Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Philip Marlowe
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Mizoguchi (années 50)

Message par Philip Marlowe »

Si on a eu plusieurs fois l'occasion de parler de ses films dans divers topics, il est quand même dommage que cet immense réalisateur n'ait pas le sien. Comme il y a déjà un sujet sur la partie années 40 de sa carrière, en voici un pour parler de ses films des années 50, période que beaucoup considèrent comme le sommet de son brillant parcours.

Donc je commence par parler des derniers que j'ai vu:

Les Amants Crucifiés

Le style de Mizoguchi, à savoir les plans séquences distanciés et un cadrage millimétré(entre autres), s'adaptent parfaitement à cette histoire d'amour racontée sous forme de "thriller''. En effet, la mise en scène implacable et distante instaure une tension et une fatalité qui ne sont pas sans rappeler Fritz Lang. Pourtant, Les Amants Crucifiés reste un film profondément mizoguchien, où la distanciation sert avant tout à rendre compte du pathétique de la situation des personnages, à observer leur souffrance, à éveiller la compassion, ce qui peut sembler indispensable pour toute bonne histoire d'amour tragique. Le personnage de Osan, femme de la haute société blessée qui ira contre l'ordre établi pour défendre sa liberté, interprétée par la sublime Kyôko Kagawa, est le plus beau personnage de femme que j'ai vu chez Mizoguchi, pour ne pas dire un des plus beaux personnages que j'ai jamais vu dans un film. Mohei attire aussi l'empathie, par sa sincérité et la pureté de son amour, et Kazuo Hasegawa donne aussi une interprétation marquante. L'alchimie entre le couple passe parfaitement, et ainsi le film dégage une intensité érotique dûe au grand pouvoir de suggestion de la mise en scène et au talent des acteurs(c'était chaud les années 50 en y réfléchissant).
Si au niveau plastique, le film est je trouve moins éblouissant que l'Intendant Sansho, on a quand même le droit à nombre de grandes scènes, comme entre autres le passage inévitable de la barque ou la fuite de Mohei. Bref, avec L'Intendant Sansho mon Mizoguchi préféré, et un Chef-d'oeuvre(je cours éditer mon top 100).


Le Héros sacrilège

Je l'ai vu en me disant que je n'allais pas le comparer avec Les Amants crucifiés, mais je suis quand même déçu. Pourtant c'est loin d'être un échec. L'usage de la couleur est un succès, avec des scènes de nuit de toute beauté, ou les rencontres avec la voisine, qui m'a évoqué John Ford. D'ailleurs je me rends compte que chez Mizoguchi, dès que dans le même plan on a de l'eau et du vent, c'est automatiquement sublime(et le mot n'est pas trop fort). Malgré tout, j'ai eu du mal à compatir aux malheurs de Raizo Ichikawa, tant son personnage est plus souvent niais que naïf, et comme à peu près tout le drame tourne autour de ça, j'ai rarement été intéressé par ce qui se passait à l'écran, sauf lors des envolées formelles. Donc si le récit est quand même efficacement mené dans la 1ere partie, où malgré les reproches que l'on peut faire à la dramaturgie, on accepte le film pour ce qu'il est, à savoir un bon divertissement populaire, le rythme s'essoufle un peu dans la 2eme, et jusqu'à l'attaque finale, j'ai regardé ma montre. Donc pas un ratage, mais pas un succès non plus. Un film bancal, en somme.
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k-chan
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Message par k-chan »

Excellente initiative Philip :wink:

Un topic sur cette période in-con-tour-nable de l'oeuvre du "plus grand cinéaste du monde" était bien sûr obligatoire. Je n'ai pas osé l'ouvrir moi-même bien que j'y ai toujours pensé. Un cinéaste très cher à mon coeur, et que je place peut-être tout juste après Kurosawa.

Je remet ici une toute petite présentation :

******************************************

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Kenji Mizoguchi (1898-1956).

Mizoguchi est un cinéaste intimidant. Est-ce dû au réalisme cruel de ses films, et à leur extrême beauté ?
On se plait à le surnommer comme le cinéaste des femmes meurtries. Il est vrai qu'il a souvent peint des portraits de femmes aux destins difficiles, voire tragiques, souvent maltraitées par les hommes, et prostituées (prostitués qu'il fréquentait, ce qui lui valut une drôle d'histoire, puisqu'il fut un jour poignardé par une de ces femmes). Cette vocation lui est apparement venue du fait que sa propre soeur soit devenue geisha, afin de pouvoir l'aidé, durant sa jeunesse.
Né dans une famille plutôt pauvre, et fils d'un menuiser-charpentier, la carrière de Mizoguchi débuta en 1922. Mais ses films les plus connus chez nous sont ceux qu'il a réalisé durant les années 50, période qui nous intéresse ici, et qui démarre avec Le destin de Madame Yuki et Miss Oyu (après un passage difficile), et s'achève à sa mort en 1956, avec La rue de La honte. Et si Les contes de la lune vague après la pluie (1953) est sont oeuvre la plus célèbre et réputée, d'autres de ses films de la même époque l'égalent, en réalité. Que ce soit L'intendant Sansho (1954) - La vie d'Oharu, femme galante (1952) - Les amants crucifiés (1954), Les musiciens de Gion (1953), ou autres. Il n'aura réalisé que 2 films en couleurs dans une carrière qui compte pas loin de 100 longs-métrages : Le héros sacrilège et L'impératrice Yang Kwei-Fei. Les films de cette période touchent au sublime. Aisément parmi les plus beaux du monde. Mizoguchi recevra à cette époque de nombreuses récompenses méritées. Il eu ses acteurs fétiches, mais celle avec laquelle il tourna le plus fut la grande Kinuyo Tanaka (avec qui il eu sans doute une liaison).
Ce grand maître est considéré par ceux qui se disent connaisseurs, comme le plus grand cinéaste japonais, et même quelquefois comme le plus grand du monde. C'est discutable, mais pas loin de la vérité non plus.
Mizoguchi était un immense artiste, mais aussi un homme apparement un peu particulier, du fait que si il fut l'implaquable défenseur des femmes, il fouettait parfois ses actrices sur les plateaux de tournage. Contradiction un peu effrayante.
On ne trouve pas beaucoup de documentation sur cet homme. Le livre de référence, pour mieux connaître le personnage, et qui est disponible chez nous est sans doute "Souvenir de Kenji Mizoguchi" de Yoshikata Yoda, scénariste et plus proche collaborateur de Mizosan. Un petit livre passionnant, si l'on admire Mizoguchi. On y apprend qu'il fut un homme très exigent avec ses proches et collaborateurs, sévère, colérique, capricieux (comme le dit Toshiro Mifune)... Tyranique.
D'une personnalité un peu extrème, il allait jusqu'à comparer ses créations à des excréments :
"Ce qu'on a créé, ce n'est que du vent, de la merde, de la chiasse. Après m'être efforcé avec beaucoup de peine à produire quelque chose, cela ne m'intéresse plus. Il est détestable, celui qui se satisfait de contempler sa propre chiasse." ( :mrgreen: )
Au fond, c'était sans doute un homme sensible, qui aimait ses proches ("je te remercie infiniment pour tout" dira t-il peu avant sa mort prématurée, à son souffre douleur Mr Yoda (passage bouleversant :cry: ) ), et il est certain qu'il aimait son métier, lorsque l'on sait que jusqu'au derniers instant, il ne pensait qu'à une chose : son prochain film.


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Les contes de la lune vague après la pluie - L'intendant Sansho - L'impératrice Yang Kwei-Fei - La rue de la honte


Mizoguchi est mort trop tôt. Le 24 août 2006 sonnait le cinquantenaire de sa mort. Des hommages conséquents (grandes rétrospectives dans les cinémas, diffusions télévisées, un nouvel ouvrage et des éditions dvd) n'auraient pas été de trops.
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k-chan
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Message par k-chan »

La vie d'Oharu femme galante - 1952

Philip, ton topic m'a pousser à le revoir :) .

Chef-d'oeuvre absolu. Comme le disait Yoshikata Yoda, c'est le film dans lequel Mizoguchi a mis le plus de lui-même. Il décrit le destin cruel et déchirant d'une femme contre qui le destin semble s'acharner, mais qui est surtout victime de sa condition de femme, dans un système social pourri érigé par l'homme. Amour interdit et perte de son être aimé, banissement, perte d'un enfant et vendue à qui veut bien la racheter, prostitution, couvent, mendicité... Voilà la vie d'une femme bouleversante qui encaisse tout et se relève à chaque fois. Ce personnage d'Oharu, qui me touche particulièrement, est incarné par l'immense Kinuyo Tanaka qui offre ici une de ses plus belles interprétations, et demeure peut-être son plus beaux rôles, en tout cas chez Mizoguchi. Comme dans les autres films de cette période chez le cinéaste, la mise en scène contemplative où les vertigineux travellings sont rois est d'une beauté et d'une fluidité sans égale, à couper le souffle, ce qui n'en accentue que plus la force cette douloureuse dénonciation sociale. Un film sublime, très pessimiste (comme souvent), un énième chant d'amour à la femme, et pour moi un des plus beaux films du cinéaste (et de fait un de mes films préférés).
Une anecdote amusante, d'après Yoda, dit que Mizoguchi aurait réalisé ce film afin de concurencer Kurosawa qui venait de cartonner dans les festivals avec Rashômon. A noté aussi la courte présence de Toshiro Mifune, son seul rôle chez Mizoguchi.


De belles photos du films :

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-Kaonashi-
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Message par -Kaonashi- »

k-chan a écrit :Mizoguchi est mort trop tôt. Le 24 août 2006 sonnait le cinquantenaire de sa mort. Des hommages conséquents (grandes rétrospectives dans les cinémas, diffusions télévisées, un nouvel ouvrage et des éditions dvd) n'auraient pas été de trops.
L'Institut Lumière de Lyon va s'en charger prochainement ! :D
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Watkinssien
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Message par Watkinssien »

k-chan a écrit :La vie d'Oharu femme galante - 1952

Philip, ton topic m'a pousser à le revoir :) .

Chef-d'oeuvre absolu. Comme le disait Yoshikata Yoda, c'est le film dans lequel Mizoguchi a mis le plus de lui-même. Il décrit le destin cruel et déchirant d'une femme contre qui le destin semble s'acharner, mais qui est surtout victime de sa condition de femme, dans un système social pourri érigé par l'homme. Amour interdit et perte de son être aimé, banissement, perte d'un enfant et vendue à qui veut bien la racheter, prostitution, couvent, mendicité... Voilà la vie d'une femme bouleversante qui encaisse tout et se relève à chaque fois. Ce personnage d'Oharu, qui me touche particulièrement, est incarné par l'immense Kinuyo Tanaka qui offre ici une de ses plus belles interprétations, et demeure peut-être son plus beaux rôles, en tout cas chez Mizoguchi. Comme dans les autres films de cette période chez le cinéaste, la mise en scène contemplative où les vertigineux travellings sont rois est d'une beauté et d'une fluidité sans égale, à couper le souffle, ce qui n'en accentue que plus la force cette douloureuse dénonciation sociale. Un film sublime, très pessimiste (comme souvent), un énième chant d'amour à la femme, et pour moi un des plus beaux films du cinéaste (et de fait un de mes films préférés).
Une anecdote amusante, d'après Yoda, dit que Mizoguchi aurait réalisé ce film afin de concurencer Kurosawa qui venait de cartonner dans les festivals avec Rashômon. A noté aussi la courte présence de Toshiro Mifune, son seul rôle chez Mizoguchi.


De belles photos du films :

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+ 10.

Ce film est mon préféré de Mizoguchi. O'Haru est sans aucun doute le personnage féminin japonais le plus éblouissant que j'ai jamais vu, où sa trajectoire vitale a rarement été montrée de manière aussi harmonieuse, touchant à une acuité absolument époustouflante.
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Joe Wilson
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Message par Joe Wilson »

Très bonne idée que ce topic...j'y reposte pour l'instant deux avis récents sur Mizoguchi. D'autres suivront certainement.

L'Intendant Sansho

Chef d'oeuvre absolu, et cela faisait déjà quelques temps qu'un film ne m'avait pas aussi profondément remué.
Si le film est d'une beauté formelle sublime (quel sens du cadrage), j'ai surtout été saisi par la dignité humaine bouleversante qui s'en dégage. Le récit est d'une dureté implacable, la souffrance exprimée d'une intensité rare, mais Mizoguchi laisse toujours vibrer une étincelle de vie, d'une douceur inconsolable. Ce sont les préceptes du père qui transmet des valeurs à son fils, ou la complainte de la mère qui, éperdument, recherche ses enfants disparus.
J'ai ressenti à la fois une distance retenue révélatrice d'une rigueur morale impressionnante (en ce sens, L'Intendant Sansho s'écarte du mélodrame tant la vision de Mizoguchi sur le destin des êtres est sombre et sans concessions) et une sensibilité extraordinaire et écorchée qui donnent toutes deux une puissance rare au film, le rendant aussi très éprouvant.


La vie d'O-Haru, femme galante

Je poursuis ma découverte de la filmographie de Mizoguchi après L'Intendant Sansho. Là-encore, la mise en scène est quasi miraculeuse de limpidité, de sensibilité et de grâce (même si la vision est un peu gâchée par une copie à l'état fort passable). Elle exprime pourtant une souffrance empreinte d'un pessimisme absolu.
Si dans L'Intendant Sansho, la cellule familiale rend possible la transmission d'une dignité humaine, O-Haru est niée jusqu'à disparaître symboliquement du monde, seule échappatoire à un calvaire permanent.
Mizoguchi superpose les désillusions, les humiliations, avec des césures narratives qui m'ont d'ailleurs parfois surprises.
La phrase d'ouverture de L'Intendant Sansho , "l'homme ignore sa propre valeur" caractérise d'ailleurs parfaitement cette peinture sombre d'une société humaine sans conscience, ce qui rend la vision du film assez éprouvante dans sa noirceur.
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Philip Marlowe
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Message par Philip Marlowe »

k-chan a écrit :
De belles photos du films :

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C'est pas le Opening qui permet d'admirer ça! :shock: :(
Strum
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Message par Strum »

Pour moi Mizoguchi est le plus grand des cinéastes japonais classiques (Kurosawa, qui en est l'antithèse absolu dans son art tout en étant son égal, est de la génération suivante).

L'Intendant Sancho, Les Contes de la lune vague et Les Amants crucifiés sont des miracles de mise en scène. Mizoguchi est à la fois naturaliste (la condition de la femme japonaise est exposée sans fard) et touche à la poésie dans sa mise en scène.
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Message par Philip Marlowe »

L'Impératrice Yang Kwei Fei

C'est peut-être moins bancal que Le Héros Sacrilège, son autre film en couleurs, mais n'empêche que je n'ai pas été très captivé. Les images certes belles défilent sans que je ne me sente très concerné par ce qui s'y passe. S'il y a encore de belles scènes(comme la scène de danse, l'ouverture, les 10 dernières minutes...), il n'atteint pas à mon avis les sommets de ses plus grands films de cette époque. Par contre, même si j'étais au bord de l'ennui, l'exécution de Kwei Fei m'a fait un petit pincement au coeur. Le plan sur les chaussons :cry: D'ailleurs je remarque que dans le cas de personnages féminins tragiques, je suis très sensible à leurs chaussures, je sais pas pourquoi mais les voir me rend triste, me révolte, me donne envie de les arracher à leur cruel destin :? Bref, un bon film, même si en pensant que c'est Mizoguchi on peut être légèrement déçu.
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Cathy
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Message par Cathy »

Je poste ici le commentaire que j'avais écrit dans mes critiques de films naphtalinés !

La vie d'O Haru Femme galante

Ma troisième excursion dans le cinéma japonais est certainement la plus concluante. Si j'avais aimé le goût du Saké, j'ai vraiment adoré O Haru, bien que la copie proposée sur le DVD soit loin d'être satisfaisante.
C'est vrai que c'est un pur mélodrame, et les japonais semblent avoir peu d'humour. Mais j'ai beaucoup aimé la mise en scène, le parti de ne jamais montrer O Haru seule sauf quand elle décide elle même de sa vie dans la scène finale ou dans celle avec le chat. Elle apparaît toujours entourée !

Par contre ce qui est un tout petit peu gênant, c'est de ne jamais avoir de plans américains ou de gros plans, bon je sais ce sont des plans japonais :wink: :wink: pour bien voir le visage des héros, mais bon c'est anodin ! Mais j'ai trouvé quelque chose de superbe dans la mise en scène. On n'est pas dans un Japon aseptisé, mais dans ce vieux Japon. Le côté "documentaire" sur la vie d'une certaine époque est passionnant. La vision de cette femme est bouleversante et c'est vrai qu'en voyant on pense un peu à John Ford, sans l'humour. Mais je dois dire que c'est vraiment du beau cinéma, par contre j'ai eu peur au tout départ en entendant Toshiro Mifume de revivre le même problème que dans le chateau de l'araignée ce qui n'est pas le cas, vu que le personnage disparait très vite. Bref un magnifique film qui m'a touchée. L'héroine est bouleversante, même si on se demande qu'est-ce qui peut encore lui arriver tant elle tombe toujours de charybde en Scylla !
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-Kaonashi-
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Message par -Kaonashi- »

Cathy a écrit :et les japonais semblent avoir peu d'humour.
Euuuuuuuh attends, les Japonais ne sont pas dépourvus de zygomatiques, faut pas croire. Mais le fossé culturel entre le pays du Soleil levant et l'Occident est tellement grand que les pures comédies de cette époque ne sont jamais arrivées jusqu'à nous, l'humour y est trop obscur pour nous.
Du coup, le drame s'exporte mieux.
:wink:
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k-chan
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Message par k-chan »

Cathy semble avoir encore quelques idées préconçues sur le cinéma japonais, c'est un peu normal, mais elle disparaîtrons au fil de ses découvertes.

Les japonais ont un énormément d'humour, bien entendu. Et ils suffit de voir (quelques exemples très célèbres) Les 7 samouraïs, Eté précoces, Okasan, Porco Rosso... pour s'en convaincre.
J'aurais plus de mal à citer des films nippon totalement dénués d'humour.

Ozu et Kurosawa ont énormément d'humour. Mizoguchi un peu moins, peut-être, mais un film comme La rue de la honte n'en n'est pas dénué, par exemple.
Cathy a écrit :Mais je dois dire que c'est vraiment du beau cinéma
Le plus beau :P
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Jack Griffin
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Message par Jack Griffin »

Cathy a écrit : et les japonais semblent avoir peu d'humour.
oui. Par contre les noirs en ont beaucoup.
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-Kaonashi-
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Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Message par -Kaonashi- »

[NB du 19/02/2010 : à l'origine ce message ouvrait un topic consacré au réalisateur, avant fusion avec un topic plus court et antérieur, faite il y a quelques jours.]

Image
Kenji Mizoguchi a réalisé 90 films, dont à peine un tiers existe toujours (cf. liste plus bas).

Aux yeux de la critique occidentale, il fait partie du trio des grands maîtres du cinéma japonais de l'âge d'or, avec Yasujiro Ozu et Mikio Naruse, c'est-à-dire des cinéastes qui débutèrent à l'époque du muet (jusq'au milieu des années 1930 au Japon) et connurent un épanouissement de leur carrière et donc de leur art après la Seconde Guerre mondiale.

L'idée de ce topic serait de rassembler des infos d'une part sur les films existants, sur ceux visibles en DVD, sur les projections évènementielles ici ou là ; d'autre part d'articles de presse et de livres, et d'ouvrages consacrés à Mizoguchi, de liens vers des photos rares, etc. Et enfin (et surtout) de donner son avis sur un film du cinéaste ou sur sa filmographie.

  • FILMS ENCORE EXISTANTS [Liste mise à jour du 05/08/2022]


    La Chanson du pays Natal / Furusato no Uta (1925) non dispo en DVD visible sur youtube
    La Marche de Tokyo / Tokyo koshin-kyoku (1929) non dispo en DVD visible sur youtube
    Le Journal Asahi brille / Asahi wa kagayaku (1929) non dispo en DVD visible sur archive.org
    Okichi, Mistress of the Foreigners / Tôjin Okichi (1930) seules 4 minutes sont encore disponible non dispo en DVD visible sur youtube
    Le Fil blanc de la cascade / Taki no shiraito (1933) non dispo en DVD visible sur youtube
    La Cigogne en papier / Orizuru Osen (1935) Dispo en DVD Carlotta
    Oyuki la vierge / Maria no Oyuki (1935) Dispo en DVD Carlotta
    Les Coquelicots / Gubijinso (1935) Dispo en DVD Carlotta
    L'Elegie d'Ôsaka / Naniwa erejii (1936) Dispo en DVD MK2 et BR Artificial Eye
    Les Soeurs de Gion / Gion no shimai (1936) Dispo en DVD Carlotta
    L'Impasse de l'amour et de la haine / Aien kyo (1937) non dispo en DVD visible sur youtube
    Contes des chrysanthèmes tardifs / Zangiku monogatari (1939) Dispo en DVD MK2
    Les 47 ronins / Genroku Shushingara (1941-42) en deux parties Dispo en DVD MK2
    L'Histoire de Miyamoto Musashi / Miyamoto Musashi (1944) non dispo en DVD visible sur youtube
    L'Epée Bijomaru / Meito Bijomaru (1945) Dispo en DVD Carlotta
    Victory Song / Hisshôka (1945) non dispo en DVD, était visible sur youtube...
    La Victoire des femmes / Josei no shori (1946) Dispo en DVD Japonais et visible sur Youtube
    Cinq femmes autour d'Utamaro / Utamaro o meguru gonin no onna (1946) Dispo en DVD Carlotta
    L'Amour de l'actrice Sumako / Joyu Sumako no koi (1947) Dispo en DVD Carlotta
    Les Femmes de la nuit / Yoru no onnatachi (1948) Dispo en DVD Carlotta
    Flamme de mon amour / Waga koi wa moenu (1949) Dispo en DVD Carlotta
    Le Destin de Madame Yuki / Yuki fujin ezu (1950) Dispo en DVD Japonais et sur youtube
    Mademoiselle Oyu / Oyû-sama (1950) Dispo en DVD/BR Capricci
    La Dame de Musashino / Musashino fujin (1951) DVD chez Artificial Eye
    La Vie d'Oharu, femme galante / Saikaku ichidai onna (1952) Dispo en DVD Les Films de ma vie
    Les Contes de la lune vague après la pluie / Ugetsu monogatari (1953) Dispo en DVD/BR Capricci
    Les Musiciens de Gion / Gion bayashi (1953) Dispo en DVD/BR Capricci
    L'Intendant Sansho / Sanshô dayû (1954) Dispo en DVD/BR Capricci
    Une femme dont on parle / Uwasa no onna (1954) Dispo en DVD/BR Capricci
    Les Amants crucifiés / Chikamatsu monogatari (1954) Dispo en DVD/BR Capricci
    L'Impératrice Yang Kwei-Fei / Yôkihi (1955) Dispo en DVD/BR Capricci
    Le Héros sacrilège / Shin heike monogatari (1955) Dispo en DVD Films sans frontières
    La Rue de la honte / Akasen chitai (1956) Dispo en DVD/BR Capricci

    Sources : Mizoguchi and Japan de Mark Le Fanu, fiche imdb de Mizoguchi et filmographie disponible sur eigagogo
EDIT 05/08/22 : merci viewtopic.php?p=2986110#p2986110 pour les précisions de dispo ! :mrgreen:

[D'après mes recherches (manuelles), il n'existe pas de sujet de discussion consacré à Mizoguchi et son oeuvre dans son ensemble.
Il y a eu un topic sur Mizoguchi dans les années 50, un autre ouvert à l'occasion de la rétro années 40 de Carlotta, mais rien de global.
]
Dernière modification par -Kaonashi- le 5 août 22, 17:51, modifié 3 fois.
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Dernière modification par -Kaonashi- le 19 févr. 10, 15:23, modifié 3 fois.
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