Jack Griffin a écrit :
Il y a toujours eu chez Leone un côté caricatural, potache et ironique qui se mèle à des choses beaucoup plus profondes (la guerre, la violence dans Le bon la brute et le truand par exemple). Je ne vois pas en quoi ce serait avoir le cul entre deux chaises de traiter l'histoire de cette manière et cela a même tendance à grandement l'enrichir. Sinon au moment de Il était une fois la révolution il me semble bien que Leone a déjà définitivement acquis son statut d'auteur donc je ne comprend pas trop ce reproche.
Ce n'est pas la reconnaissance critique de Leone, mais sa volonté personnelle de sortir d'un genre de film ( le film de genre justement ) pour aller vers quelque chose de plus engagé que j'évoquais et que je trouvais qui s'accordait mal avec son univers qui fonctionnait tout à fait de lui même. Le fait que dans ses précédents opus, le mélange des genres fonctionnait grace à l'aspect quasi fantastique et surréaliste de personnages et situations. En le raccrochant au niveau de la réalité dans un véritable contexte social, politique et historique ( qui n'étaient qu'avant que pretextes ), je trouve que la caricature et l'ironique se transforment en cynisme.
Jack Griffin a écrit :
bruce randylan a écrit :un exemple : le (anti)-héros voit son fils explosé par une dynamite, et hop, ça tourne à la bonne blague. Du coup quand plus tard, le reste de sa famille sont sauvagement assassinés ( les salauds ), je me demande bien pourquoi ça ne vire pas à la blague.
En disant cela tu arrives à apprécier Il était une fois dans l'ouest et le massacre de la famille? Je ne comprends pas...L'emphase que tu décris a toujours été indisociable du style de Leone et pas particulièrement sur ce film ci.
C'est pas le fait qu'un gosse soit tué, torturé, violé, depécé, ou pire regardant les télétubbies qui me dérange, c'est la manière dont le coté rigoulard de la 1ère moitié de ...
la révolution détruit pour moi la tentative de devenir sérieux, crédible ou dramatique dans la seconde partie. Je n'ai aucun problème avec le mélange des genres ( au contraire ), mais dans celui-ci, le trait est tellement grossier que ça me dérange.
A l'inverse, la noirceur et le coté sans fois ni loi de "... dans l'ouest" donne l'un des débuts les plus génial qui soit parce qu'il définit exactement le genre de personnage que l'on croisera et que Leone les developpe dans un logique d'évolution cohérente et jamais contradictoire.
Je suis pas sur que tu es compris ce que je voulais dire sur ce point ( comme sur d'autres )
Jack Griffin a écrit :
Ce sont des touches de légéreté qui permettent de ne pas statufier illico le perso de Rod Steiger et je ne vois pas en quoi cela efface sa douleur ou l'atténue.
ça la désamorce et déshumanise son personnage et vient parasiter son discours sur la violence, la révolution. Tu m'excuseras mais quand un film commence avec un citation ( bien trouvé ) de Mao, j'espère un autre type de discours que "les oiseaux chient sur les pauvres et chantent pour les riche", je trouve ça réducteur même si c'est surement vrai.
Dans tout les autres Leone, il ne ridiculise pas la souffrance des personnages. Durant les scènes de torture du Bon, brute, truand, on vire pas la farce groteste, on y glisse intelligement et par une progression quasi absurde et irréel.
Jack Griffin a écrit :
A moins de refuser aussi les Charlie Chaplin dans ce mélange de burlesque et de réalisme sociale.
Je n'apprécie que moyennement les films sociaux Chaplin que je trouve un peu trop porté sur la prise d'otage sentimentaliste. Et puis je ne suis pas trés fan du personnage même ( sa gestuelle principalement, l'humour ). En fin pas tout, evidement, là où sa relation avec the Kid me laisse de marbre ( sauf les scènes avec la mère ), les lumières de la ville me boulverse. Mais bon, je suis pas là pour ça
Jack Griffin a écrit :
bruce randylan a écrit : Sa psychologie à lui : un flashback au ralenti floutté
Exit Il était une fois dans l'ouest et il était une fois en amérique alors?
Mais là ça passe trés bien. Mais de la même manière que chez John Woo ( un autre de mes chouchou ), certains de ses ralentis ou tics visuel/esthétique tombent completement à plat, là où dans d'autre films, on touche le génie et la grâce.
je pense avoir suffisant de recul sur la carrière d'un cinéaste pour sentir quand il en fait trop ou quand il tourne en rond à recycler ses même idées ( sans pour autant traiter ceux qui apprécient ce film de benet sans cervelle, d'ailleurs je n'attaque à aucun moment le statut de ce film, ni ses afficiodos, mais son seul réalisateur ).
Jack Griffin a écrit :
bruce randylan a écrit :
De tout de façon, le réalisateur lui-même méprise son film, quand le Anti-héros déclare à la fin un déchirant "and what about me now", le cinéaste lui balance à la gueule un gros "DUCK YOU SUCKER"...
Titre différent selon les pays et on sait que Leone aimait particulièrement la traduction française.
je vois pas le rapport avec ce que je met en avant donc je sais pas quoi répondre (
).
Jack Griffin a écrit :
Sinon ton texte est la preuve qu'on peut raconter tout et n'importe quoi sur un film...
Absolument, mais les cahiers du cinéma existait bien avant moi, je n'ai aucun
mérite ( merci également de ton ouverture d'esprit - comment ça la mienne est pas mieux ?
)
Jack Griffin a écrit :
bruce randylan a écrit :Et puis, je trouve ça saint de detester de temps en temps un chef d'oeuvre certifié, ça me donne le sentiment ( l'illusion ) d'avoir encore de l'esprit critique et de la personnalité
pas sûr
Mais si ! si on ne devait detester que des mauvais films et aimer que des bons films, je trouverais la vie bien fade et ennuyeuse.
D'ailleurs, j'en profite sur ce principe :
Je n'aime pas les Beattles, je préfère les Small Faces.
Je n'aime pas Tolkien, je préfère Robin Hobb
je n'aime pas le Roi Lion, je préfère Bambi.
Je n'aime pas Anita Ekberg, je préfère Jessie Mathews
Je n'aime pas Bjork, je préfère Yoko Kanno
Je n'aime pas les misérable de Victor Hugo, je préfère Oliver Twist
je n'aime pas Jacques Brel, je préfère Brassens.
je n'aime pas les chaises de jardin, je préfère les tabourets
je n'aime pas les listes, je préfère les énumérations.
etc... etc...