon préféré du cinéaste.
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Philip Marlowe
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Message par Philip Marlowe »

Il était une fois la révolution

Du très très bon. Des Leone que j'ai vu jusqu'à maintenant, peut-être le plus attachant. Les personnages sont tous des salauds, mais ils nous sont pourtant très proches car Leone évite tout manichéisme ou vision moralisatrice: Ils les montrent juste tels qu'ils sont. Des humains, ni plus ni moins, avec leurs ambitions, leurs passions, leurs blessures, leurs espoirs, et au final, rien, juste le feu. Une grande aventure qui nous montre une vision riche de la nature humaine. Comme grands moments je relève la scène sous la pluie, la libération, le plan sur les cadavres, et bien sûr l'ouverture et le final. Et j'aime encore plus qu'avant cette mise en scène virtuose et gargantuesque. Merci Sergio.
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harry callahan
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Message par harry callahan »

Philip Marlowe a écrit :Il était une fois la révolution[...]Merci Sergio.
Et Ennio, il refoule du goulot ?
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Message par blondin »

Il était un fois la révolution de S. Leone

Bon, ben je l'ai enfin vu et je suis assez déçu. Ca reste un film tout à fait correct mais bien en-dessous de tous les autres Leone que j'ai vus. Je trouve que le scénario est mal foutu. On ne voit pas bien où Leone veut en venir, le personnage de Coburn n'est pas assez fouillé (on voit un flash-back et c'est tout). Est-ce que le film a été beaucoup coupé ou est-ce la version voulue par Leone ?

Il y a quand même de très beaux moments de cinéma, très dramatiques (la scène de la dénonciation sous la pluie) et des moments de comédie assez réussies mais le film a du mal à tenir sur la longueur.
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harry callahan
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Message par harry callahan »

blondin a écrit : Il était un fois la révolution de S. Leone

[...]le personnage de Coburn n'est pas assez fouillé (on voit un flash-back et c'est tout).[...]
Deux flash backs, et qui en disent bien plus long que de nombreux discours.
blondin a écrit : Est-ce que le film a été beaucoup coupé ou est-ce la version voulue par Leone ?
Si tu as vu la version du dvd MGM collector, c'est je crois la "vraie" version.
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Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

IL ETAIT UNE FOIS LA REVOLUTION de Sergio Leone

Je viens de le redécouvrir, via l'édition collector et sa version intégrale apparemment. Sans apprécier davantage que certains de ses autres films, j'ai quand même sacrément réévalué le film, qui m'avait moyennement accroché il y a quelques années (c'était certainement la version courte, je pense). Leone maitrise toujours autant son style visuel, sa science de l'espace et du rythme (ces longues plages latentes suivies d'une accélaration, tel le calme avant la tempête). Par contre c'est parfois limite contemplatif, par les pauses qu'il nous oblige à faire. Mais ce qui m'a le plus surpris, ce dont je ne me souvenais pas (ce que je n'avais pas noté en fait?) c'est la noirceur de l'ensemble, ce ton désenchanté, ce monde sans pitié et ces noirs tableaux décrits (les innombrables exécutions, par exemple). L'humour est également présent (surtout dans la 1ère moitié) et pas de la manière la plus fine... (normal c'est un film de mecs :fiou: )

Très belle performance de Rod Steiger. C'est la 3e fois que je le croise en quelques semaines (DR JIVAGO, MAIN BASSE SUR LA VILLE) et je trouve qu'il est encore trop peu salué, un peu oublié, et qu'il a une filmographie tout sauf honteuse. C'est une impression.

Je suis aussi assez déçu du master proposé par MGM, apparemment pas restauré: couleurs mollassonnes la plupart du temps, contrastes légers dans les scènes sombres, et surtout définition à la ramasse. L'impression de flou est quasi constante, et on est loin de la finesse des traits d'autres Leone mieux lottis en dvd.
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Message par Zelda Zonk »

Nestor Almendros a écrit :IL ETAIT UNE FOIS LA REVOLUTION de Sergio Leone

(...)
Je suis aussi assez déçu du master proposé par MGM, apparemment pas restauré: couleurs mollassonnes la plupart du temps, contrastes légers dans les scènes sombres, et surtout définition à la ramasse. L'impression de flou est quasi constante, et on est loin de la finesse des traits d'autres Leone mieux lottis en dvd.
Tiens, c'est bizarre. Perso, je trouve cette édition Collector de bonne qualité. Pas noté de flous. C'est pas la qualité de "l'Ouest", c'est clair, mais l'ensemble est très correct je trouve.
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Colqhoun
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Message par Colqhoun »

Il était une fois la révolution / Giu la Testa / A Fistfull of Dynamite / Duck you sucker || Sergio Leone
Juan est un petit truand qui braque les riches avec ses gamins. Après l'attaque d'une dilligence, il rencontre John Mallory, terroriste irlandais spécialisé dans les explosifs en tout genre à qui il propose de s'allier pour aller braquer la banque de Mesa Verde. Un peu malgré eux, Juan et John vont se retrouver engagés dans la révolution du moment.

Leone nous parle de transition, de l'ancien monde, de ses bandits de grand chemin et de ses diligences et du monde moderne, ses véhicules motorisés, ses révolutions pour une cause, etc.. D'un côté Juan, représentant du vieil ouest. Un homme qui ne cherche que son propre profit, vulgaire, illétré et bien souvent lâche. De l'autre, John, ancien combattant de l'IRA, nourri par un deuil, combattant d'une cause "noble" et qui veut avant toute chose exterminer tout ce qui porte un uniforme. On suit alors les péripéties de ces deux personnages que tout oppose, qui peu à peu prendront conscience de l'importance de leur "tâche". Leone, avec son style inimitable, magnifie chaque scène, chaque visage, chaque paysage en utilisant un scope imposant et un montage savant. En revanche, un gros bémol, la musique de Morricone, ici particulièrement pénible, si ce n'est dans le ton qu'elle dégage et qui colle bien à l'ensemble. Ces espèces de "chom chom chom" m'ont, pour parler franchement, vraiment cassés les couilles. Et si le film n'atteint pas les sommets d'un Il était une fois dans l'Ouest (pour moi, meilleur Leone et l'un des meilleurs films de tous les temps de l'univers du monde), on reste ici dans l'ouvrage de qualité, où les 2h30 passent sans que l'on s'en rende compte et qui mixe avec talent divers degrès d'émotions (la transition entre la scène de l'explosion du pont - hilarante parce que totalement excessive- et la scène de Juan qui a découvert ce qu'il était advenu de ses enfants est déconcertante mais très juste).
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Jack Sullivan
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Message par Jack Sullivan »

Colqhoun a écrit :Il était une fois la révolution / Giu la Testa / A Fistfull of Dynamite / Duck you sucker || Sergio Leone
(...)En revanche, un gros bémol, la musique de Morricone, ici particulièrement pénible, si ce n'est dans le ton qu'elle dégage et qui colle bien à l'ensemble. Ces espèces de "chom chom chom" m'ont, pour parler franchement, vraiment cassés les couilles.
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Chaumes, Chaumes, Chaumes :mrgreen: J'avoue que je me suis retenue à grand-peine de pouffer de rire.
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