Kenji Mizoguchi (1898-1956)

[TheDeerHunter]

Oui c’est une possibilité, ou du moins une des explications. Mais tout de même: 47 films, 46 perdus. Arf, fait chier car je pense que dans ce florilège de films tournés à la chaîne, il devait y avoir quelques pépites et que ça aurait été top de voir la gestation de ce réalisateur qui, après la WW2, va enchaîner chefs d’œuvres sur chefs d’œuvres.

[TheDeerHunter]

Celui-ci non (apparemment il reste des fragments d'autres) ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Chanson_du_pays_natal

Il reste aussi des fragments de :
Le journal Asahi brille (1929) (25')
La Marche de Tokyo (1929) (24')
L'Étrangère Okichi (4')
Cœur aimable (2')

Merci, comment puis-je les voir? Et tu as trouvé ça bien?

[TheDeerHunter]

Je sais pas vous mais j’ai un peu les boules. On a, grosso modo, 25 films à disposition. L’avantage: c’est excellent (même les 47 ronins).
L’inconvenient: entre 50 et 60 films qu’on ne pourra jamais voir.
Donc j’ai les boules

[Courleciel]

Ce n'est pas le pire il y a Hiroshi Shimizu immense cinéaste injustement méconnu.

~160 films sont considérés comme perdus , une soixantaine qui ont survécus

Spoiler (cliquez pour afficher)

et seulement 4-5 sont disponibles en DVD

[-Kaonashi-]

J’ai lu qu’il avait réalisé 47 films muets et qu’un seul avait survécu, mais je n’ai pas le nom, et même après quelques recherches sur le Net, je ne le trouve pas. Quelqu’un peut-il m’orienter pour trouver ce rescapé?

Il en reste un peu plus.
Il faudrait que je mette à jour mon message en page 1, il y a quelques coquilles, et il manque finalement un ou deux titres muets (en rouge) : viewtopic.php?p=1541208#p1541208

• FILMS ENCORE EXISTANTS
  
  La Chanson du pays natal / Furusato no uta (1925)
  La Marche de Tokyo / Tokyo koshin-kyoku (1929)
  Le Pays natal / Fujiwara yoshie no furusato (1930)
  Le Fil blanc de la cascade / Taki no shiraito (1933)
  La cigogne en papier / Orizuru Osen (1935)
  Oyuki la vierge / Maria no Oyuki (1935)
  Les Coquelicots / Gubijinso (1935)
  L'Elegie d'Osaka / Naniwa erejii (1936)
  Les Soeurs de Gion / Gion no shimai (1936)
  Le Chant de l'amour et de la haine / Aien kyo (1937)
  Contes des chrysanthèmes tardifs / Zangiku monogatari (1939)
  Les 47 ronins / Genroku Shushingara (1941-42) en deux parties
  L'Histoire de Miyamoto Musashi / Miyamoto Musashi (1944)
  L'Epée Bijomaru / Meito Bijomaru (1945)
  La Victoire du sexe féminin / Josei no shori (1946)
  Cinq femmes autour d'Utamaro / Utamaro o meguru gonin no onna (1946)
  L'Amour de l'actrice Sumako / Joyu Sumako no koi (1947)
  Les Femmes de la nuit / Yoru no onnatachi (1948)
  Flamme de mon amour / Waga koi wa moenu (1949)
  Le Destin de Madame Yuki / Yuki fujin ezu (1950)
  Mademoiselle Oyu / Oyû-sama (1950)
  La Dame de Musashino / Musashino fujin (1951)
  La Vie d'Oharu, femme galante / Saikaku ichidai onna (1952)
  Les Contes de la lune vague après la pluie / Ugetsu monogatari (1953)
  Les Musiciens de Gion / Gion bayashi (1953)
  L'Intendant Sansho / Sanshô dayû (1954)
  Une femme dont on parle / Uwasa no onna (1954)
  Les Amants crucifiés / Chikamatsu monogatari (1954)
  L'Impératrice Yang Kwei-Fei / Yôkihi (1955)
  Le Héros sacrilège / Shin heike monogatari (1955)
  La Rue de la honte / Akasen chitai (1956)

[Courleciel]

J’ai lu qu’il avait réalisé 47 films muets et qu’un seul avait survécu, mais je n’ai pas le nom, et même après quelques recherches sur le Net, je ne le trouve pas. Quelqu’un peut-il m’orienter pour trouver ce rescapé?

Il en reste un peu plus.
Il faudrait que je mette à jour mon message en page 1, il y a quelques coquilles, et il manque finalement un ou deux titres muets (en rouge) : viewtopic.php?p=1541208#p1541208

• FILMS ENCORE EXISTANTS
  
  La Chanson du pays natal / Furusato no uta (1925)
  La Marche de Tokyo / Tokyo koshin-kyoku (1929)
  Le Pays natal / Fujiwara yoshie no furusato (1930)
  Le Fil blanc de la cascade / Taki no shiraito (1933)
  La cigogne en papier / Orizuru Osen (1935)
  Oyuki la vierge / Maria no Oyuki (1935)
  Les Coquelicots / Gubijinso (1935)
  L'Elegie d'Osaka / Naniwa erejii (1936)
  Les Soeurs de Gion / Gion no shimai (1936)
  Le Chant de l'amour et de la haine / Aien kyo (1937)
  Contes des chrysanthèmes tardifs / Zangiku monogatari (1939)
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  La Rue de la honte / Akasen chitai (1956)

En complément la disponibilité pour qui souhaite se faire l'intégrale

La Chanson du pays Natal / Furusato no Uta (1925) non dispo en DVD visible sur youtube
La Marche de Tokyo / Tokyo koshin-kyoku (1929) non dispo en DVD visible sur youtube
Le journal Asahi brille - Asahi wa kagayaku (1929) non dispo en DVD visible sur archive.org
Le Pays natal / Fujiwara yoshie no furusato (1930)
Le Fil blanc de la cascade / Taki no shiraito (1933) non dispo en DVD visible sur youtube
La cigogne en papier / Orizuru Osen (1935) Dispo en DVD Carlotta
Oyuki la vierge / Maria no Oyuki (1935) Dispo en DVD Carlotta
Les Coquelicots / Gubijinso (1935) Dispo en DVD Carlotta
L'Elegie d'Osaka / Naniwa erejii (1936) Dispo en BR Artificial Eye
Les Soeurs de Gion / Gion no shimai (1936) Dispo en DVD Carlotta
Le Chant de l'amour et de la haine / Aien kyo (1937) non dispo en DVD visible sur youtube
Contes des chrysanthèmes tardifs / Zangiku monogatari (1939) Dispo en DVD Carlotta
Les 47 ronins / Genroku Shushingara (1941-42) en deux parties Dispo en DVD MK2
L'Histoire de Miyamoto Musashi / Miyamoto Musashi (1944) non dispo en DVD visible sur youtube
L'Epée Bijomaru / Meito Bijomaru (1945) Dispo en DVD Carlotta
La Victoire des femmes / Josei no shori (1946) Dispo en DVD Japonais et visible sur Youtube
Cinq femmes autour d'Utamaro / Utamaro o meguru gonin no onna (1946) Dispo en DVD Carlotta
L'Amour de l'actrice Sumako / Joyu Sumako no koi (1947) Dispo en DVD Carlotta
Les Femmes de la nuit / Yoru no onnatachi (1948) Dispo en DVD Carlotta
Flamme de mon amour / Waga koi wa moenu (1949) Dispo en DVD Carlotta
Le Destin de Madame Yuki / Yuki fujin ezu (1950) Dispo en DVD Japonais et sur youtube
Mademoiselle Oyu / Oyû-sama (1950) Dispo en DVD/BR Capricci
La Dame de Musashino / Musashino fujin (1951) DVD chez Artificial Eye
La Vie d'Oharu, femme galante / Saikaku ichidai onna (1952) Dispo en DVD Les Films de ma vie
Les Contes de la lune vague après la pluie / Ugetsu monogatari (1953) Dispo en DVD/BR Capricci
Les Musiciens de Gion / Gion bayashi (1953) Dispo en DVD/BR Capricci
L'Intendant Sansho / Sanshô dayû (1954) Dispo en DVD/BR Capricci
Une femme dont on parle / Uwasa no onna (1954) Dispo en DVD/BR Capricci
Les Amants crucifiés / Chikamatsu monogatari (1954) Dispo en DVD/BR Capricci
L'Impératrice Yang Kwei-Fei / Yôkihi (1955) Dispo en DVD/BR Capricci
Le Héros sacrilège / Shin heike monogatari (1955) Dispo en DVD Films sans frontières
La Rue de la honte / Akasen chitai (1956) Dispo en DVD/BR Capricci

[TheDeerHunter]

Ce n'est pas le pire il y a Hiroshi Shimizu immense cinéaste injustement méconnu.

~160 films sont considérés comme perdus , une soixantaine qui ont survécus

Spoiler (cliquez pour afficher)

et seulement 4-5 sont disponibles en DVD

Entendu parler et vu un film de lui. Je ne préfère pas trop m’y aventurer car si c’est aussi bien que ce que tu dis, je risque d’avoir franchement les boules et j’ai pas envie qu’elles explosent...donc bon, je vais d’abord digérer ma frustration vis à vis de Mizo, et puis me consacrer à Naruse car enfin, il y a des DVD qui sortent. Miam!

[bruce randylan]

Mizoguchi, il manque à la liste ce fragment


Et le film à sketch "Chants pour la victoire" (1945) où Mizoguchi a tourné au moins un des 13 segments (aucun n'étant signé). J'en parle dans le topic Shimizu justement. D'ailleurs, pour ce dernier il existe 4 films aux USA, un autre coffret au Japon avec VOSTA (assez rare pour le signaler, je l'avais choppé lors d'une brocante Carlotta ). Et beaucoup sont dispo sur YouTube.

[Akrocine]

Entendu parler et vu un film de lui. Je ne préfère pas trop m’y aventurer car si c’est aussi bien que ce que tu dis, je risque d’avoir franchement les boules et j’ai pas envie qu’elles explosent...donc bon, je vais d’abord digérer ma frustration vis à vis de Mizo, et puis me consacrer à Naruse car enfin, il y a des DVD qui sortent. Miam!

Naruse j'ai l'intégrale, quelques 70 films il me semble. J'ai cherché les meilleures versions possible BD, DVD, WEBHD, et VCD.

[-Kaonashi-]

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Merci, je copie-colle et corrige en page 1.

[Courleciel]

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L'Epée Bijomaru / Meito Bijomaru (1945) Dispo en DVD Carlotta
La Victoire des femmes / Josei no shori (1946) Dispo en DVD Japonais et visible sur Youtube
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Flamme de mon amour / Waga koi wa moenu (1949) Dispo en DVD Carlotta
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Mademoiselle Oyu / Oyû-sama (1950) Dispo en DVD/BR Capricci
La Dame de Musashino / Musashino fujin (1951) DVD chez Artificial Eye
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Les Contes de la lune vague après la pluie / Ugetsu monogatari (1953) Dispo en DVD/BR Capricci
Les Musiciens de Gion / Gion bayashi (1953) Dispo en DVD/BR Capricci
L'Intendant Sansho / Sanshô dayû (1954) Dispo en DVD/BR Capricci
Une femme dont on parle / Uwasa no onna (1954) Dispo en DVD/BR Capricci
Les Amants crucifiés / Chikamatsu monogatari (1954) Dispo en DVD/BR Capricci
L'Impératrice Yang Kwei-Fei / Yôkihi (1955) Dispo en DVD/BR Capricci
Le Héros sacrilège / Shin heike monogatari (1955) Dispo en DVD Films sans frontières
La Rue de la honte / Akasen chitai (1956) Dispo en DVD/BR Capricci

Merci, je copie-colle et corrige en page 1.

De rien.
Je peux faire la même chose sur Yasujirō Ozu et Mikio Narus esi ça peut-être utile.

[The Eye Of Doom]

Les amants crucifiés
Souhaitant sauvé de la faillite la famille de la femme de son patron, un employé se retrouve accusé de vol et doit s’enfuir. Mais il ne sera pas le seul à fuir.

Splendide mélodrame.
N&B soyeux et splendide.
Musique envoûtante.

Le film est constamment d’une tres grande finesse.
D’abord dans la description de microcosme de la grande maison de l’imprimeur : ouvriers exploités payés à coup de lance pierre, servantes dociles et soumises, connivence avec le pouvoir,…
Peu ou presque est dit mais on comprend tout grace a la mise en scene de Mizogushi.
Ensuite dans le jeu des sentiments. On a un schéma à quatre: l’odieux patron abuse de la jeune servante Tama, amoureuse folle de l’employé modele Mohei, qui n’ose pas s’avouer son amour pour O-San l’epouse de l’imprimeur.
Durant tout le film, les sentiments seront en retenu, non dits mais tellement visible, jusqu’aux parents dans la derniere partie ( le père de Mohei, la mere de O-San).
Il faudra attendre la toute fin pourque l’amour fou libere les corps dans d’ultimes étreintes libres et bouleversante. Les mains qui se serrent seront le symbole de la force du couple face à une société qui s’imagine les broyer.
D’ailleurs le coeur du film est bien la description de cette société qui n’existe que via des regles absurdes, comme un chateau de cartes où chaque piece tient les autres. Que l’on en bouge une et tout s’ecroule.
Le pouvoir de l’amour conduira à la ruine les puisants et les magouilleurs.

Ici les hommes sont rapaces, veules, inconsistants, immatures. On pourrait presque voir dans le film une illustration du propos de Masumura disant que l’homme japonais n’existe pas, n’ayant aucune liberté dans la société qui le broie.
Ici ce sont les femmes qui vivent, malgré le poids écrasant de la société misogyne.
L’homme Mohei ne voit pas la jeune fille qui l’aime, ne s’avoie pas sa passion pour sa patrone,…
Une scène extraordinaire : la fuite du couple dans la nuit. On ne voit que le kimono soyeux de O-San qui reflète la lune. Mohei la prend sur son dos comme la statue du sainte pour lui faire traverser un terrain humide.
Mais cette mer de gris quasi insondable dans ses infinies variations envoute du 1er au dernier plan. Sa beauté fait presque mal tant elle semble surhumaine.
Magie du cinema de Mizogushi.

[Alexandre Angel]

L'Elegie d'Osaka / Naniwa erejii (1936) Dispo en BR Artificial Eye

Titré en français L'Elégie de Naniwa dans le coffret dvd MK2.
Il y a donc un titre français alternatif ?
(film que je n'ai pas encore vu depuis toute ces années d'acquisition du coffret- et il y a d'autres exemples dans d'autres coffrets il y a un côté "je-fais-durer-le-truc-jusqu'à-plus-soif")

[The Eye Of Doom]

L’impératrice Yang Kwei-Fei
L’empereur veuf, mélancolique, se consacre plus aux arts qu’à la conduite de l’etat. Des intrigants mettent en avant une jeune beauté qui, ils l’espèrent, aura l’attention de l’empereur et du coup leur amènera fortune.

Il faut bien le dire, j’ai pas été captivé par ce film de Mizogushi.
Le cineaste y fait preuve de sa precison et son art plastique redoutable et habituel.
Mais focalisé sur l’exploitation de la couleur d’une part et la restitution d’une chine éternelle de studio d’autre part, l’intrigue et la rigueur d’écriture semble être passée au second plan. Rien de bien neuf: un couple improbable que vas broyer la société (ici la politique), des intriguants de palais avide d’argent et de pouvoir.
C’est la description clinique de ce contexte qui je trouve est ici superficiel. Les intrigants sont inintéressants, assez simplistes, … la réalité de la cour est plutôt passée sous silence. On est dans un cadre pretexte plus que la description d’un contexte credible.
Donc in fine il ne reste que la description de ce couple profondement amoureux. La, Mizoguchi sublime acteur, actrice et garde robe pour quelques scènes d’une belle intensité qui sauve sans problème le film de l’ennui. J’avoue avoir eu du mal à reconnaître le couple de Rashomon! Mme Kyo notamment est ici d’une beauté parfaite et envoûtante, de porcelaine, presque inhumaine tout en restant profondément emouvante. Dans Rashomon la meme actrice deploie volontiers une beauté plus hautaine, plus frontale, une féminité plus incarnée.
C’est une révélation pour moi. Grande actrice donc !

[Thaddeus]

The Eye of Doom, un grand bravo pour ta constance à rédiger un avis sur tous ces films que tu découvres. Cette régularité est précieuse et contribue à faire vivre le forum.

Mes souvenirs de L'Impératrice Yang Kwei-Fei ne sont pas très frais, mais certaines images, certaines lignes de force thématiques et stylistiques me restent bien en mémoire. La préoccupation féministe de Mizoguchi y prend place dans un propos directement historique. Il y a toutefois une parenté de regard qui fait songer au cinéma de Max Ophuls. Certes l'approche du Japonais est plus directement sociale, plus liée à un recensement politique (l'héroïne est une exploitée lucide, victime des complots de cour) mais on y goûte cette même accointance de sensibilité, cette mise en scène de la nuance que l'auteur de Madame de... sut porter à son comble. Chez l'un comme l'autre, la femme dépasse la fonction du seul personnage. Bien sûr elle est vue, et parfois nue, elle est désirée et sensuellement flattée par la caméra, mais elle épouse aussi le regard même de la mise en scène. Un double mouvement la fait osciller de la sensualité du modèle à la perception privilégiée du peintre : le corps de Machyko Kyo sortant du bain évoque le dos de Danielle Darrieux ouvrant la fenêtre sur la nuit dans une des plus belles séquences du Plaisir.