Fritz Lang : La période américaine

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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daniel gregg
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Re: Fritz Lang : La période américaine

Message par daniel gregg »

Demi-Lune a écrit :L'invraisemblable vérité (1956)
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Je suis vraiment désolé pour les admirateurs que je sais nombreux, mais je n'ai été convaincu.
Évacuons la question du retournement final et de la posture de Lang vis-à-vis de la peine de mort : ce n'est pas ce qui m'a le plus dérangé car on est là dans des développements typiquement langiens sur l'aspect "multifacette" de la culpabilité.
Non, le problème c'est que le film repose sur un pitch complètement... invraisemblable. Telles que nous sont présentées les choses, comment croire - et du coup adhérer - qu'un homme (quelles que soient en définitive ses intentions) se laisse tranquillement convaincre d'être un faux tueur et de risquer la chaise électrique (tout ça pour mettre les bâtons dans les roues du proc' pro peine de mort !), en s'en remettant en plus aux seules mains d'un ami combinard dont on se doute évidemment qu'il va lui arriver quelque chose ? C'est absurde. Le film entier repose sur ce postulat et en tant que spectateur, il m'est très difficile de l'avaler. En tant que spectateur, il m'est très malaisé d'avaler que Dana Andrews se prête dès le départ à ce jeu dont il a tout à perdre ; et même si le twist donne à rebours un semblant de cohérence à ses motivations, son pari reste d'un point de vue scénaristique bien trop invraisemblable pour convaincre.
Sur le plan des enjeux, le film de Lang me fait beaucoup penser à un polar anglais dont le scénario m'avait beaucoup marqué quand j'étais gosse, Faute de preuves (1991), avec un Liam Neeson en détective privé qui monte des adultères bidons avec sa secrétaire/maîtresse pour que puissent être prononcés des divorces, et se retrouve accusé un jour du meurtre de celle-ci. Au final, les deux films se ressemblent beaucoup mais le côté très risqué et fragile du jeu était dans mes souvenirs bien mieux négocié que chez Lang, pour la bonne raison que le récit était intégralement raconté du point de vue de l'accusé, Liam Neeson - ce qui en termes de lois dramatiques était déstabilisant puisque tacitement, le spectateur a sans doute plus tendance à accorder sa confiance à un récit à la première personne d'un homme subitement accusé et mis en difficulté (donc pour qui l'on craint vraiment), et qui mène lui-même son enquête.
Par ailleurs, j'avoue ne pas apprécier Dana Andrews en tant qu'acteur et on ne peut pas dire que ce soit avec ce film qu'il fasse subitement des étincelles (tout comme Joan Fontaine qui est ici très transparente).
Quant à la mise en scène de Lang, il y a quand même quelque chose qui m'attriste, encore une fois, dans cette absence totale d'ambition visuelle et technique de la part d'un cinéaste qui était en Allemagne véritablement visionnaire. Sa carrière aux USA me laisse franchement perplexe...
C'était précisément un parti pris artistique de sa part, comme Preminger, en fin de carrière, que de synthétiser le plus possible sa mise en scène.
Pour lui, comme pour Preminger, idéalement, un film bien mis en scène est un film où le montage est invisible, dans lequel il suffirait d'un seul et même plan sequence.
Lourcelles explique très bien l'intention de Lang, dans ses films de fin de carrière, de parvenir à une épure absolue pour cerner au plus près ses personnages et ne jamais sacrifier le récit dont les péripéties et rebondissements sont concentrés à l'extrême. (C'est aussi un peu comme si tu reprochais à Picasso d'avoir fait évoluer son style vers davantage d'épure, d'expressivité, non ?)
Après concernant ce film proprement dit, c'est vrai que Lang a dû faire avec un budget restreint, d'où l'économie de décors, etc...
Quand à Dana Andrews, je l'aime beaucoup pour ma part, surtout pour avoir délibérément, tout au long de sa carrière choisi des réalisateurs (Preminger, Lang, Tourneur) qui lui convenaient et qui cherchaient justement cette économie de jeu et d'expression.
Sinon, au vu des derniers posts, tu es loin d'être le seul à ne pas apprécier ce film. (parles en à At close range. :mrgreen: )
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AtCloseRange
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Re: Fritz Lang : La période américaine

Message par AtCloseRange »

Demi-Lune a écrit :L'invraisemblable vérité (1956)
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Je suis vraiment désolé pour les admirateurs que je sais nombreux, mais je n'ai été convaincu.
Évacuons la question du retournement final et de la posture de Lang vis-à-vis de la peine de mort : ce n'est pas ce qui m'a le plus dérangé car on est là dans des développements typiquement langiens sur l'aspect "multifacette" de la culpabilité.
Non, le problème c'est que le film repose sur un pitch complètement... invraisemblable. Telles que nous sont présentées les choses, comment croire - et du coup adhérer - qu'un homme (quelles que soient en définitive ses intentions) se laisse tranquillement convaincre d'être un faux tueur et de risquer la chaise électrique (tout ça pour mettre les bâtons dans les roues du proc' pro peine de mort !), en s'en remettant en plus aux seules mains d'un ami combinard dont on se doute évidemment qu'il va lui arriver quelque chose ? C'est absurde. Le film entier repose sur ce postulat et en tant que spectateur, il m'est très difficile de l'avaler. En tant que spectateur, il m'est très malaisé d'avaler que Dana Andrews se prête dès le départ à ce jeu dont il a tout à perdre ; et même si le twist donne à rebours un semblant de cohérence à ses motivations, son pari reste d'un point de vue scénaristique bien trop invraisemblable pour convaincre.
Sur le plan des enjeux, le film de Lang me fait beaucoup penser à un polar anglais dont le scénario m'avait beaucoup marqué quand j'étais gosse, Faute de preuves (1991), avec un Liam Neeson en détective privé qui monte des adultères bidons avec sa secrétaire/maîtresse pour que puissent être prononcés des divorces, et se retrouve accusé un jour du meurtre de celle-ci. Au final, les deux films se ressemblent beaucoup mais le côté très risqué et fragile du jeu était dans mes souvenirs bien mieux négocié que chez Lang, pour la bonne raison que le récit était intégralement raconté du point de vue de l'accusé, Liam Neeson - ce qui en termes de lois dramatiques était déstabilisant puisque tacitement, le spectateur a sans doute plus tendance à accorder sa confiance à un récit à la première personne d'un homme subitement accusé et mis en difficulté (donc pour qui l'on craint vraiment), et qui mène lui-même son enquête.
Par ailleurs, j'avoue ne pas apprécier Dana Andrews en tant qu'acteur et on ne peut pas dire que ce soit avec ce film qu'il fasse subitement des étincelles (tout comme Joan Fontaine qui est ici très transparente).
Quant à la mise en scène de Lang, il y a quand même quelque chose qui m'attriste, encore une fois, dans cette absence totale d'ambition visuelle et technique de la part d'un cinéaste qui était en Allemagne véritablement visionnaire. Sa carrière aux USA me laisse franchement perplexe...
Dans mes bras, Demi-Lune.
En fait, plus qu'à Faute de Preuves (que j'aimais bien à l'époque - pas revu depuis un bon moment), le plus direct descendant, c'est le crétin David Gale d'Alan Parker. On peut d'ailleurs imaginer qu'il est un "hommage" quelque part au film de Lang.

Mais bon, y a quand même de superbes films dans sa période US: Fury, Chasse à l'Homme, Règlement de Comptes, La 5ème Victime, Moonfleet (même si je suis un peu en désamour aujourd'hui).
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Demi-Lune
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Re: Fritz Lang : La période américaine

Message par Demi-Lune »

daniel gregg a écrit :C'était précisément un parti pris artistique de sa part, comme Preminger, en fin de carrière, que de synthétiser le plus possible sa mise en scène.
Pour lui, comme pour Preminger, idéalement, un film bien mis en scène est un film où le montage est invisible, dans lequel il suffirait d'un seul et même plan sequence.
Lourcelles explique très bien l'intention de Lang, dans ses films de fin de carrière, de parvenir à une épure absolue pour cerner au plus près ses personnages et ne jamais sacrifier le récit dont les péripéties et rebondissement sont concentrées à l'extrême. (C'est aussi un peu comme si tu reprochais à Picasso d'avoir fait évoluer son style vers davantage d'épure, d'expressivité, non ?)
Mon problème avec l'évolution du style de Lang, c'est que je vois une grosse rupture entre ses films allemands et ses films américains, et que je la déplore.
En Allemagne, que ce soit pour le muet ou le parlant, Lang était un maître de l'image (peut-être LE cinéaste de l'image avec Eisenstein). Il traduisait ses idées par des images profondément évocatrices, sensationnelles, cinématographiques quoi. Bon sang, rien que de repenser à la première partie des Nibelungen ou à Metropolis, ça me flanque des frissons... ce gars-là était un génie, un véritable visionnaire au sens propre du terme.
Aux États-Unis, Lang semble avoir complètement perdu ça. Je reste intimement persuadé que son passage chez l'Oncle Sam a stoppé voire brisé quelque chose dans sa créativité. Parmi ceux que j'aie vus, il y a peu de ses films US où je ne me dise qu'il ne fait qu'habiller un scénario. Il y a bien sûr de temps à autre des idées éparses qui rappellent momentanément le Lang formaliste des grands jours (l'ouverture de Man hunt, par exemple, la nervosité de Furie ou Les contrebandiers de Moonfleet), il y a parfois des photos travaillées (House by the river) où Lang semble dérouler programmatiquement un univers expressionniste qu'il a lui-même contribué à créer, mais plus aucun de ses films ne sera mû par une dynamique essentiellement visuelle. En Allemagne, son art a justement toujours été de tout transcender par la mise en scène ; aux USA, il a pour moi perdu son génie en s'oubliant trop souvent derrière de la parlote filmée. Encore une fois, vous allez me trouver très sévère (pour ma défense, c'est à la mesure de ma déception face à cette trajectoire qui est la sienne), mais L'invraisemblable vérité m'apparaît ainsi moins comme l'aboutissement d'une démarche épurée que comme l'énième confirmation d'un renoncement artistique (parce que bon, de La femme au gardénia à La femme au portrait en passant par Les bourreaux meurent aussi, c'est quand même techniquement pas folichon de la part d'un maître dont la mise en scène de M le maudit, par exemple, reste d'une modernité à toute épreuve).
AtCloseRange a écrit :Mais bon, y a quand même de superbes films dans sa période US: Fury, Chasse à l'Homme, Règlement de Comptes, La 5ème Victime, Moonfleet (même si je suis un peu en désamour aujourd'hui).
Oui, il y en a des bons. J'aime beaucoup La rue rouge, notamment. Mais à cause de tout ce que je viens d'expliquer, je ne peux pas les mettre sur le même piédestal que sa période allemande. Quelque part Lang s'est "affadi" pour moi, aux USA.
daniel gregg
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Re: Fritz Lang : La période américaine

Message par daniel gregg »

Mais l'art cinématographique n'est quand même pas exclusivement dans la mise en forme, dans la manière de montrer par l'image pour l'image (le mec pas clair ! :lol: ), il y a aussi une façon de faire évoluer le récit jusqu'à l'essentiel en se servant notamment des acteurs, leur façon d'être et d'habiter les décors, fussent ils exigus.
Je sens bien qu'il y a chez toi une attirance pour un cinéma formaliste (ce n'est pas péjoratif) tu cites Eisenstein par exemple dont la façon justement de sacrifier le récit à la forme me touche infiniment moins qu'un Murnau ou un Borzage par exemple. Certes tu peux y trouver de quoi satisfaire une exigence réfléchie et intellectuelle pour le cinéma, mais, pour ma part, ce n'est clairement pas le cinéma qui me touche parce que précisément trop retenue.
La femme au portrait que tu cites notamment, me trouble et me passionne davantage que n'importe lequel des films d'Eisenstein.
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Re: Fritz Lang : La période américaine

Message par Federico »

L'invraisemblable vérité, qui m'avait carrément laissé sur le Q à sa découverte... m'a énormément déçu à sa récente re-vision.
Je ne suis pas fier de l'avouer d'autant plus que j'admire Lang et Dana Andrews.
Pour revenir plus globalement sur la carrière américaine de ce géant du cinéma (dont je continue d'aimer plus d'un film comme Le secret derrière la porte, House by the river ou Règlement de comptes), j'ai quelque part l'impression qu'il a du se sentir dépassé par ses propres "élèves" ou successeurs, comme Tourneur, Hitchcock, Siodmak ou Welles.
J'en suis presque à craindre de revoir des films qui m'avaient autant plu que Furie, L'ange des maudits et Les contrebandiers de Moonfleet, c'est dire... :?
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
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Re: Fritz Lang : La période américaine

Message par beb »

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Federico
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Re: Fritz Lang : La période américaine

Message par Federico »

beb a écrit :
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Federico a écrit :L'invraisemblable vérité, qui m'avait carrément laissé sur le Q à sa découverte... m'a énormément déçu à sa récente re-vision.
Je ne suis pas fier de l'avouer d'autant plus que j'admire Lang et Dana Andrews.
Pour revenir plus globalement sur la carrière américaine de ce géant du cinéma (dont je continue d'aimer plus d'un film comme Le secret derrière la porte, House by the river ou Règlement de comptes), j'ai quelque part l'impression qu'il a du se sentir dépassé par ses propres "élèves" ou successeurs, comme Tourneur, Hitchcock, Siodmak ou Welles.
J'en suis presque à craindre de revoir des films qui m'avaient autant plu que Furie, L'ange des maudits et Les contrebandiers de Moonfleet, c'est dire... :?
C'est un sentiment (une re-vision décevante) qui me fait toujours peur, mais pour Les contrebandiers de Moonfleet, ce n'est pas possible. Je l'ai revu plusieurs fois et il tient sacrément bien la route. Rien que de me remémorer Georges Sanders disant "and the question is, are we partners ?" m'enchante :D
C'est sûr qu'avec Sanders (accessoirement un de mes acteurs de chevet depuis des lustres), on est souvent gâtés. :D
Pas revu Moonfleet depuis bien 20 ans. Il avait du repasser un jour à la téloche entretemps mais en VF et je n'avais pas eu le courage de m'infliger ça. Sanders doublé, c'est comme couper un Château Margaux 1961 avec de la limonade. :roll:
Et puis quel bonheur ce fut de le découvrir la première fois après en avoir si souvent vu la photo du tournage dans le premier générique du Cinéma de minuit... :wink:
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Message par Jeremy Fox »

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Re: Fritz Lang : La période américaine

Message par Supfiction »

Enfin vu L'invraisemblable vérité qui s'est avéré une grosse déception, la faute à un scenario improbable et paradoxalement très prévisible. Si, c'est possible.
A la décharge du film, les spectateurs contemporains de la sortie du film bénéficiaient probablement davantage de l'effet de surprise. Mais pas sûr qu'ils aient davantage apprécié l'invraisemblable intrigue..
Edouard
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Re: Fritz Lang : La période américaine

Message par Edouard »

C'est mon film du mois de mars 2015.
Gros, gros choc. Le terme de chef d'oeuvre, si galvaudé de nos jours et dont l'utilisation est assez prompt voire intempestive pour certains métrages à peine sortis, est ici pleinement mérité.
C'est parfait en tout point.
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Re: Fritz Lang : La période américaine

Message par Jeremy Fox »

Ben Castellano
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Re: Fritz Lang : La période américaine

Message par Ben Castellano »

DVDClassik a écrit :Il va sans dire que le résultat effraya le studio qui réduisit considérablement les dialogues évoquant le danger des armes nucléaires et supprima purement et simplement la dernière bobine, soit près de vingt minutes où l'intrigue se déplaçait logiquement en Allemagne où le « héros » découvrait les camps de la mort avant de constater que les Nazis avaient déplacé leurs usines de fabrication atomique en Amérique du Sud. Soit un désaveu total pour Gary Cooper qui échouait sur presque tous les aspects de sa mission.
Incroyablement fantasmagoriques ces coupes de Cape et poignard!
Je viens de découvrir le film, et s'il n'a pas la viscéralité et le vertige propre à Chasse à l'Homme, c'est tout de même un modèle de mise en scène et une étape du film d'espionnage dans sa nervosité et sa construction. La fameuse scène de bagarre parait même anticiper le meurtre de Gromek dans Le Rideau Déchiré, et les premiers 007 lui doivent pas mal aussi j'ai l'impression. Le contenu tient plus du feuilletonnesque de la Femme sur la Lune, mais ce n'est pas un reproche pour moi. Même si certains violons de Max Steiner ont vieilli, j'aime beaucoup également la partie centrale du couple Cooper/Palmer, et ce qui se joue entre ces deux personnages isolés dans l'attente des actions de leurs collègues de luttes : il se développe une romance assez touchante jusqu'au final. Les scènes avec le personnage de la physicienne au début du film sont très belles également. Je crois que je préfère finalement ce film-ci à d'autres sans doute plus noirs et personnels du cinéaste (mais aussi un peu décevants et bancals), type Espions sur la Tamise.

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aelita
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Re: Fritz Lang : La période américaine

Message par aelita »

Supfiction a écrit :Enfin vu L'invraisemblable vérité qui s'est avéré une grosse déception, la faute à un scenario improbable et paradoxalement très prévisible. Si, c'est possible.
A la décharge du film, les spectateurs contemporains de la sortie du film bénéficiaient probablement davantage de l'effet de surprise. Mais pas sûr qu'ils aient davantage apprécié l'invraisemblable intrigue..
il faut dire aussi que, depuis, des retournements de situation plus ou moins improbable de ce genre , on en a maintenant l'habitude, et qu'on finit par les sentir de loin . Le public de l'époque (et même après), lui était deux fois surpris : par le twist, mais aussi par le fait qu'il y en ait un.
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Il devait se dire , quand le personnage est disculpé in extremis, que c'était fini, sans même se dire que , si l'intrigue s'arrêtait là, le meurtre n'était pas résolu. Le public actuel se dit "si le gars monte tout ce truc- se faire accuser (en choisissant bien le meurtre au passage) pour mieux se faire disculper après, c'est qu'il y a anguille sous roche...
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Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? (pensée shadok)
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